ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Rá fait partie de ces jeunes que le gouvernement colombien a mis à la rue après des années de corruption, de pillage des terres familiales et de non-assistance au peuple. Il erre avec ses copains dans les rues de Medellín, connues pour le trafic de drogue, l’incivilité et la misère endémique. Jusqu’au jour où il reçoit un courrier officiel qui lui annonce que ses terres spoliées par l’État lui sont restituées. Alors commence une grande aventure pour retrouver son bien et sa dignité.
Laura Mora offre aux écrans français son film récompensé au Festival Film International de San Sebastián et au Festival de Biarritz du film d’Amérique Latine. Elle filme cette bande de gosses espiègles et fraternels, comme s’il s’agissait de sa propre famille, avec une vraie délicatesse. En même temps, à travers eux, elle cerne une enfance désabusée et abandonnée par la Colombie, et tout un pays, son pays, qui regarde avec mépris ces gosses de la rue. Si le film se veut être une aventure, il s’agit surtout d’un road movie à travers les routes colombiennes et le cœur meurtris de ces adolescents. Ils tentent de résister à la faim, à la pluie, à l’indifférence sociale, avec une joie certaine, comme si ces terres promises étaient le paradis qu’ils n’auront jamais eus.
Il y a chez Laura Mora un véritable parti pris esthétique. Le choix des plans, les ralentis, les silences participent à un récit d’aventure aux vertus du récit d’initiation. Elle filme la joie, le compagnonnage, l’amitié au milieu d’espaces champêtres d’une grande beauté. Mais elle montre aussi, sans aucune concession, le drame, l’inhumanité, les espoirs déçus. C’est pour elle l’occasion de mettre en avant des personnages hétéroclites, qu’il s’agisse de transsexuels, paysans, villageois, tous étant l’expression d’un grand pays, la Colombie, aux multiples visages. Certaines scènes font figure de rêves au milieu du réalisme affiché, rêves trouvant peut-être leur résonance dans le titre du long-métrage. On ressent aussi le désœuvrement affectif de ces jeunes qu’ils camouflent dans des jeux collectifs et une joie apparente, le racisme et la cruauté des gens que l’État a réduit à de la poussière. Et l’on se réjouit aussi de la capacité d’un grand nombre des habitants qu’ils rencontrent à ouvrir leur maison pour les nourrir et les soigner.
Los reyes del mundo constitue une œuvre dense, sincère, filmée avec l’attention et la tendresse proportionnelles au soin et à la considération que les gamins de la rue qu’elle accompagne méritent absolument.
Laurent Cambon (avoiralire.com)
Ciné découverte
dimanche 19 novembre
2023 à 11h00
Tarif unique : 5.50€
Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue espagnole
LOS REYES DEL MUNDO
de Laura Mora
avec Carlos Andre?s Castan?eda, Brahian Acevedo, Davison Florez
COLOMBIE - 2022 - 1h51 - VOST
Le jeune Rá vit avec ses amis Culebro, Sere, Winny et Nano dans les rues de Medellin. Leur espoir renaît lorsque le gouvernement promet à Rá le droit d'acquérir un terrain duquel sa famille avait été chassée, comme des milliers d'autres Colombiens, par les paramilitaires. La bande de copains se met donc sur la route périlleuse qui mène dans l'arrière-pays. Un voyage palpitant entre aventure et délire commence.
https://rezofilms.com/fr/distribution/los-reyes-del-mundo
A PROPOS
Rá fait partie de ces jeunes que le gouvernement colombien a mis à la rue après des années de corruption, de pillage des terres familiales et de non-assistance au peuple. Il erre avec ses copains dans les rues de Medellín, connues pour le trafic de drogue, l’incivilité et la misère endémique. Jusqu’au jour où il reçoit un courrier officiel qui lui annonce que ses terres spoliées par l’État lui sont restituées. Alors commence une grande aventure pour retrouver son bien et sa dignité.
Laura Mora offre aux écrans français son film récompensé au Festival Film International de San Sebastián et au Festival de Biarritz du film d’Amérique Latine. Elle filme cette bande de gosses espiègles et fraternels, comme s’il s’agissait de sa propre famille, avec une vraie délicatesse. En même temps, à travers eux, elle cerne une enfance désabusée et abandonnée par la Colombie, et tout un pays, son pays, qui regarde avec mépris ces gosses de la rue. Si le film se veut être une aventure, il s’agit surtout d’un road movie à travers les routes colombiennes et le cœur meurtris de ces adolescents. Ils tentent de résister à la faim, à la pluie, à l’indifférence sociale, avec une joie certaine, comme si ces terres promises étaient le paradis qu’ils n’auront jamais eus.
Il y a chez Laura Mora un véritable parti pris esthétique. Le choix des plans, les ralentis, les silences participent à un récit d’aventure aux vertus du récit d’initiation. Elle filme la joie, le compagnonnage, l’amitié au milieu d’espaces champêtres d’une grande beauté. Mais elle montre aussi, sans aucune concession, le drame, l’inhumanité, les espoirs déçus. C’est pour elle l’occasion de mettre en avant des personnages hétéroclites, qu’il s’agisse de transsexuels, paysans, villageois, tous étant l’expression d’un grand pays, la Colombie, aux multiples visages. Certaines scènes font figure de rêves au milieu du réalisme affiché, rêves trouvant peut-être leur résonance dans le titre du long-métrage. On ressent aussi le désœuvrement affectif de ces jeunes qu’ils camouflent dans des jeux collectifs et une joie apparente, le racisme et la cruauté des gens que l’État a réduit à de la poussière. Et l’on se réjouit aussi de la capacité d’un grand nombre des habitants qu’ils rencontrent à ouvrir leur maison pour les nourrir et les soigner.
Los reyes del mundo constitue une œuvre dense, sincère, filmée avec l’attention et la tendresse proportionnelles au soin et à la considération que les gamins de la rue qu’elle accompagne méritent absolument.
Laurent Cambon (avoiralire.com)