JACKIE BROWN - Quentin Tarantino

A PROPOS

Jackie Brown fait partie de ces films que l’on a tendance à oublier dans la carrière d’un grand metteur en scène. Pour preuve, lui et Boulevard De La Mort sont les films de Quentin Tarantino les moins diffusés à la télévision et ceux dont on parle le moins. Si Boulevard De La Mort reste le film le moins réussi dans la carrière de Tarantino (lui-même l’a reconnu en interview), Jackie Brown est l’un des plus réévalués à la hausse au fil du temps.

Mais petit à petit, à chaque visionnage, j’ai toujours réévalué à la hausse Jackie Brown. Réévalué à la hausse, oui, mais…

On le sait, Tarantino est un immense scénariste et dialoguiste, qui amène ses personnages d’un point A à un point B tout en les faisant évoluer grâce à une recette dont lui seul a le secret.

Sur Jackie Brown, pour donner de la consistance à ses personnages, Tarantino choisit de les faire discuter entre eux le plus longuement possible, et ce, afin de faire évoluer l’intrigue. Une intrigue qui arrive à son paroxysme au bout d’1h45 de métrage. C’est à ce moment-là que le film prend un virage inattendu. Tarantino décide de montrer au spectateur chaque personnage vivre la même scène, et ce, dans l’une des meilleures mises en scène et montage possible.

Troisième film de Tarantino, attendu par les fans du réalisateur après son succès public et critique Pulp Fiction, lauréat de la Palme d’Or à Cannes en 1994, Jackie Brown est la seule œuvre du cinéaste adapté d’une œuvre littéraire. Q.T. reste très fidèle au livre d’Elmore Leonard dont il reprend la majeure partie de l’intrigue principale, mais n’hésite pas à faire quelques ajustements. Ainsi, l’histoire ne se déroule plus à Miami mais à Los Angeles, Louis ne travaille pas pour Max et Jackie Burke, caucasienne, qui devient Jackie Brown, noire, héroïne du long-métrage. Femme forte, charmante et au caractère bien trempée, Jackie Brown est un formidable personnage interprété avec grâce et élégance par Pam Grier.
Et ce n’est pas un hasard puisque Tarantino est un fan de  »blaxploitation » et qu’il ancre son film dans ce sous-genre cinématographique.

En s’entourant d’une légende de la blaxploitation comme Pam Grier (Coffy, La Panthère Noire De Harlem, Foxy Brown, Black Mama, White Mama, Femmes En Cages) dans le rôle principal et Robert Forster dans le rôle du chargé de caution Max Cherry, Q.T. fait revivre le sous-genre des années 70. Viennent s’ajouter à ce casting 5 étoiles le fidèle Samuel L. Jackson, Bridget Fonda dans un rôle totalement contraire à celui de l’héroïne, Michael Keaton (qui reprendra son rôle de flic le temps d’une apparition un an plus tard dans Hors D’Atteinte de Steven Soderbergh, autre adaptation d’un livre d’Elmore Leonard), Chris Tucker et le vétéran Robert De Niro dans un rôle à contre-emploi, mais exceptionnel.

Avec une mise en scène parfaite et un sens précis du montage (notamment pour cette fameuse séquence au centre commercial Del Amo), des dialogues croustillants, une bande originale très funk, et une fin émotive – mais aussi sentimentale – pour les deux héros (sur le morceau Across 110th Street de Bobby Womack), Tarantino parvient à nous toucher, nous émouvoir et se permet de nous interroger sur l’importance de ses deux personnages principaux et de l’évolution de leur relation sur les 2h30 de film.

Jackie Brown, ce n’est pas le Tarantino dont on parle le plus, c’est sans doute son film le plus mature avec Once Upon A Time… In Hollywood, mais Jackie Brown, c’est surtout comme un bon vin : il se bonifie avec le temps. Parole de fan.

Kevin Cattan (LE BLEU DU MIROIR)

Plans Cultes
mardi 14 décembre 2021 à 20h00


JACKIE BROWN

de Quentin Tarantino

avec Pam Grier, Samuel L. Jackson, Robert De Niro
USA - 1997 - 2h30 - VOST

Jackie Brown, hôtesse de l'air, arrondit ses fins de mois en convoyant de l'argent liquide pour le compte d'un trafiquant d'armes, Ordell Robbie. Un jour, un agent fédéral et un policier de Los Angeles la cueillent à l'aéroport. Ils comptent sur elle pour faire tomber le trafiquant. Jackie échafaude alors un plan audacieux pour doubler tout le monde lors d'un prochain transfert qui porte sur la modeste somme de cinq cent mille dollars. Mais il lui faudra compter avec les complices d'Ordell, qui ont des méthodes plutôt expéditives.

A PROPOS

Jackie Brown fait partie de ces films que l’on a tendance à oublier dans la carrière d’un grand metteur en scène. Pour preuve, lui et Boulevard De La Mort sont les films de Quentin Tarantino les moins diffusés à la télévision et ceux dont on parle le moins. Si Boulevard De La Mort reste le film le moins réussi dans la carrière de Tarantino (lui-même l’a reconnu en interview), Jackie Brown est l’un des plus réévalués à la hausse au fil du temps.

Mais petit à petit, à chaque visionnage, j’ai toujours réévalué à la hausse Jackie Brown. Réévalué à la hausse, oui, mais…

On le sait, Tarantino est un immense scénariste et dialoguiste, qui amène ses personnages d’un point A à un point B tout en les faisant évoluer grâce à une recette dont lui seul a le secret.

Sur Jackie Brown, pour donner de la consistance à ses personnages, Tarantino choisit de les faire discuter entre eux le plus longuement possible, et ce, afin de faire évoluer l’intrigue. Une intrigue qui arrive à son paroxysme au bout d’1h45 de métrage. C’est à ce moment-là que le film prend un virage inattendu. Tarantino décide de montrer au spectateur chaque personnage vivre la même scène, et ce, dans l’une des meilleures mises en scène et montage possible.

Troisième film de Tarantino, attendu par les fans du réalisateur après son succès public et critique Pulp Fiction, lauréat de la Palme d’Or à Cannes en 1994, Jackie Brown est la seule œuvre du cinéaste adapté d’une œuvre littéraire. Q.T. reste très fidèle au livre d’Elmore Leonard dont il reprend la majeure partie de l’intrigue principale, mais n’hésite pas à faire quelques ajustements. Ainsi, l’histoire ne se déroule plus à Miami mais à Los Angeles, Louis ne travaille pas pour Max et Jackie Burke, caucasienne, qui devient Jackie Brown, noire, héroïne du long-métrage. Femme forte, charmante et au caractère bien trempée, Jackie Brown est un formidable personnage interprété avec grâce et élégance par Pam Grier.
Et ce n’est pas un hasard puisque Tarantino est un fan de  »blaxploitation » et qu’il ancre son film dans ce sous-genre cinématographique.

En s’entourant d’une légende de la blaxploitation comme Pam Grier (Coffy, La Panthère Noire De Harlem, Foxy Brown, Black Mama, White Mama, Femmes En Cages) dans le rôle principal et Robert Forster dans le rôle du chargé de caution Max Cherry, Q.T. fait revivre le sous-genre des années 70. Viennent s’ajouter à ce casting 5 étoiles le fidèle Samuel L. Jackson, Bridget Fonda dans un rôle totalement contraire à celui de l’héroïne, Michael Keaton (qui reprendra son rôle de flic le temps d’une apparition un an plus tard dans Hors D’Atteinte de Steven Soderbergh, autre adaptation d’un livre d’Elmore Leonard), Chris Tucker et le vétéran Robert De Niro dans un rôle à contre-emploi, mais exceptionnel.

Avec une mise en scène parfaite et un sens précis du montage (notamment pour cette fameuse séquence au centre commercial Del Amo), des dialogues croustillants, une bande originale très funk, et une fin émotive – mais aussi sentimentale – pour les deux héros (sur le morceau Across 110th Street de Bobby Womack), Tarantino parvient à nous toucher, nous émouvoir et se permet de nous interroger sur l’importance de ses deux personnages principaux et de l’évolution de leur relation sur les 2h30 de film.

Jackie Brown, ce n’est pas le Tarantino dont on parle le plus, c’est sans doute son film le plus mature avec Once Upon A Time… In Hollywood, mais Jackie Brown, c’est surtout comme un bon vin : il se bonifie avec le temps. Parole de fan.

Kevin Cattan (LE BLEU DU MIROIR)



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