ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

ANZU CHAT-FANTÔME - Ciné Cosy - 2024-08-23

Ciné Cosy - vendredi 23 août à 13h15

ANZU CHAT-FANTÔME de Yoko Kuno & Nobuhiro Yamashita

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU - Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - 2024-08-25

Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - dimanche 25 août à 15h30

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU de Gints Zilbalodis

LA GUERRE EST DÉCLARÉE - Soirée rencontre - 2024-09-10

Soirée rencontre - mardi 10 septembre à 20h00

LA GUERRE EST DÉCLARÉE de Valérie Donzelli

LA THÉORIE DU BOXEUR - Ciné doc - 2024-09-19

Ciné doc - jeudi 19 septembre à 20h00

LA THÉORIE DU BOXEUR de Nathanaël Coste

JERK - Gisèle Vienne

A PROPOS

« Jerk », le film passionnant (et ultra troublant) de Gisèle Vienne
Loin de n’être qu’une captation de son spectacle coréalisé en 2008 avec l’écrivain queercore Dennis Cooper, la metteuse en scène et plasticienne Gisèle Vienne (Crowd, Kindertotenlieder, L’Étang) en tire un film d’horreur aussi minimaliste que glaçant, qui nous hantera longtemps, sur un comédien (incroyable Jonathan Capdevielle) qui se débat avec son texte ultra violent et ses marionnettes d’ados psychopathes.
Le comédien Jonathan Capdevielle, collaborateur de Gisèle Vienne depuis ses premières mises en scène, est assis seul sur scène, l’air à la fois satisfait et mal à l’aise comme l’ado américain qu’il joue, David Brooks. Avec un petit sourire excité, ce personnage dérangé et inquiétant nous raconte de sa prison la vingtaine de meurtres et viols qu’il a commis sur des garçons de son âge dans les années 1970 au Texas, en compagnie de ses amis Dean et Wayne. David fait parler ceux-ci à travers ses effrayantes marionnettes, un panda ensanglanté, et une peluche de chiot décrépie. Les victimes, elles, sont représentées par des marionnettes d’ados éthérés à la Gus Van Sant, visages désincarnés et voix fantomatiques en plus- Vienne s’est formée à l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, et il y en a des bien creepy qu’elle sculpte elle-même dans beaucoup de ses spectacles.
À partir de ce dispositif scénique minimaliste, Gisèle Vienne invente une cinématographie qui va redoubler ce spectacle cauchemardesque d’une puissante réflexion sur la représentation. Jouant des possibilités du cadre via un seul long plan-séquence bizarrement caressant, presque voluptueux, et donc encore plus troublant, la cinéaste isole par exemple le visage de Capdevielle. Les marionnettes qu’il anime hors champ (on n’ose pas imaginer ce qu’il s’y passe) se livrent alors aux pires monstruosités nécrophiles. Le comédien se fragmente littéralement : on lit sa propre peur, l’euphorie perverse de son personnage, pendant que sa bouche baveuse de ventriloque se trouve déformée par les cris des victimes.
À travers cette dislocation de Capdevielle qui suit celle des meurtres, Vienne interroge son travail de mise en scène de la violence depuis ses débuts. À quel point un comédien et une metteuse en scène se projettent-il dans un personnage qui débite autant d’horreurs ?  Comment les atrocités que celui-ci raconte les suivent-elles hors de la scène ? À quelle distance des personnages doivent-ils se placer pour ne pas être impactés ? En résumé, de quelle façon l’artiste peut se laisser hanter par sa propre création ? Ces problématiques méta bousculent tout autant le spectateur que le contenu horrifique auquel il est soumis. Si bien que dans les genres du backstage movie et du film d’horreur, Jerk se distingue déjà comme l’un des films les plus glaçants, inventifs et marquants de ces dernières années.
Quentin Grosset (Tois couleurs)

Festival Conversations CNDC
mardi 19 mars 2024 à 20h00

Séance présentée par l’équipe du Cndc

Précédé du film court BRANDO de Gisèle Vienne (9')

Soirée proposée dans le cadre du Festival "Conversations" du CNDC


JERK

de Gisèle Vienne

avec Jonathan Capdevielle, Catherine Robbe-Grillet
FRANCE - 2021 - 1h00 - Interdit aux moins de 16 ans

Texas, années 70. Le serial killer Dean Corll tue une vingtaine de garçons et réalise à partir de ces meurtres des snuff movies ultraviolents avec l’aide de deux adolescents, David Brooks et Wayne Henley. Désormais condamné à perpétuité, David Brooks, devenu ventriloque et marionnettiste, nous raconte son histoire depuis sa prison où il a imaginé un spectacle. À partir de la nouvelle de Dennis Cooper inspirée de faits réels, une expérience viscérale de la violence et celle du regard, sont poussées à l’extrême. Dans la lignée du film de genre et d’horreur, Jerk explore les mécanismes de la violence à travers des questions liées aux rapports de dominations, d’incarnation et de désincarnation des corps, cette violence qui peut commencer par le regard.
https://shellacfilms.com/film/jerk/

A PROPOS

« Jerk », le film passionnant (et ultra troublant) de Gisèle Vienne
Loin de n’être qu’une captation de son spectacle coréalisé en 2008 avec l’écrivain queercore Dennis Cooper, la metteuse en scène et plasticienne Gisèle Vienne (Crowd, Kindertotenlieder, L’Étang) en tire un film d’horreur aussi minimaliste que glaçant, qui nous hantera longtemps, sur un comédien (incroyable Jonathan Capdevielle) qui se débat avec son texte ultra violent et ses marionnettes d’ados psychopathes.
Le comédien Jonathan Capdevielle, collaborateur de Gisèle Vienne depuis ses premières mises en scène, est assis seul sur scène, l’air à la fois satisfait et mal à l’aise comme l’ado américain qu’il joue, David Brooks. Avec un petit sourire excité, ce personnage dérangé et inquiétant nous raconte de sa prison la vingtaine de meurtres et viols qu’il a commis sur des garçons de son âge dans les années 1970 au Texas, en compagnie de ses amis Dean et Wayne. David fait parler ceux-ci à travers ses effrayantes marionnettes, un panda ensanglanté, et une peluche de chiot décrépie. Les victimes, elles, sont représentées par des marionnettes d’ados éthérés à la Gus Van Sant, visages désincarnés et voix fantomatiques en plus- Vienne s’est formée à l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières, et il y en a des bien creepy qu’elle sculpte elle-même dans beaucoup de ses spectacles.
À partir de ce dispositif scénique minimaliste, Gisèle Vienne invente une cinématographie qui va redoubler ce spectacle cauchemardesque d’une puissante réflexion sur la représentation. Jouant des possibilités du cadre via un seul long plan-séquence bizarrement caressant, presque voluptueux, et donc encore plus troublant, la cinéaste isole par exemple le visage de Capdevielle. Les marionnettes qu’il anime hors champ (on n’ose pas imaginer ce qu’il s’y passe) se livrent alors aux pires monstruosités nécrophiles. Le comédien se fragmente littéralement : on lit sa propre peur, l’euphorie perverse de son personnage, pendant que sa bouche baveuse de ventriloque se trouve déformée par les cris des victimes.
À travers cette dislocation de Capdevielle qui suit celle des meurtres, Vienne interroge son travail de mise en scène de la violence depuis ses débuts. À quel point un comédien et une metteuse en scène se projettent-il dans un personnage qui débite autant d’horreurs ?  Comment les atrocités que celui-ci raconte les suivent-elles hors de la scène ? À quelle distance des personnages doivent-ils se placer pour ne pas être impactés ? En résumé, de quelle façon l’artiste peut se laisser hanter par sa propre création ? Ces problématiques méta bousculent tout autant le spectateur que le contenu horrifique auquel il est soumis. Si bien que dans les genres du backstage movie et du film d’horreur, Jerk se distingue déjà comme l’un des films les plus glaçants, inventifs et marquants de ces dernières années.
Quentin Grosset (Tois couleurs)