UNDER THE SILVER LAKE - David Robert Mitchell

A PROPOS

Vous êtes fan de Lynch, Hitchcock, Kubrick, Wilder, Cukor, de Palma ou, allez, Gondry ? Parfait ! - de toute façon la liste est incomplète -. Car si vous n’avez pas encore vu Under the Silver Lake de David Robert Mitchell, vous allez vous ré-ga-ler ! Et si vous n’êtes pas un cinéphile aguerri, pas grave, car ce film joyeusement perché aurait pu être une mini série Netflix, histoire de vous situer sa richesse narrative.

Los Angeles : depuis son balcon, Sam mate aux jumelles sa voisine les seins à l’air, donnant à manger à ses oiseaux en cage et une nouvelle résidente, Sarah, lolita à chapeau et chien-chien, qui vient se faire bronzer au bord de la piscine. Sauf que Sam n’est pas James Stewart plâtré et coincé dans Fenêtre sur cour d’Hitchcock, mais un glandeur (cherche-t- il à faire carrière à Hollywood ?). Il a du mal à rompre le cordon avec sa maman, qui l’appelle tous les jours dans un délirant dialogue de sourds. Il lui fait croire qu’il a du boulot, elle est en boucle sur Janet Gaynor, star du muet dont elle est une fan absolue. Sauf que Sam est presque à la rue, à 48 heures d’être expulsé de son appartement pour loyers impayés et va se faire saisir sa voiture, encore pour traites impayées ; manifestement il n’est pas scénariste comme Joe Gillis dans Sunset Boulevard, pourtant dans les mêmes emmerdements financiers. Sauf qu’un tueur de chiens sévit dans le quartier. Sauf qu’en plus Sarah disparaît mystérieusement et que Sam décide d’enquêter sur tout ce désordre, en mode Philip Marlowe, mais version geek ado attardé qui voit des signes partout.

Le ton est donné dès les premières minutes hitchockiennes à souhait (et son fameux travelling contrarié, pour les amateurs de techniques). David Robert Mitchell nous embarque vite dans son joyeux manège et bazar de citations, hommages et clins d’œil pour cinéphiles, et surtout une intrigue en mille feuilles à coups de soirées hypes et bigarrées, rencontres avec rock stars, gourous, starlettes délurées et surtout la mise à jour d’un complot aux dimensions stratosphériques. Un manège à la fois comique, dérangeant comme du Mulholland Drive ou complètement barge. Bref, le curseur fait le yoyo non stop.

Présenté en 2018 à Cannes, ce labyrinthe cinématographique qu’on peut voir et revoir à volonté, tellement il est truffé d’indices cachés (après l’avoir visionné, vous pouvez faire un tour sur des forums qui font l’inventaire vertigineux des signes, codes et dessins en tout genre, semés et cachés volontairement ou pas par David Robert Mitchell), est indiscutablement destiné, dans quelques années, à entrer dans la catégorie la plus spéciale du septième art : « culte ».

François Roque (aVoir-aLire.com)

La soirée des Ambassadeurs
lundi 10 février 2020 à 20h00

Soirée ouverte à tous
Film sélectionné et présenté par les ambassadeurs du cinéma d'Angers

Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant


UNDER THE SILVER LAKE

de David Robert Mitchell

avec Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace
USA - 2018 - 2h19 - VOST - Cannes 2018

À Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, rêve de célébrité. Lorsque Sarah, une jeune et énigmatique voisine, se volatilise brusquement, Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où il devra élucider disparitions et meurtres mystérieux sur fond de scandales et de conspirations.
http://www.le-pacte.com/france/prochainement/detail/under-the-silver-lake/

A PROPOS

Vous êtes fan de Lynch, Hitchcock, Kubrick, Wilder, Cukor, de Palma ou, allez, Gondry ? Parfait ! - de toute façon la liste est incomplète -. Car si vous n’avez pas encore vu Under the Silver Lake de David Robert Mitchell, vous allez vous ré-ga-ler ! Et si vous n’êtes pas un cinéphile aguerri, pas grave, car ce film joyeusement perché aurait pu être une mini série Netflix, histoire de vous situer sa richesse narrative.

Los Angeles : depuis son balcon, Sam mate aux jumelles sa voisine les seins à l’air, donnant à manger à ses oiseaux en cage et une nouvelle résidente, Sarah, lolita à chapeau et chien-chien, qui vient se faire bronzer au bord de la piscine. Sauf que Sam n’est pas James Stewart plâtré et coincé dans Fenêtre sur cour d’Hitchcock, mais un glandeur (cherche-t- il à faire carrière à Hollywood ?). Il a du mal à rompre le cordon avec sa maman, qui l’appelle tous les jours dans un délirant dialogue de sourds. Il lui fait croire qu’il a du boulot, elle est en boucle sur Janet Gaynor, star du muet dont elle est une fan absolue. Sauf que Sam est presque à la rue, à 48 heures d’être expulsé de son appartement pour loyers impayés et va se faire saisir sa voiture, encore pour traites impayées ; manifestement il n’est pas scénariste comme Joe Gillis dans Sunset Boulevard, pourtant dans les mêmes emmerdements financiers. Sauf qu’un tueur de chiens sévit dans le quartier. Sauf qu’en plus Sarah disparaît mystérieusement et que Sam décide d’enquêter sur tout ce désordre, en mode Philip Marlowe, mais version geek ado attardé qui voit des signes partout.

Le ton est donné dès les premières minutes hitchockiennes à souhait (et son fameux travelling contrarié, pour les amateurs de techniques). David Robert Mitchell nous embarque vite dans son joyeux manège et bazar de citations, hommages et clins d’œil pour cinéphiles, et surtout une intrigue en mille feuilles à coups de soirées hypes et bigarrées, rencontres avec rock stars, gourous, starlettes délurées et surtout la mise à jour d’un complot aux dimensions stratosphériques. Un manège à la fois comique, dérangeant comme du Mulholland Drive ou complètement barge. Bref, le curseur fait le yoyo non stop.

Présenté en 2018 à Cannes, ce labyrinthe cinématographique qu’on peut voir et revoir à volonté, tellement il est truffé d’indices cachés (après l’avoir visionné, vous pouvez faire un tour sur des forums qui font l’inventaire vertigineux des signes, codes et dessins en tout genre, semés et cachés volontairement ou pas par David Robert Mitchell), est indiscutablement destiné, dans quelques années, à entrer dans la catégorie la plus spéciale du septième art : « culte ».

François Roque (aVoir-aLire.com)