ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

ANZU CHAT-FANTÔME - Ciné Cosy - 2024-08-23

Ciné Cosy - vendredi 23 août à 13h15

ANZU CHAT-FANTÔME de Yoko Kuno & Nobuhiro Yamashita

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU - Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - 2024-08-25

Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - dimanche 25 août à 15h30

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU de Gints Zilbalodis

LA GUERRE EST DÉCLARÉE - Soirée rencontre - 2024-09-10

Soirée rencontre - mardi 10 septembre à 20h00

LA GUERRE EST DÉCLARÉE de Valérie Donzelli

LA THÉORIE DU BOXEUR - Ciné doc - 2024-09-19

Ciné doc - jeudi 19 septembre à 20h00

LA THÉORIE DU BOXEUR de Nathanaël Coste

ORLANDO, MA BIOGRAPHIE POLITIQUE - Paul B. Preciado

A PROPOS

Qui sont les nouveaux Orlando, près de cent ans après la parution du fascinant roman éponyme de Virginia Woolf ? C’est une question centrale parmi les nombreuses posées dans le passionnant documentaire Orlando, ma biographie politique de l’artiste et philosophe trans Paul B. Preciado. A travers les pages et les siècles racontés dans le roman Orlando, le personnage de Woolf transitionne. Preciado parle du livre comme d’un talisman : « Ma future existence est devenue possible non pas dans la réalité mais dans la fiction, et grâce à la fiction ». C’est le regard unique de l’autrice britannique, c’est l’histoire de Preciado mais c’est aussi une multitudes d’expériences : près de 30 « Orlando » d’aujourd’hui témoignent, des intervenant.e.s d’une ampleur d’âges aussi vaste qu’un lectorat de Tintin (entre 8 et 70 ans).
On raconte ici pour survivre à la violence. On raconte la violence institutionnelle, l’effacement social, on s’adresse à la caméra. Les histoires intimes dans Orlando, ma biographie politique, sont collectives. Même texte, différentes voix – un parti-pris qui se prête d’ailleurs à merveille au sujet d’un récit sur la métamorphose et la subjectivité. Les confessions à la première personne et les citations du livre peuvent être dites sur un même ton, sans nette différenciation. On avance à la bougie et l’on découvre. A l’image du récit de Woolf qui a beau s’intituler Orlando : une biographie, et qui est bien davantage un roman qu’une bio, la vie dans le film de Preciado n’est pas vue comme « une biographie avec une série d’étapes, elle consiste en la métamorphose de soi ».
C’est le passé et des pionnières comme l’Américaine Christine Jorgensen ou la Française Coccinelle, ce sont des enfants aujourd’hui. « Votre histoire vous appartient », entend-on dans ce documentaire où l’entourage pensera toujours mieux savoir que les premières et premiers concerné.e.es. « Cachez les biscuits, ne portez pas de bijoux », parmi les inepties conseillées. Le film n’est pas une demande d’autorisation, ce sont de nombreuses affirmations. Orlando avance inexorablement dans le temps et se métamorphose. Les Orlando d’aujourd’hui n’ont elles et eux plus la patience d’attendre l’autorisation des hétéroflics.
Le cinéaste pose, mais aussi évacue assez rapidement, la question de classe. L’aristocratie d’Orlando est soulignée, de même que le milieu très populaire dont Preciado est issu. Qu’importe : la plupart des actrices et acteurs déclameront la fraise autour du cou. Ce n’est pas parce que le sujet est sérieux que le film doit être écrasé par une dimension sentencieuse. Il y a des respirations et du jeu dans Orlando, ma biographie politique – à l’image d’un choix de casting en fin de film qu’on ne dévoilera pas, mais qui tient du génie comique. Les décors artificiels, montrés dans leur artifice, constituent également un moyen ludique dans ce film qui parle lui-même de construction culturelle artificielle.
Woolf l’écrivait elle-même dans son journal au sujet de l’écriture d’Orlando : « La vérité est que j’ai sans doute commencé par jeu et poursuivi sérieusement ». Preciado fait peut-être le chemin inverse mais le mélange est le même : le film est riche de ses tons et de ses registres, riche de ses dizaines d’expériences, riche d’une liberté galvanisante pour dessiner sans naïveté son utopie, et a ce talent particulier de savoir énoncer avec clarté et de manière accessible ses idées, des plus limpides aux plus complexes. Un brillant tour de force.
Nicolas Bardot (Le Polyester)

Ciné doc
jeudi 13 juin 2024 à 20h00

en présence de l'association Quazar

Soirée organisée en collaboration avec l'association QUAZAR


ORLANDO, MA BIOGRAPHIE POLITIQUE

de Paul B. Preciado

Documentaire
USA - 2024 - 1h38 - VOST

En 1928, Virginia Woolf écrit Orlando, le premier roman dans lequel le personnage principal change de sexe au milieu de l’histoire. Un siècle plus tard, l’écrivain et activiste trans Paul B. Preciado décide d’envoyer une lettre cinématographique à Virginia Woolf : son Orlando est sorti de sa fiction et vit une vie qu’elle n’aurait jamais pu imaginer.

https://jour2fete.com/film/orlando-ma-biographie-politique/

A PROPOS

Qui sont les nouveaux Orlando, près de cent ans après la parution du fascinant roman éponyme de Virginia Woolf ? C’est une question centrale parmi les nombreuses posées dans le passionnant documentaire Orlando, ma biographie politique de l’artiste et philosophe trans Paul B. Preciado. A travers les pages et les siècles racontés dans le roman Orlando, le personnage de Woolf transitionne. Preciado parle du livre comme d’un talisman : « Ma future existence est devenue possible non pas dans la réalité mais dans la fiction, et grâce à la fiction ». C’est le regard unique de l’autrice britannique, c’est l’histoire de Preciado mais c’est aussi une multitudes d’expériences : près de 30 « Orlando » d’aujourd’hui témoignent, des intervenant.e.s d’une ampleur d’âges aussi vaste qu’un lectorat de Tintin (entre 8 et 70 ans).
On raconte ici pour survivre à la violence. On raconte la violence institutionnelle, l’effacement social, on s’adresse à la caméra. Les histoires intimes dans Orlando, ma biographie politique, sont collectives. Même texte, différentes voix – un parti-pris qui se prête d’ailleurs à merveille au sujet d’un récit sur la métamorphose et la subjectivité. Les confessions à la première personne et les citations du livre peuvent être dites sur un même ton, sans nette différenciation. On avance à la bougie et l’on découvre. A l’image du récit de Woolf qui a beau s’intituler Orlando : une biographie, et qui est bien davantage un roman qu’une bio, la vie dans le film de Preciado n’est pas vue comme « une biographie avec une série d’étapes, elle consiste en la métamorphose de soi ».
C’est le passé et des pionnières comme l’Américaine Christine Jorgensen ou la Française Coccinelle, ce sont des enfants aujourd’hui. « Votre histoire vous appartient », entend-on dans ce documentaire où l’entourage pensera toujours mieux savoir que les premières et premiers concerné.e.es. « Cachez les biscuits, ne portez pas de bijoux », parmi les inepties conseillées. Le film n’est pas une demande d’autorisation, ce sont de nombreuses affirmations. Orlando avance inexorablement dans le temps et se métamorphose. Les Orlando d’aujourd’hui n’ont elles et eux plus la patience d’attendre l’autorisation des hétéroflics.
Le cinéaste pose, mais aussi évacue assez rapidement, la question de classe. L’aristocratie d’Orlando est soulignée, de même que le milieu très populaire dont Preciado est issu. Qu’importe : la plupart des actrices et acteurs déclameront la fraise autour du cou. Ce n’est pas parce que le sujet est sérieux que le film doit être écrasé par une dimension sentencieuse. Il y a des respirations et du jeu dans Orlando, ma biographie politique – à l’image d’un choix de casting en fin de film qu’on ne dévoilera pas, mais qui tient du génie comique. Les décors artificiels, montrés dans leur artifice, constituent également un moyen ludique dans ce film qui parle lui-même de construction culturelle artificielle.
Woolf l’écrivait elle-même dans son journal au sujet de l’écriture d’Orlando : « La vérité est que j’ai sans doute commencé par jeu et poursuivi sérieusement ». Preciado fait peut-être le chemin inverse mais le mélange est le même : le film est riche de ses tons et de ses registres, riche de ses dizaines d’expériences, riche d’une liberté galvanisante pour dessiner sans naïveté son utopie, et a ce talent particulier de savoir énoncer avec clarté et de manière accessible ses idées, des plus limpides aux plus complexes. Un brillant tour de force.
Nicolas Bardot (Le Polyester)