ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Dans un récit intime et politique très tendu, la réalisatrice montre l’une des conséquences de la dictature au Paraguay : des millions d’hectares destinés à la culture intensive du soja, aux mains des soutiens de ce régime ultra-violent.
Au Paraguay, «passé et futur se confondent dans une réalité flottante», annonce dès le début du film la documentariste Anna Recalde Miranda. Le passé : la dictature d’Alfredo Stroessner, qui a accédé au pouvoir en 1954 et y est resté jusqu’en 1989, avec le soutien des États-Unis. La réalisatrice italo-paraguayenne plonge dans les archives de ces années de terreur, durant lesquelles les opposant·es politiques, communistes, socialistes et alternatifs ont été poursuivi·es, torturé·es et assassiné·es.
De cette période reste un désastre écologique : huit millions d’hectares (soit la surface du Panama) du pays ont été confiés aux amis du dictateur. Un accaparement des terres qui ne connaît pas de frontière. Le film nous emmène également au Brésil, pays voisin qui a connu le même phénomène, et où 14 millions d’hectares appartiennent aux soutiens de son pouvoir dictatorial. Des deux côtés de la délimitation entre les États, on retrouve des paysages similaires, ceux d’un «désert vert», sans arbre ni insecte, où ne fleurit que du soja planté sur les ruines de la démocratie et de l’environnement.
Il en pousse tellement que les industriels eux-mêmes ont qualifié ces terres malhabidas, (mal acquises, en français) de «république du soja». Massivement déforestées, cultivées de façon intensive à grand renfort de pesticides et d’OGM, elles sont réservées à l’exportation de cette légumineuse, principalement vers l’Europe et la Chine. Au fil de ses rencontres avec des témoins clefs de cette période et de ses discussions avec des scientifiques et journalistes, Anna Recalde Miranda montre la continuité entre les dictatures paraguayennes et brésiliennes et le règne de l’agroindustrie.
Avec le même arsenal de surveillance et de répression, l’agroindustrie défend férocement ses terres spoliées face au mouvement des Paysans sans terre et aux populations autochtones qui veulent les récupérer. En se rendant à leurs côtés, la réalisatrice dévoile la lutte acharnée de ces peuples pour avoir le droit d’habiter et de cultiver leur territoire, de défendre leur environnement, au prix d’un harcèlement continu et de multiples assassinats.
Un documentaire saisissant, qui retrace le contexte historique ultra-violent dans lequel s’est développée et persiste encore l’agriculture productiviste au Paraguay et au Brésil.
Mathilde Picard (Vert-Le média qui annonce la couleur)
Ciné Doc
mardi 20 mai
à 20h00
suivi d'une rencontre avec Sylvain Angeran, Association Canopée et des membres de Attac 49
Soirée organisée en collaboration avec ATTAC 49 et l'association Canopée
DE LA GUERRE FROIDE À LA GUERRE VERTE
de Anna Recalde Miranda
Documentaire
FRANCE - ITALIE - PARAGUAY - 2024 - 1h42 - VOST
La frontière entre le Paraguay et le Brésil est devenue un désert vert. C’est le lieu d’origine de la république du soja, le berceau de l’agro-industrie mondiale. L’horizon est une ligne sans fin qui unit le passé et le présent. Un passé dicté par la violence politique de l’opération Condor et un présent marqué par les assassinats des défenseurs de la terre.
https://vraivrai-films.fr/catalogue/de-la-guerre-froide-a-la-guerre-verte
A PROPOS
Dans un récit intime et politique très tendu, la réalisatrice montre l’une des conséquences de la dictature au Paraguay : des millions d’hectares destinés à la culture intensive du soja, aux mains des soutiens de ce régime ultra-violent.
Au Paraguay, «passé et futur se confondent dans une réalité flottante», annonce dès le début du film la documentariste Anna Recalde Miranda. Le passé : la dictature d’Alfredo Stroessner, qui a accédé au pouvoir en 1954 et y est resté jusqu’en 1989, avec le soutien des États-Unis. La réalisatrice italo-paraguayenne plonge dans les archives de ces années de terreur, durant lesquelles les opposant·es politiques, communistes, socialistes et alternatifs ont été poursuivi·es, torturé·es et assassiné·es.
De cette période reste un désastre écologique : huit millions d’hectares (soit la surface du Panama) du pays ont été confiés aux amis du dictateur. Un accaparement des terres qui ne connaît pas de frontière. Le film nous emmène également au Brésil, pays voisin qui a connu le même phénomène, et où 14 millions d’hectares appartiennent aux soutiens de son pouvoir dictatorial. Des deux côtés de la délimitation entre les États, on retrouve des paysages similaires, ceux d’un «désert vert», sans arbre ni insecte, où ne fleurit que du soja planté sur les ruines de la démocratie et de l’environnement.
Il en pousse tellement que les industriels eux-mêmes ont qualifié ces terres malhabidas, (mal acquises, en français) de «république du soja». Massivement déforestées, cultivées de façon intensive à grand renfort de pesticides et d’OGM, elles sont réservées à l’exportation de cette légumineuse, principalement vers l’Europe et la Chine. Au fil de ses rencontres avec des témoins clefs de cette période et de ses discussions avec des scientifiques et journalistes, Anna Recalde Miranda montre la continuité entre les dictatures paraguayennes et brésiliennes et le règne de l’agroindustrie.
Avec le même arsenal de surveillance et de répression, l’agroindustrie défend férocement ses terres spoliées face au mouvement des Paysans sans terre et aux populations autochtones qui veulent les récupérer. En se rendant à leurs côtés, la réalisatrice dévoile la lutte acharnée de ces peuples pour avoir le droit d’habiter et de cultiver leur territoire, de défendre leur environnement, au prix d’un harcèlement continu et de multiples assassinats.
Un documentaire saisissant, qui retrace le contexte historique ultra-violent dans lequel s’est développée et persiste encore l’agriculture productiviste au Paraguay et au Brésil.
Mathilde Picard (Vert-Le média qui annonce la couleur)