ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

LE SILENCE DES AGNEAUX - Plans Cultes - 2025-05-06

Plans Cultes - mardi 06 mai à 19h45

LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme

SEVEN de David Fincher

PARTIR UN JOUR - Avant Première - 2025-05-13

Avant Première - mardi 13 mai à 20h00

PARTIR UN JOUR de Amélie Bonnin

PARTIR UN JOUR - Ciné Cosy - 2025-05-16

Ciné Cosy - vendredi 16 mai à 13h15

PARTIR UN JOUR de Amélie Bonnin

LE CADEAU - Festival Cinémas d'Afrique - 2025-05-17

Festival Cinémas d'Afrique - samedi 17 mai à 10h45

LE CADEAU de Ismaël Diallo

PEAU DE COLLE de Kaouther Ben Hania

UN MÉDECIN POUR LA PAIX - Soirée Rencontre - 2025-05-19

Soirée Rencontre - lundi 19 mai à 20h00

UN MÉDECIN POUR LA PAIX de Tal Barda

TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉ - Soirée Rencontre - 2025-05-21

Soirée Rencontre - mercredi 21 mai à 17h00

TOUTE LA BEAUTÉ ET LE SANG VERSÉ de Laura Poitras

GOSSES DE TOKYO - Ciné concert - 2025-05-28

Ciné concert - mercredi 28 mai à 20h00

GOSSES DE TOKYO de Yasujiro Ozu

LA CHANCE SOURIT A MADAME NIKUKO - Ciné Manga - 2025-06-02

Ciné Manga - lundi 02 juin à 20h15

LA CHANCE SOURIT A MADAME NIKUKO de Ayumu Watanabe

SOY CUBA - Mikhail Kalatozov

A PROPOS

Sur Soy Cuba souffle un vent de liberté ici perpétré par un format critique tout à fait particulier. Hommage à un chef-d’œuvre du cinéma russe.

1er Acte
L’ésotérisme américain se meut auprès des palmiers. En chanson, sur les tessitures chaudes des voix latines, Mikhail Kalatozov enflamme notre âme cinéphile. Dès l’introduction, il donne des ailes à sa caméra et la fait descendre le long des parois d’un immeuble, virevoltant auprès des convives désinhibés. Sa chute est lente, écho de la décadence du régime de Batista. Elle finira au fond de la piscine, entourée de corps déformés par les mouvements de l’eau. L’aliénation d’un peuple n’est pas loin.
Un homme, un club. La chaleur du lieu transpire par tous les pores de la pellicule. Le rythme est endiablé, l’homme se met à danser devant le rideau, il est sur la scène, il est Cuba. De l’autre côté se cache la main du capitalisme. Elle s’empare des amours naissants, de l’espoir et l’innocence d’une jeune génération cubaine désabusée. Dans sa prétention et son arrogance, elle achète même les dons de dieux, puisqu’il n’est pas suffisant d’acheter la chair et la pureté.
Une fêlure pourtant s’immisce au sein du club. Puisque de mon esprit tu te crois roi, de mon corps tu crois avoir possession, ma volonté et mes mouvements tu ne pourras contrôler. Au milieu du club, une fissure ondule, s’électrise à en perdre la raison.

2e Acte
Je suis du petit peuple Cubain. C’est aux cannes à sucre que je dois mon salut, dans leur beauté et leur volonté d’émancipation. Elles qui se tiennent fièrement vers le ciel, et qui s’élèvent pour que nos rêves s’accomplissent.
Dans ce cadre idyllique pourtant l’ombre approche. Derrière la colline, la main du capitalisme proclame et destitue. Elle enflamme mon discernement, mes principes et ma sagesse. Le clair-obscur prend vie, et je m’enlise dans son spectre, ainsi que mes biens les plus chers.
Une fêlure pourtant s’immisce dans la fumée opaque. Puisque de mes terres tu te crois roi, de mon libre-arbitre tu crois avoir possession, ma volonté et mes mouvements tu ne pourras contrôler. En marge du champ, une fissure ondule dans des corps d’enfants. L’espoir renaît, s’électrise à en perdre la raison.

3e Acte
De passion il est maintenant question. La jeunesse bafouée à maintes reprises s’organise, élan du peuple, voix des attentes naissantes, elle doute encore de sa propre volonté. Limpides seront pourtant les décisions futures quand la trahison arpentera les rues et que les subordonnés de l’ombre tireront à vue sur l’espérance. D’un corps uni le peuple marche, investissant la place, et au-devant, son porte-étendard s’élève en martyr.
Pour la deuxième fois, Mikhail Kalatozov donne des ailes à sa caméra, littéralement. Elle s’envole d’un immeuble à l’autre et s’élève au nom du persécuté. Elle traverse lentement la salle où le peuple se prépare à hisser le drapeau. La révolution est en marche, là où s’anime la caméra, là au milieu de la rue, elle flotte, inatteignable, tout comme l’idéologie qui convoque sa renaissance et s’électrise à en perdre la raison.

4e Acte
Je suis du petit peuple Cubain. Par moi, par vous, nous embraserons l’ombre, nous oublierons nos peurs, et nous marcherons ensemble contre la tyrannie. Notre poème emplit nos terres et notre symphonie s’écrit au son de nos pas. Nos ennemis qui jadis se gargarisaient de nos vies goûtent à présent à nos chants funestes. Notre pays renaît et s’électrise… à en perdre la raison.
S’attarder sur l’œuvre de M. Kalatozov, c’est librement faire fi de la propagande qui a court dans le récit tant elle ne constitue pas l’essence du métrage. On assiste, la rétine empoignée, à une direction artistique jouant d’un noir et blanc saturé et unique. Finalement, on se résigne devant la grandeur de l’objet. On s’efface devant cette ode à Cuba et on savoure un grand moment de cinéma.

Mathieu Le Bihan (Le bleu du miroir)

Ciné classique / Ciné Fac
lundi 21 novembre 2022 à 19h45

En présence de Emmanuel Vincenot, professeur à l'Université Gustave Eiffel, Paris

Séance organisée en partenariat avec Alliance Europa et le projet L’Europe et l’Amérique latine : une histoire d’échanges et de coopération filmiques, en collaboration avec Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue espagnole


SOY CUBA

de Mikhail Kalatozov

avec Luz Maria Collazo, José Gallardo, Raul Garcia
CUBA - RUSSIE - 1964 - 2h20 - VOST - Version restaurée 4K

A travers quatre histoires qui renforcent l'idéal communiste face à la mainmise du capitalisme, Soy Cuba dépeint la lente évolution de Cuba du régime de Batista jusqu'à la révolution castriste.
Pedro travaille dans les champs de cannes à sucre. Au moment d'une récolte qui s'annonce fructueuse, le propriétaire des terres lui annonce que sa maison et des terres ont été vendues à une société américaine...
A l'université de La Havane, Enrique fait partie d'un jeune groupe d'opposants au régime de Batista. Il s'apprête à assassiner un policier, mais au moment fatidique, le courage lui fait défaut...
Dans la Sierra Maestra, Mario et sa famille vivent pauvrement. Après avoir accueilli un jeune soldat luttant aux côtés de Castro, Mario et sa famille sont bombardés sans raison apparente par les forces aériennes de Batista..

A PROPOS

Sur Soy Cuba souffle un vent de liberté ici perpétré par un format critique tout à fait particulier. Hommage à un chef-d’œuvre du cinéma russe.

1er Acte
L’ésotérisme américain se meut auprès des palmiers. En chanson, sur les tessitures chaudes des voix latines, Mikhail Kalatozov enflamme notre âme cinéphile. Dès l’introduction, il donne des ailes à sa caméra et la fait descendre le long des parois d’un immeuble, virevoltant auprès des convives désinhibés. Sa chute est lente, écho de la décadence du régime de Batista. Elle finira au fond de la piscine, entourée de corps déformés par les mouvements de l’eau. L’aliénation d’un peuple n’est pas loin.
Un homme, un club. La chaleur du lieu transpire par tous les pores de la pellicule. Le rythme est endiablé, l’homme se met à danser devant le rideau, il est sur la scène, il est Cuba. De l’autre côté se cache la main du capitalisme. Elle s’empare des amours naissants, de l’espoir et l’innocence d’une jeune génération cubaine désabusée. Dans sa prétention et son arrogance, elle achète même les dons de dieux, puisqu’il n’est pas suffisant d’acheter la chair et la pureté.
Une fêlure pourtant s’immisce au sein du club. Puisque de mon esprit tu te crois roi, de mon corps tu crois avoir possession, ma volonté et mes mouvements tu ne pourras contrôler. Au milieu du club, une fissure ondule, s’électrise à en perdre la raison.

2e Acte
Je suis du petit peuple Cubain. C’est aux cannes à sucre que je dois mon salut, dans leur beauté et leur volonté d’émancipation. Elles qui se tiennent fièrement vers le ciel, et qui s’élèvent pour que nos rêves s’accomplissent.
Dans ce cadre idyllique pourtant l’ombre approche. Derrière la colline, la main du capitalisme proclame et destitue. Elle enflamme mon discernement, mes principes et ma sagesse. Le clair-obscur prend vie, et je m’enlise dans son spectre, ainsi que mes biens les plus chers.
Une fêlure pourtant s’immisce dans la fumée opaque. Puisque de mes terres tu te crois roi, de mon libre-arbitre tu crois avoir possession, ma volonté et mes mouvements tu ne pourras contrôler. En marge du champ, une fissure ondule dans des corps d’enfants. L’espoir renaît, s’électrise à en perdre la raison.

3e Acte
De passion il est maintenant question. La jeunesse bafouée à maintes reprises s’organise, élan du peuple, voix des attentes naissantes, elle doute encore de sa propre volonté. Limpides seront pourtant les décisions futures quand la trahison arpentera les rues et que les subordonnés de l’ombre tireront à vue sur l’espérance. D’un corps uni le peuple marche, investissant la place, et au-devant, son porte-étendard s’élève en martyr.
Pour la deuxième fois, Mikhail Kalatozov donne des ailes à sa caméra, littéralement. Elle s’envole d’un immeuble à l’autre et s’élève au nom du persécuté. Elle traverse lentement la salle où le peuple se prépare à hisser le drapeau. La révolution est en marche, là où s’anime la caméra, là au milieu de la rue, elle flotte, inatteignable, tout comme l’idéologie qui convoque sa renaissance et s’électrise à en perdre la raison.

4e Acte
Je suis du petit peuple Cubain. Par moi, par vous, nous embraserons l’ombre, nous oublierons nos peurs, et nous marcherons ensemble contre la tyrannie. Notre poème emplit nos terres et notre symphonie s’écrit au son de nos pas. Nos ennemis qui jadis se gargarisaient de nos vies goûtent à présent à nos chants funestes. Notre pays renaît et s’électrise… à en perdre la raison.
S’attarder sur l’œuvre de M. Kalatozov, c’est librement faire fi de la propagande qui a court dans le récit tant elle ne constitue pas l’essence du métrage. On assiste, la rétine empoignée, à une direction artistique jouant d’un noir et blanc saturé et unique. Finalement, on se résigne devant la grandeur de l’objet. On s’efface devant cette ode à Cuba et on savoure un grand moment de cinéma.

Mathieu Le Bihan (Le bleu du miroir)