ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Le réalisateur du superbe "La Panthère des Neiges" nous revient avec un film documentaire plus intime, dans lequel il se met en partie en scène, avec son père Michel, guetteur à l’affût, et son fils Simon. Le lieu d’observation est cette fois-ci la forêt vosgienne, entre conifères, sous-bois, lichens et animaux divers, d’abord perceptibles par leurs bruits, cris ou chants, avant que leur majesté ne s’étale à l’écran. Mais une partie du film a aussi été filmée en Norvège, le Grand Tétra de l’enfance de Vincent ayant « disparu de nos forêts », comme l'indique à un moment donné son père. Pourtant l’émerveillement face à une nature vierge, d’où l’homme apprend à s’effacer, devenant invisible, silencieux, mais pas inodore selon le vent, est bien là, prêt à envoûter un nouvel être, et pourquoi pas le spectateur.
Ouvrant sur le ballet des brumes au dessus d’une sombre forêt vallonnée, Vincent Munier joue avec la lumière de l’aube comme du crépuscule, avec les ombres des feuillages, qui cachent certains animaux, comme avec la mise au point, laissant certains en arrière-plans, fantomatiques, comme les hommes, trappeurs évoluant entre le vert, le blanc et le noir. Suffisamment sobre en échanges ou en leçons de vie, "Le Chant des Forêts" donne aussi son importance au son, qui façonne un environnement, comme il laisse percevoir la fébrilité des animaux eux-mêmes, sortant de leur terrier, marchant sur des branchages, émettant un cri d’alerte ou de ralliement. Positionné comme le jeune Simon, le spectateur découvre émerveillé toutes sortes d’espèces, saisies tantôt par bribes (comme le fameux Tétra, ou les cerfs…), ou dans une plus lointaine entièreté.
La photographie est tout juste sublime, marquant durablement la mémoire avec certains plans : un renard seul sur la neige entre des ombres immenses, une biche et son faon traversant un lac à hauteur de brume, deux bébés grand duc cherchant leur pitance, deux hiboux se fondant dans un arbre mort habité également par un écureuil, un immense tronc d’arbre au sol, recouvert de mousse… Le bruit marque par moment tout autant, des premiers cris entendus par Simon au début du film, aux cris des grues posées au sol, en passant par le brame du cerf et les bois qui s'entrechoquent lors de leurs affrontements. L’intention de montrer que le beau et l’extraordinaire sont souvent à quelques pas est parfaitement incarnée dans ce film à l’ambiance de conte, que les moments entre humains dans le chalet, éclairés à la bougie, viennent renforcer. Un documentaire à découvrir sur le plus grand écran possible.
Olivier Bachelard (Abus de ciné)
Ciné Rencontre
mercredi 17 décembre
à 20h00
Séance en audiodescription avec sous-titrages pour malentendants
Soirée organisée en collaboration avec la Fondation Visio et Premiers Plans
LE CHANT DES FORÊTS
de Vincent Munier
Documentaire
France - 2025 - 1h33
Après La Panthère des neiges, Vincent Munier nous invite au coeur des forêts des Vosges. C'est ici qu'il a tout appris grâce à son père Michel, naturaliste, ayant passé sa vie à l'affut dans les bois. Il est l'heure pour eux de transmettre ce savoir à Simon, le fils de Vincent. Trois regards, trois générations, une même fascination pour la vie sauvage. Nous découvrirons avec eux cerfs, oiseaux rares, renards et lynx… et parfois, le battement d'ailes d'un animal légendaire : le Grand Tétras.
https://www.hautetcourt.com/films/le-chant-des-forets/
A PROPOS
Le réalisateur du superbe "La Panthère des Neiges" nous revient avec un film documentaire plus intime, dans lequel il se met en partie en scène, avec son père Michel, guetteur à l’affût, et son fils Simon. Le lieu d’observation est cette fois-ci la forêt vosgienne, entre conifères, sous-bois, lichens et animaux divers, d’abord perceptibles par leurs bruits, cris ou chants, avant que leur majesté ne s’étale à l’écran. Mais une partie du film a aussi été filmée en Norvège, le Grand Tétra de l’enfance de Vincent ayant « disparu de nos forêts », comme l'indique à un moment donné son père. Pourtant l’émerveillement face à une nature vierge, d’où l’homme apprend à s’effacer, devenant invisible, silencieux, mais pas inodore selon le vent, est bien là, prêt à envoûter un nouvel être, et pourquoi pas le spectateur.
Ouvrant sur le ballet des brumes au dessus d’une sombre forêt vallonnée, Vincent Munier joue avec la lumière de l’aube comme du crépuscule, avec les ombres des feuillages, qui cachent certains animaux, comme avec la mise au point, laissant certains en arrière-plans, fantomatiques, comme les hommes, trappeurs évoluant entre le vert, le blanc et le noir. Suffisamment sobre en échanges ou en leçons de vie, "Le Chant des Forêts" donne aussi son importance au son, qui façonne un environnement, comme il laisse percevoir la fébrilité des animaux eux-mêmes, sortant de leur terrier, marchant sur des branchages, émettant un cri d’alerte ou de ralliement. Positionné comme le jeune Simon, le spectateur découvre émerveillé toutes sortes d’espèces, saisies tantôt par bribes (comme le fameux Tétra, ou les cerfs…), ou dans une plus lointaine entièreté.
La photographie est tout juste sublime, marquant durablement la mémoire avec certains plans : un renard seul sur la neige entre des ombres immenses, une biche et son faon traversant un lac à hauteur de brume, deux bébés grand duc cherchant leur pitance, deux hiboux se fondant dans un arbre mort habité également par un écureuil, un immense tronc d’arbre au sol, recouvert de mousse… Le bruit marque par moment tout autant, des premiers cris entendus par Simon au début du film, aux cris des grues posées au sol, en passant par le brame du cerf et les bois qui s'entrechoquent lors de leurs affrontements. L’intention de montrer que le beau et l’extraordinaire sont souvent à quelques pas est parfaitement incarnée dans ce film à l’ambiance de conte, que les moments entre humains dans le chalet, éclairés à la bougie, viennent renforcer. Un documentaire à découvrir sur le plus grand écran possible.
Olivier Bachelard (Abus de ciné)

