ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

VERS UN PAYS INCONNU - Soirée Rencontre - 2025-03-17

Soirée Rencontre - lundi 17 mars à 20h00

VERS UN PAYS INCONNU de Mahdi Fleifel

LE BON GRAIN ET L'IVRAIE - Ciné Doc - 2025-03-18

Ciné Doc - mardi 18 mars à 18h00

LE BON GRAIN ET L'IVRAIE de Manuela Frésil

COURTES CONVERSATIONS - Festival Conversations CNDC - 2025-03-18

Festival Conversations CNDC - mardi 18 mars à 19h00

COURTES CONVERSATIONS de Nans Laborde-Jourdaa, Nina Laisné, Brice Dellsperger

BERLIN ÉTÉ 42 - Séance Spéciale - 2025-03-21

Séance Spéciale - vendredi 21 mars à 20h30

BERLIN ÉTÉ 42 de Andreas Dresen

LA FABRIQUE DU MENSONGE - Séance Spéciale - 2025-03-25

Séance Spéciale - mardi 25 mars à 20h00

LA FABRIQUE DU MENSONGE de Joachim Lang

NOÉMIE DIT OUI - Soirée Rencontre - 2025-03-27

Soirée Rencontre - jeudi 27 mars à 20h00

NOÉMIE DIT OUI de Geneviève Albert

L'ÉCOLE EST À NOUS - Soirée Rencontre - 2025-03-31

Soirée Rencontre - lundi 31 mars à 20h00

L'ÉCOLE EST À NOUS de Alexandre Castagnetti

MARY À TOUT PRIX - Plans Cultes - 2025-04-01

Plans Cultes - mardi 01 avril à 20h00

MARY À TOUT PRIX de Peter & Bobby Farrelly

TONNERRE SOUS LES TROPIQUES de Ben Stiller

BECOMING LED ZEPPELIN - Ciné Rock - 2025-04-03

Ciné Rock - jeudi 03 avril à 19h45

BECOMING LED ZEPPELIN de Bernard MacMahon

BRIAN JONES ET LES ROLLING STONES de Nick Broomfield

MERCI POUR LA GRÂCE - Ciné Doc - 2025-04-10

Ciné Doc - jeudi 10 avril à 20h00

MERCI POUR LA GRÂCE de Rodolphe Viémont

LE MÉLANGE DES GENRES - Ciné Cosy - 2025-04-18

Ciné Cosy - vendredi 18 avril à 13h15

LE MÉLANGE DES GENRES de de Michel Leclerc

L'AMOUR ET LES FORÊTS - Cinélégende - 2025-04-28

Cinélégende - lundi 28 avril à 20h00

L'AMOUR ET LES FORÊTS de Valérie Donzelli

LE SILENCE DES AGNEAUX - Plans Cultes - 2025-05-06

Plans Cultes - mardi 06 mai à 20h00

LE SILENCE DES AGNEAUX de Jonathan Demme

SEVEN de David Fincher

LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES - Michel Hazanavicius

A PROPOS


Ça commence comme un conte, de ceux qui nourrissent le terreau de nos mémoires enfantines. « Il était une fois une pauvre bûcheronne », au plus profond de la forêt, au plus froid de l’hiver. Cette forêt, cependant, n’appartient pas à quelque royaume enchanté. Cet hiver ne frissonne pas hors du temps. Ce conte d’animation à nul autre pareil trace peu à peu les contours de l’humanité, le meilleur au cœur du pire.
Nous sommes en Pologne, en pleine Seconde Guerre mondiale. Sans cesse, de longs trains sombres et aveugles déchirent le drap immaculé de la neige, emportant leur cargaison d’âmes innocentes vers l’enfer. La bûcheronne ignore tout de cette industrie de la mort. Elle se contente de prier les « dieux du train » pour qu’ils lui jettent une aumône au passage. Une « marchandise », n’importe laquelle. Et voilà qu’ils l’exaucent. Un geste désespéré, un père prêt à tout pour sauver au moins l’un de ses bébés, et c’est un petit paquet rose et vagissant qui tombe d’un wagon plombé.
« Il était une fois dans un grand bois une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron », comme l’écrit Jean-Claude Grumberg dans le roman éponyme dont ce dessin animé est la splendide et délicate adaptation, narrée par Jean-Louis Trintignant, dans son dernier rôle (sans oublier les voix de Dominique Blanc, Grégory Gadebois, Denis Podalydès…). Histoire d’un couple à son tour déterminé à sauver cette enfant minuscule, envers et contre tout, y compris leurs propres préjugés antisémites. Les juifs ont-ils un cœur ? Oui, constate le bûcheron stupéfait, qui soudain le sent battre partout, dans le bois de sa cognée comme dans le tronc des arbres, le temps d’une scène d’une poésie poignante.
Ça commence comme un conte, et le réalisateur Michel Hazanavicius, dont c’est le premier film d’animation (il en a lui-même dessiné les personnages, traits rugueux et sensibles, d’une extraordinaire expressivité), s’attarde dans le cycle des saisons, une nature qui déploie ses merveilles au mépris de l’horreur nazie toute proche. Inspirée des premiers Disney et de la peinture du XIX? siècle (des nuages hautains à la Courbet, des roux terriens empruntés aux artistes russes), rehaussée de traits noirs et de contrastes élégants, à la manière d’Henri Rivière, cet illustrateur de la Belle Époque féru d’estampes japonaises, la forêt reste, un temps, le refuge de la tendresse humaine, l’abri précaire des justes (dont un magnifique personnage d’ermite bourru, gueule cassée de la guerre mondiale précédente).
Mais voilà qu’inexorablement la fable glisse vers la réalité du pire, vient se heurter aux bords tranchants de l’Histoire. Dans les regards soupçonneux des autres bûcherons, d’abord, puis dans le sillage d’un petit oiseau, qui décolle des verdoyantes nuées de la canopée pour s’en aller survoler l’ordre noir et géométrique des camps de la mort. Le dessin se durcit, écorché et cassant. Il impose une violence presque monochrome, de la figure fantomatique du père de la petite fille rescapée jusqu’à un chaos de visages hurlants, comme une prolifération terrifiante du fameux Cri d’Edvard Munch, cet éclat d’absolu désespoir.
Le filtre de l’animation, sa puissance d’évocation, du plus figuratif au plus abstrait, permet d’esquisser l’indicible, d’ouvrir un accès inédit à l’horreur absolue, là où toutes les représentations en prises de vues réelles risquent toujours l’obscénité. Michel Hazanavicius et son équipe d’artistes inspirés du 3.0 Studio – studio d’animation français basé à Angoulême et Paris – évitent tous les écueils prévisibles, toutes les fausses notes et les indécences, parce qu’ils ne cessent de chercher la lumière au cœur des ténèbres, jusqu’à la conclusion bouleversante, à la fois difficile et dédiée à la vie. Un chef-d’œuvre profondément juste.
Cécile Mury (Télérama)

Présentation
mercredi 20 novembre 2024 à 20h00

Séance présentée par Lionnel Trigueros, association des professeurs d'histoire et de géographie régionale des Pays de la Loire

Soirée organisée en collaboration avec l'association des professeurs d'histoire et de géographie régionale des Pays de la Loire


LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES

de Michel Hazanavicius

Film d'animation avec les voix de Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc, Denis Podalydès
FRANCE - 2024 - 1h21 - Cannes 2024

Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne.
Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre, leur rendaient la vie bien difficile.
Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois.
Protégée quoi qu’il en coûte, ce bébé, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari , et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train.
Leur histoire va révéler le pire comme le meilleur du cœur des hommes.
https://www.studiocanal.fr/title/la-plus-precieuse-des-marchandises-2024/

A PROPOS


Ça commence comme un conte, de ceux qui nourrissent le terreau de nos mémoires enfantines. « Il était une fois une pauvre bûcheronne », au plus profond de la forêt, au plus froid de l’hiver. Cette forêt, cependant, n’appartient pas à quelque royaume enchanté. Cet hiver ne frissonne pas hors du temps. Ce conte d’animation à nul autre pareil trace peu à peu les contours de l’humanité, le meilleur au cœur du pire.
Nous sommes en Pologne, en pleine Seconde Guerre mondiale. Sans cesse, de longs trains sombres et aveugles déchirent le drap immaculé de la neige, emportant leur cargaison d’âmes innocentes vers l’enfer. La bûcheronne ignore tout de cette industrie de la mort. Elle se contente de prier les « dieux du train » pour qu’ils lui jettent une aumône au passage. Une « marchandise », n’importe laquelle. Et voilà qu’ils l’exaucent. Un geste désespéré, un père prêt à tout pour sauver au moins l’un de ses bébés, et c’est un petit paquet rose et vagissant qui tombe d’un wagon plombé.
« Il était une fois dans un grand bois une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron », comme l’écrit Jean-Claude Grumberg dans le roman éponyme dont ce dessin animé est la splendide et délicate adaptation, narrée par Jean-Louis Trintignant, dans son dernier rôle (sans oublier les voix de Dominique Blanc, Grégory Gadebois, Denis Podalydès…). Histoire d’un couple à son tour déterminé à sauver cette enfant minuscule, envers et contre tout, y compris leurs propres préjugés antisémites. Les juifs ont-ils un cœur ? Oui, constate le bûcheron stupéfait, qui soudain le sent battre partout, dans le bois de sa cognée comme dans le tronc des arbres, le temps d’une scène d’une poésie poignante.
Ça commence comme un conte, et le réalisateur Michel Hazanavicius, dont c’est le premier film d’animation (il en a lui-même dessiné les personnages, traits rugueux et sensibles, d’une extraordinaire expressivité), s’attarde dans le cycle des saisons, une nature qui déploie ses merveilles au mépris de l’horreur nazie toute proche. Inspirée des premiers Disney et de la peinture du XIX? siècle (des nuages hautains à la Courbet, des roux terriens empruntés aux artistes russes), rehaussée de traits noirs et de contrastes élégants, à la manière d’Henri Rivière, cet illustrateur de la Belle Époque féru d’estampes japonaises, la forêt reste, un temps, le refuge de la tendresse humaine, l’abri précaire des justes (dont un magnifique personnage d’ermite bourru, gueule cassée de la guerre mondiale précédente).
Mais voilà qu’inexorablement la fable glisse vers la réalité du pire, vient se heurter aux bords tranchants de l’Histoire. Dans les regards soupçonneux des autres bûcherons, d’abord, puis dans le sillage d’un petit oiseau, qui décolle des verdoyantes nuées de la canopée pour s’en aller survoler l’ordre noir et géométrique des camps de la mort. Le dessin se durcit, écorché et cassant. Il impose une violence presque monochrome, de la figure fantomatique du père de la petite fille rescapée jusqu’à un chaos de visages hurlants, comme une prolifération terrifiante du fameux Cri d’Edvard Munch, cet éclat d’absolu désespoir.
Le filtre de l’animation, sa puissance d’évocation, du plus figuratif au plus abstrait, permet d’esquisser l’indicible, d’ouvrir un accès inédit à l’horreur absolue, là où toutes les représentations en prises de vues réelles risquent toujours l’obscénité. Michel Hazanavicius et son équipe d’artistes inspirés du 3.0 Studio – studio d’animation français basé à Angoulême et Paris – évitent tous les écueils prévisibles, toutes les fausses notes et les indécences, parce qu’ils ne cessent de chercher la lumière au cœur des ténèbres, jusqu’à la conclusion bouleversante, à la fois difficile et dédiée à la vie. Un chef-d’œuvre profondément juste.
Cécile Mury (Télérama)