ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

ANZU CHAT-FANTÔME - Ciné Cosy - 2024-08-23

Ciné Cosy - vendredi 23 août à 13h15

ANZU CHAT-FANTÔME de Yoko Kuno & Nobuhiro Yamashita

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU - Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - 2024-08-25

Avant-première jeune public / Estival Premiers Plans - dimanche 25 août à 15h30

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L'EAU de Gints Zilbalodis

LA GUERRE EST DÉCLARÉE - Soirée rencontre - 2024-09-10

Soirée rencontre - mardi 10 septembre à 20h00

LA GUERRE EST DÉCLARÉE de Valérie Donzelli

LA THÉORIE DU BOXEUR - Ciné doc - 2024-09-19

Ciné doc - jeudi 19 septembre à 20h00

LA THÉORIE DU BOXEUR de Nathanaël Coste

LA PETITE - Guillaume Nicloux

A PROPOS

Film d’ouverture du Festival d’Angoulême 2023, "La Petite" est un drame subtil qui met en évidence tout le talent d’acteur d’un Fabrice Luchini ici tout en nuances. Sign » Guillaume Nicloux, à qui l’on doit quelques portraits saisissants ayant donné quelques grands rôles (pour Thierry Lhermitte et Josiane Balasko dans les films policiers "Une Affaire privée" et "Cette femme-là", comme pour le duo Huppert - Depardieu dans le drame "Valley Of Love"), s’intéresse ici à un homme en deuil, tentant de saisir le dernier lien avec ce fils qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Le film s’ouvre sur un lent travelling avant sur la propriété de l’homme en question, un téléphone sonnant avec insistance, avant que l’on ne le découvre dans son atelier, travaillant le bois. Quelques notes de pianos mélancoliques envoient comme le présage du drame qui va soudain l’ensevelir, figeant son visage plein d’incompréhension alors que l’on lui annonce une nouvelle inaudible, pour lui comme pour le spectateur.
Et nous voilà projetés le plan suivant en voiture, avec sa fille en pleurs, puis dans un centre où il croise les parents de son beau-fils, avant qu’un mouvement giratoire de caméra autour de lui ne nous signifie son vertige. Le temps vient alors de reprendre ses esprits, lors d’une discussion avec quelqu’un chargé d’accueillir les familles des disparus, l’homme ne pouvant s’empêcher de penser à l’avenir, la naissance de l’enfant de ce couple d’hommes, grâce à une mère porteuse belge. Une piste pour retrouver un lien avec son fils, dans laquelle il va s’engager tête baissée, malgré les réprimandes de sa fille et l’aspect fermé des beaux parents. En construisant son scénario, adapté avec l’autrice du roman Le Berceau, Fanny Chesnel, sur l’opposition entre deux familles aux approches du deuil diamétralement opposées (le judiciaire d’un côté, la recherche du lien de l’autre) et entre personnages aux nécessités totalement divergentes (une belle famille aisée, un père en difficulté qui donne le change, une jeune femme privée faute d’argent d’un avenir qu’elle espérait plus radieux...), Guillaume Nicloux évite tout jugement et parvient à construire des personnages à la fois touchants et particulièrement humains.
Sans jamais verser dans le drame facile, il ajoute même quelques touches d’humour souvent tendre (les manières du père de parler à sa femme décédée, la recherche du lieu où travaille Rita la mère porteuse…), faisant ponctuellement appel au don particulier de son acteur principal (les tentatives pour baragouiner en anglais, le rap improvisé…). Avec quelques jolies scènes (notamment celle les pieds dans l’eau…) c’est à un rapprochement délicat, qui trace le chemin du deuil, qu’il nous invite, sans pour autant éviter les débats sur la GPA, qui pointent leur nez dans quelques dialogues (« je ne suis qu’une mule ») ou dans le mépris du beau père pour la « location d’utérus ». Reste que les nombreux hasards que semblent réserver le destin (le père et ses problèmes de cervicales alors que sa fille est kiné ou ostéopathe, la mise aux enchères d’un berceau, une virée pour aller voir les cigognes…), les thématiques de la naissance, de la filiation, des liens qu’on maintient ou entretient dans le temps, et du soin qu’on donne à ses proches, traversent le film avec une évidence rare. Une évidence aussi frappante que le talent de Mara Taquin (déjà apparue dans "La Syndicaliste" et "Rien à foutre"), véritable révélation du film.
Olivier Bachelard (abus de ciné)

Cap ciné
vendredi 29 septembre 2023 à 20h20

Séance en audiodescription avec sous-titrages pour malentendants


LA PETITE

de Guillaume Nicloux

avec Fabrice Luchini, Mara Taquin, Maud Wyler
FRANCE - 2023 - 1h32

Joseph apprend que son fils et le compagnon de celui-ci viennent de périr dans un accident. Ils attendaient un enfant via une mère porteuse en Belgique. Que va devenir leur futur bébé ? Joseph en est-il le grand-père légitime ? Porté par la promesse de cette naissance qui va prolonger l'existence de son fils, le sexagénaire part à la rencontre de la jeune flamande au caractère farouche et indomptable…

A PROPOS

Film d’ouverture du Festival d’Angoulême 2023, "La Petite" est un drame subtil qui met en évidence tout le talent d’acteur d’un Fabrice Luchini ici tout en nuances. Sign » Guillaume Nicloux, à qui l’on doit quelques portraits saisissants ayant donné quelques grands rôles (pour Thierry Lhermitte et Josiane Balasko dans les films policiers "Une Affaire privée" et "Cette femme-là", comme pour le duo Huppert - Depardieu dans le drame "Valley Of Love"), s’intéresse ici à un homme en deuil, tentant de saisir le dernier lien avec ce fils qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Le film s’ouvre sur un lent travelling avant sur la propriété de l’homme en question, un téléphone sonnant avec insistance, avant que l’on ne le découvre dans son atelier, travaillant le bois. Quelques notes de pianos mélancoliques envoient comme le présage du drame qui va soudain l’ensevelir, figeant son visage plein d’incompréhension alors que l’on lui annonce une nouvelle inaudible, pour lui comme pour le spectateur.
Et nous voilà projetés le plan suivant en voiture, avec sa fille en pleurs, puis dans un centre où il croise les parents de son beau-fils, avant qu’un mouvement giratoire de caméra autour de lui ne nous signifie son vertige. Le temps vient alors de reprendre ses esprits, lors d’une discussion avec quelqu’un chargé d’accueillir les familles des disparus, l’homme ne pouvant s’empêcher de penser à l’avenir, la naissance de l’enfant de ce couple d’hommes, grâce à une mère porteuse belge. Une piste pour retrouver un lien avec son fils, dans laquelle il va s’engager tête baissée, malgré les réprimandes de sa fille et l’aspect fermé des beaux parents. En construisant son scénario, adapté avec l’autrice du roman Le Berceau, Fanny Chesnel, sur l’opposition entre deux familles aux approches du deuil diamétralement opposées (le judiciaire d’un côté, la recherche du lien de l’autre) et entre personnages aux nécessités totalement divergentes (une belle famille aisée, un père en difficulté qui donne le change, une jeune femme privée faute d’argent d’un avenir qu’elle espérait plus radieux...), Guillaume Nicloux évite tout jugement et parvient à construire des personnages à la fois touchants et particulièrement humains.
Sans jamais verser dans le drame facile, il ajoute même quelques touches d’humour souvent tendre (les manières du père de parler à sa femme décédée, la recherche du lieu où travaille Rita la mère porteuse…), faisant ponctuellement appel au don particulier de son acteur principal (les tentatives pour baragouiner en anglais, le rap improvisé…). Avec quelques jolies scènes (notamment celle les pieds dans l’eau…) c’est à un rapprochement délicat, qui trace le chemin du deuil, qu’il nous invite, sans pour autant éviter les débats sur la GPA, qui pointent leur nez dans quelques dialogues (« je ne suis qu’une mule ») ou dans le mépris du beau père pour la « location d’utérus ». Reste que les nombreux hasards que semblent réserver le destin (le père et ses problèmes de cervicales alors que sa fille est kiné ou ostéopathe, la mise aux enchères d’un berceau, une virée pour aller voir les cigognes…), les thématiques de la naissance, de la filiation, des liens qu’on maintient ou entretient dans le temps, et du soin qu’on donne à ses proches, traversent le film avec une évidence rare. Une évidence aussi frappante que le talent de Mara Taquin (déjà apparue dans "La Syndicaliste" et "Rien à foutre"), véritable révélation du film.
Olivier Bachelard (abus de ciné)