ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

STEAK - Quentin Dupieux

A PROPOS

Aucun film ne ressemble à STEAK ! Drame comique pour certains, comédie dramatique pour d’autres, ce film très étonnant subjugue par sa liberté artistique totale et son courage kamikaze. On pense à une réappropriation du film de collège américain, genre dont STEAK ne respecterait alors aucun code, ou plutôt les briserait tous. Décors les plus banals possibles, direction artistique pointilleuse mais complètement déroutante (au point de na pas savoir si le film se déroule durant les années 60, 80 ou 2000!), lycéens joués uniquement par des acteurs approchant les 35/40 ans, décorum de film américain mais tournage dans les plus grises banlieues canadiennes et, qui plus est, en français : tout dans le film est totalement ovniesque, inattendu et loufoque.

STEAK est une comédie absurde et non-sensique, utilisant un comique non-référencé (chose très rare dans un grosse comédie française) dont on ne sait jamais où il va nous mener. Un gag peut finalement s’avérer pathétique, ou totalement absurde ou bouleversant jusqu’aux larmes: tout est possible. Le tragique côtoie sans cesse le loufoque au point de brouiller toutes les pistes et finir par enivrer le spectateur, le bousculer parfois, jusqu’à ce qu’il soit plonger dans un maelstrom sensuel et poétique.

STEAK joue donc sur son artificialité, parfois avec folie, parfois avec froideur et souvent les deux en même temps, et devient un film qui, sous ses aspects de cinéma-kamoulox, est avant tout très maîtrisé : cadrages/décadrages punkoïdes, faux plans séquences, faux contrechamps, points de montage décidés par les personnages, boucles narratives, fausses répétitons, jeu sur le mixage du son, sur le camouflage de la bandes-son, etc.. C’est un festival d’expérimentations et d’audace sur lequel planent les ombres de Bunuel, Kubrick, Blier et Forgeard.

On ne peut que rendre hommage à Quentin Dupieux (même si on n’aime pas ses autres films d’ailleurs) pour cette prise de risque maximum. Mais, c’est l’implication et l’audace HAL-LU-CI-NAN-TES de Eric et Ramzy qu’il faut aussi saluer : ils ont fait preuve d’un courage sublimissime en envoyant ballader leur fond de commerce, en imposant à leur public la comédie la plus punk, la plus expérimentale, la plus libre et la plus folle du cinéma français moderne. STEAK est un film unique et généreux. Et croyez-moi, le voir en salle est un expérience hors du commun.

Dr Devo.

Plans Cultes
mardi 23 avril 2019 à 20h00


STEAK

de Quentin Dupieux

avec Eric Judor, Ramzy Bedia, Sébastien Tellier
FRANCE - CANADA - 2007 - 1h22

En 2016, après sept années passées en hôpital psychiatrique, Blaise retrouve Georges, son ami d'enfance. Les temps et les critères de beauté ont bien changé : le lifting est notamment devenu incontournable pour les jeunes. Sur le campus, les «Chivers» font la loi et la mode. Les membres de cette bande ne boivent que du lait, portent des bottines et un blouson rouge et pratiquent un jeu très violent qui mêle cricket et calcul mental. Pour pouvoir intégrer le groupe, Georges vient de subir un lifting. L'arrivée de Blaise, qui traîne une réputation de looser, risque de compromettre ses chances d'être accepté par les terribles Chivers...

A PROPOS

Aucun film ne ressemble à STEAK ! Drame comique pour certains, comédie dramatique pour d’autres, ce film très étonnant subjugue par sa liberté artistique totale et son courage kamikaze. On pense à une réappropriation du film de collège américain, genre dont STEAK ne respecterait alors aucun code, ou plutôt les briserait tous. Décors les plus banals possibles, direction artistique pointilleuse mais complètement déroutante (au point de na pas savoir si le film se déroule durant les années 60, 80 ou 2000!), lycéens joués uniquement par des acteurs approchant les 35/40 ans, décorum de film américain mais tournage dans les plus grises banlieues canadiennes et, qui plus est, en français : tout dans le film est totalement ovniesque, inattendu et loufoque.

STEAK est une comédie absurde et non-sensique, utilisant un comique non-référencé (chose très rare dans un grosse comédie française) dont on ne sait jamais où il va nous mener. Un gag peut finalement s’avérer pathétique, ou totalement absurde ou bouleversant jusqu’aux larmes: tout est possible. Le tragique côtoie sans cesse le loufoque au point de brouiller toutes les pistes et finir par enivrer le spectateur, le bousculer parfois, jusqu’à ce qu’il soit plonger dans un maelstrom sensuel et poétique.

STEAK joue donc sur son artificialité, parfois avec folie, parfois avec froideur et souvent les deux en même temps, et devient un film qui, sous ses aspects de cinéma-kamoulox, est avant tout très maîtrisé : cadrages/décadrages punkoïdes, faux plans séquences, faux contrechamps, points de montage décidés par les personnages, boucles narratives, fausses répétitons, jeu sur le mixage du son, sur le camouflage de la bandes-son, etc.. C’est un festival d’expérimentations et d’audace sur lequel planent les ombres de Bunuel, Kubrick, Blier et Forgeard.

On ne peut que rendre hommage à Quentin Dupieux (même si on n’aime pas ses autres films d’ailleurs) pour cette prise de risque maximum. Mais, c’est l’implication et l’audace HAL-LU-CI-NAN-TES de Eric et Ramzy qu’il faut aussi saluer : ils ont fait preuve d’un courage sublimissime en envoyant ballader leur fond de commerce, en imposant à leur public la comédie la plus punk, la plus expérimentale, la plus libre et la plus folle du cinéma français moderne. STEAK est un film unique et généreux. Et croyez-moi, le voir en salle est un expérience hors du commun.

Dr Devo.



Plans Cultes - SAISON 2023-2024
mardi 19 septembre à 20h00
mardi 10 octobre à 20h00
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mardi 14 novembre à 19h00
LA TRILOGIE CORNETTO de Edgar Wright
mardi 12 décembre à 19h45
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mardi 9 janvier à 20h00
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mardi 16 avril à 20h00
mardi 14 mai à 20h00
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