ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

UNE VIE SECRÈTE - Jon Garaño, Aitor Arregi & José Mari Goenaga

A PROPOS

Le thème de l'aberration de la guerre civile et ses conséquences, à savoir la dictature fasciste qui a ravagé l’Espagne pendant quarante ans, revient en force dans le cinéma espagnol.

La méticuleuse reconstruction historique que propose ce nouveau film est encore mis au service de l’Histoire quoique, pour les besoins du récit, ce sont les scènes d'intérieur (parfois un peu précieuses quand on pense aux pénuries d’une époque marquée par la misère économique et morale) qui dominent le film, ce qui reflète l’étouffement physique et mental de cette période. La sensibilité dont ont fait preuve les co-réalisateurs dans leurs films précédents se retrouve ici aussi : une émotion souvent contenue est injectée dans ce récit où la caméra suit de très près le héros dans ses fuites, son enfermement et son aspiration à la liberté.

Ce personnage central est incarné par Antonio de la Torre, qui subit de nouveau une pénurie de rayons de soleil après Compañeros d’Alvaro Brechner, où il incarnait José José Mugica pendant cses années à la présidence. Si, pour ce film, l'acteur a dû mincir pour être plus crédible, il a aussi dû se soumettre à de longues séances de maquillage, pour refléter sur son corps l’implacable passage du temps. Il est accompagné à l’affiche par une Belén Cuesta qui surprend dans ce rôle où une amusante mention du côté efféminé de Franco est son unique concession à l’humour, alors que l’actrice est avant tout connue pour des comédies.

Ajoutés à un traitement pertinent du son (le prisonnier, la plupart du temps, n’obtient des informations de l’extérieur qu’à travers ce qu’il entend de sa planque), les définitions de mots inscrites sur l’écran noir qui ponctuent la narration et le ton, qui parfois se rapproche de celui d’un film d’horreur (la patte du co-scénariste Luiso Berdejo, qui a contribué à des films à suspense comme Insensibles, se fait clairement sentir ici) transforment ce film en arme puissante et en avertissement (car ce cauchemar pourrait bien se répéter bientôt) contre la délation, la haine entre frères, le manque de liberté (comme le montre le film, les "taupes" n’ont pas été les seuls "fantômes" pendant les années sombres du franquisme) et la barbarie incontrôlée.

Alfonso Rivera (Cineuropa.org)

Avant-première
vendredi 13 mars 2020 à 19h45

présenté par Manuelle Peloille, professeur en études hispaniques à l'Université d'Angers

Séance organisée en collaboration avec l'Université d'Angers et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue espagnole


UNE VIE SECRÈTE

de Jon Garaño, Aitor Arregi & José Mari Goenaga

avec Antonio de la Torre, Belén Cuesta, José Manuel Poga
ESPAGNE - 2019 - 2h27 - VOST

Espagne, 1936. Higinio, partisan républicain, voit sa vie menacée par l’arrivée des troupes franquistes. 
Avec l'aide de sa femme Rosa, il décide d'utiliser un trou creusé dans leur propre maison comme cachette. 
La crainte de représailles potentielles et l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre condamnent le couple à un emprisonnement de 30 ans.

A PROPOS

Le thème de l'aberration de la guerre civile et ses conséquences, à savoir la dictature fasciste qui a ravagé l’Espagne pendant quarante ans, revient en force dans le cinéma espagnol.

La méticuleuse reconstruction historique que propose ce nouveau film est encore mis au service de l’Histoire quoique, pour les besoins du récit, ce sont les scènes d'intérieur (parfois un peu précieuses quand on pense aux pénuries d’une époque marquée par la misère économique et morale) qui dominent le film, ce qui reflète l’étouffement physique et mental de cette période. La sensibilité dont ont fait preuve les co-réalisateurs dans leurs films précédents se retrouve ici aussi : une émotion souvent contenue est injectée dans ce récit où la caméra suit de très près le héros dans ses fuites, son enfermement et son aspiration à la liberté.

Ce personnage central est incarné par Antonio de la Torre, qui subit de nouveau une pénurie de rayons de soleil après Compañeros d’Alvaro Brechner, où il incarnait José José Mugica pendant cses années à la présidence. Si, pour ce film, l'acteur a dû mincir pour être plus crédible, il a aussi dû se soumettre à de longues séances de maquillage, pour refléter sur son corps l’implacable passage du temps. Il est accompagné à l’affiche par une Belén Cuesta qui surprend dans ce rôle où une amusante mention du côté efféminé de Franco est son unique concession à l’humour, alors que l’actrice est avant tout connue pour des comédies.

Ajoutés à un traitement pertinent du son (le prisonnier, la plupart du temps, n’obtient des informations de l’extérieur qu’à travers ce qu’il entend de sa planque), les définitions de mots inscrites sur l’écran noir qui ponctuent la narration et le ton, qui parfois se rapproche de celui d’un film d’horreur (la patte du co-scénariste Luiso Berdejo, qui a contribué à des films à suspense comme Insensibles, se fait clairement sentir ici) transforment ce film en arme puissante et en avertissement (car ce cauchemar pourrait bien se répéter bientôt) contre la délation, la haine entre frères, le manque de liberté (comme le montre le film, les "taupes" n’ont pas été les seuls "fantômes" pendant les années sombres du franquisme) et la barbarie incontrôlée.

Alfonso Rivera (Cineuropa.org)