ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Voici la nouvelle production des Armateurs, ceux qui ont réinventé l'animation française ces dernières années avec des films comme Kirikou, ou Les Triplettes de Belleville, en réconciliant créativité débridée, héritage culturel et succès public. Aussi inattendu que l'étaient la mythologie africaine pour le premier et la France populaire des années 1950 pour le second, le contexte de Brendan et le secret de Kells est celui de la fabrication du Livre de Kells, chef-d'oeuvre de l'art religieux médiéval, au IXe siècle, dans une Irlande en proie aux invasions vikings.
L'originalité et la beauté du film tiennent au fait que son esthétique s'inspire de celle des enluminures du livre en question : spirales raffinées, effusions colorées aux mille nuances, vision kaléidoscopique, découpage du cadre en forme du triptyque entre les panneaux desquels circulent les personnages. Cette iconographie luxuriante transforme un récit d'apprentissage des plus classiques en une épopée fabuleuse où se croisent les influences du christianisme primitif et de la mythologie païenne.
Le jeune Brendan vit sous l'autorité de son oncle, le sévère abbé Cellach, un ancien enlumineur qui a abandonné toute activité créative pour se consacrer à la construction d'un mur géant dont il espère qu'il protégera son abbaye des invasions Vikings. Derrière les portes de l'enceinte, l'atmosphère est terne, asphyxiée par la peur. Censé assister son oncle, qui veut faire de lui son successeur, Brendan passe le plus clair de son temps avec ses amis, les joyeux moines enlumineurs - un vieux barbu de type européen, un autre aux traits asiatiques et un troisième vraisemblablement venu d'Afrique, qui synthétisent à eux trois la grande diversité des cultures qui auraient nourri le Livre de Kells.
C'est avec l'arrivée du très respecté Frère Aidan, venu se réfugier dans l'abbaye après que sa ville a été détruite, que Brendan prend son envol. Auprès de cet enlumineur éclairé, gardien d'un grand livre commencé par d'autres au cours des décennies passées, il trouve un père spirituel et la force de braver les interdits posés par son oncle. Pour procurer au vieil artiste l'encre dont il a besoin pour achever l'ouvrage, le garçon franchit clandestinement la porte de l'abbaye et s'engage seul, pour la première fois de sa vie, dans l'épaisse forêt qui lui fait face.
Contrastant avec l'austérité de la vie à Kells, le monde sauvage se révèle merveilleusement riche, plein de dangers, de promesses et de mystères. Grâce au soutien d'un espiègle et charmant petit esprit de la forêt, une fille-louve qui revêt à sa guise toutes sortes d'apparences, Brendan s'y fraye un chemin, acquiert peu à peu son autonomie.
A son retour, il s'impose comme l'artiste élu, celui à qui revient la mission de terminer l'élaboration du livre mythique, et entreprend alors secrètement son apprentissage.
D'autres obstacles surviennent, orchestrant le conflit entre repli obscurantiste et ouverture au monde par l'art. On regrettera que le scénario ne trouve pas toujours son rythme, mais qu'importe : l'univers visuel est d'une telle splendeur qu'il maintient son spectateur dans un état de rêve éveillé, du début à la fin.
Isabelle Regnier (Le Monde)
Soirée CinéConf
jeudi 4 décembre
à 20h00
En présence de Yvelin Ducotey, Docteur en études anglophones, spécialisé en études filmiques, Université d’Angers
Soirée organisée en collaboration avec l'association Cinéma Parlant, l'Université d'Angers et la SFR Confluences
BRENDAN ET LE SECRET DE KELLS
de Tom Moore
Film d'animation
Iralnde - 208 - 1h15 - VOST
L'Irlande au 9ème siècle… Brendan, jeune orphelin de douze ans, vit dans l'abbaye-forteresse de Kells. C'est là qu'il fait la connaissance du vieux Frère Aidan, maître enlumineur et gardien d'un fabuleux Livre d'illuminations. Cette rencontre va changer le cours de sa vie, dès lors, le jeune garçon est envoûté par les sirènes de la création et n'a bientôt plus qu'une idée en tête : devenir à son tour enlumineur et terminer le travail du Livre ! Mais avant d'atteindre son but, Brendan doit tenir tête à l'abbé de Kells (son oncle) et pénétrer dans la forêt où l'attendent mille dangers. Avec l'aide d'une enfant sauvage de douze ans, Aisling, Brendan affronte ses plus grandes craintes, risquant même la mort. Des Vikings sanguinaires, un dieu-serpent mythique et un véritable esprit de la forêt ne sont que quelques-unes des rencontres que fait Brendan lors de son étourdissant voyage vers l'imagination...
A PROPOS
Voici la nouvelle production des Armateurs, ceux qui ont réinventé l'animation française ces dernières années avec des films comme Kirikou, ou Les Triplettes de Belleville, en réconciliant créativité débridée, héritage culturel et succès public. Aussi inattendu que l'étaient la mythologie africaine pour le premier et la France populaire des années 1950 pour le second, le contexte de Brendan et le secret de Kells est celui de la fabrication du Livre de Kells, chef-d'oeuvre de l'art religieux médiéval, au IXe siècle, dans une Irlande en proie aux invasions vikings.
L'originalité et la beauté du film tiennent au fait que son esthétique s'inspire de celle des enluminures du livre en question : spirales raffinées, effusions colorées aux mille nuances, vision kaléidoscopique, découpage du cadre en forme du triptyque entre les panneaux desquels circulent les personnages. Cette iconographie luxuriante transforme un récit d'apprentissage des plus classiques en une épopée fabuleuse où se croisent les influences du christianisme primitif et de la mythologie païenne.
Le jeune Brendan vit sous l'autorité de son oncle, le sévère abbé Cellach, un ancien enlumineur qui a abandonné toute activité créative pour se consacrer à la construction d'un mur géant dont il espère qu'il protégera son abbaye des invasions Vikings. Derrière les portes de l'enceinte, l'atmosphère est terne, asphyxiée par la peur. Censé assister son oncle, qui veut faire de lui son successeur, Brendan passe le plus clair de son temps avec ses amis, les joyeux moines enlumineurs - un vieux barbu de type européen, un autre aux traits asiatiques et un troisième vraisemblablement venu d'Afrique, qui synthétisent à eux trois la grande diversité des cultures qui auraient nourri le Livre de Kells.
C'est avec l'arrivée du très respecté Frère Aidan, venu se réfugier dans l'abbaye après que sa ville a été détruite, que Brendan prend son envol. Auprès de cet enlumineur éclairé, gardien d'un grand livre commencé par d'autres au cours des décennies passées, il trouve un père spirituel et la force de braver les interdits posés par son oncle. Pour procurer au vieil artiste l'encre dont il a besoin pour achever l'ouvrage, le garçon franchit clandestinement la porte de l'abbaye et s'engage seul, pour la première fois de sa vie, dans l'épaisse forêt qui lui fait face.
Contrastant avec l'austérité de la vie à Kells, le monde sauvage se révèle merveilleusement riche, plein de dangers, de promesses et de mystères. Grâce au soutien d'un espiègle et charmant petit esprit de la forêt, une fille-louve qui revêt à sa guise toutes sortes d'apparences, Brendan s'y fraye un chemin, acquiert peu à peu son autonomie.
A son retour, il s'impose comme l'artiste élu, celui à qui revient la mission de terminer l'élaboration du livre mythique, et entreprend alors secrètement son apprentissage.
D'autres obstacles surviennent, orchestrant le conflit entre repli obscurantiste et ouverture au monde par l'art. On regrettera que le scénario ne trouve pas toujours son rythme, mais qu'importe : l'univers visuel est d'une telle splendeur qu'il maintient son spectateur dans un état de rêve éveillé, du début à la fin.
Isabelle Regnier (Le Monde)

