ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

VOYAGE AU PÔLE SUD - Ciné Rencontre - 2024-04-29

Ciné Rencontre - lundi 29 avril à 20h00

VOYAGE AU PÔLE SUD de Luc Jacquet

GUERRE ET PAIX - GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - 2024-05-12

GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - dimanche 12 mai à 10h45

GUERRE ET PAIX de Sergueï Bondartchouk

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

LE DEUXIÈME ACTE - Avant-première - 2024-05-14

Avant-première - mardi 14 mai à 20h00

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

APOLLO 10 1/2 - Richard Linklater

A PROPOS

Nous sommes à l’été 1969. Aux États-Unis, la ville de Houston vit dans l’ébullition de l’aventure stellaire. Le futur s’annonce radieux et riche en innovations en tous genres. Les bases de la NASA ne sont qu'à quelques kilomètres de la banlieue où vit le héros et toute la région s'inspire de leurs découvertes. Stanley, le cadet d’une famille de six enfants, mène le quotidien normal d’un adolescent pendant l’été. Ses journées sont rythmées par ses virées avec ses amis et les longues soirées familiales devant la télévision à regarder les programmes qui y sont proposés. Il rêvasse aussi, beaucoup. Au point de s’imaginer devenir le premier enfant à conquérir l’espace, dans une navette trop petite pour accueillir un adulte — même les plus grands ingénieurs peuvent faire des erreurs de calcul. C’est à partir de ce postulat fantasque et onirique que débute Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance. Le film traverse les points de passage obligés du film spatial, des scènes d’entraînement au décollage, mais Richard Linklater, le réalisateur, a prévu autre chose pour le spectateur.
Dans Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance, le souvenir des années 60 passe par la télévision, les nombreux feuilletons et films qui y étaient diffusés.
Habitué aux projets inattendus et très ambitieux (il suffit de revoir son Boyhood, tourné pendant douze ans afin de suivre la croissance de son jeune acteur principal), le cinéaste texan n’aime pas les raccourcis et les histoires trop bien ficelées. Si on devait rapprocher son art de la peinture, on se dirigerait davantage vers le pointillisme. Un goût pour les anecdotes et références extrêmement précises, parfois inconséquentes et qui, avec un certain recul, forment un ensemble d’une irrésistible cohérence. Apollo 10 ½ ressemble exactement à cela. À l'instar de Quentin Tarantino ou Paul Thomas Anderson avant lui, ce qui passionne ici le metteur en scène est d’abord l’époque et son atmosphère. Originaire de Houston, il l’a traversée au même âge que son héros et la regarde aujourd’hui avec un regard qui mêle aussi bien la nostalgie et le sentiment que ce présent n’était sans doute pas aussi radieux qu’il pensait l’être.
Dans une surprenante digression d’une cinquantaine de minutes, narrée par la douce voix de Jack Black, le cinéaste dresse méthodiquement la liste de tout ce qui faisait le quotidien de la classe moyenne américaine dans les années 1960. On connaît les luttes sociales et raciales, l'émergence du mouvement hippie, les feuilletons diffusés à la télé et l'incroyable musique produite, on se souvient moins de la nourriture, des piscines trop chlorées et de tous ces jeux de cour de récré un peu trop dangereux auxquels pouvaient s'adonner les élèves. Au milieu de scènes euphoriques, la mort est omniprésente : des pick-ups qui roulent à 110 km/h avec des enfants sans ceinture de sécurité, d'innocentes balades à vélo derrière des camions qui pulvérisent de l'insecticide. C'est ce mélange d'indolence et de gravité qui a toujours fait le sel du cinéma de Richard Linklater et qui trouve ici une nouvelle forme grâce à l'animation. On nage dans Apollo 10 ½ comme dans un rêve à moitié éveillé, traversant les images avec une insouciance rare dans le cinéma américain, sans jamais pour autant se délester d'un regard critique.
Cette incapacité à installer concrètement des situations sur le long cours aura de quoi désarçonner de nombreux spectateurs, elle retranscrit pourtant toute l'émulation du moment. Une période imparfaite où la croyance en un futur de toutes les révolutions, technologiques comme sociétales, suffisait à aller de l'avant. Et tout ceci, Richard Linklater le condense en un peu moins de cent minutes.
“Du vrai cinéma, quoi”, pourrait-on asséner de façon simpliste et narquoise. Préférons plutôt nous enchanter de voir l'un des cinéastes américains les plus sous-estimés briller une fois encore, offrant le spectacle émouvant et solaire qu'il mérite. À l'approche de l'été, on ne peut que s'en réjouir.
Adam Sanchez (GQ)

Un week-end avec Richard Linklater
dimanche 28 avril 2024 à 14h00

Séance présentée par Richard Linklater, réalisateur et Frédéric Strauss, critique de cinéma (Télérama), historien et scénariste

Séance organisée en collaboration avec le Festival Premiers Plans et Austin Film Society et Cinéma Parlant avec l'aimable autorisation de Netflix



APOLLO 10 1/2

de Richard Linklater

Film d'animation
USA - 2022 - 1h37 - VOST

Houston, Texas, 1969. Le moment historique du premier voyage sur la Lune prend vie à travers les yeux d'un enfant qui nourrit ses propres rêves intergalactiques.

A PROPOS

Nous sommes à l’été 1969. Aux États-Unis, la ville de Houston vit dans l’ébullition de l’aventure stellaire. Le futur s’annonce radieux et riche en innovations en tous genres. Les bases de la NASA ne sont qu'à quelques kilomètres de la banlieue où vit le héros et toute la région s'inspire de leurs découvertes. Stanley, le cadet d’une famille de six enfants, mène le quotidien normal d’un adolescent pendant l’été. Ses journées sont rythmées par ses virées avec ses amis et les longues soirées familiales devant la télévision à regarder les programmes qui y sont proposés. Il rêvasse aussi, beaucoup. Au point de s’imaginer devenir le premier enfant à conquérir l’espace, dans une navette trop petite pour accueillir un adulte — même les plus grands ingénieurs peuvent faire des erreurs de calcul. C’est à partir de ce postulat fantasque et onirique que débute Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance. Le film traverse les points de passage obligés du film spatial, des scènes d’entraînement au décollage, mais Richard Linklater, le réalisateur, a prévu autre chose pour le spectateur.
Dans Apollo 10 ½ : Les fusées de mon enfance, le souvenir des années 60 passe par la télévision, les nombreux feuilletons et films qui y étaient diffusés.
Habitué aux projets inattendus et très ambitieux (il suffit de revoir son Boyhood, tourné pendant douze ans afin de suivre la croissance de son jeune acteur principal), le cinéaste texan n’aime pas les raccourcis et les histoires trop bien ficelées. Si on devait rapprocher son art de la peinture, on se dirigerait davantage vers le pointillisme. Un goût pour les anecdotes et références extrêmement précises, parfois inconséquentes et qui, avec un certain recul, forment un ensemble d’une irrésistible cohérence. Apollo 10 ½ ressemble exactement à cela. À l'instar de Quentin Tarantino ou Paul Thomas Anderson avant lui, ce qui passionne ici le metteur en scène est d’abord l’époque et son atmosphère. Originaire de Houston, il l’a traversée au même âge que son héros et la regarde aujourd’hui avec un regard qui mêle aussi bien la nostalgie et le sentiment que ce présent n’était sans doute pas aussi radieux qu’il pensait l’être.
Dans une surprenante digression d’une cinquantaine de minutes, narrée par la douce voix de Jack Black, le cinéaste dresse méthodiquement la liste de tout ce qui faisait le quotidien de la classe moyenne américaine dans les années 1960. On connaît les luttes sociales et raciales, l'émergence du mouvement hippie, les feuilletons diffusés à la télé et l'incroyable musique produite, on se souvient moins de la nourriture, des piscines trop chlorées et de tous ces jeux de cour de récré un peu trop dangereux auxquels pouvaient s'adonner les élèves. Au milieu de scènes euphoriques, la mort est omniprésente : des pick-ups qui roulent à 110 km/h avec des enfants sans ceinture de sécurité, d'innocentes balades à vélo derrière des camions qui pulvérisent de l'insecticide. C'est ce mélange d'indolence et de gravité qui a toujours fait le sel du cinéma de Richard Linklater et qui trouve ici une nouvelle forme grâce à l'animation. On nage dans Apollo 10 ½ comme dans un rêve à moitié éveillé, traversant les images avec une insouciance rare dans le cinéma américain, sans jamais pour autant se délester d'un regard critique.
Cette incapacité à installer concrètement des situations sur le long cours aura de quoi désarçonner de nombreux spectateurs, elle retranscrit pourtant toute l'émulation du moment. Une période imparfaite où la croyance en un futur de toutes les révolutions, technologiques comme sociétales, suffisait à aller de l'avant. Et tout ceci, Richard Linklater le condense en un peu moins de cent minutes.
“Du vrai cinéma, quoi”, pourrait-on asséner de façon simpliste et narquoise. Préférons plutôt nous enchanter de voir l'un des cinéastes américains les plus sous-estimés briller une fois encore, offrant le spectacle émouvant et solaire qu'il mérite. À l'approche de l'été, on ne peut que s'en réjouir.
Adam Sanchez (GQ)