I AM GRETA - Nathan Grossman

A PROPOS

«Si vous ne vous souciez pas de mon avenir sur terre, pourquoi devrais-je me soucier de mon avenir à l’école ?» Le message est simple. Limpide même. Accusateur aussi. Que restera-t-il du monde si personne ne fait rien? À quoi bon s'inquiéter de son avenir scolaire si l'existence même d'un avenir n'est plus certaine? Oui, le message de Greta Thunberg est simple, et pourtant si difficile à entendre. Depuis sa grève scolaire pour le climat lancée en 2018, la jeune activiste n’a eu de cesse que de voyager pour tenter d’informer, de sensibiliser et de convaincre les parlements, présidents, populations qu’un changement global était la seule solution. Et depuis 2018, à mesure que ce mouvement qu’elle a lancé grandissait, qu’il s’enracinait aux quatre coins du monde, la jeune femme s’est heurtée toujours plus à l’hypocrisie et au clientélisme gerbatoire de nos politiques.

Derrière le dispositif intime de Nathan Grossman, sa caméra à l’épaule, ses plans serrés, la voix de Greta Thunberg posée par moment comme celle d’une narratrice, se dévoile le combat intense et absolu de la jeune femme. Diabolisée par certains, encensée par d’autres, c’est son charisme indéniable et son implacable volonté à faire changer les choses qui se montrent sans artifice. Mais plus encore, ce qui ressort de ce documentaire, c’est la peur des politiques de se voir destitués de leur trône sale et pollué.

L'intensité de Greta, la pureté de son combat, et la dévotion de son être tout entier rappelle toujours plus aux «grands» de ce monde qu'elle est en totale contradiction avec eux. Qu’elle est le symbole de tout ce qu'ils ne sont pas, eux, représentant de cette belle famille politique internationale. Elle est la jeunesse. Elle est femme. Elle est différente. Elle est le souffle glacial qui rappelle aux doigts qu'ils ne portent pas de gants Et ce n’est pas un hasard si le monde s’est embrasé derrière elle. Réussir à faire naître et porter un mouvement avec tant de fraîcheur, ne peut que terrifier ceux qui, déjà, vacillent là-haut.

Quoi voir d'autre sinon que de la peur d'être renversé quand, par exemple, à des paroles argumentées et réfléchies d’adolescente, l’un des présidents les plus influents du monde (Donald Trump) ne trouve qu'à attaquer «l'énervement» de l’activiste? Ce qui se trame derrière Greta Thunberg, c'est le changement d'un monde trop vieux dirigé par les fantômes du siècle dernier. Et ça, c'est terrifiant pour ceux qui se retrouvent sur un siège éjectable. Le temps de la mesure molle est passé. Apparemment, parler devant les parlements européens, rencontrer différents présidents, mener des foules de jeunes ou être élue par le Times personnalité de l'année ne suffisent pas. Ca, Greta Thunberg l’a bien compris et elle ne cessera pas de le clamer haut et fort jusqu'à ce que le monde se réveille.

Camille Vignes (cineman.ch)

Avant-première / Ciné doc
dimanche 26 septembre 2021 à 11h00


I AM GRETA

de Nathan Grossman

Documentaire
SUEDE - 2020 - 1h37 - VOST

Greta Thunberg, une lycéenne de 15 ans, ne supporte plus de rester les bras croisés face au dérèglement climatique. Elle entame, seule, une grève de l’école devant le Parlement suédois. Quelques personnes la rejoignent, puis des centaines, et bientôt des centaines de milliers d’autres. D’une détermination sans limite, elle interpelle les politiciens du monde entier et se bat contre la lâcheté de leurs décisions motivées par des enjeux économiques. En l’espace de quelques mois, Greta devient une icône planétaire et la porte-parole de millions de jeunes qui veulent faire de demain un monde meilleur.
https://www.kmbofilms.com/distribution-bd/i-am-greta

A PROPOS

«Si vous ne vous souciez pas de mon avenir sur terre, pourquoi devrais-je me soucier de mon avenir à l’école ?» Le message est simple. Limpide même. Accusateur aussi. Que restera-t-il du monde si personne ne fait rien? À quoi bon s'inquiéter de son avenir scolaire si l'existence même d'un avenir n'est plus certaine? Oui, le message de Greta Thunberg est simple, et pourtant si difficile à entendre. Depuis sa grève scolaire pour le climat lancée en 2018, la jeune activiste n’a eu de cesse que de voyager pour tenter d’informer, de sensibiliser et de convaincre les parlements, présidents, populations qu’un changement global était la seule solution. Et depuis 2018, à mesure que ce mouvement qu’elle a lancé grandissait, qu’il s’enracinait aux quatre coins du monde, la jeune femme s’est heurtée toujours plus à l’hypocrisie et au clientélisme gerbatoire de nos politiques.

Derrière le dispositif intime de Nathan Grossman, sa caméra à l’épaule, ses plans serrés, la voix de Greta Thunberg posée par moment comme celle d’une narratrice, se dévoile le combat intense et absolu de la jeune femme. Diabolisée par certains, encensée par d’autres, c’est son charisme indéniable et son implacable volonté à faire changer les choses qui se montrent sans artifice. Mais plus encore, ce qui ressort de ce documentaire, c’est la peur des politiques de se voir destitués de leur trône sale et pollué.

L'intensité de Greta, la pureté de son combat, et la dévotion de son être tout entier rappelle toujours plus aux «grands» de ce monde qu'elle est en totale contradiction avec eux. Qu’elle est le symbole de tout ce qu'ils ne sont pas, eux, représentant de cette belle famille politique internationale. Elle est la jeunesse. Elle est femme. Elle est différente. Elle est le souffle glacial qui rappelle aux doigts qu'ils ne portent pas de gants Et ce n’est pas un hasard si le monde s’est embrasé derrière elle. Réussir à faire naître et porter un mouvement avec tant de fraîcheur, ne peut que terrifier ceux qui, déjà, vacillent là-haut.

Quoi voir d'autre sinon que de la peur d'être renversé quand, par exemple, à des paroles argumentées et réfléchies d’adolescente, l’un des présidents les plus influents du monde (Donald Trump) ne trouve qu'à attaquer «l'énervement» de l’activiste? Ce qui se trame derrière Greta Thunberg, c'est le changement d'un monde trop vieux dirigé par les fantômes du siècle dernier. Et ça, c'est terrifiant pour ceux qui se retrouvent sur un siège éjectable. Le temps de la mesure molle est passé. Apparemment, parler devant les parlements européens, rencontrer différents présidents, mener des foules de jeunes ou être élue par le Times personnalité de l'année ne suffisent pas. Ca, Greta Thunberg l’a bien compris et elle ne cessera pas de le clamer haut et fort jusqu'à ce que le monde se réveille.

Camille Vignes (cineman.ch)