ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

VOYAGE AU PÔLE SUD - Ciné Rencontre - 2024-04-29

Ciné Rencontre - lundi 29 avril à 20h00

VOYAGE AU PÔLE SUD de Luc Jacquet

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

LE DEUXIÈME ACTE - Avant-première - 2024-05-14

Avant-première - mardi 14 mai à 20h00

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

MADRES PARALELAS - Pedro Almodóvar

A PROPOS

Le film prend sa source dans les fantômes du passé, ceux de la guerre civile des années 30 : Janis, photographe de mode s’apprêtant à faire le deuil de son désir d’enfant, cherche à exhumer ses morts, tués pendant la guerre avant d’être injustement privés de sépulture. Elle tombe accidentellement enceinte de l’homme chargé du déterrement, au même titre que sa voisine de chambre, Ana, jeune fille à la vie familiale chaotique…
Avec la force tranquille de ceux qui n’ont plus rien à prouver, Almodóvar porte son art de conteur à des sommets de fluidité, faisant se télescoper petite et grande histoire dans un intense film sur la généalogie, celle d’un passé mortifère à reconstituer comme celle d’un futur à illuminer.
On pourrait même parler d’embrasement, tant Madres Paralelas s’inscrit dans une démarche subversive  : tout le talent pictural d'Almodovar y est mis à profit, entre plans ultra composés et intérieurs de parfaites housewives, dont les teintes acidulées évoquent une forme de toxicité illusoire.
Car il faut peu de temps au cinéaste pour en dynamiter les fondations, non plus architecturales mais carrément biologiques, Janis s’apercevant que son bébé et celui d’Ana ont été échangés à la naissance. Qu’est-ce qui conditionne alors le statut de mère ?
Pour éclaircir son propos, Almodóvar a la lumineuse idée de départir ses héroïnes d’un entourage familial plus qu’étouffant, qu’il soit hanté par la mort ou qu’il fasse preuve de négligence ; ses madres à lui sont des figures d’émancipation. Une liberté forcée, souhaitée ou bien les deux à la fois, par ailleurs jamais subordonnée au désir des pères – autres grands absents du film.
C’est que le lien unissant Janis et Ana est indéfectible, éternel et donc généalogique, en dépit de « liens du sang » auxquels le cinéaste ne croit pas beaucoup ; de ces femmes de notre temps, il fait ainsi les sublimes exploratrices d’un territoire à l’avant-garde de la parentalité, débarrassé des assignations biologiques et des normes sexuelles.
Voilà ce qui rend Madres Paralelas si galvanisant : alors qu’il aurait pu se contenter d’un mélo de facture classique, Almodóvar creuse les contours de son sujet jusqu’à la moelle d’une histoire universelle dont il filme admirablement la généalogie retrouvée, non pas pour renouer avec son modèle mais pour aller enfin de l’avant et, peut-être, faire histoire à notre tour.
Le film sortira en salles le 1er décembre.

David Ezan (troiscouleurs.fr)

Avant-première
mardi 23 novembre 2021 à 19h45

SÉANCE COMPLÈTE

Séance organisée en collaboration avec l'Université d'Angers et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue espagnole


MADRES PARALELAS

de Pedro Almodóvar

avec Penélope Cruz, Milena Smit, Aitana Sánchez-Gijón
ESPAGNE - 2021 - 2h00 - VOST

Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, d’âge mûr, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée. Janis essaie de lui remonter le moral alors qu’elles marchent tel des somnambules dans le couloir de l’hôpital. Les quelques mots qu’elles échangent pendant ces heures vont créer un lien très étroit entre elles, que le hasard se chargera de compliquer d’une manière qui changera leur vie à toutes les deux.
https://www.pathefilms.com/film/madresparalelas

A PROPOS

Le film prend sa source dans les fantômes du passé, ceux de la guerre civile des années 30 : Janis, photographe de mode s’apprêtant à faire le deuil de son désir d’enfant, cherche à exhumer ses morts, tués pendant la guerre avant d’être injustement privés de sépulture. Elle tombe accidentellement enceinte de l’homme chargé du déterrement, au même titre que sa voisine de chambre, Ana, jeune fille à la vie familiale chaotique…
Avec la force tranquille de ceux qui n’ont plus rien à prouver, Almodóvar porte son art de conteur à des sommets de fluidité, faisant se télescoper petite et grande histoire dans un intense film sur la généalogie, celle d’un passé mortifère à reconstituer comme celle d’un futur à illuminer.
On pourrait même parler d’embrasement, tant Madres Paralelas s’inscrit dans une démarche subversive  : tout le talent pictural d'Almodovar y est mis à profit, entre plans ultra composés et intérieurs de parfaites housewives, dont les teintes acidulées évoquent une forme de toxicité illusoire.
Car il faut peu de temps au cinéaste pour en dynamiter les fondations, non plus architecturales mais carrément biologiques, Janis s’apercevant que son bébé et celui d’Ana ont été échangés à la naissance. Qu’est-ce qui conditionne alors le statut de mère ?
Pour éclaircir son propos, Almodóvar a la lumineuse idée de départir ses héroïnes d’un entourage familial plus qu’étouffant, qu’il soit hanté par la mort ou qu’il fasse preuve de négligence ; ses madres à lui sont des figures d’émancipation. Une liberté forcée, souhaitée ou bien les deux à la fois, par ailleurs jamais subordonnée au désir des pères – autres grands absents du film.
C’est que le lien unissant Janis et Ana est indéfectible, éternel et donc généalogique, en dépit de « liens du sang » auxquels le cinéaste ne croit pas beaucoup ; de ces femmes de notre temps, il fait ainsi les sublimes exploratrices d’un territoire à l’avant-garde de la parentalité, débarrassé des assignations biologiques et des normes sexuelles.
Voilà ce qui rend Madres Paralelas si galvanisant : alors qu’il aurait pu se contenter d’un mélo de facture classique, Almodóvar creuse les contours de son sujet jusqu’à la moelle d’une histoire universelle dont il filme admirablement la généalogie retrouvée, non pas pour renouer avec son modèle mais pour aller enfin de l’avant et, peut-être, faire histoire à notre tour.
Le film sortira en salles le 1er décembre.

David Ezan (troiscouleurs.fr)