ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

VINGT DIEUX - Ciné Comté - 2024-12-11

Ciné Comté - mercredi 11 décembre à 19h45

VINGT DIEUX de Louise Courvoisier

MADAME HOFMANN - Ciné Doc - 2024-12-12

Ciné Doc - jeudi 12 décembre à 18h00

MADAME HOFMANN de Sébastien Lifshitz

LES FEMMES AU BALCON - Ciné Cosy - 2024-12-13

Ciné Cosy - vendredi 13 décembre à 13h15

LES FEMMES AU BALCON de Noémie Merlant

PIÈGE DE CRISTAL - Plans Cultes - 2024-12-17

Plans Cultes - mardi 17 décembre à 20h00

PIÈGE DE CRISTAL de John McTiernan

NO OTHER LAND - Ciné Doc - 2024-12-19

Ciné Doc - jeudi 19 décembre à 20h00

NO OTHER LAND de Basel Adra, Hamdan Ballal, Rachel Szor & Yuval Abraham

LE POLE EXPRESS - Plans Kids - 2024-12-23

Plans Kids - lundi 23 décembre à 13h15

LE POLE EXPRESS de Robert Zemeckis

NIKO LE PETIT RENNE, MISSION PÈRE NOËL - Ciné goûter - 2024-12-26

Ciné goûter - jeudi 26 décembre à 13h30

NIKO LE PETIT RENNE, MISSION PÈRE NOËL de Jørgen Lerdam & Kari Juusonen

TOTTO-CHAN, LA PETITE FILLE À LA FENÊTRE - Ciné goûter - 2025-01-02

Ciné goûter - jeudi 02 janvier à 13h30

TOTTO-CHAN, LA PETITE FILLE À LA FENÊTRE de Shinnosuke Yakuwa

LE CHOIX DU PIANISTE - Avant première / Rencontre - 2025-01-08

Avant première / Rencontre - mercredi 08 janvier à 20h00

LE CHOIX DU PIANISTE de Jacques Otmezguine

COMMUNE COMMUNE - Ciné Doc - 2025-01-13

Ciné Doc - lundi 13 janvier à 20h00

COMMUNE COMMUNE de Dorine Brun & Sarah Jacquet

FAUX-SEMBLANTS - Plans Cultes - 2025-01-14

Plans Cultes - mardi 14 janvier à 20h00

FAUX-SEMBLANTS de David Cronenberg

eXistenZ de David Cronenberg

TOXICILY - Ciné doc - 2025-01-16

Ciné doc - jeudi 16 janvier à 20h00

TOXICILY de François-Xavier Destors & Alfonso Pinto

ZORN I & II - Ciné Jazz - 2025-01-27

Ciné Jazz - lundi 27 janvier à 20h00

ZORN I & II de Mathieu Amalric

BLACK SWAN - Cinélégende - 2025-02-03

Cinélégende - lundi 03 février à 20h00

BLACK SWAN de Darren Aronofsky

GOODNIGHT AND GOOD LUCK - Soirée CinéConf - 2025-02-10

Soirée CinéConf - lundi 10 février à 20h00

GOODNIGHT AND GOOD LUCK de George Clooney

QUAND HARRY RENCONTRE SALLY - Plans Cultes - 2025-02-14

Plans Cultes - vendredi 14 février à 20h00

QUAND HARRY RENCONTRE SALLY de Rob Reiner

LA TÊTE EN L'AIR - Soirée CinéConf - 2025-03-06

Soirée CinéConf - jeudi 06 mars à 20h00

LA TÊTE EN L'AIR de Ignacio Ferreras

ELEPHANT MAN - Plans Cultes - 2025-03-11

Plans Cultes - mardi 11 mars à 20h00

ELEPHANT MAN de David Lynch

ERASERHEAD de David Lynch

MARY À TOUT PRIX - Plans Cultes - 2025-04-01

Plans Cultes - mardi 01 avril à 20h00

MARY À TOUT PRIX de Peter & Bobby Farrelly

TONNERRE SOUS LES TROPIQUES de Ben Stiller

L'AMOUR ET LES FORÊTS - Cinélégende - 2025-04-28

Cinélégende - lundi 28 avril à 20h00

L'AMOUR ET LES FORÊTS de Valérie Donzelli

LE SILENCE DES AGNEAUX - Plans Cultes - 2025-05-06

Plans Cultes - mardi 06 mai à 20h00

LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme

SEVEN de David Fincher

L'OMBRE DU COMMANDANT - Daniela Völker

A PROPOS

Après La zone d’intérêt, huis clos férocement glaçant de Jonathan Glazer sur la vie rêvée de Rudolf Höss, le commandant du camp d’Auschwitz, et de sa famille, brillamment interprétés par Christian Friedel et Sandra Hüller, Daniela Völker nous confronte à la réalité pure et dure en réunissant coupables et victimes de l’Holocauste. Si le premier film concernait la pleine « activité » du camp d’Auschwitz entre 1943 et 1944, l’ombre du commandant s’intéresse aux traumatismes intergénérationnels de tout un peuple. Il s’ouvre sur l’image d’un père et de son fils dans le désert de Judée (le cœur du peuple juif dans l’Antiquité). Ils sont venus sur les traces de leur père et grand-père, nazi convaincu, responsable de la mort d’innocents, engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale. Il se referme sur la même image signe d’une rédemption accordée à une nation égarée.
Hans-Jürgen Höss est le fils du monstrueux Rudolf Höss qui programma avec une minutie effrayante l’extermination de millions de juifs et de Tziganes au camp d’Auschwitz à partir de 1942 et fut condamné à la pendaison en 1947. Pendant que le jeune Hans-Jürgen vivait une enfance choyée, entre un père et une mère aimants, dans une maison qui jouxtait le camp, Anita Lasker-Wallfisch, jeune juive emprisonnée dont les parents périront, se battait pour survivre dans ce même camp. Il a 87 ans, elle en a un peu plus de 90. L’heure est venue de mesurer le poids de l’horreur et ses conséquences d’un côté comme de l’autre. Accompagnés de leurs enfants, dotés de la même volonté non pas de pardonner (c’est impossible en convient Anita) mais de se parler pour mieux se comprendre, ils militent à l’unisson pour l’acceptation du passé dans le seul but d’éviter la répétition de l’Histoire.
Avant de nous faire partager cette rencontre essentielle, la réalisatrice multiplie les témoignages, confronte parfois durement père et fils, mère et fille. À son père qui affirme n’avoir jamais imaginé ce qui se passait derrière ces hauts murs et évoque son jeune âge pour tenter de se justifier, Kai oppose son incrédulité et accuse son géniteur de déni. Alors que Maya rappelle à sa mère la difficulté de leurs relations mère/fille, elle s’étonne que celle-ci ait toujours refusé d’évoquer les détails de cette douloureuse détention qui a irrémédiablement modifié sa personnalité au point de les opposer l’une à l’autre. Si Anita fait preuve d’une lucidité et d’une vivacité d’esprit admirables, Hans-Jürgen se réfugie dans la culpabilité et l’incompréhension. Comment son père, cet homme intelligent, doux et bon père de famille, a t-il pu à ce point se laisser berner par l’idéologie totalitaire du national-socialisme, au point d’obéir sans la moindre restriction à la demande de Himmler, l’un des plus hauts dignitaires du Troisième Reich, de bâtir un centre d’extermination des juifs et même d’en augmenter les capacités exterminatrices de sa propre initiative ? Ses interrogations qui sont aussi les nôtres restent sans réponse et remuent bon nombre d’émotions. Quelques instants plus tard, sa sœur Brigitte dite Puppi, réfugiée aux États-Unis, prise en flagrant délit de désaveu (tout ça n’a pas finalement été si terrible, puisqu’il y a des survivants, affirme t-elle sans ciller), nous glace le sang. L’un et l’autre ne parviennent pas à condamner totalement leur père contrairement à Kai, devenu pasteur dans la région de Stuttgart, qui n’hésite à avouer le rejet que son grand-père lui inspire. De nombreux extraits de l’autobiographie de Rudolf Höss, écrite peu de temps avant son exécution, renseignent précisément sur les exactions commises, l’univers concentrationnaire et l’attitude des tortionnaires, ne laissant aucun doute sur l’ampleur du génocide auquel se livra l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.
Un documentaire émouvant et essentiel à plus d’un titre. D’abord pour les questions morales qu’il pose autour de la part d’héritage des descendants de criminels de guerre tout autant que sur la manière dont les générations suivantes vont pouvoir s’arranger de ce morceau d’histoire familiale, tant du côté des martyrs que des bourreaux. Enfin, alors que les conflits grondent dans tous les coins de la planète, il propose une réflexion sur l’impact de l’Holocauste et la quête de réconciliation.
Claudine Levanneur (avoiralire.com)

Soirée rencontre
lundi 9 décembre 2024 à 20h00

en présence de Alain Jacobzone, historien

Soirée organisée en collaboration avec Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue anglaise


L'OMBRE DU COMMANDANT

de Daniela Völker

Documentaire
USA - 2024 - 1h43 - VOST

Tan­dis que Hans Jür­gen Höss vivait une enfance pai­sible dans la mai­son fami­liale aux abords d’Auschwitz, Ani­ta Las­ker-Wall­fisch, pri­son­nière juive, lut­tait pour sur­vivre dans le camp. Au cœur de ce film se trouve le moment his­to­rique – huit décen­nies plus tard – où Hans et Ani­ta se retrouvent face à face. C’est la pre­mière fois que le des­cen­dant de ce cri­mi­nel de guerre ren­contre une sur­vi­vante dans un cadre aus­si intime, le salon lon­do­nien d’A­ni­ta. Accom­pa­gnés de leurs enfants, Kai Höss et Maya Las­ker-Wall­fisch, ils explorent ensemble leurs lourds et très dif­fé­rents héri­tages familiaux.

A PROPOS

Après La zone d’intérêt, huis clos férocement glaçant de Jonathan Glazer sur la vie rêvée de Rudolf Höss, le commandant du camp d’Auschwitz, et de sa famille, brillamment interprétés par Christian Friedel et Sandra Hüller, Daniela Völker nous confronte à la réalité pure et dure en réunissant coupables et victimes de l’Holocauste. Si le premier film concernait la pleine « activité » du camp d’Auschwitz entre 1943 et 1944, l’ombre du commandant s’intéresse aux traumatismes intergénérationnels de tout un peuple. Il s’ouvre sur l’image d’un père et de son fils dans le désert de Judée (le cœur du peuple juif dans l’Antiquité). Ils sont venus sur les traces de leur père et grand-père, nazi convaincu, responsable de la mort d’innocents, engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale. Il se referme sur la même image signe d’une rédemption accordée à une nation égarée.
Hans-Jürgen Höss est le fils du monstrueux Rudolf Höss qui programma avec une minutie effrayante l’extermination de millions de juifs et de Tziganes au camp d’Auschwitz à partir de 1942 et fut condamné à la pendaison en 1947. Pendant que le jeune Hans-Jürgen vivait une enfance choyée, entre un père et une mère aimants, dans une maison qui jouxtait le camp, Anita Lasker-Wallfisch, jeune juive emprisonnée dont les parents périront, se battait pour survivre dans ce même camp. Il a 87 ans, elle en a un peu plus de 90. L’heure est venue de mesurer le poids de l’horreur et ses conséquences d’un côté comme de l’autre. Accompagnés de leurs enfants, dotés de la même volonté non pas de pardonner (c’est impossible en convient Anita) mais de se parler pour mieux se comprendre, ils militent à l’unisson pour l’acceptation du passé dans le seul but d’éviter la répétition de l’Histoire.
Avant de nous faire partager cette rencontre essentielle, la réalisatrice multiplie les témoignages, confronte parfois durement père et fils, mère et fille. À son père qui affirme n’avoir jamais imaginé ce qui se passait derrière ces hauts murs et évoque son jeune âge pour tenter de se justifier, Kai oppose son incrédulité et accuse son géniteur de déni. Alors que Maya rappelle à sa mère la difficulté de leurs relations mère/fille, elle s’étonne que celle-ci ait toujours refusé d’évoquer les détails de cette douloureuse détention qui a irrémédiablement modifié sa personnalité au point de les opposer l’une à l’autre. Si Anita fait preuve d’une lucidité et d’une vivacité d’esprit admirables, Hans-Jürgen se réfugie dans la culpabilité et l’incompréhension. Comment son père, cet homme intelligent, doux et bon père de famille, a t-il pu à ce point se laisser berner par l’idéologie totalitaire du national-socialisme, au point d’obéir sans la moindre restriction à la demande de Himmler, l’un des plus hauts dignitaires du Troisième Reich, de bâtir un centre d’extermination des juifs et même d’en augmenter les capacités exterminatrices de sa propre initiative ? Ses interrogations qui sont aussi les nôtres restent sans réponse et remuent bon nombre d’émotions. Quelques instants plus tard, sa sœur Brigitte dite Puppi, réfugiée aux États-Unis, prise en flagrant délit de désaveu (tout ça n’a pas finalement été si terrible, puisqu’il y a des survivants, affirme t-elle sans ciller), nous glace le sang. L’un et l’autre ne parviennent pas à condamner totalement leur père contrairement à Kai, devenu pasteur dans la région de Stuttgart, qui n’hésite à avouer le rejet que son grand-père lui inspire. De nombreux extraits de l’autobiographie de Rudolf Höss, écrite peu de temps avant son exécution, renseignent précisément sur les exactions commises, l’univers concentrationnaire et l’attitude des tortionnaires, ne laissant aucun doute sur l’ampleur du génocide auquel se livra l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.
Un documentaire émouvant et essentiel à plus d’un titre. D’abord pour les questions morales qu’il pose autour de la part d’héritage des descendants de criminels de guerre tout autant que sur la manière dont les générations suivantes vont pouvoir s’arranger de ce morceau d’histoire familiale, tant du côté des martyrs que des bourreaux. Enfin, alors que les conflits grondent dans tous les coins de la planète, il propose une réflexion sur l’impact de l’Holocauste et la quête de réconciliation.
Claudine Levanneur (avoiralire.com)