MON VOISIN TOTORO - Hayao Miyazaki

A PROPOS

Sorti au Japon en 1988, Totoro n'est arrivé sur les écrans français que le 8 décembre 1999. Canal+, qui avait acheté les droits du film ainsi que ceux de Porco Rosso, autre réalisation de Miyazaki, a sorti ce dernier en 1996. Le verdict fut sans appel : 20 000 entrées. Un coup dur pour le studio, qui préféra ne pas retenter l'expérience avec Mon voisin Totoro. « Puis, les programmateurs de Canal+ se sont rendu compte que les droits du film allaient s'achever. Du coup, ils ont diffusé Totoro, en 1998, et sorti une VHS, en juillet 1999 », explique Yvan West Laurence, journaliste et conférencier spécialiste de l'animation. La vie du gros Totoro au cinéma était alors enterrée. « Jusqu'à ce que GBK Films, qui venait de connaître un succès avec Kirikou, décide de racheter les droits de Mon voisin Totoro et de le sortir en salle », ajoute Yvan West Laurence. Le film ne fait alors « que » 400 000 entrées et « il faut attendre le succès du Voyage de Chihiro pour qu'on s'intéresse à Miyazaki, et donc à Totoro ».
 
Si la boule de poils, désormais l'emblème des studios Ghibli, n'enthousiasme pas les foules à sa sortie, « Totoro a quand même montré que l'animation japonaise ne se limitait pas à ce qu'on voyait dans le Club Dorothée, au sexe ou à la violence », explique Rui Pascoal, rédacteur en chef de 30 Ans et demi. « Tous les réticents à la culture japonaise ont fini par admettre que le film, aux graphismes plus doux et enfantins, n'avait rien à voir avec les productions comme Dragon Ball Z. »
 
Au fur et à mesure que le nom de Miyazaki devient un gage de qualité, Totoro s'impose comme une référence. Car c'est avant tout une ode à l'enfance et aux plaisirs simples de cette période de la vie. « Il ne s'y passe pas grand-chose, affirme Rui Pascoal, mais Totoro fait appel à nos émotions et à notre regard d'enfant, plus que les autres films de Ghibli. Il rappelle l'essentiel et invite à regarder autour de nous. » Pour être capable, comme Mei et Satsuki, de voir Totoro. En jouant sur la vie quotidienne, la simplicité, et en tirant la corde sensible de la mélancolie, « le film continuera de toucher des générations, car c'est un récit universel et intemporel », juge Rui Pascoal. Une universalité qui lui a permis de perdurer dans le temps et d'être élevé au rang de chef-d'œuvre, comme la plupart des longs-métrages du plus célèbre des réalisateurs japonais. Totoro fait également figure de doux prologue aux films plus obscurs de Miyazaki (comme Le vent se lève) en abordant les thèmes majeurs chers au réalisateur : le rapport à la nature, l'écologie, le monde des esprits, la force d'héroïnes féminines ou encore l'absence des parents. Mais toujours avec un regard d'enfant. « C'est du fantastique, mais pas teinté de science-fiction, sans une vision désespérée du monde. Donc, ça plaît à tous les publics, petits et grands », estime Yvan West Laurence. À l'inverse de certains longs-métrages du réalisateur nippon, comme Nausicaa de la vallée du vent ou Princesse Mononoké.
 
Cette reprise de Mon voisin Totoro est le prétexte idéal pour découvrir l'univers enchanté d'un cinéaste de 77 ans qui avait annoncé sa retraite, sans tenir ses promesses. Il continue de travailler à l'ancienne à la tête de son studio et prépare un nouveau film prévu vers 2022. Trop désireux de pouvoir encore dessiner à la main.
 
Juliette Mitoyen (Le point)

Plans Kids
vendredi 27 décembre 2019 à 13h30

à partir de 4 ans


MON VOISIN TOTORO

de Hayao Miyazaki

Film d'animation
JAPON - 1988 - 1h27 - Version française

Deux petites filles viennent s'installer avec leur père dans une grande maison à la campagne afin de se rapprocher de l'hôpital ou séjourne leur mère. Elles vont découvrir l'existence de créatures merveilleuses, mais très discrètes, les totoros.
Le totoro est une créature rare et fascinante, un esprit de la forêt. Il se nourrit de glands et de noix. Il dort le jour, mais les nuits de pleine lune, il aime jouer avec des ocarinas magiques. Il peut voler et est invisible aux yeux des humains. Il existe trois totoros : O totoro (gros), chu totoro (moyen) et chili totoro (petit). 

A PROPOS

Sorti au Japon en 1988, Totoro n'est arrivé sur les écrans français que le 8 décembre 1999. Canal+, qui avait acheté les droits du film ainsi que ceux de Porco Rosso, autre réalisation de Miyazaki, a sorti ce dernier en 1996. Le verdict fut sans appel : 20 000 entrées. Un coup dur pour le studio, qui préféra ne pas retenter l'expérience avec Mon voisin Totoro. « Puis, les programmateurs de Canal+ se sont rendu compte que les droits du film allaient s'achever. Du coup, ils ont diffusé Totoro, en 1998, et sorti une VHS, en juillet 1999 », explique Yvan West Laurence, journaliste et conférencier spécialiste de l'animation. La vie du gros Totoro au cinéma était alors enterrée. « Jusqu'à ce que GBK Films, qui venait de connaître un succès avec Kirikou, décide de racheter les droits de Mon voisin Totoro et de le sortir en salle », ajoute Yvan West Laurence. Le film ne fait alors « que » 400 000 entrées et « il faut attendre le succès du Voyage de Chihiro pour qu'on s'intéresse à Miyazaki, et donc à Totoro ».
 
Si la boule de poils, désormais l'emblème des studios Ghibli, n'enthousiasme pas les foules à sa sortie, « Totoro a quand même montré que l'animation japonaise ne se limitait pas à ce qu'on voyait dans le Club Dorothée, au sexe ou à la violence », explique Rui Pascoal, rédacteur en chef de 30 Ans et demi. « Tous les réticents à la culture japonaise ont fini par admettre que le film, aux graphismes plus doux et enfantins, n'avait rien à voir avec les productions comme Dragon Ball Z. »
 
Au fur et à mesure que le nom de Miyazaki devient un gage de qualité, Totoro s'impose comme une référence. Car c'est avant tout une ode à l'enfance et aux plaisirs simples de cette période de la vie. « Il ne s'y passe pas grand-chose, affirme Rui Pascoal, mais Totoro fait appel à nos émotions et à notre regard d'enfant, plus que les autres films de Ghibli. Il rappelle l'essentiel et invite à regarder autour de nous. » Pour être capable, comme Mei et Satsuki, de voir Totoro. En jouant sur la vie quotidienne, la simplicité, et en tirant la corde sensible de la mélancolie, « le film continuera de toucher des générations, car c'est un récit universel et intemporel », juge Rui Pascoal. Une universalité qui lui a permis de perdurer dans le temps et d'être élevé au rang de chef-d'œuvre, comme la plupart des longs-métrages du plus célèbre des réalisateurs japonais. Totoro fait également figure de doux prologue aux films plus obscurs de Miyazaki (comme Le vent se lève) en abordant les thèmes majeurs chers au réalisateur : le rapport à la nature, l'écologie, le monde des esprits, la force d'héroïnes féminines ou encore l'absence des parents. Mais toujours avec un regard d'enfant. « C'est du fantastique, mais pas teinté de science-fiction, sans une vision désespérée du monde. Donc, ça plaît à tous les publics, petits et grands », estime Yvan West Laurence. À l'inverse de certains longs-métrages du réalisateur nippon, comme Nausicaa de la vallée du vent ou Princesse Mononoké.
 
Cette reprise de Mon voisin Totoro est le prétexte idéal pour découvrir l'univers enchanté d'un cinéaste de 77 ans qui avait annoncé sa retraite, sans tenir ses promesses. Il continue de travailler à l'ancienne à la tête de son studio et prépare un nouveau film prévu vers 2022. Trop désireux de pouvoir encore dessiner à la main.
 
Juliette Mitoyen (Le point)