ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
Après le coup de poing "Le Caire Confidentiel", le cinéaste suédois né d’un père égyptien, Tarik Saleh, avait été « gentiment » éconduit du pays des Pharaons. Après son nouveau pamphlet contre les maux de cette société du Maghreb, il est peu probable qu’il soit considéré dans un futur proche comme le bienvenu. Le film s’ouvre pourtant sur les codes classiques du récit initiatique, un fils de pêcheur est admis dans la prestigieuse université Al-Azhar, haut lieu de l’Islam sunnite où le grand Imam a un rôle comparable à celui du Pape pour les catholiques. Le jeune homme s’apprête à faire ses classes modestement, suivre son avenir qui se promet désormais radieux. Mais le grand Imam décède, plongeant l’institution dans le chaos et le métrage dans le thriller.
"La conspiration du Caire" devient alors une merveille narrative, une autopsie aiguisée du jeu d’influences entre les élites étatiques et religieuses. Plus proche du film d’espionnage que de la chronique politique, ce drame millimétré immerge le spectateur dans un tourbillon asphyxiant, nous obligeant à constater en apnée les bouleversements subis par le protagoniste. Acte engagé et courageux, la nouvelle réalisation de Tarik Saleh impressionne par son montage chirurgical, l’absence du moindre détail superflu et la maîtrise parfaite de ses différents enjeux. On ressort de là ébahi par la virtuosité d’un scénario (récompensé à juste titre au Festival de Cannes) et par les faits racontés, cette corruption ubiquiste d’un gouvernement qui veut dicter ses lois aux sphères religieuses, et cet établissement dont chaque Cheikh enseigne sa propre doctrine, prépare ses disciples à imposer sa pensée. À ne pas manquer !
Christophe Brangé (Abus de ciné)
Avant Première
jeudi 20 octobre
2022 à 20h45
LA CONSPIRATION DU CAIRE
Un film de Tarik Saleh
Avec Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mohammad Bakri
SUEDE - FRANCE - 2022 - 1h59 - VOST - Prix du scénario Cannes 2022
Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au coeur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.
https://www.memento.eu/la-conspiration-du-caire/
A PROPOS
Après le coup de poing "Le Caire Confidentiel", le cinéaste suédois né d’un père égyptien, Tarik Saleh, avait été « gentiment » éconduit du pays des Pharaons. Après son nouveau pamphlet contre les maux de cette société du Maghreb, il est peu probable qu’il soit considéré dans un futur proche comme le bienvenu. Le film s’ouvre pourtant sur les codes classiques du récit initiatique, un fils de pêcheur est admis dans la prestigieuse université Al-Azhar, haut lieu de l’Islam sunnite où le grand Imam a un rôle comparable à celui du Pape pour les catholiques. Le jeune homme s’apprête à faire ses classes modestement, suivre son avenir qui se promet désormais radieux. Mais le grand Imam décède, plongeant l’institution dans le chaos et le métrage dans le thriller.
"La conspiration du Caire" devient alors une merveille narrative, une autopsie aiguisée du jeu d’influences entre les élites étatiques et religieuses. Plus proche du film d’espionnage que de la chronique politique, ce drame millimétré immerge le spectateur dans un tourbillon asphyxiant, nous obligeant à constater en apnée les bouleversements subis par le protagoniste. Acte engagé et courageux, la nouvelle réalisation de Tarik Saleh impressionne par son montage chirurgical, l’absence du moindre détail superflu et la maîtrise parfaite de ses différents enjeux. On ressort de là ébahi par la virtuosité d’un scénario (récompensé à juste titre au Festival de Cannes) et par les faits racontés, cette corruption ubiquiste d’un gouvernement qui veut dicter ses lois aux sphères religieuses, et cet établissement dont chaque Cheikh enseigne sa propre doctrine, prépare ses disciples à imposer sa pensée. À ne pas manquer !
Christophe Brangé (Abus de ciné)