ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

SOUDAN, SOUVIENS-TOI - Ciné Doc - 2025-06-16

Ciné Doc - lundi 16 juin à 20h00

SOUDAN, SOUVIENS-TOI de Hind Meddeb

DE CHAQUE INSTANT - Ciné Doc - 2025-06-23

Ciné Doc - lundi 23 juin à 20h00

DE CHAQUE INSTANT de Nicolas Philibert

VALEUR SENTIMENTALE - Avant Première - 2025-06-26

Avant Première - jeudi 26 juin à 20h15

VALEUR SENTIMENTALE de Joachim Trier

ENZO - Ciné Cosy - 2025-06-27

Ciné Cosy - vendredi 27 juin à 13h15

ENZO de Laurent Cantet & Robin Campillo

PRIMITIFS - Séance spéciale - 2025-07-04

Séance spéciale - vendredi 04 juillet à 20h00

PRIMITIFS de David & Nathan Zellner

I LOVE PERU - Ciné Cosy - 2025-07-11

Ciné Cosy - vendredi 11 juillet à 13h15

I LOVE PERU de Hugo David & Raphaël Quenard

MACADAM COWBOY - John Schlesinger

A PROPOS

Cinéaste britannique reconnu grâce à quelques excellents longs-métrages réalisés durant les années 60 (Billy le menteur et surtout Loin de la foule déchaînée), John Schlesinger tombe sous le charme du roman Midnight cowboy de James Leo Herlihy qui évoque les mésaventures d’un jeune Texan devenu gigolo à New York. Aidé par le scénariste Waldo Salt, le cinéaste souhaite avant toute chose ne rien édulcorer d’un roman pourtant scandaleux pour l’époque. Sans jamais faire de concessions, mais en s’attachant tout de même les services d’un grand studio (United Artists) pour la distribution du film, John Schlesinger a donc bénéficié d’une totale liberté artistique pour ce qui allait devenir à la fois son premier long-métrage américain et aussi son plus célèbre. Grâce à une directrice de casting remarquable, le réalisateur parvient non seulement à convaincre le gratin de l’underground new-yorkais de participer activement à son projet (Andy Warhol a collaboré notamment à la fameuse séquence de la fête psychédélique), mais il déniche également un duo d’acteurs magnifique : Jon Voight est ainsi resplendissant dans le rôle de ce jeune provincial, à la fois innocent et roublard. Il est épaulé par un Dustin Hoffman méconnaissable. Engagé alors qu’il était encore inconnu, le jeune acteur explose quelques mois plus tard dans le rôle-titre du Lauréat de Mike Nichols et devient star du jour au lendemain.
Cette formidable conjonction de talents a donné naissance à une œuvre puissante, aussi bien dans sa réalisation sans cesse inventive que dans le sujet traité. Loin des clichés en vigueur dans le cinéma traditionnel hollywoodien, Macadam cowboy s’attache à décrire une Amérique souterraine, celle des exclus et des laissés pour compte. Décrivant tout d’abord la naïveté d’un provincial venu faire fortune à New York à coup d’images idylliques à la lisière de la carte postale, Schlesinger ne tarde guère à confronter son héros à la dure réalité d’un système capitaliste qui ne fait de place qu’aux gagnants. Ravalé au rang de marginal, le personnage principal, tout d’abord franchement irritant, s’humanise progressivement au contact de la misère humaine. Et dans ce domaine, tout y passe. Des femmes seules qui trompent leur ennui dans l’alcool aux homosexuels contraints d’assouvir leurs désirs dans les cinémas de la 42ème Rue en passant par les évangélistes timbrés, le portrait du New York de la fin des années 60 est plutôt édifiant. Pourtant, dans cet océan de désespoir, le spectateur retient avant tout la poignante histoire d’amitié (ou d’homosexualité refoulée diront certains) qui lie le jeune gigolo à un SDF handicapé. Sans jamais s’apitoyer ou s’adonner au mélodrame sirupeux, les auteurs ont su trouver la juste distance pour traiter avec pudeur et finesse une histoire qui faisait craindre le pire sur le papier. L’émotion n’en est que plus forte lorsque la dernière séquence dans le car vient nous cueillir au dépourvu.
Malgré le scandale déclenché à sa sortie (le film a été classé X), ce petit bijou a connu un succès retentissant qui lui a permis de décrocher les précieuses statuettes que sont l’Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. Macadam cowboy demeure à ce jour le seul long-métrage classé X à avoir reçu de tels honneurs.

Virgile Dumez (avoir-alire.com)

Ciné classique
dimanche 9 décembre 2012 à 18h00

présenté par Matthieu Haag, enseignant en cinéma audiovisuel 

Soirée organisée en collaboration avec Cinéma Parlant


MACADAM COWBOY

de John Schlesinger

avec Dustin Hoffman, Jon Voight, Sylvia Miles...
USA - 1969 - 1h53 - version originale sous titrée

Joe Buck, beau et fringant cow-boy, quitte son Texas natal pour s'établir à New York dans le but de mener une carrière de gigolo. Mais sa déconvenue est rapide et il se retrouve à court d'argent. Dans un bar, il rencontre Ratso Rizzo, un paumé vérolé, tuberculeux et drogué, qui commence par l'escroquer en lui promettant de lui trouver de riches clientes. Rien ne vient si ce n'est un homosexuel voyeuriste et pervers. Ratso propose alors à Joe de faire équipe avec lui.

A PROPOS

Cinéaste britannique reconnu grâce à quelques excellents longs-métrages réalisés durant les années 60 (Billy le menteur et surtout Loin de la foule déchaînée), John Schlesinger tombe sous le charme du roman Midnight cowboy de James Leo Herlihy qui évoque les mésaventures d’un jeune Texan devenu gigolo à New York. Aidé par le scénariste Waldo Salt, le cinéaste souhaite avant toute chose ne rien édulcorer d’un roman pourtant scandaleux pour l’époque. Sans jamais faire de concessions, mais en s’attachant tout de même les services d’un grand studio (United Artists) pour la distribution du film, John Schlesinger a donc bénéficié d’une totale liberté artistique pour ce qui allait devenir à la fois son premier long-métrage américain et aussi son plus célèbre. Grâce à une directrice de casting remarquable, le réalisateur parvient non seulement à convaincre le gratin de l’underground new-yorkais de participer activement à son projet (Andy Warhol a collaboré notamment à la fameuse séquence de la fête psychédélique), mais il déniche également un duo d’acteurs magnifique : Jon Voight est ainsi resplendissant dans le rôle de ce jeune provincial, à la fois innocent et roublard. Il est épaulé par un Dustin Hoffman méconnaissable. Engagé alors qu’il était encore inconnu, le jeune acteur explose quelques mois plus tard dans le rôle-titre du Lauréat de Mike Nichols et devient star du jour au lendemain.
Cette formidable conjonction de talents a donné naissance à une œuvre puissante, aussi bien dans sa réalisation sans cesse inventive que dans le sujet traité. Loin des clichés en vigueur dans le cinéma traditionnel hollywoodien, Macadam cowboy s’attache à décrire une Amérique souterraine, celle des exclus et des laissés pour compte. Décrivant tout d’abord la naïveté d’un provincial venu faire fortune à New York à coup d’images idylliques à la lisière de la carte postale, Schlesinger ne tarde guère à confronter son héros à la dure réalité d’un système capitaliste qui ne fait de place qu’aux gagnants. Ravalé au rang de marginal, le personnage principal, tout d’abord franchement irritant, s’humanise progressivement au contact de la misère humaine. Et dans ce domaine, tout y passe. Des femmes seules qui trompent leur ennui dans l’alcool aux homosexuels contraints d’assouvir leurs désirs dans les cinémas de la 42ème Rue en passant par les évangélistes timbrés, le portrait du New York de la fin des années 60 est plutôt édifiant. Pourtant, dans cet océan de désespoir, le spectateur retient avant tout la poignante histoire d’amitié (ou d’homosexualité refoulée diront certains) qui lie le jeune gigolo à un SDF handicapé. Sans jamais s’apitoyer ou s’adonner au mélodrame sirupeux, les auteurs ont su trouver la juste distance pour traiter avec pudeur et finesse une histoire qui faisait craindre le pire sur le papier. L’émotion n’en est que plus forte lorsque la dernière séquence dans le car vient nous cueillir au dépourvu.
Malgré le scandale déclenché à sa sortie (le film a été classé X), ce petit bijou a connu un succès retentissant qui lui a permis de décrocher les précieuses statuettes que sont l’Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. Macadam cowboy demeure à ce jour le seul long-métrage classé X à avoir reçu de tels honneurs.

Virgile Dumez (avoir-alire.com)