ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

PRINCESSE MONONOKÉ - Ciné Manga - 2024-05-21

Ciné Manga - mardi 21 mai à 21h00

PRINCESSE MONONOKÉ de Hayao Miyazaki

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

MARCELLO MIO - Avant-première - 2024-05-21

Avant-première - mardi 21 mai à 20h30

MARCELLO MIO de Christophe Honoré

C'EST COMME ÇA - Avant-première - 2024-05-23

Avant-première - jeudi 23 mai à 20h00

C'EST COMME ÇA de Sarah Bellanger

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

NOS QUARTIERS ONT DE LA GUEULE ! - Ciné Doc - 2024-05-28

Ciné Doc - mardi 28 mai à 20h00

NOS QUARTIERS ONT DE LA GUEULE ! de Mohand Koroghli

LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES - Ciné Doc - 2024-05-28

Ciné Doc - mardi 28 mai à 20h00

LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES de Asmae El Moudir

LES SENTINELLES - Ciné Doc - 2024-05-30

Ciné Doc - jeudi 30 mai à 20h00

LES SENTINELLES de Pierre Pezerat

POURQUOI TU SOURIS ? - Avant-Première / Rencontre - 2024-06-03

Avant-Première / Rencontre - lundi 03 juin à 20h00

POURQUOI TU SOURIS ? de Christine Paillard & Chad Chenouga

20 JOURS A MARIOUPOL - Ciné Doc - 2024-06-04

Ciné Doc - mardi 04 juin à 20h00

20 JOURS A MARIOUPOL de Mstyslav Tchernov

SANS COEUR - Soirée rencontre - 2024-06-11

Soirée rencontre - mardi 11 juin à 20h00

SANS COEUR de Nara Normande & Tião

LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES - Asmae El Moudir

A PROPOS

La Mère de tous les mensonges de la Marocaine Asmae El Moudir, documentaire qui a reçu le prix de la mise en scène à Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023, est en salles mercredi 28 février. C’est d'abord l’histoire d’une petite Casablancaise qui se fait un point d'honneur à se faire photographier à l’âge de 12 ans. Jusque-là, elle n’avait en effet aucune photo d’elle.
Pour comprendre, elle interroge sa mère et sa grand-mère pour qui seule la photo de Hassan II, l'ancien roi du Maroc, a le droit de cité dans leur maison. Le questionnement qu'elle impose à sa mamie, un brin acariâtre, s'étend à ses parents et à ses voisins dans un lieu pour le moins insolite.
Avec l'aide de son père Mohammed ("maçon-carreleur le plus populaire de la médina de Casablanca dans les années 1960"), Asmae El Moudir a reconstitué une version miniature de son quartier et des personnages qu'elle a convoqués dans un récit dont la cinéaste est la narratrice. Dans son double décor où l'on navigue entre la réalité et la maquette de la maison de son enfance, vont se déverser de dramatiques souvenirs en lien avec "Les émeutes du pain" du 20 juin 1981 à Casablanca. La répression aurait fait au moins 600 morts, notamment dans l'entourage immédiat de la famille El Mounir.
Comment raconter une histoire dont les traces sont enfouies dans la mémoire des individus qui l’ont vécue ? Asmae El Moudir a trouvé une réponse d'une grande originalité. En leur proposant des alter ego miniaturisés (habillés par sa mère Ouarda) et une maquette, elle semble leur offrir la distanciation nécessaire pour entreprendre une démarche douloureuse. Pour se protéger de ces souvenirs, sa grand-mère surnommée par son entourage "la dictatrice" et scrutée par les gros plans de sa petite-fille, a érigé des murs que le dispositif narratif fissure peu à peu.
La caméra de la cinéaste révèle justement, avec des angles inattendus comme les prises de vues par en dessous, l'envers du décor. La vérité surgit ainsi, comme Asmae El Moudir, elle-même, quand elle passe une tête dans son décor miniature. La manière dont la réalisatrice procède rappelle les commissions, souvent baptisées "vérité et réconciliation", mises en place dans certains pays pour permettre à la communauté nationale, mais surtout aux victimes, de raconter et d'essayer de surmonter, du moins par la parole, une tragédie collective.
L'abstraction, l'option à laquelle Asmae El Moudir a dû recourir, offre à sa quête de vérité une incroyable puissance. Dans La Mère de tous les mensonges, la simplicité n'enlève rien à la complexité. Bien au contraire. Comme de nombreux cinéastes avant elle, à l'instar de Rithy Panh avec L'Image manquante qui revient sur les atrocités perpétrées par les Khmers rouges au Cambodge, la réalisatrice marocaine rappelle encore qu'il faut toujours se méfier quand les photos manquent à l'appel.
Falila Gbadamassi (France Télévisions - Rédaction Culture)

Ciné Doc
mardi 28 mai à 20h00

en présence de Patrick Quérillacq, Professeur d'Arts plastiques au Lycée joachim du Bellay d'Angers



LA MÈRE DE TOUS LES MENSONGES

de Asmae El Moudir

Documentaire
MAROC - 2023 - 1h37 - VOST - Prix de la mise en scène Un Certain Regard & Œil d’or du meilleur documentaire 2023

Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille. Grâce à une maquette du quartier de son enfance et à des figurines de chacun de ses proches, elle rejoue sa propre histoire. C'est alors que les blessures de tout un peuple émergent et que l’Histoire oubliée du Maroc se révèle.
https://www.arizonafilms.fr/films/la-mere-de-tous-les-mensonges/

A PROPOS

La Mère de tous les mensonges de la Marocaine Asmae El Moudir, documentaire qui a reçu le prix de la mise en scène à Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023, est en salles mercredi 28 février. C’est d'abord l’histoire d’une petite Casablancaise qui se fait un point d'honneur à se faire photographier à l’âge de 12 ans. Jusque-là, elle n’avait en effet aucune photo d’elle.
Pour comprendre, elle interroge sa mère et sa grand-mère pour qui seule la photo de Hassan II, l'ancien roi du Maroc, a le droit de cité dans leur maison. Le questionnement qu'elle impose à sa mamie, un brin acariâtre, s'étend à ses parents et à ses voisins dans un lieu pour le moins insolite.
Avec l'aide de son père Mohammed ("maçon-carreleur le plus populaire de la médina de Casablanca dans les années 1960"), Asmae El Moudir a reconstitué une version miniature de son quartier et des personnages qu'elle a convoqués dans un récit dont la cinéaste est la narratrice. Dans son double décor où l'on navigue entre la réalité et la maquette de la maison de son enfance, vont se déverser de dramatiques souvenirs en lien avec "Les émeutes du pain" du 20 juin 1981 à Casablanca. La répression aurait fait au moins 600 morts, notamment dans l'entourage immédiat de la famille El Mounir.
Comment raconter une histoire dont les traces sont enfouies dans la mémoire des individus qui l’ont vécue ? Asmae El Moudir a trouvé une réponse d'une grande originalité. En leur proposant des alter ego miniaturisés (habillés par sa mère Ouarda) et une maquette, elle semble leur offrir la distanciation nécessaire pour entreprendre une démarche douloureuse. Pour se protéger de ces souvenirs, sa grand-mère surnommée par son entourage "la dictatrice" et scrutée par les gros plans de sa petite-fille, a érigé des murs que le dispositif narratif fissure peu à peu.
La caméra de la cinéaste révèle justement, avec des angles inattendus comme les prises de vues par en dessous, l'envers du décor. La vérité surgit ainsi, comme Asmae El Moudir, elle-même, quand elle passe une tête dans son décor miniature. La manière dont la réalisatrice procède rappelle les commissions, souvent baptisées "vérité et réconciliation", mises en place dans certains pays pour permettre à la communauté nationale, mais surtout aux victimes, de raconter et d'essayer de surmonter, du moins par la parole, une tragédie collective.
L'abstraction, l'option à laquelle Asmae El Moudir a dû recourir, offre à sa quête de vérité une incroyable puissance. Dans La Mère de tous les mensonges, la simplicité n'enlève rien à la complexité. Bien au contraire. Comme de nombreux cinéastes avant elle, à l'instar de Rithy Panh avec L'Image manquante qui revient sur les atrocités perpétrées par les Khmers rouges au Cambodge, la réalisatrice marocaine rappelle encore qu'il faut toujours se méfier quand les photos manquent à l'appel.
Falila Gbadamassi (France Télévisions - Rédaction Culture)