ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
De cette relation trouble qui rapproche deux êtres par leurs blessures intimes, Clint Eastwood a construit une œuvre. Une œuvre où le cœur, sans cesse à vif, ne peut que battre pour une douleur annoncée sans jamais prendre le temps de se protéger. C’est pourtant ce que Frankie répète à Maggie, inlassablement, protège-toi. Des coups de l’adversaire comme de ceux du destin. Maggie tombera d’une trop grande foi en l’autre, Frankie de cette blessure du cœur qu’aucun soigneur n’aura pu refermer. Tout se tient sous le regard de Scrap, l’alter ego, tout à la fois l’œil de Caïn et la voix intérieure, celui qui dit et qui sait, celui qui parfois infléchit le destin pour en faire une vie. Dans un casting irréprochable, Clint Eastwood se taille un rôle sur mesure avec cet homme torturé par une blessure secrète, et Hilary Swank, magnifique, met toute son âme dans le personnage de Maggie, et ses tripes sur le ring.
Si le monde de la boxe sert de toile de fond au drame humain, il n’est jamais exploité dans le spectaculaire. Eastwood s’en tient à l’indispensable pour rendre palpable cette lutte contre soi-même, contre son propre corps, qui transforme la douleur en rage de vaincre. Il sait aussi montrer l’ivresse du ring, l’élan de la foule, la violence jetée en pâture, cet étourdissement, jusque dans ce dernier match, à couper le souffle, qui cogne comme un écho à un autre combat, littéraire celui-là, celui de James Ellroy dans Le dahlia noir. On y sent la consistance de la haine qui mène à toutes les victoires, plus forte que la technique, plus forte que la volonté, au-dessus des lois. Maggie la pied-tendre s’y rompra.
Le réalisateur a une tendresse pour ces personnages au bord de l’abîme, qui un jour lâchent la bride pour se perdre dans un élan du cœur, ceux qui ne savent pas dire l’amour mais qui savent le montrer. On peut hausser les épaules, on peut crier au mélo, Clint Eastwood réussit une fois de plus à fouiller le non-dit pour atteindre chacun de nous au plus intime. Enfin, Million dollar baby touche au sublime parce qu’il sait faire du ring l’espace du mythe où vont s’affronter les passions universelles.
Soirée rencontre
lundi 6 octobre
2014 à 20h00
en présence de Corinne Bouchoux, sénatrice EELV du Maine et Loire et Jacqueline Jencquel, déléguée nationale de l'ADMD chargée de l'accompagnement des personnes en fin de vie
Soirée organisée en collaboration avec ADMD 49 ( Association Pour le Droit de Mourir dans la Dignité )
MILLION DOLLAR BABY
de Clint Eastwood
avec Hilary Swank, Clint Eastwood, Morgan Freeman
USA - 2004 - 2h10 - version originale sous titrée
Rejeté depuis longtemps par sa fille, l'entraîneur Frankie Dunn s'est replié sur lui-même et vit dans un désert affectif, en évitant toute relation qui pourrait accroître sa douleur et sa culpabilité.
Le jour où Maggie Fitzgerald, 31 ans, pousse la porte de son gymnase à la recherche d'un coach, elle n'amène pas seulement avec elle sa jeunesse et sa force, mais aussi une histoire jalonnée d'épreuves et une exigence, vitale et urgente : monter sur le ring, entraînée par Frankie, et enfin concrétiser le rêve d'une vie.
A PROPOS
De cette relation trouble qui rapproche deux êtres par leurs blessures intimes, Clint Eastwood a construit une œuvre. Une œuvre où le cœur, sans cesse à vif, ne peut que battre pour une douleur annoncée sans jamais prendre le temps de se protéger. C’est pourtant ce que Frankie répète à Maggie, inlassablement, protège-toi. Des coups de l’adversaire comme de ceux du destin. Maggie tombera d’une trop grande foi en l’autre, Frankie de cette blessure du cœur qu’aucun soigneur n’aura pu refermer. Tout se tient sous le regard de Scrap, l’alter ego, tout à la fois l’œil de Caïn et la voix intérieure, celui qui dit et qui sait, celui qui parfois infléchit le destin pour en faire une vie. Dans un casting irréprochable, Clint Eastwood se taille un rôle sur mesure avec cet homme torturé par une blessure secrète, et Hilary Swank, magnifique, met toute son âme dans le personnage de Maggie, et ses tripes sur le ring.
Si le monde de la boxe sert de toile de fond au drame humain, il n’est jamais exploité dans le spectaculaire. Eastwood s’en tient à l’indispensable pour rendre palpable cette lutte contre soi-même, contre son propre corps, qui transforme la douleur en rage de vaincre. Il sait aussi montrer l’ivresse du ring, l’élan de la foule, la violence jetée en pâture, cet étourdissement, jusque dans ce dernier match, à couper le souffle, qui cogne comme un écho à un autre combat, littéraire celui-là, celui de James Ellroy dans Le dahlia noir. On y sent la consistance de la haine qui mène à toutes les victoires, plus forte que la technique, plus forte que la volonté, au-dessus des lois. Maggie la pied-tendre s’y rompra.
Le réalisateur a une tendresse pour ces personnages au bord de l’abîme, qui un jour lâchent la bride pour se perdre dans un élan du cœur, ceux qui ne savent pas dire l’amour mais qui savent le montrer. On peut hausser les épaules, on peut crier au mélo, Clint Eastwood réussit une fois de plus à fouiller le non-dit pour atteindre chacun de nous au plus intime. Enfin, Million dollar baby touche au sublime parce qu’il sait faire du ring l’espace du mythe où vont s’affronter les passions universelles.