ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
De son premier court-métrage (Un, Deux, Trois, Mambo) à sa vidéo virale réalisée pendant le confinement avec le concours des danseurs de l’Opéra de Paris (Dire, Merci) en passant par son documentaire sur l’étoile Aurélie Dupont ou des passages de ses films évoquant ce monde qui le passionne (dans Les Poupées Russes, Paris), la danse a toujours été une récurrence chez le cinéaste. En Corps, son quatorzième long-métrage porté par la danseuse Marion Barbeau dont c’est la première apparition au cinéma, s’y plonge complètement. La star de l’Opéra de Paris y incarne Élise Gauthier, une talentueuse ballerine dont la carrière prometteuse est freinée par une grave chute lors d’une représentation. Contrainte de s’imaginer une autre vocation car ses chances de retrouver son niveau sont plus qu’incertaines, elle cherche à se reconstruire et s’intéresse à la danse contemporaine. Métaphoriquement, l’histoire fait écho aux récents confinements (le film a été tourné à ce moment-là) puisqu’il y est question d’un arrêt forcé empêchant la pratique d’une passion. Exactement ce qu’ont pu vivre les artistes du spectacle vivant.
Cédric Klapisch n’est plus un jeune cinéaste prometteur. Actif depuis presque 40 ans, son parcours l’a déjà amené à signer plusieurs films cultes, Le Péril Jeune ou L’Auberge Espagnole pour ne citer qu’eux. Mais si certains pourraient croire que ses plus beaux faits d’arme sont derrière lui, le metteur en scène prouve aujourd’hui qu’il en a encore dans le ventre (ou plutôt dans la tête). Avec En Corps, il signe l’un de ses meilleurs films. Son « ode à la danse » est marquée par des fulgurances comme Klapisch n’en avait plus témoigné depuis longtemps. Il suffit d’un prologue aussi intense que fabuleux pour s’en convaincre. L’entame nous aspire dans les coulisses d’un ballet (La Bayadère) que l’on vit passionnément côté scène et côté coulisses au gré d’allers-retours immersifs. Quasiment aucun dialogue, juste l’énergie en coulisses et la grâce sur scène sublimée par la beauté des images d’un Klapisch que l’on découvre dans un style très différent de celui qui est le sien, plus documentaire, presque expérimental par moments. Puis il y a ce choc, cette chute brutale qui ouvre un nouveau chapitre, l’histoire d’une reconstruction personnelle et artistique filmée par un réalisateur animé d’une volonté d’extrême authenticité. Le langage employé, la justesse de l’univers, le choix des comédiens où l’on retrouve, entre deux professionnels tels que Pio Marmaï, François Civil ou Muriel Robin, la ballerine Marion Barbeau d’une part, mais aussi le chorégraphe israélien Hofesh Shechter ou les danseurs (ou ex-danseurs) Germain Louvet, Alexia Giordano, Damien Chapelle, Mehdi Baki, Léo Walk… D’un bout à l’autre, on sent un immense respect de Klapisch envers son sujet et cette volonté opiniâtre de vouloir faire de la danse, la vraie star de son film. A l’image de ce générique -magnifique- entre danse classique et rythme techno.
L’entame, avec son esthétique sur-léchée, laisse à penser que le cinéaste va s’aventurer sur les terres pentues d’un Black Swan à la française. Le nœud dramatique (l’accident sur fond de vexation sentimentale) pouvait laisser craindre une dérive vers une version cinématographique de la télé novela Un, Dos, Tres. Il n’en sera jamais rien. Klapisch connaît parfaitement son sujet et après un prologue fiévreux lorgnant vers celui du Climax de Gaspar Noé, le cinéaste dessine un film magnifique peignant l’émouvant portrait d’un cheminement entre renaissance, persévérance et résilience. Si la mise en scène devient plus classique ensuite (de même que le récit), Cédric Klapisch ne perd jamais l’essence et l’essentiel de son histoire. Des moments d’une extrême délicatesse artistique (généralement quand il s’agit de filmer la danse, qu’elle soit classique, urbaine ou contemporaine ) ponctuent un film solaire baignant dans un esprit feel good où la volonté apparaît comme une arme pour combattre les maux au corps comme à l’âme.
La néophyte Marion Barbeau est fabuleuse, Muriel Robin surprend dans un superbe rôle tout en bienveillance, le reste de la distribution (de François Civil à Denis Podalydès en passant par Pio Marmaï) assurent et tous, avec Klapisch en chef d’orchestre, font de ce En Corps, un pur moment de bonheur, une œuvre accomplie portée par la grâce, la poésie, le positivisme et surtout l’énergie.
Mondocine.net
Cap ciné
vendredi 1 avril
2022 à 20h30
Séance en audiodescription, sous-titrée en français
Séance organisée en collaboration avec les associations Cinéma Parlant et Premiers Plans
EN CORPS
de Cédric Klapisch
avec Marion Barbeau, Hofesh Shechter, Denis Podalydès
FRANCE - 2022 - 1h58
https://www.studiocanal.fr/title/en-corps-2022/
A PROPOS
De son premier court-métrage (Un, Deux, Trois, Mambo) à sa vidéo virale réalisée pendant le confinement avec le concours des danseurs de l’Opéra de Paris (Dire, Merci) en passant par son documentaire sur l’étoile Aurélie Dupont ou des passages de ses films évoquant ce monde qui le passionne (dans Les Poupées Russes, Paris), la danse a toujours été une récurrence chez le cinéaste. En Corps, son quatorzième long-métrage porté par la danseuse Marion Barbeau dont c’est la première apparition au cinéma, s’y plonge complètement. La star de l’Opéra de Paris y incarne Élise Gauthier, une talentueuse ballerine dont la carrière prometteuse est freinée par une grave chute lors d’une représentation. Contrainte de s’imaginer une autre vocation car ses chances de retrouver son niveau sont plus qu’incertaines, elle cherche à se reconstruire et s’intéresse à la danse contemporaine. Métaphoriquement, l’histoire fait écho aux récents confinements (le film a été tourné à ce moment-là) puisqu’il y est question d’un arrêt forcé empêchant la pratique d’une passion. Exactement ce qu’ont pu vivre les artistes du spectacle vivant.
Cédric Klapisch n’est plus un jeune cinéaste prometteur. Actif depuis presque 40 ans, son parcours l’a déjà amené à signer plusieurs films cultes, Le Péril Jeune ou L’Auberge Espagnole pour ne citer qu’eux. Mais si certains pourraient croire que ses plus beaux faits d’arme sont derrière lui, le metteur en scène prouve aujourd’hui qu’il en a encore dans le ventre (ou plutôt dans la tête). Avec En Corps, il signe l’un de ses meilleurs films. Son « ode à la danse » est marquée par des fulgurances comme Klapisch n’en avait plus témoigné depuis longtemps. Il suffit d’un prologue aussi intense que fabuleux pour s’en convaincre. L’entame nous aspire dans les coulisses d’un ballet (La Bayadère) que l’on vit passionnément côté scène et côté coulisses au gré d’allers-retours immersifs. Quasiment aucun dialogue, juste l’énergie en coulisses et la grâce sur scène sublimée par la beauté des images d’un Klapisch que l’on découvre dans un style très différent de celui qui est le sien, plus documentaire, presque expérimental par moments. Puis il y a ce choc, cette chute brutale qui ouvre un nouveau chapitre, l’histoire d’une reconstruction personnelle et artistique filmée par un réalisateur animé d’une volonté d’extrême authenticité. Le langage employé, la justesse de l’univers, le choix des comédiens où l’on retrouve, entre deux professionnels tels que Pio Marmaï, François Civil ou Muriel Robin, la ballerine Marion Barbeau d’une part, mais aussi le chorégraphe israélien Hofesh Shechter ou les danseurs (ou ex-danseurs) Germain Louvet, Alexia Giordano, Damien Chapelle, Mehdi Baki, Léo Walk… D’un bout à l’autre, on sent un immense respect de Klapisch envers son sujet et cette volonté opiniâtre de vouloir faire de la danse, la vraie star de son film. A l’image de ce générique -magnifique- entre danse classique et rythme techno.
L’entame, avec son esthétique sur-léchée, laisse à penser que le cinéaste va s’aventurer sur les terres pentues d’un Black Swan à la française. Le nœud dramatique (l’accident sur fond de vexation sentimentale) pouvait laisser craindre une dérive vers une version cinématographique de la télé novela Un, Dos, Tres. Il n’en sera jamais rien. Klapisch connaît parfaitement son sujet et après un prologue fiévreux lorgnant vers celui du Climax de Gaspar Noé, le cinéaste dessine un film magnifique peignant l’émouvant portrait d’un cheminement entre renaissance, persévérance et résilience. Si la mise en scène devient plus classique ensuite (de même que le récit), Cédric Klapisch ne perd jamais l’essence et l’essentiel de son histoire. Des moments d’une extrême délicatesse artistique (généralement quand il s’agit de filmer la danse, qu’elle soit classique, urbaine ou contemporaine ) ponctuent un film solaire baignant dans un esprit feel good où la volonté apparaît comme une arme pour combattre les maux au corps comme à l’âme.
La néophyte Marion Barbeau est fabuleuse, Muriel Robin surprend dans un superbe rôle tout en bienveillance, le reste de la distribution (de François Civil à Denis Podalydès en passant par Pio Marmaï) assurent et tous, avec Klapisch en chef d’orchestre, font de ce En Corps, un pur moment de bonheur, une œuvre accomplie portée par la grâce, la poésie, le positivisme et surtout l’énergie.
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