ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

EVERYBODY WANTS SOME !! - Un week-end avec Richard Linklater - 2024-04-28

Un week-end avec Richard Linklater - dimanche 28 avril à 20h00

EVERYBODY WANTS SOME !! de Richard Linklater

VOYAGE AU PÔLE SUD - Ciné Rencontre - 2024-04-29

Ciné Rencontre - lundi 29 avril à 20h00

VOYAGE AU PÔLE SUD de Luc Jacquet

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

LE DEUXIÈME ACTE - Avant-première - 2024-05-14

Avant-première - mardi 14 mai à 20h00

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

LA TAULARDE - Audrey Estrougo

A PROPOS

Audrey Estrougo se définit comme une réalisatrice citoyenne. Elle n’aime rien d’autre que de s’attaquer à ce qui dysfonctionne. Après Regarde moi en 2008 où il était question de la vie dans les cités, puis une fable sur les sans-papiers en 2011 avec Toi, moi et les autres et enfin en 2013 le très beau mais très ignoré Une histoire banale sur les conséquences du viol, la jeune réalisatrice, contre vents et marées, continue à s’emparer des sujets sociaux, en plantant sa caméra au cœur d’une prison de femmes.
On a encore tous en mémoire l’excellent Un prophète de Jacques Audiard abordant le thème de l’enfermement des hommes. Mais les films traitant des incarcérations dans l’hexagone sont rares. Le sujet peut paraître rébarbatif, surtout lorsqu’il s’agit d’un huis-clos entièrement tourné dans une ancienne prison désaffectée, du côté de Rennes. Et pourtant, c’est tout en subtilité qu’Estrougo nous décrit cet univers oppressant de violence et d’humiliation dont elle suggère, sans toutefois la dénoncer, la contre-productivité quant à une éventuelle réinsertion. Dans cet univers restreint où la promiscuité est constante, le choix de plans fixes et serrés nous étouffe petit à petit dans une ambiance sombre où la violence du dehors (menaces, chantages, arnaques ...) se retrouve confinée et démultipliée face à des détenues broyées et marginalisées, animées de rancœurs et de frustrations nées d’un enfermement insupportable. Enfin la restitution précise du cliquetis des clés et de l’ouverture des grilles conjuguée au brouhaha des cellules renforce encore l’horreur de la détention.
Comme dans toutes les histoires humaines, rien n’est tout à fait blanc, ni tout à fait noir. Quelques moments légers et même poétiques permettent d’éviter l’écueil d’une noirceur trop complaisante. Au-delà de l’observation du monde pénitentiaire, la réalisatrice s’attache avant tout à nous proposer une étude du comportement humain en situation extrême. Ainsi Mathilde, professeur de lettres, doit apprendre à s’adapter à cet environnement hostile dont elle ne connaît rien, peuplé de femmes issues d’un milieu moins favorisé que le sien. Les surveillantes, prisonnières volontaires, tiraillées entre le règlement, les problèmes identitaires, leur désir de bien faire malgré le manque criant de moyens et leur besoin d’humanité (généreuse Carole Franck) se heurtent aux mêmes errements que celles dont elles ont la garde. La prison n’est décidément qu’une machine à écraser les êtres, quels qu’ils soient.
Mais cette magistrale mise en scène ne serait rien sans l’excellence du casting, à commencer par la présence de Sophie Marceau qui, en acceptant de tuer définitivement la petite Vic de La Boum nous révèle toute la diversité de son jeu d’actrice. Elle investit son rôle avec une force qu’on lui a rarement connue, se mettant à nu (dans tous les sens du terme) sans souci de son apparence physique. A la fois forte et fragile, elle est de tous les plans et nous subjugue par sa capacité à restituer avec une parfaite exactitude la palette infinie des sentiments de son héroïne, à l’instar du reste du casting qui est d’une authenticité à couper le souffle.
Un film noir mais astucieux qui grâce à cette bande de filles (actrices et réalisatrice) au talent infini parvient à mettre du beau dans du laid et de la lumière dans du noir. Qu’elles en soient remerciées !

Claudine Levanneur (avoiralire.com)

Soirée rencontre
mardi 2 mai 2017 à 20h15

en présence de Eric Pierre, historien et Maitre Oger-Ombredane, avocate pénaliste, directrice de l'AJADDE - association judiciaire angevine de défense des droits de l'enfant 


LA TAULARDE

de Audrey Estrougo

avec Sophie Marceau, Suzanne Clément, Anne Le Ny
FRANCE - 2016 - 1h40 - Interdit aux moins de 12 ans

Pour sauver l'homme qu'elle aime de la prison, Mathilde prend sa place en lui permettant de s'évader. Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, Mathilde n'en reçoit plus aucune nouvelle. Isolée, soutenue uniquement par son fils, elle répond désormais au numéro d'écrou 383205-B. Mathilde deviendra-t-elle une taularde comme une autre ?

Soirée organisée en collaboration avec avec GÉNÉPI Angers dans le cadre du Printemps des prisons

Le printemps des prisons permet de mobiliser les bénévoles de l'association et les citoyens sur la question du milieu carcéral. 
Les 40 bénévoles du groupe angevin travaillent depuis le début de l'année à l'organisation de plusieurs évènements en avril afin de sensibiliser les personnes présentes aux conditions carcérales et plus largement: "Puisque la prison est une zone d'ombre, nous nous efforçons de la rendre visible »

http://www.rezofilms.com/distribution/la-taularde

A PROPOS

Audrey Estrougo se définit comme une réalisatrice citoyenne. Elle n’aime rien d’autre que de s’attaquer à ce qui dysfonctionne. Après Regarde moi en 2008 où il était question de la vie dans les cités, puis une fable sur les sans-papiers en 2011 avec Toi, moi et les autres et enfin en 2013 le très beau mais très ignoré Une histoire banale sur les conséquences du viol, la jeune réalisatrice, contre vents et marées, continue à s’emparer des sujets sociaux, en plantant sa caméra au cœur d’une prison de femmes.
On a encore tous en mémoire l’excellent Un prophète de Jacques Audiard abordant le thème de l’enfermement des hommes. Mais les films traitant des incarcérations dans l’hexagone sont rares. Le sujet peut paraître rébarbatif, surtout lorsqu’il s’agit d’un huis-clos entièrement tourné dans une ancienne prison désaffectée, du côté de Rennes. Et pourtant, c’est tout en subtilité qu’Estrougo nous décrit cet univers oppressant de violence et d’humiliation dont elle suggère, sans toutefois la dénoncer, la contre-productivité quant à une éventuelle réinsertion. Dans cet univers restreint où la promiscuité est constante, le choix de plans fixes et serrés nous étouffe petit à petit dans une ambiance sombre où la violence du dehors (menaces, chantages, arnaques ...) se retrouve confinée et démultipliée face à des détenues broyées et marginalisées, animées de rancœurs et de frustrations nées d’un enfermement insupportable. Enfin la restitution précise du cliquetis des clés et de l’ouverture des grilles conjuguée au brouhaha des cellules renforce encore l’horreur de la détention.
Comme dans toutes les histoires humaines, rien n’est tout à fait blanc, ni tout à fait noir. Quelques moments légers et même poétiques permettent d’éviter l’écueil d’une noirceur trop complaisante. Au-delà de l’observation du monde pénitentiaire, la réalisatrice s’attache avant tout à nous proposer une étude du comportement humain en situation extrême. Ainsi Mathilde, professeur de lettres, doit apprendre à s’adapter à cet environnement hostile dont elle ne connaît rien, peuplé de femmes issues d’un milieu moins favorisé que le sien. Les surveillantes, prisonnières volontaires, tiraillées entre le règlement, les problèmes identitaires, leur désir de bien faire malgré le manque criant de moyens et leur besoin d’humanité (généreuse Carole Franck) se heurtent aux mêmes errements que celles dont elles ont la garde. La prison n’est décidément qu’une machine à écraser les êtres, quels qu’ils soient.
Mais cette magistrale mise en scène ne serait rien sans l’excellence du casting, à commencer par la présence de Sophie Marceau qui, en acceptant de tuer définitivement la petite Vic de La Boum nous révèle toute la diversité de son jeu d’actrice. Elle investit son rôle avec une force qu’on lui a rarement connue, se mettant à nu (dans tous les sens du terme) sans souci de son apparence physique. A la fois forte et fragile, elle est de tous les plans et nous subjugue par sa capacité à restituer avec une parfaite exactitude la palette infinie des sentiments de son héroïne, à l’instar du reste du casting qui est d’une authenticité à couper le souffle.
Un film noir mais astucieux qui grâce à cette bande de filles (actrices et réalisatrice) au talent infini parvient à mettre du beau dans du laid et de la lumière dans du noir. Qu’elles en soient remerciées !

Claudine Levanneur (avoiralire.com)