LE LIVRE DE LA JUNGLE - Wolfgang Reitherman

A PROPOS

Encore aujourd'hui, il est difficile de ne pas être émerveillé par la déambulation sans but de Mowgli ou l'approche à pas feutrés de Shere Khan. Le Livre de la Jungle n'a certes pas le monopole de l'éblouissement made in Disney, mais il est peut-être un de ceux qui doit se reposer le plus sur l'ambiance tant il ne raconte, au fond, pas grand-chose. Des multiples réappropriations d'œuvres à la sauce Disney, Le Livre de la Jungle appartient sans nul doute à la catégorie « taillage à la serpe ». Exit donc la sombre tonalité et les diverses péripéties aperçues dans les pages de Kipling afin de tendre vers une seule et unique finalité : pousser Mowgli à revenir parmi les siens. Le Livre de la Jungle n'est qu'une succession de rencontres placées davantage sous le signe de la parole que de l'action.
D'où la nécessité de déployer plus que jamais ces trésors d'inventivité qui ont fait la renommée de Disney dans le domaine de l'animation. En ce sens, le serpent Kaa est particulièrement évocateur lors de ses hilarantes contorsions anthropomorphiques sur l'inoubliable chanson Aie confiancccccccce (crois en moi !). Voir l'hypnotique reptile en action, c'est un peu comme assister à l'affirmation d'une école d'animateurs / acteurs qui se prolonge dans la 3-D avec Bob Razorski (Monstres & cie)
Cela dit, Le Livre de la Jungle, bien qu'incontestablement frappé du sceau de l'excellence, marque aussi le déclin créatif d'une maison qui aura tendance à se reposer sur ses lauriers jusqu'à la résurrection Aladdin. Le choix de ce marqueur historique n'est d'ailleurs pas anodin : entre ces deux films, aucun autre n'est réellement sorti du lot et aucune chanson ne s'est frayée un chemin vers notre mémoire à long terme (bon allez, Les Aristochats... qui musicalement reprend quand même beaucoup du Livre...) Sur ce dernier point, Aladdin et Le Livre... partagent ce désir d'entertainment pur apporté par le music-hall. Le deuxième demeure le seul à maîtriser complètement le message émotionnel de ses compositions, qu'il s'agisse de l'atmosphère impénétrable et langoureuse de la jungle  aux débordements scat de Baloo et King Louie en passant par l'attendrissante Maison sous le chaume chantée par la jeune fille.
Madeleine de Proust inépuisable, Le Livre de la Jungle se suffit définitivement à lui-même pour nous rendre heureux.
Julien Foussereau (ecranlarge.com)

Plans Kids
dimanche 26 décembre 2021 à 11h00

Tarif : 5€ (moins de 14 ans 4 €)

à partir de 5 ans


LE LIVRE DE LA JUNGLE

de Wolfgang Reitherman

Film d'animation
USA - 1967 - 1h18 - Version française

Bagheera, la panthère, trouve dans la jungle un bébé abandonné qu'elle s'empresse d'apporter à un couple de loups déjà pourvu d'une nombreuse famille. Pendant dix ans, le "petit d'homme", appelé Mowgli, grandit ainsi paisiblement parmi ses frères louveteaux, entouré de ses amis de la jungle, dont Bagheera la panthère noire. Mais le retour de Shere Khan, le tigre mangeur d'hommes, vient changer la donne. Il faut alors mettre le jeune garçon à l'abri en le réaccompagnant au village le plus proche pour le rendre aux siens...

A PROPOS

Encore aujourd'hui, il est difficile de ne pas être émerveillé par la déambulation sans but de Mowgli ou l'approche à pas feutrés de Shere Khan. Le Livre de la Jungle n'a certes pas le monopole de l'éblouissement made in Disney, mais il est peut-être un de ceux qui doit se reposer le plus sur l'ambiance tant il ne raconte, au fond, pas grand-chose. Des multiples réappropriations d'œuvres à la sauce Disney, Le Livre de la Jungle appartient sans nul doute à la catégorie « taillage à la serpe ». Exit donc la sombre tonalité et les diverses péripéties aperçues dans les pages de Kipling afin de tendre vers une seule et unique finalité : pousser Mowgli à revenir parmi les siens. Le Livre de la Jungle n'est qu'une succession de rencontres placées davantage sous le signe de la parole que de l'action.
D'où la nécessité de déployer plus que jamais ces trésors d'inventivité qui ont fait la renommée de Disney dans le domaine de l'animation. En ce sens, le serpent Kaa est particulièrement évocateur lors de ses hilarantes contorsions anthropomorphiques sur l'inoubliable chanson Aie confiancccccccce (crois en moi !). Voir l'hypnotique reptile en action, c'est un peu comme assister à l'affirmation d'une école d'animateurs / acteurs qui se prolonge dans la 3-D avec Bob Razorski (Monstres & cie)
Cela dit, Le Livre de la Jungle, bien qu'incontestablement frappé du sceau de l'excellence, marque aussi le déclin créatif d'une maison qui aura tendance à se reposer sur ses lauriers jusqu'à la résurrection Aladdin. Le choix de ce marqueur historique n'est d'ailleurs pas anodin : entre ces deux films, aucun autre n'est réellement sorti du lot et aucune chanson ne s'est frayée un chemin vers notre mémoire à long terme (bon allez, Les Aristochats... qui musicalement reprend quand même beaucoup du Livre...) Sur ce dernier point, Aladdin et Le Livre... partagent ce désir d'entertainment pur apporté par le music-hall. Le deuxième demeure le seul à maîtriser complètement le message émotionnel de ses compositions, qu'il s'agisse de l'atmosphère impénétrable et langoureuse de la jungle  aux débordements scat de Baloo et King Louie en passant par l'attendrissante Maison sous le chaume chantée par la jeune fille.
Madeleine de Proust inépuisable, Le Livre de la Jungle se suffit définitivement à lui-même pour nous rendre heureux.
Julien Foussereau (ecranlarge.com)