ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

ANZU CHAT-FANTÔME - Ciné Cosy - 2024-08-23

Ciné Cosy - vendredi 23 août à 13h15

ANZU CHAT-FANTÔME de Yoko Kuno & Nobuhiro Yamashita

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU - Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - 2024-08-25

Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - dimanche 25 août à 15h30

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU de Gints Zilbalodis

LA GUERRE EST DÉCLARÉE - Soirée rencontre - 2024-09-10

Soirée rencontre - mardi 10 septembre à 20h00

LA GUERRE EST DÉCLARÉE de Valérie Donzelli

LA THÉORIE DU BOXEUR - Ciné doc - 2024-09-19

Ciné doc - jeudi 19 septembre à 20h00

LA THÉORIE DU BOXEUR de Nathanaël Coste

NOUS N'AVONS PAS PEUR DES RUINES - Yannis Youlountas

A PROPOS

Ce nouveau film a été tourné en Grèce entre 2019 et 2023. Nous avons décidé collectivement de commencer le tournage dès l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement en juillet 2019. L’offensive promise par Mitsotakis contre Exarcheia venait alors de commencer : occupation brutale du quartier, évacuation hebdomadaire de squats, propagande médiatique, répression tous azimuts. Nous savions qu’une page se tournait et nos proches dans le quartier souhaitaient vivement qu’on garde la mémoire de cette période et qu’on fasse savoir notre réponse déterminée.
À l’époque, le mouvement social grec avait repris le slogan de 1936 en Espagne : « No Pasaran », au point de nommer ainsi notre réseau de résistance, la plupart des affiches et jusqu’à une banderole « No Pasaran » qui a longtemps barré la rue Notara, à l’ouest d’Exarcheia, rappelant une banderole similaire en 1936. Alors qu’on nous répétait : « nous ferons de vos lieux des ruines », nous avons répondu d’une même voix : « Nous n’avons pas peur des ruines ». Notre réponse était inspirée par une phrase célèbre de Buenaventura Durruti : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous sommes capables de bâtir aussi… la bourgeoisie peut bien faire sauter et démolir son monde à elle avant de quitter la scène de l’Histoire, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »
Nous savons qu’au-delà de la catastrophe écologique et sociale, la vie trouvera un chemin et nous reconstruirons autrement la société. Nous sortirons, tôt ou tard, de la préhistoire politique de l’humanité. Nous prendrons résolument nos vies en mains, sans plus jamais nous laisser piétiner. Nous sommes ensemble « la vie qui se défend. »
Les dernières images de ce film datent d’octobre 2023. Mais, entre 2019 et 2023, nous avons été emportés dans un véritable tourbillon d’obstacles : accidents, soucis de santé, décès, agressions nazies, répression policière, menaces en tous genres, vol de matériel informatique, destructions diverses, appartements visités… Il a fallu beaucoup de persévérance au sein du groupe pour continuer, après quelques moments de pause. Et merci à celles et ceux qui nous épaulés. Au final, ce film est né comme "une fleur dans les ruines."
De Crète en Épire (nord-ouest de la Grèce), les luttes étaient difficiles aussi, face à un pouvoir décidé à transformer la terre et la mer en marchandise. Parmi les bonnes nouvelles : le géant français Total a finalement renoncé à effectuer des forages pétroliers au large de la Crète. En 2022, le pouvoir a voulu poursuivre son offensive contre Exarcheia, avec le chantier du métro sur la place et un projet d’aménagement immobilier de la colline de Strefi, à grand renfort de MAT (CRS) et d’hommes de main masqués. Mais le bras de fer continue ! Rien n’est terminé ! Le squat d’exilé.e.s Notara 26 est toujours là. La structure autogérée de santé d’Exarcheia, qu’on appelle ici ADYE, continue de soigner les précaires du quartier et d’ailleurs, tout comme les cuisines solidaires gratuites se démènent pour les nourrir. Le centre social occupé K*Vox reste la base principale du groupe Rouvikonas qui a, lui aussi, surmonté bien des épreuves ces dernières années, mais reste obstinément la bête noire du pouvoir déterminé à le neutraliser. Beaucoup de personnes sont venues de loin pour nous soutenir.
Parmi elles, la navigatrice solidaire Pia Klemp, une résistante formidable qui a sauvé des centaines de vies en Méditerranée et qui témoigne aussi dans le film. La résistance a également trouvé des formes étonnantes, par exemple sur l’île de Paros, dans les Cyclades, où des collectifs de résidents refusent la multiplication des plages privées fermant l’accès à la mer. De plage en plage, ils parviennent à les endiguer en rouvrant un accès gratuit aux joies de la mer pour les petits et les grands. Durant cet été 2023, les victoires ont été nombreuses, grâce aux convergences de luttes.
Et puis, penser une société différente, plus juste et plus solidaire, c’est aussi repenser le sport et l’éducation. Comme dans nos films précédents, vous découvrirez un club de sport organisé sans hiérarchie, dans un esprit de coopération et de synergie : à Rethymnon, en Crète, le club de foot « Livas » (le vent chaud du sud qui souffle en provenance de Libye, pays qu’on appelle « Livia » en grec) propose une toute autre pratique de ce sport-roi du capitalisme triomphant, mais qui est aussi une sorte de langue populaire qui se parle partout à la surface du globe. L’idée est de ne pas abandonner le football et d’autres loisirs très appréciés des enfants aux mains du business et de la société du spectacle. « On peut faire du foot autrement » annoncent nos camarades souriants, hommes et femmes, petits et grands.
Pendant ce temps, à Athènes, des professeurs d’écoles primaires manifestent devant les camps de migrants pour faire libérer leurs élèves raflés à Exarcheia, durant des évacuations de squats. Et ils y parviennent !
Parmi eux, Babis, un instit Freinet à l’attitude exemplaire et inspirante, témoigne aux côtés de ses petits protégés venus d’Afghanistan.
Après notre ami Mario Lolos la dernière fois, c’est cette fois le photographe Alexandros Katsis qui a conçu l’affiche du film avec nous. Il faut dire qu’Alexandros est un compagnon de luttes de longue date : solidaire lui aussi du squat Notara 26 que nous avons gardé ensemble des nuits entières sans dormir, notamment durant l’été et l’automne 2019 !
Alexandros est l’un des photographes les plus actifs et les plus cohérents du mouvement social en Grèce. Nous l’apprécions beaucoup. Il est également l’auteur de plusieurs des photos du film et d’autres photos choisies par notre collectif pour illustrer ce site.
Côté musiques, beaucoup de créateurs nous ont proposé leur aide, et non des moindres, notamment à l’occasion des rencontres autour de L’Amour et la Révolution, il y a 5 ans, en Grèce, en France et ailleurs. La moitié des chansons et des mélodies ont été écrites pour Nous n’avons pas peur des ruines. Car il n’y a pas de lutte sans chanson ! Et nous avons besoin de nouvelles créations pour continuer à chanter nos luttes et nos utopies !
Bref, voilà pourquoi, c’est avec une grande émotion que je vous confie notre nouveau film. Nous sommes toutes et tous émus par ce moment : l’équipe du film, mais aussi les personnages à l’écran, nos compagnons de lutte, les musiciens et toutes celles et ceux qui ont participé d’une façon ou d’une autre à cette aventure. Nous comptons tous sur vous pour l’aider à trouver son public, entre le vacarme de la futilité et la surenchère grotesque qui sature les écrans.
Yannis Youlountas

Ciné Doc
lundi 11 mars 2024 à 20h00

En présence de Yannis Youlountas, réalisateur

Point collecte pour le CONVOI SOLIDAIRE VERS LA GRÈCE 2024

Séance organisée en collaboration l'association Cinéma Parlant et ATTAC 49


NOUS N'AVONS PAS PEUR DES RUINES

de Yannis Youlountas

Documentaire
FRANCE - GRÈCE - 2017 - 1h20 - VOST

Grèce, 2019 à 2023. Mitsotakis remplace Tsipras au pouvoir en Grèce et promet d’en finir avec Exarcheia, un quartier rebelle et solidaire d’Athènes. Mais la résistance s’organise et des renforts arrivent d’autres villes d’Europe. Le cri de ralliement devient No Pasaran ! Au fil des années, d’autres luttes s’étendent du nord au sud de la Grèce pour défendre la terre, la mer et la vie : en Crète, en Thessalie, en Épire… Même sur l’île de Paros dans les Cyclades, la population manifeste sur les plages devenues payantes et réussit à ce qu’elles redeviennent un bien commun, pour le bonheur de tous. Quand tout semble s’effondrer, à Athènes comme ailleurs, une même réponse se fait entendre : « nous n’avons pas peur des ruines, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »
http://paspeurdesruines.net/

A PROPOS

Ce nouveau film a été tourné en Grèce entre 2019 et 2023. Nous avons décidé collectivement de commencer le tournage dès l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement en juillet 2019. L’offensive promise par Mitsotakis contre Exarcheia venait alors de commencer : occupation brutale du quartier, évacuation hebdomadaire de squats, propagande médiatique, répression tous azimuts. Nous savions qu’une page se tournait et nos proches dans le quartier souhaitaient vivement qu’on garde la mémoire de cette période et qu’on fasse savoir notre réponse déterminée.
À l’époque, le mouvement social grec avait repris le slogan de 1936 en Espagne : « No Pasaran », au point de nommer ainsi notre réseau de résistance, la plupart des affiches et jusqu’à une banderole « No Pasaran » qui a longtemps barré la rue Notara, à l’ouest d’Exarcheia, rappelant une banderole similaire en 1936. Alors qu’on nous répétait : « nous ferons de vos lieux des ruines », nous avons répondu d’une même voix : « Nous n’avons pas peur des ruines ». Notre réponse était inspirée par une phrase célèbre de Buenaventura Durruti : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous sommes capables de bâtir aussi… la bourgeoisie peut bien faire sauter et démolir son monde à elle avant de quitter la scène de l’Histoire, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »
Nous savons qu’au-delà de la catastrophe écologique et sociale, la vie trouvera un chemin et nous reconstruirons autrement la société. Nous sortirons, tôt ou tard, de la préhistoire politique de l’humanité. Nous prendrons résolument nos vies en mains, sans plus jamais nous laisser piétiner. Nous sommes ensemble « la vie qui se défend. »
Les dernières images de ce film datent d’octobre 2023. Mais, entre 2019 et 2023, nous avons été emportés dans un véritable tourbillon d’obstacles : accidents, soucis de santé, décès, agressions nazies, répression policière, menaces en tous genres, vol de matériel informatique, destructions diverses, appartements visités… Il a fallu beaucoup de persévérance au sein du groupe pour continuer, après quelques moments de pause. Et merci à celles et ceux qui nous épaulés. Au final, ce film est né comme "une fleur dans les ruines."
De Crète en Épire (nord-ouest de la Grèce), les luttes étaient difficiles aussi, face à un pouvoir décidé à transformer la terre et la mer en marchandise. Parmi les bonnes nouvelles : le géant français Total a finalement renoncé à effectuer des forages pétroliers au large de la Crète. En 2022, le pouvoir a voulu poursuivre son offensive contre Exarcheia, avec le chantier du métro sur la place et un projet d’aménagement immobilier de la colline de Strefi, à grand renfort de MAT (CRS) et d’hommes de main masqués. Mais le bras de fer continue ! Rien n’est terminé ! Le squat d’exilé.e.s Notara 26 est toujours là. La structure autogérée de santé d’Exarcheia, qu’on appelle ici ADYE, continue de soigner les précaires du quartier et d’ailleurs, tout comme les cuisines solidaires gratuites se démènent pour les nourrir. Le centre social occupé K*Vox reste la base principale du groupe Rouvikonas qui a, lui aussi, surmonté bien des épreuves ces dernières années, mais reste obstinément la bête noire du pouvoir déterminé à le neutraliser. Beaucoup de personnes sont venues de loin pour nous soutenir.
Parmi elles, la navigatrice solidaire Pia Klemp, une résistante formidable qui a sauvé des centaines de vies en Méditerranée et qui témoigne aussi dans le film. La résistance a également trouvé des formes étonnantes, par exemple sur l’île de Paros, dans les Cyclades, où des collectifs de résidents refusent la multiplication des plages privées fermant l’accès à la mer. De plage en plage, ils parviennent à les endiguer en rouvrant un accès gratuit aux joies de la mer pour les petits et les grands. Durant cet été 2023, les victoires ont été nombreuses, grâce aux convergences de luttes.
Et puis, penser une société différente, plus juste et plus solidaire, c’est aussi repenser le sport et l’éducation. Comme dans nos films précédents, vous découvrirez un club de sport organisé sans hiérarchie, dans un esprit de coopération et de synergie : à Rethymnon, en Crète, le club de foot « Livas » (le vent chaud du sud qui souffle en provenance de Libye, pays qu’on appelle « Livia » en grec) propose une toute autre pratique de ce sport-roi du capitalisme triomphant, mais qui est aussi une sorte de langue populaire qui se parle partout à la surface du globe. L’idée est de ne pas abandonner le football et d’autres loisirs très appréciés des enfants aux mains du business et de la société du spectacle. « On peut faire du foot autrement » annoncent nos camarades souriants, hommes et femmes, petits et grands.
Pendant ce temps, à Athènes, des professeurs d’écoles primaires manifestent devant les camps de migrants pour faire libérer leurs élèves raflés à Exarcheia, durant des évacuations de squats. Et ils y parviennent !
Parmi eux, Babis, un instit Freinet à l’attitude exemplaire et inspirante, témoigne aux côtés de ses petits protégés venus d’Afghanistan.
Après notre ami Mario Lolos la dernière fois, c’est cette fois le photographe Alexandros Katsis qui a conçu l’affiche du film avec nous. Il faut dire qu’Alexandros est un compagnon de luttes de longue date : solidaire lui aussi du squat Notara 26 que nous avons gardé ensemble des nuits entières sans dormir, notamment durant l’été et l’automne 2019 !
Alexandros est l’un des photographes les plus actifs et les plus cohérents du mouvement social en Grèce. Nous l’apprécions beaucoup. Il est également l’auteur de plusieurs des photos du film et d’autres photos choisies par notre collectif pour illustrer ce site.
Côté musiques, beaucoup de créateurs nous ont proposé leur aide, et non des moindres, notamment à l’occasion des rencontres autour de L’Amour et la Révolution, il y a 5 ans, en Grèce, en France et ailleurs. La moitié des chansons et des mélodies ont été écrites pour Nous n’avons pas peur des ruines. Car il n’y a pas de lutte sans chanson ! Et nous avons besoin de nouvelles créations pour continuer à chanter nos luttes et nos utopies !
Bref, voilà pourquoi, c’est avec une grande émotion que je vous confie notre nouveau film. Nous sommes toutes et tous émus par ce moment : l’équipe du film, mais aussi les personnages à l’écran, nos compagnons de lutte, les musiciens et toutes celles et ceux qui ont participé d’une façon ou d’une autre à cette aventure. Nous comptons tous sur vous pour l’aider à trouver son public, entre le vacarme de la futilité et la surenchère grotesque qui sature les écrans.
Yannis Youlountas