ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Martin Scorsese revient en terrain familier : New York, la nuit. Dans
les roues d'un ambulancier sillonnant les rues glauques de Hell's
Kitchen, à l'ouest de Manhattan, en quête de vies à sauver. Comme celle
de ce vieil homme plongé dans le coma, corps semi-légume entre la vie et
la mort. Frank Pierce est un accro de la réanimation, un camé du salut.
Ses excès de zèle sont des crises de manque. Parmi les junkies
tailladés, les grabataires puants, les gangstas calcinés au crack, bref
une armée de Lazare du pavé new-yorkais, sa pathologie à lui crève
l'écran.
Cette idée forte du type incapable de décrocher, Scorsese la joue à
fond, comme pour prouver que nul jeune Turc ne saurait mieux cuisiner ce
qui s'annonçait comme un mix de Taxi Driver et d'Urgences. Mais le
bitume est ici sillonné à coups de plans-séquences speedés, et
l'hôpital, un Barnum tragique où l'absurde accouche de gags imprévus.
Nicolas Cage lui-même, carrure Cro-Magnon, les yeux cernés de mauve
comme dans un nanar à zombies, tire vers le grotesque.
Secoué d'un bout à l'autre, A tombeau ouvert est pourtant un film à deux
vitesses. L'autre est celle de l'amour chaste qui lie lentement Frank à
Mary, la fille du presque macchabée. Tout en frange, pommettes et
regards nuage ou acier trempé, Patricia Arquette émeut comme jamais.
Quant à Cage-Pierce, il rêve d'arracher au pavé des morts-vivants
verdâtres. Grand moment de mauvais goût assumé, tout comme les
apparitions sulpiciennes du fantôme de cette Rose qu'il n'a pas pu
sauver. Mais c'est à prendre ou à laisser. Ce n'est pas la première fois
que ce cinéma survolté, douloureux, convulsif emporte tout sur son
passage.
François Gorin (Télérama)
Plans cultes
mardi 13 mars
2018 à 20h15
SÉANCE ANNULÉE
Un problème technique majeur empêche la diffusion du film ce soir à 20h15
Veuillez nous en excuser
A TOMBEAU OUVERT
de Martin Scorsese
avec Nicolas Cage, Patricia Arquette, John Goodman
USA - 1999 - 2h01 - VOST - Interdit aux moins de 12 ans
Frank sillonne tous les soirs au volant de son ambulance l'un des quartiers les plus chauds de New York. Il opère dans l'urgence, hanté par toutes les vies qu'il n'a pas pu sauver.
A PROPOS
Martin Scorsese revient en terrain familier : New York, la nuit. Dans
les roues d'un ambulancier sillonnant les rues glauques de Hell's
Kitchen, à l'ouest de Manhattan, en quête de vies à sauver. Comme celle
de ce vieil homme plongé dans le coma, corps semi-légume entre la vie et
la mort. Frank Pierce est un accro de la réanimation, un camé du salut.
Ses excès de zèle sont des crises de manque. Parmi les junkies
tailladés, les grabataires puants, les gangstas calcinés au crack, bref
une armée de Lazare du pavé new-yorkais, sa pathologie à lui crève
l'écran.
Cette idée forte du type incapable de décrocher, Scorsese la joue à
fond, comme pour prouver que nul jeune Turc ne saurait mieux cuisiner ce
qui s'annonçait comme un mix de Taxi Driver et d'Urgences. Mais le
bitume est ici sillonné à coups de plans-séquences speedés, et
l'hôpital, un Barnum tragique où l'absurde accouche de gags imprévus.
Nicolas Cage lui-même, carrure Cro-Magnon, les yeux cernés de mauve
comme dans un nanar à zombies, tire vers le grotesque.
Secoué d'un bout à l'autre, A tombeau ouvert est pourtant un film à deux
vitesses. L'autre est celle de l'amour chaste qui lie lentement Frank à
Mary, la fille du presque macchabée. Tout en frange, pommettes et
regards nuage ou acier trempé, Patricia Arquette émeut comme jamais.
Quant à Cage-Pierce, il rêve d'arracher au pavé des morts-vivants
verdâtres. Grand moment de mauvais goût assumé, tout comme les
apparitions sulpiciennes du fantôme de cette Rose qu'il n'a pas pu
sauver. Mais c'est à prendre ou à laisser. Ce n'est pas la première fois
que ce cinéma survolté, douloureux, convulsif emporte tout sur son
passage.
François Gorin (Télérama)