ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

GUERRE ET PAIX - GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - 2024-05-12

GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - dimanche 12 mai à 10h45

GUERRE ET PAIX de Sergueï Bondartchouk

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

LE DEUXIÈME ACTE - Avant-première - 2024-05-14

Avant-première - mardi 14 mai à 20h00

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

NOS QUARTIERS ONT DE LA GUEULE ! - Ciné Doc - 2024-05-28

Ciné Doc - mardi 28 mai à 20h00

NOS QUARTIERS ONT DE LA GUEULE ! de Mohand Koroghli

LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES - Ciné Doc - 2024-05-28

Ciné Doc - mardi 28 mai à 20h00

LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES de Asmae El Moudir

20 JOURS A MARIOUPOL - Ciné Doc - 2024-06-04

Ciné Doc - mardi 04 juin à 20h00

20 JOURS A MARIOUPOL de Mstyslav Tchernov

DEUX MOI - Cédric Klapisch

A PROPOS

Après une escapade dans le vignoble bourguignon, Cédric Klapisch revient à l’effervescence des grandes villes. On le sait, le cinéaste aime filmer les villes, leurs quartiers, leurs ambiances. Barcelone dans L’Auberge espagnole, New York dans Casse-tête chinois, Paris dans Deux moi. Comme elle l’avait déjà été dans Chacun cherche son chat et Paris, la capitale est presque ici un personnage à part entière. Si on ressent toujours l’amour du cinéaste pour cette ville, elle est aussi ici une menace. Trop grande, trop peuplée, elle noie les êtres. Et parmi eux, Rémy et Mélanie, deux trentenaires célibataires, qui vivent leur routine métro/boulot/dodo seuls dans leurs appartements et flirtent avec la dépression. Les immeubles de Rémy et Mélanie sont mitoyens, ils se croisent mais ne se voient pas, mais peut-être qu’un jour…
 
La trame de Deux moi n’est pas sans rappeler celle de la jolie comédie romantique argentine Medianeras, sortie en 2011. Cédric Klapisch choisit en effet le même angle de la comédie tendre et mélancolique pour traiter du sujet de la solitude dans les grandes villes. En observateur de son temps, le cinéaste capte ce paradoxe amplifié aujourd’hui par la multiplicité des réseaux sociaux, qui biaisent les relations entre les êtres. Facebook permet de retrouver des vieilles connaissances qu’on avait sûrement choisit d’oublier pour une bonne raison (scène mémorable avec la sympathique participation de Pierre Niney) ; Tinder ne permet pas de trouver une âme sœur cachée à l’autre bout de la ville mais juste de faire son marché parmi des gens qui sont juste à côté de nous. Les deux personnages sont largués dans ce monde ultra-connecté auxquels ils ne sont pas adaptés.
 
Pour Klapisch la solution se trouve donc dans le retour aux relations humaines réelles, notamment avec un épicier de quartier gentiment malhonnête campé par Simon Abkarian, ou encore avec une collègue (pétillante Eye Haïdara) au milieu d’une immense plateforme téléphonique impersonnelle. Mais dans une époque où on ne fait plus attention à personne, et à soi en premier, le cinéaste invite également ses personnages à se retrouver eux-mêmes, à travers des psychothérapies. Souvent moquées au cinéma, les séances chez les psys le sont un peu également au début de Deux moi, mais plus parce que les deux personnages principaux se sentent étrangers à ce milieu. François Berléand (qui n’a jamais été aussi calme) et Camille Cottin (barrée mais subtile) apparaissent au départ comme des caricatures de psys, mais vont progressivement basculer vers plus de nuances et devenir des personnages extrêmement attachants et nécessaires à l’évolution des deux héros.
 
Les scènes chez les psys sont assez représentatives du cinéma de Cédric Klapisch, et de Deux moi en particulier, qui ne renie jamais sur un humour franc (mais toujours fin et bienveillant), tout en assumant de devenir grave quand il le faut. Le cinéaste a un talent certain pour capter les émotions du quotidien, à emporter son spectateur avec de simples trames de vie mais auquel celui-ci peut s’identifier et s’attacher. Deux moi s’avère particulièrement réussi dans le genre, la narration du film ne reposant finalement que sur le faux-suspense « Rémy et Mélanie vont-ils se rencontrer ? ». Si cela fonctionne aussi bien c’est parce que le cinéaste s’entoure toujours des bons comédiens. Pour Deux moi, il fait de nouveau appel à Ana Girardot et François Civil, déjà au casting de Ce qui nous lie. La première livre une nouvelle fois une prestation subtile, tendre et touchante. Le second, dont on peut décidément dire que 2019 est son année, révèle une belle fragilité et un jeu parfaitement nuancé.
 
Avec Deux moi, Cédric Klapisch livre une nouvelle comédie tendre dans l’air du temps (peut-être sa meilleure depuis Les Poupées russes) dans laquelle les amateurs du cinéaste auront un plaisir fou à se plonger.
 
Fabien Genestier (Le bleu du miroir)

Les rendez-vous du cinéma
lundi 23 septembre 2019 à 19h45

Présentation de la saison cinématographique 2019/20 par Louis Mathieu, président de Cinéma Parlant, suivie de la projection du film DEUX MOI

Soirée organisée en collaboration avec l'association Cinéma Parlant


DEUX MOI

de Cédric Klapisch

avec Ana Girardot, François Civil, François Berléand
FRANCE - 2019 - 1h50

Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu'il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l'époque hyper connectée où l'on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d'une histoire amour ?

A PROPOS

Après une escapade dans le vignoble bourguignon, Cédric Klapisch revient à l’effervescence des grandes villes. On le sait, le cinéaste aime filmer les villes, leurs quartiers, leurs ambiances. Barcelone dans L’Auberge espagnole, New York dans Casse-tête chinois, Paris dans Deux moi. Comme elle l’avait déjà été dans Chacun cherche son chat et Paris, la capitale est presque ici un personnage à part entière. Si on ressent toujours l’amour du cinéaste pour cette ville, elle est aussi ici une menace. Trop grande, trop peuplée, elle noie les êtres. Et parmi eux, Rémy et Mélanie, deux trentenaires célibataires, qui vivent leur routine métro/boulot/dodo seuls dans leurs appartements et flirtent avec la dépression. Les immeubles de Rémy et Mélanie sont mitoyens, ils se croisent mais ne se voient pas, mais peut-être qu’un jour…
 
La trame de Deux moi n’est pas sans rappeler celle de la jolie comédie romantique argentine Medianeras, sortie en 2011. Cédric Klapisch choisit en effet le même angle de la comédie tendre et mélancolique pour traiter du sujet de la solitude dans les grandes villes. En observateur de son temps, le cinéaste capte ce paradoxe amplifié aujourd’hui par la multiplicité des réseaux sociaux, qui biaisent les relations entre les êtres. Facebook permet de retrouver des vieilles connaissances qu’on avait sûrement choisit d’oublier pour une bonne raison (scène mémorable avec la sympathique participation de Pierre Niney) ; Tinder ne permet pas de trouver une âme sœur cachée à l’autre bout de la ville mais juste de faire son marché parmi des gens qui sont juste à côté de nous. Les deux personnages sont largués dans ce monde ultra-connecté auxquels ils ne sont pas adaptés.
 
Pour Klapisch la solution se trouve donc dans le retour aux relations humaines réelles, notamment avec un épicier de quartier gentiment malhonnête campé par Simon Abkarian, ou encore avec une collègue (pétillante Eye Haïdara) au milieu d’une immense plateforme téléphonique impersonnelle. Mais dans une époque où on ne fait plus attention à personne, et à soi en premier, le cinéaste invite également ses personnages à se retrouver eux-mêmes, à travers des psychothérapies. Souvent moquées au cinéma, les séances chez les psys le sont un peu également au début de Deux moi, mais plus parce que les deux personnages principaux se sentent étrangers à ce milieu. François Berléand (qui n’a jamais été aussi calme) et Camille Cottin (barrée mais subtile) apparaissent au départ comme des caricatures de psys, mais vont progressivement basculer vers plus de nuances et devenir des personnages extrêmement attachants et nécessaires à l’évolution des deux héros.
 
Les scènes chez les psys sont assez représentatives du cinéma de Cédric Klapisch, et de Deux moi en particulier, qui ne renie jamais sur un humour franc (mais toujours fin et bienveillant), tout en assumant de devenir grave quand il le faut. Le cinéaste a un talent certain pour capter les émotions du quotidien, à emporter son spectateur avec de simples trames de vie mais auquel celui-ci peut s’identifier et s’attacher. Deux moi s’avère particulièrement réussi dans le genre, la narration du film ne reposant finalement que sur le faux-suspense « Rémy et Mélanie vont-ils se rencontrer ? ». Si cela fonctionne aussi bien c’est parce que le cinéaste s’entoure toujours des bons comédiens. Pour Deux moi, il fait de nouveau appel à Ana Girardot et François Civil, déjà au casting de Ce qui nous lie. La première livre une nouvelle fois une prestation subtile, tendre et touchante. Le second, dont on peut décidément dire que 2019 est son année, révèle une belle fragilité et un jeu parfaitement nuancé.
 
Avec Deux moi, Cédric Klapisch livre une nouvelle comédie tendre dans l’air du temps (peut-être sa meilleure depuis Les Poupées russes) dans laquelle les amateurs du cinéaste auront un plaisir fou à se plonger.
 
Fabien Genestier (Le bleu du miroir)