ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Pietro Marcello a voulu dédier son quatrième long-métrage de fiction, Eleonora Duse à une des icônes incontestées de l'art théâtral. Eleonora Duse, dite "la divine", considérée comme la plus grande comédienne de théâtre de son époque est immortalisée sur le grand écran au moment de son retour sur les planches après une longue absence, entre 1917 et 1923. Marcello, qui a toujours hybridé cinéma documentaire et fiction, utilise de nouveau ici des extraits d'images d’archives, pour une mise en contexte historique riche en inventivité.
Après un long plan panoramique sur un champ de bataille de la Première Guerre mondiale réalisé avec des petits soldats de plastique immobiles dans la brume, tandis que défile le générique de début, le film s’ouvre sur la visite de la Duse, vêtue de noir et portant un voile, aux soldats italiens qui se battent sur le front. Le réalisateur cherche d’emblée à montrer à quel point la crise personnelle de la grande actrice coïncide avec le bouleversement de son pays et de toute l’Europe. Plus tard, l’ascension du fascisme va être la toile de fond du désir artistique novateur de la Duse de faire monter sur scène une compagnie de jeunes acteurs pour représenter La Dame de la mer de son cher Ibsen, et de savourer de nouveau le succès. "L'art, comme la guerre, demande du sang, de la sueur, de la boue, du courage et de la discipline" : voilà un des conseils qu'elle donne à la troupe. L'actrice, criblée de dettes depuis l’effondrement de la Banque de Berlin et atteinte d'une tuberculose à un stade avancé, livrera une dernière bataille avant d’arriver au bout de son parcours artistique et existentiel.
Le meilleur choix de ce biopic atypique, scénarisé par le réalisateur avec Letizia Russo et Guido Silei, est d’avoir confié ce rôle à Valeria Bruni Tedeschi, qui recrée l’élégance désordonnée (pour reprendre les termes de la costumière Ursula Patzak) de la diva avec naturel et énergie, restituant les contradictions et faiblesses d’une grande femme en train de dresser le bilan de sa vie. Il suffit de l’observer dans les scènes montrant sa relation pour le moins turbulente avec Gabriele D’Annunzio (un Fausto Russo Alesi extraordinaire), ses rapports difficiles avec sa fille Enrichetta (Noémie Merlant), qui souffre beaucoup de la distance entre elle et cette mère qui a dédié sa vie à l'art, l'immense tendresse avec laquelle elle traite son assistante Desirée (une Fanni Wrochna mémorable), qui l'adore, sa rencontre/confrontation avec une autre immense femme de théâtre, Sarah Bernhardt (interprétée par Noémie Lvovsky), qui lui fait observer combien tout a changé ("les rêves, les amours") après la catastrophe que fut la Grande Guerre, et enfin sa visite à un Benito Mussolini désormais au pouvoir qui accepte, expéditif, de solder ses dettes et de lui verser une pension (pour rendre jaloux son "ennemi", D’Annunzio).
Eleonora Duse confie au jeune Giacomo Rossetti Dubois (Edoardo Sorgente) la tâche d'écrire une œuvre moderne et expérimentale ("urgente et nécessaire", ironise la secte Duse) qu'elle fera mettre en scène avec l'argent d'un grossier producteur de cinéma, mais dont la grande première sera un désastre. Après ce fiasco, sa dernière entreprise sera de monter La ville morte de D’Annunzio, mais sous les assauts de la maladie, elle devra se rendre à l’immortalité.
Camillo De Marco (cineuropa)
Avant première / Rencontre
lundi 5 janvier
à 20h00
suivi d'une rencontre avec Pietro Marcello, réalisateur et Valeria Bruni Tedeschi, comédienne
Sortie du film le 14 janvier
Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant
ELEONORA DUSE
de Pietro Marcello
avec Valeria Bruni Tedeschi, Noémie Merlant, Fanni Wrochna
Italie - 2025 - 2h02
A la fin de la Première Guerre mondiale, alors que l'Italie enterre son soldat inconnu, la grande Eleonora Duse arrive au terme d'une carrière légendaire. Mais malgré son âge et une santé fragile, celle que beaucoup considèrent comme la plus grande actrice de son époque, décide de remonter sur scène. Les récriminations de sa fille, la relation complexe avec le grand poète D'Annunzio, la montée du fascisme et l'arrivée au pouvoir de Mussolini, rien n'arrêtera Duse "la divine".
https://www.advitamdistribution.com/films/eleonora-duse/
A PROPOS
Pietro Marcello a voulu dédier son quatrième long-métrage de fiction, Eleonora Duse à une des icônes incontestées de l'art théâtral. Eleonora Duse, dite "la divine", considérée comme la plus grande comédienne de théâtre de son époque est immortalisée sur le grand écran au moment de son retour sur les planches après une longue absence, entre 1917 et 1923. Marcello, qui a toujours hybridé cinéma documentaire et fiction, utilise de nouveau ici des extraits d'images d’archives, pour une mise en contexte historique riche en inventivité.
Après un long plan panoramique sur un champ de bataille de la Première Guerre mondiale réalisé avec des petits soldats de plastique immobiles dans la brume, tandis que défile le générique de début, le film s’ouvre sur la visite de la Duse, vêtue de noir et portant un voile, aux soldats italiens qui se battent sur le front. Le réalisateur cherche d’emblée à montrer à quel point la crise personnelle de la grande actrice coïncide avec le bouleversement de son pays et de toute l’Europe. Plus tard, l’ascension du fascisme va être la toile de fond du désir artistique novateur de la Duse de faire monter sur scène une compagnie de jeunes acteurs pour représenter La Dame de la mer de son cher Ibsen, et de savourer de nouveau le succès. "L'art, comme la guerre, demande du sang, de la sueur, de la boue, du courage et de la discipline" : voilà un des conseils qu'elle donne à la troupe. L'actrice, criblée de dettes depuis l’effondrement de la Banque de Berlin et atteinte d'une tuberculose à un stade avancé, livrera une dernière bataille avant d’arriver au bout de son parcours artistique et existentiel.
Le meilleur choix de ce biopic atypique, scénarisé par le réalisateur avec Letizia Russo et Guido Silei, est d’avoir confié ce rôle à Valeria Bruni Tedeschi, qui recrée l’élégance désordonnée (pour reprendre les termes de la costumière Ursula Patzak) de la diva avec naturel et énergie, restituant les contradictions et faiblesses d’une grande femme en train de dresser le bilan de sa vie. Il suffit de l’observer dans les scènes montrant sa relation pour le moins turbulente avec Gabriele D’Annunzio (un Fausto Russo Alesi extraordinaire), ses rapports difficiles avec sa fille Enrichetta (Noémie Merlant), qui souffre beaucoup de la distance entre elle et cette mère qui a dédié sa vie à l'art, l'immense tendresse avec laquelle elle traite son assistante Desirée (une Fanni Wrochna mémorable), qui l'adore, sa rencontre/confrontation avec une autre immense femme de théâtre, Sarah Bernhardt (interprétée par Noémie Lvovsky), qui lui fait observer combien tout a changé ("les rêves, les amours") après la catastrophe que fut la Grande Guerre, et enfin sa visite à un Benito Mussolini désormais au pouvoir qui accepte, expéditif, de solder ses dettes et de lui verser une pension (pour rendre jaloux son "ennemi", D’Annunzio).
Eleonora Duse confie au jeune Giacomo Rossetti Dubois (Edoardo Sorgente) la tâche d'écrire une œuvre moderne et expérimentale ("urgente et nécessaire", ironise la secte Duse) qu'elle fera mettre en scène avec l'argent d'un grossier producteur de cinéma, mais dont la grande première sera un désastre. Après ce fiasco, sa dernière entreprise sera de monter La ville morte de D’Annunzio, mais sous les assauts de la maladie, elle devra se rendre à l’immortalité.
Camillo De Marco (cineuropa)

