ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

M LE MAUDIT - Fritz Lang

A PROPOS

Une voix d'enfant égrène une comptine sur l'écran encore noir. Une ombre menaçante se penche sur une petite fille à la sortie de l'école. Une rengaine sifflée, obsédante, le visage du meurtrier à travers une vitrine, une course-poursuite haletante entre la pègre et la police pour retrouver M, un procès hallucinant : chaque image, chaque plan, chaque scène de ce premier film parlant de Fritz Lang est inoubliable. Maîtrisant d'emblée tous les éléments sonores, choisissant un réalisme social qu'il habille encore de quelques allusions expressionnistes, le cinéaste ne raconte pas simplement l'histoire d'un sadique dont les meurtres mettent en émoi une ville entière, mais réalise une métaphore impressionnante sur l'Allemagne en crise du début des années 30. Au chômage, à la montée du nazisme répondent la soupe populaire, la cohorte de mendiants au service d'une pègre organisée, sans scrupules et efficace, et l'impuissance du pouvoir en place. La nuit s'étend sur la ville en même temps que la traque se resserre. La mise en scène, d'une intelligence admirable, servie par un Peter Lorre torturé, fascinant et pathétique, colle au plus près des attitudes, des émotions, pour laisser le spectateur pantelant... face à lui-même. « Lang est le cinéma », disait Godard. Aucun doute là-dessus.
Gérard Camy (Télérama)

Ciné classique
dimanche 20 mars 2022 à 17h45

présenté par Brigitte Dubois, enseignante

Tarif Printemps du cinéma : 4€

Séance organisée en collaboration avec l'Université d'Angers et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue allemande


M LE MAUDIT

de Fritz Lang

avec Peter Lorre, Gustaf Gründgens, Ellen Widmann
ALLEMAGNE - 1931 - 1h57 - VOST

Toute la presse ne parle que de ça : le maniaque tueur d’enfants, qui terrorise la ville depuis quelques temps, vient de faire une nouvelle victime. Chargé de l’enquête, le commissaire Lohmann multiplie les rafles dans les bas-fonds. Gênée par toute cette agitation la pègre décide de retrouver elle-même le criminel : elle charge les mendiants et les clochards de surveiller chaque coin de rue…

A PROPOS

Une voix d'enfant égrène une comptine sur l'écran encore noir. Une ombre menaçante se penche sur une petite fille à la sortie de l'école. Une rengaine sifflée, obsédante, le visage du meurtrier à travers une vitrine, une course-poursuite haletante entre la pègre et la police pour retrouver M, un procès hallucinant : chaque image, chaque plan, chaque scène de ce premier film parlant de Fritz Lang est inoubliable. Maîtrisant d'emblée tous les éléments sonores, choisissant un réalisme social qu'il habille encore de quelques allusions expressionnistes, le cinéaste ne raconte pas simplement l'histoire d'un sadique dont les meurtres mettent en émoi une ville entière, mais réalise une métaphore impressionnante sur l'Allemagne en crise du début des années 30. Au chômage, à la montée du nazisme répondent la soupe populaire, la cohorte de mendiants au service d'une pègre organisée, sans scrupules et efficace, et l'impuissance du pouvoir en place. La nuit s'étend sur la ville en même temps que la traque se resserre. La mise en scène, d'une intelligence admirable, servie par un Peter Lorre torturé, fascinant et pathétique, colle au plus près des attitudes, des émotions, pour laisser le spectateur pantelant... face à lui-même. « Lang est le cinéma », disait Godard. Aucun doute là-dessus.
Gérard Camy (Télérama)