YVES - Benoit Forgeard

A PROPOS

Quelque part entre le "I love you" de Marco Ferreri dans lequel Christophe Lambert tombait éperdument amoureux d'un porte-clé siffleur et "Her" où Joaquin Phoenix se consolait d'une rupture en s'éprenant de son ordinateur, "Yves" est le prénom du frigo intelligent qui exauce les souhaits cachés de son propriétaire, un rappeur sans talent et au chômage, obsédé par l'idée de composer un disque. Évidemment, le robot assure tellement à améliorer l'existence dudit loseur qu'il va peu à peu s'immiscer dans sa vie et sa carrière et lui voler la vedette, y compris auprès de l'élue de son coeur...
 
A.I. partagerait appartement...  Démonstration par l'absurde de notre (fatale) attraction pour le virtuel, entre pacte faustien et syndrome de Stockholm, ce second long métrage du très perché Benoit Forgeard, variation sur la pernicieuse séduction des avatars, a le mérite de réussir son hybridation à la croisée des genres (film d'anticipation, satire, buddy movie, comédie romantique...) tout en ne ressemblant à rien d'identifiable. 
 
Trois ans après s'être attaqué à l'incongruité du pouvoir dans "Gaz de France" qui imaginait déjà l'Élysée pris d'assaut et les storytelling de crise qui en découlaient pour sauver le président, le visionnaire Forgeard épingle ici le culte de la performance cher à l'époque et son paradoxal corollaire: le règne des imposteurs. Bon point: Forgeard s'affranchit cette fois du simple film-gadget et dépasse l'ironie de son concept pour embrasser l'émotion et une narration plus linéaire qui ne prend plus de haut le spectateur. C'est à la fois potache et diablement malin, feel-good et inquiétant, plausible et extravagant.
 
Une farce pleine de poésie et de folie pour se réconcilier avec le futur, les algorithmes et les chansons de l'Eurovision.
 
Karelle Fitoussi (Paris Match)

Soirée rencontre
mardi 2 juillet 2019 à 20h00

en présence de Benoit Forgeard, réalisateur

Tarif : 4 euros (Fête du cinéma)


YVES

de Benoit Forgeard

avec William Lebghil, Doria Tillier, Philippe Katerine
FRANCE - 2019 - 1h47 - Cannes 2019

Jérem s'installe dans la maison de sa mémé pour y composer son premier disque. Il y fait la rencontre de So, mystérieuse enquêtrice pour le compte de la start-up Digital Cool. Elle le persuade de prendre à l'essai Yves, un réfrigérateur intelligent, censé lui simplifier la vie…
http://www.le-pacte.com/france/news/detail/yves/

A PROPOS

Quelque part entre le "I love you" de Marco Ferreri dans lequel Christophe Lambert tombait éperdument amoureux d'un porte-clé siffleur et "Her" où Joaquin Phoenix se consolait d'une rupture en s'éprenant de son ordinateur, "Yves" est le prénom du frigo intelligent qui exauce les souhaits cachés de son propriétaire, un rappeur sans talent et au chômage, obsédé par l'idée de composer un disque. Évidemment, le robot assure tellement à améliorer l'existence dudit loseur qu'il va peu à peu s'immiscer dans sa vie et sa carrière et lui voler la vedette, y compris auprès de l'élue de son coeur...
 
A.I. partagerait appartement...  Démonstration par l'absurde de notre (fatale) attraction pour le virtuel, entre pacte faustien et syndrome de Stockholm, ce second long métrage du très perché Benoit Forgeard, variation sur la pernicieuse séduction des avatars, a le mérite de réussir son hybridation à la croisée des genres (film d'anticipation, satire, buddy movie, comédie romantique...) tout en ne ressemblant à rien d'identifiable. 
 
Trois ans après s'être attaqué à l'incongruité du pouvoir dans "Gaz de France" qui imaginait déjà l'Élysée pris d'assaut et les storytelling de crise qui en découlaient pour sauver le président, le visionnaire Forgeard épingle ici le culte de la performance cher à l'époque et son paradoxal corollaire: le règne des imposteurs. Bon point: Forgeard s'affranchit cette fois du simple film-gadget et dépasse l'ironie de son concept pour embrasser l'émotion et une narration plus linéaire qui ne prend plus de haut le spectateur. C'est à la fois potache et diablement malin, feel-good et inquiétant, plausible et extravagant.
 
Une farce pleine de poésie et de folie pour se réconcilier avec le futur, les algorithmes et les chansons de l'Eurovision.
 
Karelle Fitoussi (Paris Match)