ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Deux ans après Une nuit, Alex Lutz est revenu à Cannes dans la sélection Cannes Première avec son adapation de Connemara, roman de Nicolas Mathieu.
On se souvient qu'en 2022, soit quatre ans après l'obtention de son Goncourt, Nicolas Mathieu était de retour avec un formidable nouveau roman, Connemara qui raconte en parallèle la destinée de deux personnages, habitant dans l'Est de la France, sa région fétiche, entre quête de bonheur et désillusions professionnelles et personnelles.
Les excellents romans intimes et sociaux de Nicolas Mathieu attirent les cinéastes. A la fin de l'année dernière, les spectateurs découvraient « Leurs enfants après eux », des frères Boukherma, adaptation très spectaculaire du livre éponyme
Six mois plus tard, c'est au tour d'Alex Lutz, , de porter à l'écran le dernier roman en date de Nicolas Mathieu, Connemara. Lutz, acteur-réalisateur, entre-temps, a écrit son roman Le Radiateur d’appoint (éd. Flammarion), qui parle aussi, à sa manière, de cette France des villes moyennes qui ont pris le train de la modernité avec leurs zones pavillonnaires ou industrielles mais végétalisées…
Ceci étant dit, assez étonnamment, Lutz ne va pas totalement sur ce terrain là, alors que le roman de Mathieu était d'une grande justesse et richesse sociologique.
Nicolas Mathieu explore avec une justesse folle le quotidien de ceux qui vivent dans la diagonale du vide. De ces étés qui transpirent l’ennui, de ces salles des fêtes au sol collant et de ces années à raconter les mêmes histoires, avec les mêmes personnes.
Nicolas Mathieu livrait en effet un grand roman social sur l'inhumanité du monde de l'entreprise, où la frénésie managériale et son langage singulier et débectant semblent complètement déconnectée du terrain mais réussissait aussi à décrire avec énormément de justesse le vernis de cette France des périphéries urbaines, celle de l'entre deux, une catégorie sociale pas tout à fait populaire, mais pas vraiment classe moyenne non plus, celle des pavillons, celle qui connait la vraie angoisse du lendemain...
Cette peinture là, elle est certes évidemment présente dans le film de Lutz, mais de façon plus éthérée, moins frontale, car le metteur en scène, non sans une certaine audace, veut éviter le naturalisme plombant des films sociaux et préfère chercher à restituer le chaos intérieur de ses personnages, notamment celui d'Hélène.
La réalisation d'Alex Lutz travaille le flou, les gros plans, la voix off qui prend de l'avance et de la distance sur les scènes vécues, les détails qui deviennent des gouffres quand l'amour ne suffit plus.
Traversé par des voix off et des images mentales correspondant aux souvenirs et émotions des deux personnages, le film réussit dans ses meilleurs moments à retranscrire la passion à la fois incandescente et désespérée entre les deux quarantenaires, leur mélancolie tenace par rapport à leur quotidien respectifs et ses conventions auxquelles ils ne peuvent s'affranchir
C'est sa force mais aussi sa limite, car le film donne l'impression d'être trop vaporeux, trop à la surface pour émouvoir et bouleverser comme on aimerait.
Cependant, certains passages marquent durablement la rétine on pense vers la fin du film: la scène du mariage du meilleur ami de Christophe, baignée par l’inévitable Connemara de Sardou, qui voit le personnage d'Hélène succomber à un vertige intérieur inarrêtable.
Portée pourtant très joliment portée par Mélanie Thierry et Bastien Bouillon- dans un rôle assez proche mais en version plus dépressif que celui qu'il tient dans Partir un jour, nous aura toutefois, vu les attentes qu'on plaçait en lui, un tout petit peu laissé sur notre faim.
www.baz-art.org
Ciné Cosy
vendredi 12 septembre
à 14h00
Séance adaptée aux parents avec leur bébé, avec son adouci, mise à disposition d'une table à langer, d'un chauffe biberon...
Soirée organisée en collaboration avec Cinéma Parlant
CONNEMARA
de Alex Lutz
Avec Mélanie Thierry, Bastien Bouillon, Jacques Gamblin
FRANCE - 2025 - 1h52 - Cannes 2025
Issue d'un milieu modeste, Hélène a quitté depuis longtemps les Vosges. Aujourd'hui, elle a la quarantaine. Un burn-out brutal l’oblige a quitter Paris, revenir là où elle a grandi, entre Nancy et Epinal. Elle s'installe avec sa famille, retrouve un bon travail, la qualité de vie en somme… Un soir, sur le parking d’un restaurant franchisé, elle aperçoit un visage connu, Christophe Marchal, le bel Hockeyeur des années lycées. Christophe, ce lointain objet de désir, une liaison qu'Hélène n'avait pas vue venir... Dans leurs étreintes, ce sont deux France, deux mondes désormais étrangers qui rêvent de s’aimer. Cette idylle, cette île leur sera-t-elle possible ?
https://www.studiocanal.fr/title/connemara-2025/
A PROPOS
Deux ans après Une nuit, Alex Lutz est revenu à Cannes dans la sélection Cannes Première avec son adapation de Connemara, roman de Nicolas Mathieu.
On se souvient qu'en 2022, soit quatre ans après l'obtention de son Goncourt, Nicolas Mathieu était de retour avec un formidable nouveau roman, Connemara qui raconte en parallèle la destinée de deux personnages, habitant dans l'Est de la France, sa région fétiche, entre quête de bonheur et désillusions professionnelles et personnelles.
Les excellents romans intimes et sociaux de Nicolas Mathieu attirent les cinéastes. A la fin de l'année dernière, les spectateurs découvraient « Leurs enfants après eux », des frères Boukherma, adaptation très spectaculaire du livre éponyme
Six mois plus tard, c'est au tour d'Alex Lutz, , de porter à l'écran le dernier roman en date de Nicolas Mathieu, Connemara. Lutz, acteur-réalisateur, entre-temps, a écrit son roman Le Radiateur d’appoint (éd. Flammarion), qui parle aussi, à sa manière, de cette France des villes moyennes qui ont pris le train de la modernité avec leurs zones pavillonnaires ou industrielles mais végétalisées…
Ceci étant dit, assez étonnamment, Lutz ne va pas totalement sur ce terrain là, alors que le roman de Mathieu était d'une grande justesse et richesse sociologique.
Nicolas Mathieu explore avec une justesse folle le quotidien de ceux qui vivent dans la diagonale du vide. De ces étés qui transpirent l’ennui, de ces salles des fêtes au sol collant et de ces années à raconter les mêmes histoires, avec les mêmes personnes.
Nicolas Mathieu livrait en effet un grand roman social sur l'inhumanité du monde de l'entreprise, où la frénésie managériale et son langage singulier et débectant semblent complètement déconnectée du terrain mais réussissait aussi à décrire avec énormément de justesse le vernis de cette France des périphéries urbaines, celle de l'entre deux, une catégorie sociale pas tout à fait populaire, mais pas vraiment classe moyenne non plus, celle des pavillons, celle qui connait la vraie angoisse du lendemain...
Cette peinture là, elle est certes évidemment présente dans le film de Lutz, mais de façon plus éthérée, moins frontale, car le metteur en scène, non sans une certaine audace, veut éviter le naturalisme plombant des films sociaux et préfère chercher à restituer le chaos intérieur de ses personnages, notamment celui d'Hélène.
La réalisation d'Alex Lutz travaille le flou, les gros plans, la voix off qui prend de l'avance et de la distance sur les scènes vécues, les détails qui deviennent des gouffres quand l'amour ne suffit plus.
Traversé par des voix off et des images mentales correspondant aux souvenirs et émotions des deux personnages, le film réussit dans ses meilleurs moments à retranscrire la passion à la fois incandescente et désespérée entre les deux quarantenaires, leur mélancolie tenace par rapport à leur quotidien respectifs et ses conventions auxquelles ils ne peuvent s'affranchir
C'est sa force mais aussi sa limite, car le film donne l'impression d'être trop vaporeux, trop à la surface pour émouvoir et bouleverser comme on aimerait.
Cependant, certains passages marquent durablement la rétine on pense vers la fin du film: la scène du mariage du meilleur ami de Christophe, baignée par l’inévitable Connemara de Sardou, qui voit le personnage d'Hélène succomber à un vertige intérieur inarrêtable.
Portée pourtant très joliment portée par Mélanie Thierry et Bastien Bouillon- dans un rôle assez proche mais en version plus dépressif que celui qu'il tient dans Partir un jour, nous aura toutefois, vu les attentes qu'on plaçait en lui, un tout petit peu laissé sur notre faim.
www.baz-art.org