ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Depuis 1973, la Park Slope Food Coop, coopérative alimentaire autogérée, lutte contre la malbouffe et l’exclusion sociale. Formidable alternative économique à la grande distribution, ce supermarché est administré par des bénévoles, qui exercent tous un autre métier.
Le film se présente comme une déambulation curieuse et bienveillante à travers les méandres de ce magasin unique en son genre, sans PDG, sans actionnaires. Le réalisateur débute son investigation en demandant le métier de chacun : tour à tour une psychanalyste, un graphiste ou deux jeunes réalisateurs répondent, avec le sourire. Les uns sont à la caisse, d’autres réceptionnent les marchandises, passent la serpillière, rangent les produits dans les rayons. La Food Coop permet à ceux qui y travaillent de s’approvisionner pour un moindre coût, moyennant un engagement de quelques heures par semaine. Provisions étalées sur sa table de cuisine, une femme calcule qu’elle réalise 40% d’économie par rapport aux dépenses de courses dans un magasin traditionnel. Au-delà d’un nouveau système économique, à deux pas de Wall Street, le supermarché offre du lien social en pleine période de crise économique. Il permet également de responsabiliser tous ceux qui y travaillent : ainsi, les personnes qui ne peuvent assurer un service ont le devoir d’effectuer deux rattrapages. En attendant de les accomplir, ils disposent d’un "délai de grâce" pour faire leurs courses. Ils peuvent également échanger une tâche avec un autre travailleur qui ne peut s’en acquitter.
Très engagé, le documentaire pourfend les circuits de distribution classique qui offrent de la nourriture industrielle et des rares produits frais, de mauvaise qualité : une adhérente du mouvement Alimentation et justice, désireuse de favoriser les meilleurs systèmes de distribution, nous démontre, citron à l’appui, que les épiceries environnantes dans lesquelles s’approvisionnent les riverains, ne proposent que des aliments transformés ou frelatés, vendus à un prix élevé. La Coop, elle, donne la priorité aux producteurs locaux et aux circuits courts, parvient à renouveler ses produits, en écoulant son stock entier soixante-dix fois par an, alors que la moyenne est de quinze. Preuve de son succès.
Les images s’attardent sur le rayon fruits et légumes particulièrement fourni ou sur un fromage à croûte lavée fabriqué dans le nord de la ville, démontrent que la réalité d’une saine alimentation se conjugue à une générosité sociale. Dans les travées du supermarché, à la recherche d’attaches, un jeune homme barbu doit se frayer un chemin à travers une foule nombreuse, qui rêve aussi d’un autre monde.
Car cette coopérative, inventée dans le contexte des mouvements de la contre-culture, demeure fidèle à ses principes originels, anti-capitalistes. Des membres fondateurs témoignent de ce qui a guidé leur engagement : "On ne voulait pas que les profits générés par nos achats et notre travail partent ailleurs", dit l’un d’eux. Son voisin de table surenchérit : "On trouvait ça si bien que forcément les autres allaient trouver ça génial ! Tout le monde allait s’inscrire."
La réalité montre que tous les membres n’ont pas forcément oeuvré à part égale, ce qui a obligé la communauté, au départ peu regardante, à respecter des principes d’équité et à renvoyer quelques personnes qui n’accomplissaient pas leurs tâches. Mais globalement, le lien tissé entre la structure et les bénévoles a généré un tel sentiment d’appartenance, que cette petite communauté new-yorkaise constitue un ensemble solidaire, ce qui n’exclut évidemment pas les divergences, notamment sur l’utilisation des sacs plastiques, ce qui n’exclut pas non plus les incivilités parmi les 16000 personnes qui appartiennent à la Coop : les plus graves étant les fausses déclarations de service ou les vols à l’étalage. Ces actes délictueux font l’objet d’une discussion en interne, à travers un Comité de discipline qui statue : les sanctions peuvent aller de la suspension jusqu’à l’exclusion.
Finalement, c’est Kelly Anderson, co-réalisatrice du film My Brooklyn, qui résume le mieux la Coop : "C’est un des seuls endroits multicutulrels et économiquement mixte qui reste à Park Slope. C’est un endroit fondé sur des valeurs importantes".
Jérémy Gallet (avoiralire.com)
Ciné doc
mardi 26 février
2019 à 20h00
suivi d'une rencontre avec des membres de l' Epicerie Coopérative à Angers (EPICOOPA)
FOOD COOP
de Tom Boothe
Documentaire
USA - 2016 - 1h37 - VOST
En pleine crise économique, dans l’ombre de Wall Street, une institution qui représente une autre tradition américaine est en pleine croissance. C’est la coopérative alimentaire de Park Slope, un supermarché autogéré où 16 000 membres travaillent 3 heures par mois pour avoir le droit d’y acheter les meilleurs produits alimentaires dans la ville de New York aux prix on ne peut moins chers.
https://foodcooplefilm.com/
A PROPOS
Depuis 1973, la Park Slope Food Coop, coopérative alimentaire autogérée, lutte contre la malbouffe et l’exclusion sociale. Formidable alternative économique à la grande distribution, ce supermarché est administré par des bénévoles, qui exercent tous un autre métier.
Le film se présente comme une déambulation curieuse et bienveillante à travers les méandres de ce magasin unique en son genre, sans PDG, sans actionnaires. Le réalisateur débute son investigation en demandant le métier de chacun : tour à tour une psychanalyste, un graphiste ou deux jeunes réalisateurs répondent, avec le sourire. Les uns sont à la caisse, d’autres réceptionnent les marchandises, passent la serpillière, rangent les produits dans les rayons. La Food Coop permet à ceux qui y travaillent de s’approvisionner pour un moindre coût, moyennant un engagement de quelques heures par semaine. Provisions étalées sur sa table de cuisine, une femme calcule qu’elle réalise 40% d’économie par rapport aux dépenses de courses dans un magasin traditionnel. Au-delà d’un nouveau système économique, à deux pas de Wall Street, le supermarché offre du lien social en pleine période de crise économique. Il permet également de responsabiliser tous ceux qui y travaillent : ainsi, les personnes qui ne peuvent assurer un service ont le devoir d’effectuer deux rattrapages. En attendant de les accomplir, ils disposent d’un "délai de grâce" pour faire leurs courses. Ils peuvent également échanger une tâche avec un autre travailleur qui ne peut s’en acquitter.
Très engagé, le documentaire pourfend les circuits de distribution classique qui offrent de la nourriture industrielle et des rares produits frais, de mauvaise qualité : une adhérente du mouvement Alimentation et justice, désireuse de favoriser les meilleurs systèmes de distribution, nous démontre, citron à l’appui, que les épiceries environnantes dans lesquelles s’approvisionnent les riverains, ne proposent que des aliments transformés ou frelatés, vendus à un prix élevé. La Coop, elle, donne la priorité aux producteurs locaux et aux circuits courts, parvient à renouveler ses produits, en écoulant son stock entier soixante-dix fois par an, alors que la moyenne est de quinze. Preuve de son succès.
Les images s’attardent sur le rayon fruits et légumes particulièrement fourni ou sur un fromage à croûte lavée fabriqué dans le nord de la ville, démontrent que la réalité d’une saine alimentation se conjugue à une générosité sociale. Dans les travées du supermarché, à la recherche d’attaches, un jeune homme barbu doit se frayer un chemin à travers une foule nombreuse, qui rêve aussi d’un autre monde.
Car cette coopérative, inventée dans le contexte des mouvements de la contre-culture, demeure fidèle à ses principes originels, anti-capitalistes. Des membres fondateurs témoignent de ce qui a guidé leur engagement : "On ne voulait pas que les profits générés par nos achats et notre travail partent ailleurs", dit l’un d’eux. Son voisin de table surenchérit : "On trouvait ça si bien que forcément les autres allaient trouver ça génial ! Tout le monde allait s’inscrire."
La réalité montre que tous les membres n’ont pas forcément oeuvré à part égale, ce qui a obligé la communauté, au départ peu regardante, à respecter des principes d’équité et à renvoyer quelques personnes qui n’accomplissaient pas leurs tâches. Mais globalement, le lien tissé entre la structure et les bénévoles a généré un tel sentiment d’appartenance, que cette petite communauté new-yorkaise constitue un ensemble solidaire, ce qui n’exclut évidemment pas les divergences, notamment sur l’utilisation des sacs plastiques, ce qui n’exclut pas non plus les incivilités parmi les 16000 personnes qui appartiennent à la Coop : les plus graves étant les fausses déclarations de service ou les vols à l’étalage. Ces actes délictueux font l’objet d’une discussion en interne, à travers un Comité de discipline qui statue : les sanctions peuvent aller de la suspension jusqu’à l’exclusion.
Finalement, c’est Kelly Anderson, co-réalisatrice du film My Brooklyn, qui résume le mieux la Coop : "C’est un des seuls endroits multicutulrels et économiquement mixte qui reste à Park Slope. C’est un endroit fondé sur des valeurs importantes".
Jérémy Gallet (avoiralire.com)