ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Cela pourra surprendre les plus jeunes, mais il fut un temps (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre…) où Burton faisait des films vraiment originaux, où son égérie ne s’appelait pas Helena Bonham Carter mais Winona Ryder, et son acteur fétiche était Michael Keaton et non Johnny Depp. Les temps ont bien changé.
En 1988, le réalisateur n’a à son actif que quelques courts métrages et un seul long, Pee-Wee Big Adventures, qui n’a guère rencontré le succès. Ce n’est d’ailleurs pas lui qui devait mettre en scène le film, mais Wes Craven, tout juste sorti du succès des Griffes de la Nuit, et qui déclina finalement car le scénario n’était pas assez horrifique pour lui.
D’horreur, il n’est en effet guère question dans Beetlejuice. Si Burton conçoit le film comme une sorte de parodie de L’Exorciste, les liens avec le chef d’œuvre de Friedkin sont franchement légers. Ce qu’il nous offre à la place, c’est une plongée dans son univers délirant et coloré. Chaque plan est une trouvaille, chaque scène regorge de détails savoureux qui font de ce film un bijou d’humour gothique.
La seule séquence dans l’entre-deux mondes est un condensé parfait de ce qui fait le génie visionnaire de Burton, à une époque à laquelle il n’est pas encore occupé à se parodier lui-même. On est encore loin des moyens qui lui furent octroyés sur Alice au pays des merveilles, par exemple, mais il parvient, avec les moyens du bord, à donner vie à un univers visuel original et cohérent.
Alors bien sûr, il n’est pas évident pour la génération actuelle, gorgée d’effets spéciaux de première qualité et d’univers fantastiques ultra stylisé de se retrouver dans ce film à l’esthétique volontairement kitsch. Mais il faut bien reconnaître que, malgré le passage du temps, Beetlejuice conserve un pouvoir humoristique intact, pour peu que l’on se laisse happer dans cet étrange concentré de n’importe quoi.
La mise en scène de Burton est encore bien sage, parfois un peu figée, mais on ressent déjà toutes ses capacités d’imagination et sa créativité débordante. À ses côtés, Michael Keaton démontre tout son talent comique dans la peau de l’esprit frappeur dont il ne faut pas dire le nom (trois fois). Le duo se reformera d’ailleurs à…trois reprises (coïncidence?) avant que le réalisateur ne se trouve un nouvel acteur de référence.
Malheureusement, les temps ont changés, Baldwin s’est empâté, le talent de Burton aussi, et même Lil Wayne s’est mis à sampler le titre emblématique du film. Si seulement tous les fans du rappeur bercés au tube Six Foot Seven Foot prenaient le temps de s’immerger dans cette œuvre magique, le monde redécouvrirait un grand classique, dont la forme a peut être pris un coup de vieux, mais dont le fond reste supérieur à la majorité des Burton de cette décennie…
lemagducine.fr
Plans Cultes
mardi 10 janvier
2023 à 20h00
BEETLEJUICE
de Tim Burton
avec Michael Keaton, Geena Davis, Alec Baldwin
USA - 1988 - 1h32 - VOST
Adam et Barbara Maitland meurent accidentellement. Devenus des fantômes, ils doivent apprendre à se comporter comme tels et hanter leur maison pendant 125 ans. Celle-ci est bientôt habitée par une famille qu'ils tentent d'effrayer. Ne parvenant pas à leurs fins, ils finissent par avoir recours à Beetlejuice, un mort-vivant extravagant et accessoirement bio-exorciste qui va en faire voir de toutes les couleurs aux Maitland et à leurs colocataires encore vivants...
A PROPOS
Cela pourra surprendre les plus jeunes, mais il fut un temps (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre…) où Burton faisait des films vraiment originaux, où son égérie ne s’appelait pas Helena Bonham Carter mais Winona Ryder, et son acteur fétiche était Michael Keaton et non Johnny Depp. Les temps ont bien changé.
En 1988, le réalisateur n’a à son actif que quelques courts métrages et un seul long, Pee-Wee Big Adventures, qui n’a guère rencontré le succès. Ce n’est d’ailleurs pas lui qui devait mettre en scène le film, mais Wes Craven, tout juste sorti du succès des Griffes de la Nuit, et qui déclina finalement car le scénario n’était pas assez horrifique pour lui.
D’horreur, il n’est en effet guère question dans Beetlejuice. Si Burton conçoit le film comme une sorte de parodie de L’Exorciste, les liens avec le chef d’œuvre de Friedkin sont franchement légers. Ce qu’il nous offre à la place, c’est une plongée dans son univers délirant et coloré. Chaque plan est une trouvaille, chaque scène regorge de détails savoureux qui font de ce film un bijou d’humour gothique.
La seule séquence dans l’entre-deux mondes est un condensé parfait de ce qui fait le génie visionnaire de Burton, à une époque à laquelle il n’est pas encore occupé à se parodier lui-même. On est encore loin des moyens qui lui furent octroyés sur Alice au pays des merveilles, par exemple, mais il parvient, avec les moyens du bord, à donner vie à un univers visuel original et cohérent.
Alors bien sûr, il n’est pas évident pour la génération actuelle, gorgée d’effets spéciaux de première qualité et d’univers fantastiques ultra stylisé de se retrouver dans ce film à l’esthétique volontairement kitsch. Mais il faut bien reconnaître que, malgré le passage du temps, Beetlejuice conserve un pouvoir humoristique intact, pour peu que l’on se laisse happer dans cet étrange concentré de n’importe quoi.
La mise en scène de Burton est encore bien sage, parfois un peu figée, mais on ressent déjà toutes ses capacités d’imagination et sa créativité débordante. À ses côtés, Michael Keaton démontre tout son talent comique dans la peau de l’esprit frappeur dont il ne faut pas dire le nom (trois fois). Le duo se reformera d’ailleurs à…trois reprises (coïncidence?) avant que le réalisateur ne se trouve un nouvel acteur de référence.
Malheureusement, les temps ont changés, Baldwin s’est empâté, le talent de Burton aussi, et même Lil Wayne s’est mis à sampler le titre emblématique du film. Si seulement tous les fans du rappeur bercés au tube Six Foot Seven Foot prenaient le temps de s’immerger dans cette œuvre magique, le monde redécouvrirait un grand classique, dont la forme a peut être pris un coup de vieux, mais dont le fond reste supérieur à la majorité des Burton de cette décennie…
lemagducine.fr

A PROPOS
Réalisé par Tim Burton, avec au casting la crème de la crème des acteurs et actrices américain·es des années 90, Mars Attacks! est une franche comédie de science-fiction. Comme à son habitude, le réalisateur s’en donne à cœur joie pour caricaturer ses compatriotes et les rendre le plus ridicule possible. Sa préférence se place du côté des enfants, qui semblent être les plus lucides face à la folie créée par l'invasion extraterrestre. Les Martiens quant à eux, sont plutôt laids et surtout bêtes et méchants : ils ont envie de tout détruire sur leur passage pour s’amuser. Une parodie hilarante du genre.
"Pourquoi les Martiens ne feraient-ils pas “Kaak! kaak” ? Pourquoi ne porteraient-ils pas de slips rouges? C’est ça, le grand plaisir avec les films comme Mars Attacks!: tout est permis."
Tim Burton, L’Événement du Jeudi, février 2000
MARS ATTACKS !
de Tim Burton
avec Jack Nicholson, Glenn Close, Pierce Brosnan
USA - 1996 - 1h46 - VOST
Ils arrivent ! D'immondes Martiens aux yeux globuleux débarquent subitement sur la planète Terre. On ne connaît absolument rien de leurs intentions, mais le président des Etats-Unis et ses conseillers se réjouissent unanimement de cette apparition incongrue. Les nouveaux venus sont-ils si cordiaux ?..
A PROPOS
Réalisé par Tim Burton, avec au casting la crème de la crème des acteurs et actrices américain·es des années 90, Mars Attacks! est une franche comédie de science-fiction. Comme à son habitude, le réalisateur s’en donne à cœur joie pour caricaturer ses compatriotes et les rendre le plus ridicule possible. Sa préférence se place du côté des enfants, qui semblent être les plus lucides face à la folie créée par l'invasion extraterrestre. Les Martiens quant à eux, sont plutôt laids et surtout bêtes et méchants : ils ont envie de tout détruire sur leur passage pour s’amuser. Une parodie hilarante du genre.
"Pourquoi les Martiens ne feraient-ils pas “Kaak! kaak” ? Pourquoi ne porteraient-ils pas de slips rouges? C’est ça, le grand plaisir avec les films comme Mars Attacks!: tout est permis."
Tim Burton, L’Événement du Jeudi, février 2000