ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

DISCO EUROP EXPRESS - Ciné doc - 2025-11-16

Ciné doc - dimanche 16 novembre à 16h00

DISCO EUROP EXPRESS de Olivier Monssens

DEMENTIA 13 - Séance unique - 2025-11-17

Séance unique - lundi 17 novembre à 21h00

DEMENTIA 13 de Francis Ford Coppola

SOUND OF METAL - Soirée Rencontre - 2025-11-17

Soirée Rencontre - lundi 17 novembre à 20h00

SOUND OF METAL de Darius Marder

RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE - Plans Cultes - 2025-11-18

Plans Cultes - mardi 18 novembre à 20h00

RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE de Steven Spielberg

ON VOUS CROIT - Soirée Rencontre - 2025-11-20

Soirée Rencontre - jeudi 20 novembre à 20h00

ON VOUS CROIT de Charlotte Devillers & Arnaud Dufeys

DES PREUVES D'AMOUR - Ciné Cosy - 2025-11-21

Ciné Cosy - vendredi 21 novembre à 14h00

DES PREUVES D'AMOUR de Alice Douard

UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE - Ciné Classique - 2025-11-23

Ciné Classique - dimanche 23 novembre à 18h00

UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE de Ettore Scola

SIDE TO SIDE - Ciné doc - 2025-11-26

Ciné doc - mercredi 26 novembre à 19h30

SIDE TO SIDE de François Pons & Marc Bouzik

LA VOIX DE HIND RAJAB - Soirée Rencontre - 2025-11-27

Soirée Rencontre - jeudi 27 novembre à 20h00

LA VOIX DE HIND RAJAB de Kaouther Ben Hania

BRENDAN ET LE SECRET DE KELLS - Soirée CinéConf - 2025-12-04

Soirée CinéConf - jeudi 04 décembre à 20h00

BRENDAN ET LE SECRET DE KELLS de Tomm Moore

STUPS - Ciné Doc - 2025-12-15

Ciné Doc - lundi 15 décembre à 20h00

STUPS de Alice Odiot & Jean-Robert Viallet

THE TRUMAN SHOW - Plans Cultes - 2025-12-16

Plans Cultes - mardi 16 décembre à 20h00

THE TRUMAN SHOW de Peter Weir

THE MASK de Chuck Russell

LES TONTONS FLINGUEURS - Dans le rétro - 2025-12-21

Dans le rétro - dimanche 21 décembre à 16h00

LES TONTONS FLINGUEURS de Georges Lautner

LES VISITEURS - Dans le rétro - 2025-12-28

Dans le rétro - dimanche 28 décembre à 16h00

LES VISITEURS de Jean-Marie Poiré

OSS 117 LE CAIRE NID D'ESPIONS - Dans le rétro - 2026-01-04

Dans le rétro - dimanche 04 janvier à 16h00

OSS 117 LE CAIRE NID D'ESPIONS de Michel Hazanavicius

ORANGE MÉCANIQUE - Plans Cultes - 2026-01-13

Plans Cultes - mardi 13 janvier à 20h00

ORANGE MÉCANIQUE de Stanley Kubrick

EDEN A L'OUEST - Cinélégende - 2026-02-09

Cinélégende - lundi 09 février à 20h00

EDEN A L'OUEST de Costa Gavras

ERIN BROCKOVICH, SEULE CONTRE TOUS - Soirée CinéConf - 2026-02-12

Soirée CinéConf - jeudi 12 février à 20h00

ERIN BROCKOVICH, SEULE CONTRE TOUS de Steven Soderbergh

INVINCIBLE ÉTÉ - Ciné Doc - 2026-02-23

Ciné Doc - lundi 23 février à 20h00

INVINCIBLE ÉTÉ de Stéphanie Pillonca

LE MAGNIFIQUE - Plans Cultes - 2026-03-10

Plans Cultes - mardi 10 mars à 20h00

LE MAGNIFIQUE de Philippe de Broca

LE PROFESSIONNEL de Georges Lautner

SOUNDTRACK TO A COUP D'ÉTAT - Ciné Doc - 2026-03-26

Ciné Doc - jeudi 26 mars à 20h00

SOUNDTRACK TO A COUP D'ÉTAT de Johan Grimonprez

IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST - Plans Cultes - 2026-04-07

Plans Cultes - mardi 07 avril à 20h00

IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST de Sergio Leone

TORI ET LOKITA - Cinélégende - 2026-04-09

Cinélégende - jeudi 09 avril à 20h00

TORI ET LOKITA de Jean Pierre & Luc Dardenne

IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION - Plans Cultes - 2026-04-14

Plans Cultes - mardi 14 avril à 20h00

IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION de Sergio Leone

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE - Plans Cultes - 2026-04-21

Plans Cultes - mardi 21 avril à 20h00

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE de Sergio Leone

BOOGIE NIGHTS - Plans Cultes - 2026-05-05

Plans Cultes - mardi 05 mai à 20h00

BOOGIE NIGHTS de Paul Thomas Anderson

UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE - Ettore Scola

A PROPOS

Scola ne semble pas bénéficier aujourd’hui du prestige de certains de ses illustres compatriotes. On s’extasie plus facilement devant le génie baroque de Fellini, la grandeur opératique des fresques de Visconti ou les questionnements métaphysiques vertigineux d’Antonioni. Pourtant c’est un immense réalisateur. Pour en juger il faut revoir Une journée particulière. L’histoire semble assez banale. Deux individus que tout sépare se rencontrent et s’aiment dans une période troublée. On a vu ça mille fois. Sauf qu’en fait à y regarder de plus près on se rend compte que cette histoire n’a rien de banal. Elle est tellement peu banale qu’elle n’aurait jamais dû se produire. Sophia Loren joue Antonietta, une mère au foyer complètement dévouée à sa famille. Elle correspond parfaitement au modèle de la mère prôné par le fascisme. Elle ne remet jamais en cause ce système, elle l’accepte docilement. Marcello Mastroianni campe Gabriele, un intellectuel homosexuel et donc forcément célibataire et incompatible du cadre fasciste. Le mur qui les sépare devrait être infranchissable parce qu’ils appartiennent donc à des catégories intellectuelles, politiques et sociales opposées et que par ailleurs Gabriele ne devrait pas pouvoir tomber amoureux d’une femme et Antonietta ne devrait pas non plus pouvoir tomber amoureux d’un homme dont la sensibilité ne correspond pas aux valeurs viriles défendues par le fascisme.
Dans les histoires d’amour les plus connues il y a toujours un rapprochement possible. On peut penser que Roméo et Juliette tombent amoureux parce qu’ils sont jeunes et beaux. Ici il n’y a rien qui puisse laisser espérer un tel rapprochement. Et pourtant le miracle va avoir lieu. Un sentiment va naître qui transcende toutes les catégories. On touche là à la magie du cinéma, capable de créer un nouvel espace de possibles. On est emporté car on a envie de croire à de telles possibilités. Le miracle a lieu du fait de la fragilité des personnages. Sans cette fragilité liée à leur solitude, chacun serait resté sur ses positions, il n’y aurait pas eu de volonté de se lier à l’autre. C’est aussi cette fragilité qui nous bouleverse. Le sentiment qui naît bouscule irrémédiablement le système qui emmure les personnages. L’amour l’emporte sur le cadre hyper rationnel distribuant les gens dans des cases. Voilà pour le premier niveau de lecture du film. Il y en a second assez passionnant et lié au premier. Scola a choisi des acteurs pour incarner des personnages à l’opposé de ce qu’ils symbolisent. Sophia Loren, symbole du glamour des actrices italiennes de la grande époque est transformée en mère au foyer banale. Mastroianni, incarnation du latin lover, est converti en homosexuel. On retrouve là encore la magie du cinéma capable de transformer le réel pour dégager de nouvelles possibilités. On est troublé lorsqu’on sait que Sophia Loren et Mastroianni ont toujours été très proches sans vivre d’histoire d’amour ensemble. Il est possible que dans la réalité cette possibilité ait été esquissée. Dans le film, elle devient réelle. On pourrait pousser encore plus loin cette analyse. La jeune fille qui joue la fille aînée d’Antonietta est Alessandra Mussolini, nièce de Sophia Loren et petite fille du Duce. C’est une figure de l’extrême droite italienne et on lui doit cette phrase en 2006 : "Mieux vaut être fasciste que pédé !".
C’est donc surprenant de la voir dans un film antifasciste et cela ajoute à la magie du film qui tient à cette capacité à dessiner un monde impossible. Tout cela est magnifié par une mise en scène incroyable. L’action se passe dans un immeuble reconstruit selon le modèle de l’édifice construit en 1934 selon les critères de la nouvelle architecture fasciste pour les fonctionnaires viale XXI Aprile à Rome. Les distinctions sociales étaient prises en compte dans la répartition des logements. Tout était fait pour que les gens puissent s’espionner, le film montrant parfaitement tous ces aspects. La caméra évolue avec virtuosité dans ce décors. S’il ne fallait considérer qu’un exemple, on pourrait prendre le premier plan-séquence qui part de la cour, remonte la façade de l’immeuble pour filmer Antonietta à travers la fenêtre, rentrer dans la pièce et suivre Antonietta s’affairant au milieu de sa famille s’apprêtant à aller voir le défilé. C’est du grand cinéma. Tout est minutieusement pensé, jusqu’aux couleurs plutôt ternes qui traduisent parfaitement le sentiment d’enfermement des personnages. On n’est pas obligé de voir tout cela pour apprécier le film. La charge émotionnelle qu’il contient suffit. Ce qu’il raconte pourrait être transposé dans un contexte actuel. Les belles histoires sont intemporelles. Une journée particulière fait partie de ces films qui ne vieilliront jamais.
Adrien Lozachmeur (avoiralire.com)

Ciné Classique
dimanche 23 novembre à 18h00

présenté par Jean-Pierre Bleys, spécialisé en histoire du cinéma

Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant



UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE

de Ettore Scola

Avec Sophia Loren, Marcello Mastroianni, John Vernon
Italie - 1977 - 1h45 - VOST

Au matin du 8 mai 1938, tout Rome s'apprête pour le grand défilé sur la Via dei Fiori Imperiali, en l'honneur de Hitler, venu rendre une visite officielle à Mussolini. Dans un immeuble caserne d'un quartier populaire, Antonietta Tiberi, femme d'un petit fonctionnaire fasciste, reste chez elle pour accomplir les besognes ménagères. Son mainate s'échappe et va se poser sur la fenêtre d'un autre bâtiment. Antonietta va sonner à l'appartement pour le récupérer. Elle fait ainsi la connaissance de Gabriele, un commentateur de radio. Il est homosexuel, vient d'être limogé et attend son arrestation.
https://www.tamasa-cinema.com/film/journee-particuliere-une/

A PROPOS

Scola ne semble pas bénéficier aujourd’hui du prestige de certains de ses illustres compatriotes. On s’extasie plus facilement devant le génie baroque de Fellini, la grandeur opératique des fresques de Visconti ou les questionnements métaphysiques vertigineux d’Antonioni. Pourtant c’est un immense réalisateur. Pour en juger il faut revoir Une journée particulière. L’histoire semble assez banale. Deux individus que tout sépare se rencontrent et s’aiment dans une période troublée. On a vu ça mille fois. Sauf qu’en fait à y regarder de plus près on se rend compte que cette histoire n’a rien de banal. Elle est tellement peu banale qu’elle n’aurait jamais dû se produire. Sophia Loren joue Antonietta, une mère au foyer complètement dévouée à sa famille. Elle correspond parfaitement au modèle de la mère prôné par le fascisme. Elle ne remet jamais en cause ce système, elle l’accepte docilement. Marcello Mastroianni campe Gabriele, un intellectuel homosexuel et donc forcément célibataire et incompatible du cadre fasciste. Le mur qui les sépare devrait être infranchissable parce qu’ils appartiennent donc à des catégories intellectuelles, politiques et sociales opposées et que par ailleurs Gabriele ne devrait pas pouvoir tomber amoureux d’une femme et Antonietta ne devrait pas non plus pouvoir tomber amoureux d’un homme dont la sensibilité ne correspond pas aux valeurs viriles défendues par le fascisme.
Dans les histoires d’amour les plus connues il y a toujours un rapprochement possible. On peut penser que Roméo et Juliette tombent amoureux parce qu’ils sont jeunes et beaux. Ici il n’y a rien qui puisse laisser espérer un tel rapprochement. Et pourtant le miracle va avoir lieu. Un sentiment va naître qui transcende toutes les catégories. On touche là à la magie du cinéma, capable de créer un nouvel espace de possibles. On est emporté car on a envie de croire à de telles possibilités. Le miracle a lieu du fait de la fragilité des personnages. Sans cette fragilité liée à leur solitude, chacun serait resté sur ses positions, il n’y aurait pas eu de volonté de se lier à l’autre. C’est aussi cette fragilité qui nous bouleverse. Le sentiment qui naît bouscule irrémédiablement le système qui emmure les personnages. L’amour l’emporte sur le cadre hyper rationnel distribuant les gens dans des cases. Voilà pour le premier niveau de lecture du film. Il y en a second assez passionnant et lié au premier. Scola a choisi des acteurs pour incarner des personnages à l’opposé de ce qu’ils symbolisent. Sophia Loren, symbole du glamour des actrices italiennes de la grande époque est transformée en mère au foyer banale. Mastroianni, incarnation du latin lover, est converti en homosexuel. On retrouve là encore la magie du cinéma capable de transformer le réel pour dégager de nouvelles possibilités. On est troublé lorsqu’on sait que Sophia Loren et Mastroianni ont toujours été très proches sans vivre d’histoire d’amour ensemble. Il est possible que dans la réalité cette possibilité ait été esquissée. Dans le film, elle devient réelle. On pourrait pousser encore plus loin cette analyse. La jeune fille qui joue la fille aînée d’Antonietta est Alessandra Mussolini, nièce de Sophia Loren et petite fille du Duce. C’est une figure de l’extrême droite italienne et on lui doit cette phrase en 2006 : "Mieux vaut être fasciste que pédé !".
C’est donc surprenant de la voir dans un film antifasciste et cela ajoute à la magie du film qui tient à cette capacité à dessiner un monde impossible. Tout cela est magnifié par une mise en scène incroyable. L’action se passe dans un immeuble reconstruit selon le modèle de l’édifice construit en 1934 selon les critères de la nouvelle architecture fasciste pour les fonctionnaires viale XXI Aprile à Rome. Les distinctions sociales étaient prises en compte dans la répartition des logements. Tout était fait pour que les gens puissent s’espionner, le film montrant parfaitement tous ces aspects. La caméra évolue avec virtuosité dans ce décors. S’il ne fallait considérer qu’un exemple, on pourrait prendre le premier plan-séquence qui part de la cour, remonte la façade de l’immeuble pour filmer Antonietta à travers la fenêtre, rentrer dans la pièce et suivre Antonietta s’affairant au milieu de sa famille s’apprêtant à aller voir le défilé. C’est du grand cinéma. Tout est minutieusement pensé, jusqu’aux couleurs plutôt ternes qui traduisent parfaitement le sentiment d’enfermement des personnages. On n’est pas obligé de voir tout cela pour apprécier le film. La charge émotionnelle qu’il contient suffit. Ce qu’il raconte pourrait être transposé dans un contexte actuel. Les belles histoires sont intemporelles. Une journée particulière fait partie de ces films qui ne vieilliront jamais.
Adrien Lozachmeur (avoiralire.com)