PETIT VAMPIRE - Joann Sfar

A PROPOS

L’adaptation par l’auteur de sa BD culte pour petits et grands a été dévoilée au festival d’Annecy . Très réussie, rythmée par de multiples rebondissements et un humour omniprésent, elle exploite merveilleusement l’univers fantastique de l’adorable petit monstre.

Remontons, donc, les siècles pour narrer le premier volume de ses aventures, qui sert d’ossature au film. Il était une fois, il y a (vraiment) fort longtemps, un amoureux violemment déçu en découvrant que la femme qu’il aime, la superbe Pandora, a déjà un fils. Sauvés, in extremis, par le Hollandais volant, qui leur offre la vie éternelle, voilà l’enfant converti en petit vampire et condamné à ne plus sortir d’une maison hantée, sise dans une ville de Côte d’Azur, également habitée par une joyeuse bande de monstres.

Activité principale de Marguerite (adorable créature de Frankenstein, un peu morveuse, un brin débile, et absolument gentille), de Fantomate, le bouledogue fantôme, ou encore d’Ophtalmo, créature à trois yeux de formation scientifique ? Le ciné-club où ils projettent, sans fin, des films d’horreur de la Hammer, avec Peter Cushing, Vincent Price ou Christopher Lee.

Mais le cinéma, surtout pendant trois cents ans, ou un vaisseau fantôme comme parc d’attraction suspendu dans les airs ne suffisent plus : Petit Vampire s’ennuie terriblement, et rêve d’aller à l’école pour se faire des copains. Même si Pandora et son beau-père (le Hollandais volant devenu le Capitaine des morts) jugent le monde extérieur bien trop dangereux, Petit Vampire fait le mur, accompagné de son fidèle Fantomate. Il se lie d’amitié avec Michel, un petit garçon orphelin et malin comme tout. Mais l’amoureux éconduit, devenu le terrifiant Gibbous, veille et fomente sa vengeance depuis des siècles…
Conte philosophique

Joann Sfar donne merveilleusement raison à Marguerite, incarnation couturée de la créature gentille : chez lui, les monstres vibrent de candeur, de fantaisie, de poésie, dans des traits simples, en 2D, hérités des années 1970, et accessibles aux enfants dès 7 ans – même si leurs parents devront leur apprendre certaines références cinéphiles.

Cette rencontre entre la sagesse du monde des morts et l’enthousiasme du monde des vivants (Michel, le minot du Sud, solitaire et courageux, ouvert à toutes les expériences) est l’occasion d’un vrai conte philosophique sur la désobéissance nécessaire pour grandir – même quand on a 300 ans –, sur les malentendus amoureux et sur la quête de l’amour et de l’amitié réellement éternels.

L’humour est omniprésent, Joann Sfar accordant une délicieuse confiance à la complicité du jeune public : voir Fantomate et son accent marseillais de bouledogue râleur, le Capitaine des morts très attaché à la figure de proue de son bateau, sorte de Belle au bois dormant un peu peste, ou encore les grands-parents juifs du petit Michel qui ne bronchent pas devant une ancre géante de vaisseau fantôme plantée dans leur potager.

Au gré d’une histoire pleine de rebondissements et au parfum de conte judaïque déguisé, le dessinateur-cinéaste rend, aussi, hommage à Nice, sa ville natale : sortir du manoir hanté, c’est plonger dans l’éclat du ciel, de la mer, dans l’ocre des maisons, la fraîcheur des ruelles en pierre, et le bleu profond de la nuit. Aucun film en images réelles n’aurait su recréer ainsi les sensations des bords de Méditerranée et leur charme immortel.

Guillemette Odicino (Télérama)

Ciné goûter
mardi 27 octobre 2020 à 13h30

suivi d'une rencontre avec Simon Astié, réalisateur et plasticien

à partir de 7 ans

Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant

*Partenaire sur ce Ciné Goûter "Les brioches Pasquier"


PETIT VAMPIRE

de Joann Sfar

Film d'animation
FRANCE - 2020 - 1h25

Petit Vampire vit dans une maison hantée avec une joyeuse bande de monstres, mais il s'ennuie terriblement... Cela fait maintenant 300 ans qu'il a 10 ans, alors les bateaux de pirates, et le cinéclub, ça fait bien longtemps que ça ne l'amuse plus. Son rêve ? Aller à l'école pour se faire des copains. Mais ses parents ne l'entendent pas de cette oreille, le monde extérieur est bien trop dangereux. Accompagné par Fantomate, son fidèle bouledogue, Petit Vampire s'échappe du manoir en cachette, déterminé à rencontrer d'autres enfants. Très vite, il se lie d'amitié avec Michel, un petit garçon aussi malin qu'attachant. Mais leur amitié naissante va attirer l'attention du terrifiant Gibbous, un vieil ennemi qui était sur les traces de Petit Vampire et sa famille depuis des années…

A PROPOS

L’adaptation par l’auteur de sa BD culte pour petits et grands a été dévoilée au festival d’Annecy . Très réussie, rythmée par de multiples rebondissements et un humour omniprésent, elle exploite merveilleusement l’univers fantastique de l’adorable petit monstre.

Remontons, donc, les siècles pour narrer le premier volume de ses aventures, qui sert d’ossature au film. Il était une fois, il y a (vraiment) fort longtemps, un amoureux violemment déçu en découvrant que la femme qu’il aime, la superbe Pandora, a déjà un fils. Sauvés, in extremis, par le Hollandais volant, qui leur offre la vie éternelle, voilà l’enfant converti en petit vampire et condamné à ne plus sortir d’une maison hantée, sise dans une ville de Côte d’Azur, également habitée par une joyeuse bande de monstres.

Activité principale de Marguerite (adorable créature de Frankenstein, un peu morveuse, un brin débile, et absolument gentille), de Fantomate, le bouledogue fantôme, ou encore d’Ophtalmo, créature à trois yeux de formation scientifique ? Le ciné-club où ils projettent, sans fin, des films d’horreur de la Hammer, avec Peter Cushing, Vincent Price ou Christopher Lee.

Mais le cinéma, surtout pendant trois cents ans, ou un vaisseau fantôme comme parc d’attraction suspendu dans les airs ne suffisent plus : Petit Vampire s’ennuie terriblement, et rêve d’aller à l’école pour se faire des copains. Même si Pandora et son beau-père (le Hollandais volant devenu le Capitaine des morts) jugent le monde extérieur bien trop dangereux, Petit Vampire fait le mur, accompagné de son fidèle Fantomate. Il se lie d’amitié avec Michel, un petit garçon orphelin et malin comme tout. Mais l’amoureux éconduit, devenu le terrifiant Gibbous, veille et fomente sa vengeance depuis des siècles…
Conte philosophique

Joann Sfar donne merveilleusement raison à Marguerite, incarnation couturée de la créature gentille : chez lui, les monstres vibrent de candeur, de fantaisie, de poésie, dans des traits simples, en 2D, hérités des années 1970, et accessibles aux enfants dès 7 ans – même si leurs parents devront leur apprendre certaines références cinéphiles.

Cette rencontre entre la sagesse du monde des morts et l’enthousiasme du monde des vivants (Michel, le minot du Sud, solitaire et courageux, ouvert à toutes les expériences) est l’occasion d’un vrai conte philosophique sur la désobéissance nécessaire pour grandir – même quand on a 300 ans –, sur les malentendus amoureux et sur la quête de l’amour et de l’amitié réellement éternels.

L’humour est omniprésent, Joann Sfar accordant une délicieuse confiance à la complicité du jeune public : voir Fantomate et son accent marseillais de bouledogue râleur, le Capitaine des morts très attaché à la figure de proue de son bateau, sorte de Belle au bois dormant un peu peste, ou encore les grands-parents juifs du petit Michel qui ne bronchent pas devant une ancre géante de vaisseau fantôme plantée dans leur potager.

Au gré d’une histoire pleine de rebondissements et au parfum de conte judaïque déguisé, le dessinateur-cinéaste rend, aussi, hommage à Nice, sa ville natale : sortir du manoir hanté, c’est plonger dans l’éclat du ciel, de la mer, dans l’ocre des maisons, la fraîcheur des ruelles en pierre, et le bleu profond de la nuit. Aucun film en images réelles n’aurait su recréer ainsi les sensations des bords de Méditerranée et leur charme immortel.

Guillemette Odicino (Télérama)