ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

VALEUR SENTIMENTALE - Avant Première - 2025-06-26

Avant Première - jeudi 26 juin à 20h15

VALEUR SENTIMENTALE de Joachim Trier

ENZO - Ciné Cosy - 2025-06-27

Ciné Cosy - vendredi 27 juin à 13h15

ENZO de Laurent Cantet & Robin Campillo

PRIMITIFS (SASQUATCH SUNSET) - Séance spéciale / Austin Days - 2025-07-04

Séance spéciale / Austin Days - vendredi 04 juillet à 20h00

PRIMITIFS (SASQUATCH SUNSET) de David & Nathan Zellner

I LOVE PERU - Ciné Cosy - 2025-07-11

Ciné Cosy - vendredi 11 juillet à 13h15

I LOVE PERU de Hugo David & Raphaël Quenard

MADAGASCAR 3 : BONS BAISERS D'EUROPE - Eric Darnell

A PROPOS

L’ambiguïté propre aux films d’animation répondant au format de Madagascar 3 est qu’ils souhaitent ardemment ne jamais être pris au sérieux. Ils souhaitent tout autant être admirés, bien sûr, mais uniquement sous l’angle qui leur convient, celui d’un divertissement mainstream et d’excellente facture, qui remplit tous les termes d’un contrat sous-jacent (dont les deux premiers articles vont plaire aux enfants et faire rire les adultes) auquel on ajoute la promesse d’un piment personnel. Ils ne veulent pas être jugés pour ce qu’ils sont aussi : de brillants produits, qui témoignent d’une ingénierie infiniment subtile, mais plus précaire qu’on ne l’imagine et dont les équilibres sont périlleux. Madagascar 3 est un excellent exemple de cette schizophrénie devenue inhérente au dessin animé post-Disney mais de type hollywoodien, dont Pixar a en quelque sorte forgé le modèle. Et c’est un exemple réussi.

Le studio DreamWorks a mis du temps à trouver le bon positionnement pour cette licence, qui s’améliore et s’émancipe à chaque volet. Il semble qu’avec celui-ci, la formule soit au point. La première option choisie par les trois réalisateurs - Eric Darnell, Tom McGrath et Conrad Vernon - saute aux yeux et a tôt fait de coller chacun à son fauteuil : une vitesse effrontée du récit, véritable boulet de canon d’où les actions et événements jaillissent sans répit, empêchant d’un même geste les plus jeunes de décrocher et les plus âgés de réfléchir.

Transes. Il en ressort que la troupe d’animaux (autrefois potiches à Central Park puis délocalisés en Afrique) décide de rejoindre la Côte d’Azur, met le boxon à Monte- Carlo, s’incruste dans la caravane ferroviaire d’un cirque itinérant, se produit dans quelques capitales dont Rome et Londres, fait halte dans la Suisse alpestre et retourne enfin chez soi, pour s’en mordre les doigts… Un peu comme ces voyagistes qui proposent «l’Europe en huit jours» à bord d’un autocar, ce Madagascar 3, sous-titré Bons baisers d’Europe, joue avec les cartes postales (Riviera, Colisée…) et les clichés nationaux avec une désinvolture souvent poilante.

Un introducing majeur a également lieu dans ce troisième épisode en 3D, qui voit la création d’un rôle de méchante géniale comme on en voit peu dans les «vrais» films. Ce personnage fantastique s’appelle, en français dans le texte, la capitaine Dubois, super-fliquesse carnassière, qui poursuit la troupe à travers toute l’Europe avec un talent, une rigueur professionnelle, un acharnement inouï et dont les jouissances sadiques surpassent de très loin celles de Cruella. Le relief, ce supplément rarement encourageant, mérite aussi quelques louanges : sans être systématique, le recours des réalisateurs à certaines illusions 3D fonctionne à plein, même dans l’ironie et, parfois, la folle exagération.

Plus il court vers sa fin, plus Madagascar 3 dégage de lumière et d’énergie, atteignant une sorte de comble fusionnel avec un numéro de cirque musical illustré par le Firework de Katy Perry. Des tourbillons de néons op’art, des entrelacs de couleurs irréelles le font alors planer vers un spectacle à la fois total et décalé, en transes mais au second degré, qui en met plein la vue mais se moque aussi de sa propre ivresse, peut-être de la nôtre. Et d’ailleurs : est-ce le trouble causé par cet enivrement qui nous fait délirer ou avons-nous bien vu un enfant aspiré par le trou de balle d’un éléphant ? Hein ?

Bombes. Sans doute la rapidité générale qui le distingue est-elle aussi le présage du caractère très rapidement périssable du contenu de Madagascar 3. Dans le tapis de bombes à blagues qui est répandu sur le spectateur, beaucoup sont des plaisanteries circonstanciées, actuelles, contextualisées. Mais c’est aussi la belle nature du film, son optimisme, que de s’empresser de jeter en vrac son flot de bonnes idées et de bonnes vannes, confiant et conscient qu’un tri restera à faire, plus tard, après avoir bien rigolé.
Olivier Séguret Libération

Ciné Ma Différence
dimanche 21 avril 2013 à 11h15

séance ouverte à tous et adaptée pour enfants et adultes handicapés avec présence de bénévoles aidant à l'accompagnement des personnes handicapées.
Pendant la projection du film, son moins fort et lumière s'éteignant progressivement
Tarif unique : 4,70 euros

séance organisée en collaboration avec les associations Cinéma différence, Autisme 49 et les copains d'Elsa


MADAGASCAR 3 : BONS BAISERS D'EUROPE

de Eric Darnell

Film d'animation
USA - 2012 - 1h30 - Version française

Alex le lion, Marty le zèbre, Gloria l'hippopotame et Melman la girafe cherchent toujours désespérément à rentrer chez eux ! Évidemment, King Julian, Maurice et les pingouins les suivent dans leurs péripéties... Leurs aventures les mènent en Europe où ils trouvent une couverture idéale : un cirque ambulant, qu'ils vont devoir réinventer – façon Madagascar...
http://www.madagascar3.fr/

A PROPOS

L’ambiguïté propre aux films d’animation répondant au format de Madagascar 3 est qu’ils souhaitent ardemment ne jamais être pris au sérieux. Ils souhaitent tout autant être admirés, bien sûr, mais uniquement sous l’angle qui leur convient, celui d’un divertissement mainstream et d’excellente facture, qui remplit tous les termes d’un contrat sous-jacent (dont les deux premiers articles vont plaire aux enfants et faire rire les adultes) auquel on ajoute la promesse d’un piment personnel. Ils ne veulent pas être jugés pour ce qu’ils sont aussi : de brillants produits, qui témoignent d’une ingénierie infiniment subtile, mais plus précaire qu’on ne l’imagine et dont les équilibres sont périlleux. Madagascar 3 est un excellent exemple de cette schizophrénie devenue inhérente au dessin animé post-Disney mais de type hollywoodien, dont Pixar a en quelque sorte forgé le modèle. Et c’est un exemple réussi.

Le studio DreamWorks a mis du temps à trouver le bon positionnement pour cette licence, qui s’améliore et s’émancipe à chaque volet. Il semble qu’avec celui-ci, la formule soit au point. La première option choisie par les trois réalisateurs - Eric Darnell, Tom McGrath et Conrad Vernon - saute aux yeux et a tôt fait de coller chacun à son fauteuil : une vitesse effrontée du récit, véritable boulet de canon d’où les actions et événements jaillissent sans répit, empêchant d’un même geste les plus jeunes de décrocher et les plus âgés de réfléchir.

Transes. Il en ressort que la troupe d’animaux (autrefois potiches à Central Park puis délocalisés en Afrique) décide de rejoindre la Côte d’Azur, met le boxon à Monte- Carlo, s’incruste dans la caravane ferroviaire d’un cirque itinérant, se produit dans quelques capitales dont Rome et Londres, fait halte dans la Suisse alpestre et retourne enfin chez soi, pour s’en mordre les doigts… Un peu comme ces voyagistes qui proposent «l’Europe en huit jours» à bord d’un autocar, ce Madagascar 3, sous-titré Bons baisers d’Europe, joue avec les cartes postales (Riviera, Colisée…) et les clichés nationaux avec une désinvolture souvent poilante.

Un introducing majeur a également lieu dans ce troisième épisode en 3D, qui voit la création d’un rôle de méchante géniale comme on en voit peu dans les «vrais» films. Ce personnage fantastique s’appelle, en français dans le texte, la capitaine Dubois, super-fliquesse carnassière, qui poursuit la troupe à travers toute l’Europe avec un talent, une rigueur professionnelle, un acharnement inouï et dont les jouissances sadiques surpassent de très loin celles de Cruella. Le relief, ce supplément rarement encourageant, mérite aussi quelques louanges : sans être systématique, le recours des réalisateurs à certaines illusions 3D fonctionne à plein, même dans l’ironie et, parfois, la folle exagération.

Plus il court vers sa fin, plus Madagascar 3 dégage de lumière et d’énergie, atteignant une sorte de comble fusionnel avec un numéro de cirque musical illustré par le Firework de Katy Perry. Des tourbillons de néons op’art, des entrelacs de couleurs irréelles le font alors planer vers un spectacle à la fois total et décalé, en transes mais au second degré, qui en met plein la vue mais se moque aussi de sa propre ivresse, peut-être de la nôtre. Et d’ailleurs : est-ce le trouble causé par cet enivrement qui nous fait délirer ou avons-nous bien vu un enfant aspiré par le trou de balle d’un éléphant ? Hein ?

Bombes. Sans doute la rapidité générale qui le distingue est-elle aussi le présage du caractère très rapidement périssable du contenu de Madagascar 3. Dans le tapis de bombes à blagues qui est répandu sur le spectateur, beaucoup sont des plaisanteries circonstanciées, actuelles, contextualisées. Mais c’est aussi la belle nature du film, son optimisme, que de s’empresser de jeter en vrac son flot de bonnes idées et de bonnes vannes, confiant et conscient qu’un tri restera à faire, plus tard, après avoir bien rigolé.
Olivier Séguret Libération