AU REVOIR LÀ-HAUT - Albert Dupontel

A PROPOS

L'un s'en est sorti (tout juste), l'autre a eu la mâchoire arrachée. La guerre de 1914 a marqué, terriblement, les deux amis. Maintenant, il va falloir affronter la paix. Ensemble, Albert Maillard le petit comptable et Edouard Péricourt l'artiste vont tenter de se faire une place dans les Années folles, mais un double besoin de vengeance les aiguillonne. Albert sait que son lieutenant est une canaille. Edouard veut étriller son père, bourgeois hautain, qui l'a rejeté. Une grande escroquerie va être mise en route, pour solder les comptes…
 
Le roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, n'était pas facile à adapter, à la fois par son ampleur, par son ambition et par sa densité. Albert Dupontel y réussit brillamment. Non seulement il rassemble tous les fils de l'intrigue (en modifiant la fin), mais il reconstitue le décor social de l'époque avec brio. La mise en scène, très sophistiquée (emploi de drones, travellings incroyables), permet des envolées lyriques dans les rues d'un Paris disparu et des scènes bouleversantes – comme celle du cheval enfoui sous la terre soulevée par un obus allemand.
 
Albert Dupontel, brave homme consumé par la reconnaissance (son ami l'a sauvé), tient le rôle principal avec une évidente empathie. Mais c'est le personnage de Péricourt, joué par l'Argentin Nahuel Pérez Biscayart (qu'on a vu dans "120 Battements par minute"), qui est central : masqué, dissimulé, il marque, par sa présence ardente, tout le film. Ainsi, d'un simple geste – un index qui modifie la bouche dessinée sur l'un des masques créés pour cacher la hideuse blessure de son visage –, il réussit à changer l'atmosphère d'une scène importante. Quelque part entre le mélo et la comédie amère, le film trouve un équilibre parfait. Au fond, c'est une déclinaison de l'éternelle comédie humaine qu'on regarde, avec ses absurdités, ses hontes et, aussi, sa lumière.
 
Deux contributions notables : une magnifique direction artistique (de Lilith Bekmezian), attentive au détail sans insistance ; et une photographie constamment juste (Vincent Mathias), malgré les volutes de la caméra. Vu le succès du livre (450.000 exemplaires), le défi était de taille. Albert Dupontel le relève avec panache. C'est un film enthousiasmant, spectaculaire, traversé par une conviction d'airain : le cinéma est porteur de vérité. Celle du cœur des hommes.
 
François Forestier (L'obs)

Cinélégende
mardi 3 décembre 2019 à 20h00

Cinéma et mythologie : La fête des morts 

Présentation et débat en présence de Louis Mathieu, président de Cinéma Parlant et Alain Jacobzone, historien

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinélégende


AU REVOIR LÀ-HAUT

de Albert Dupontel

avec Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte
FRANCE - 2017 - 1h57 - 5 César 2018

Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire..
https://www.facebook.com/AuRevoirLaHaut.LeFilm/

A PROPOS

L'un s'en est sorti (tout juste), l'autre a eu la mâchoire arrachée. La guerre de 1914 a marqué, terriblement, les deux amis. Maintenant, il va falloir affronter la paix. Ensemble, Albert Maillard le petit comptable et Edouard Péricourt l'artiste vont tenter de se faire une place dans les Années folles, mais un double besoin de vengeance les aiguillonne. Albert sait que son lieutenant est une canaille. Edouard veut étriller son père, bourgeois hautain, qui l'a rejeté. Une grande escroquerie va être mise en route, pour solder les comptes…
 
Le roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, n'était pas facile à adapter, à la fois par son ampleur, par son ambition et par sa densité. Albert Dupontel y réussit brillamment. Non seulement il rassemble tous les fils de l'intrigue (en modifiant la fin), mais il reconstitue le décor social de l'époque avec brio. La mise en scène, très sophistiquée (emploi de drones, travellings incroyables), permet des envolées lyriques dans les rues d'un Paris disparu et des scènes bouleversantes – comme celle du cheval enfoui sous la terre soulevée par un obus allemand.
 
Albert Dupontel, brave homme consumé par la reconnaissance (son ami l'a sauvé), tient le rôle principal avec une évidente empathie. Mais c'est le personnage de Péricourt, joué par l'Argentin Nahuel Pérez Biscayart (qu'on a vu dans "120 Battements par minute"), qui est central : masqué, dissimulé, il marque, par sa présence ardente, tout le film. Ainsi, d'un simple geste – un index qui modifie la bouche dessinée sur l'un des masques créés pour cacher la hideuse blessure de son visage –, il réussit à changer l'atmosphère d'une scène importante. Quelque part entre le mélo et la comédie amère, le film trouve un équilibre parfait. Au fond, c'est une déclinaison de l'éternelle comédie humaine qu'on regarde, avec ses absurdités, ses hontes et, aussi, sa lumière.
 
Deux contributions notables : une magnifique direction artistique (de Lilith Bekmezian), attentive au détail sans insistance ; et une photographie constamment juste (Vincent Mathias), malgré les volutes de la caméra. Vu le succès du livre (450.000 exemplaires), le défi était de taille. Albert Dupontel le relève avec panache. C'est un film enthousiasmant, spectaculaire, traversé par une conviction d'airain : le cinéma est porteur de vérité. Celle du cœur des hommes.
 
François Forestier (L'obs)



Cinélégende - SAISON 2023-2024
lundi 2 octobre à 20h00
THE PROGRAM de Stephen Frears
lundi 4 décembre à 20h00
BIG EYES de Tim Burton
lundi 1 janvier à 20h00
GILDA de Charles Vidor
lundi 19 février à 20h00
SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese