ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Cinq raisons de (re)voir Dans la chaleur de la nuit
1-Une atmosphère étouffante
Ça commence étrangement. La nuit, un flic au volant de sa voiture de service sillonne les rues d'une petite bourgeade du Sud des Etats-Unis. Il s'arrête pour mater une belle jeune femme effeuillée puis bute sur un cadavre. C'est une nuit chaude, moite, irrespirable. Il faut trouver l'assassin avant que les gentils citoyens se réveillent. Ca tombe bien, à la gare, un afro-américain attend seul son train à cette heure pas possible. Le péquenot amène à son supérieur l'objet du délit. En cinq minutes, le ton et l'ambiance sont donnés. Puis très vite - forcément - tout va être renversé!
2-Un casting sur mesure
Outre son ambiance étouffante, on s'en doute, ce huis clos à ciel presque ouvert repose sur la qualité de son interprétation. En flic péquenot et ballot, le regretté Warren Oates avec sa gueule de clown triste est impeccable. Le tragique Rod Steiger - vu notamment chez Kazan, Lumet, Fuller ou encore Aldrich- lui est Bill Gillespie, un commissaire de police nerveux dont l'humanisme blessé se laisse lentement deviner. Il décrochera fort logiquement l'Oscar pour cette prestation.
3-Sidney Poitier, un acteur en lutte
Sidney Poitier domine de son charisme ce drame poisseux. L'acteur qui endossa toute sa carrière le rôle de l'afro-américain brimé par une société raciste, trouve ici l'un de ses meilleurs rôles. Révélé par Joseph L. Mankiewicz dans La porte s'ouvre en 1950, il croisera la route de Richard Brooks (Graine de violence), Stanley Kramer (La chaîbe, Devine qui vient dîner), Otto Preminger (Porgy and Bess)... Il sera le premier comédien noir a obtenir un Oscar en 1963 pour Le lys des champs de Ralph Nelson.
4-Un réalisateur à révaluer
Dans la catégorie des réalisateurs embarqués dans la vague du Nouvel Hollywood, Norman Jewison est à mettre au côté des Hal Ashby, Peter Bogdanovitch, Alan J. Pakula..., de vrais auteurs un peu oubliés par l'histoire. Excepté, Dans la chaleur de la nuit (1967) on lui doit pourtant aux moins trois pépites: Le kid de Cincinnati (1965) avec Steve McQueen, L'affaire Thomas Crown (1968), film d'esthéte symptomatique d'une époque où glamour et psychédelisme faisaient bon ménage et le film d'anticipation Rollerball (1975), violente critique de la société du spectacle.
5-Un film en prise avec l'actualité
Dans la chaleur de la nuit a été tourné trois ans après l'adoption de la loi sur les droits civiques censé mettre un terme au régime de ségrégation raciale. Toutefois la réalité de l'Amérique profonde offrait un tableau pas très éloigné de ce que montre le film. Ici l'afro-américain est d'emblée soupçonné de tous les maux et ce, même si son statut de policier lui assure une autorité. Le film obtiendra 5 Oscars en 1967: film, scénario, montage, son et donc celui du meilleur acteur pour Rod Steiger.
Ciné classique
dimanche 23 septembre
2012 à 18h00
présenté par Matthieu Haag, enseignant en cinéma audiovisuel
DANS LA CHALEUR DE LA NUIT
de Norman Jewison
avec Sidney Poitier, Rod Steiger, Warren Oates...
USA - 1967 - 1h49 - Version originale sous-titrée
Dans une petite ville du Mississippi, un crime vient d'être commis.
L'adjoint du shérif arrête un inconnu assis dans le hall de la gare. Il
est directement accusé du meurtre : il est Noir et a beaucoup d'argent
sur lui. Après vérification de son identité, il s'avère que cet homme
est Virgil Tibbs, un policier, membre de la brigade criminelle de
Philadelphie. Il est alors relâché sans un mot d'excuse.
Son
supérieur lui ordonne alors de rester à Sparta et de collaborer avec le
shérif Gillepsie pour retrouver le meurtrier en question. Tibbs est
hostile à cette idée, car il sait que les habitants de la ville se
montrent méfiants à son égard. Mais il accepte et commence son enquête.
http://www.solaris-distribution.com/dans-la-chaleur-de-la-nuit/
A PROPOS
Cinq raisons de (re)voir Dans la chaleur de la nuit
1-Une atmosphère étouffante
Ça commence étrangement. La nuit, un flic au volant de sa voiture de service sillonne les rues d'une petite bourgeade du Sud des Etats-Unis. Il s'arrête pour mater une belle jeune femme effeuillée puis bute sur un cadavre. C'est une nuit chaude, moite, irrespirable. Il faut trouver l'assassin avant que les gentils citoyens se réveillent. Ca tombe bien, à la gare, un afro-américain attend seul son train à cette heure pas possible. Le péquenot amène à son supérieur l'objet du délit. En cinq minutes, le ton et l'ambiance sont donnés. Puis très vite - forcément - tout va être renversé!
2-Un casting sur mesure
Outre son ambiance étouffante, on s'en doute, ce huis clos à ciel presque ouvert repose sur la qualité de son interprétation. En flic péquenot et ballot, le regretté Warren Oates avec sa gueule de clown triste est impeccable. Le tragique Rod Steiger - vu notamment chez Kazan, Lumet, Fuller ou encore Aldrich- lui est Bill Gillespie, un commissaire de police nerveux dont l'humanisme blessé se laisse lentement deviner. Il décrochera fort logiquement l'Oscar pour cette prestation.
3-Sidney Poitier, un acteur en lutte
Sidney Poitier domine de son charisme ce drame poisseux. L'acteur qui endossa toute sa carrière le rôle de l'afro-américain brimé par une société raciste, trouve ici l'un de ses meilleurs rôles. Révélé par Joseph L. Mankiewicz dans La porte s'ouvre en 1950, il croisera la route de Richard Brooks (Graine de violence), Stanley Kramer (La chaîbe, Devine qui vient dîner), Otto Preminger (Porgy and Bess)... Il sera le premier comédien noir a obtenir un Oscar en 1963 pour Le lys des champs de Ralph Nelson.
4-Un réalisateur à révaluer
Dans la catégorie des réalisateurs embarqués dans la vague du Nouvel Hollywood, Norman Jewison est à mettre au côté des Hal Ashby, Peter Bogdanovitch, Alan J. Pakula..., de vrais auteurs un peu oubliés par l'histoire. Excepté, Dans la chaleur de la nuit (1967) on lui doit pourtant aux moins trois pépites: Le kid de Cincinnati (1965) avec Steve McQueen, L'affaire Thomas Crown (1968), film d'esthéte symptomatique d'une époque où glamour et psychédelisme faisaient bon ménage et le film d'anticipation Rollerball (1975), violente critique de la société du spectacle.
5-Un film en prise avec l'actualité
Dans la chaleur de la nuit a été tourné trois ans après l'adoption de la loi sur les droits civiques censé mettre un terme au régime de ségrégation raciale. Toutefois la réalité de l'Amérique profonde offrait un tableau pas très éloigné de ce que montre le film. Ici l'afro-américain est d'emblée soupçonné de tous les maux et ce, même si son statut de policier lui assure une autorité. Le film obtiendra 5 Oscars en 1967: film, scénario, montage, son et donc celui du meilleur acteur pour Rod Steiger.