HINTERLAND - Stefan Ruzowitzky

A PROPOS

Mais que c’est beau ! Hinterland du cinéaste autrichien Stefan Ruzowitzky est plus qu’un excellent thriller dans lequel un vétéran de la Première Guerre mondiale mène l’enquête sur les assassinats brutaux de ses camarades de combat. C’est une œuvre visuellement somptueuse, hommage à l’Expressionnisme allemand, qui magnifie le Vienne des années 1920.
Le héros, joué par le charismatique Murathan Muslu, fait équipe avec une femme médecin légiste (Liv Lisa Fries) pour percer à jour les secrets d’un assassin aussi sadique qu’inventif. « Cette période était très rude pour ces soldats revenant d’un conflit brutal pour découvrir que, loin d’être accueillis en héros, ils étaient considérés comme des criminels dans un pays en crise », explique Stefan Ruzowitzky à 20 Minutes. L’ancien policier, provisoirement réintégré dans ses fonctions, fait les frais de ces comportements suspicieux au point qu’il craint de retourner vivre avec sa famille.
Le style pictural du film, volontairement artificiel, correspond à l’état d’esprit du héros qui évolue dans des décors à la fois familiers et fantastiques comme s’il n’avait plus sa place dans le monde où il lui faut survivre. « C’est pour cela que j’ai choisi de tout tourner sur fond bleu et de ne rajouter la ville qu’ensuite grâce à des effets spéciaux », précise le réalisateur. Pour le public aussi, le côté sordide des crimes est contrebalancé par la beauté des images apportant un décalage très réussi au récit. « Cette période charnière de l’histoire de l’Autriche a de nombreux points communs avec celle que nous vivons, insiste Stefan Ruzowitzky. Les gens sont perdus et en quête de certitudes qui vont les mener aux extrêmes et à la Seconde Guerre mondiale quelques années plus tard. »
Cette menace plane sur Hinterland comme sur son héros, homme droit auquel les horreurs vécues pendant la guerre ont apporté une gravité supplémentaire. Le réalisateur, oscarisé en 2008 pour Les Faussaires, livre un film si original qu’on se prend à rêver d’une suite autour du duo d’enquêteurs. « Ce n’est pas exclu, précise-t-il. Cela serait intéressant de les faire évoluer dans d’autres époques et d’autres formats visuels. » La réussite d’Hinterland donne envie que ce projet prenne vie au plus vite.
Caroline Vié (20minutes.fr)

Ciné fac
lundi 3 avril 2023 à 20h00

présenté par Romain Becker, enseignant-chercheur au département d'Etudes germaniques à l'Université d'Angers.

Séance organisée en collaboration avec l'Université d'Angers et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue allemande


HINTERLAND

de Stefan Ruzowitzky

avec Murathan Muslu, Max von der Groeben, Liv Lisa Fries
AUTRICHE - 2022 - 1h38 - Version originale sous titrée

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Vienne, 1920. Après l’effondrement de l’empire austro-hongrois, Peter Perg, soldat de la Grande Guerre revient de captivité. Tout a changé dans sa ville, où le chômage et les pulsions nationalistes prennent chaque jour un peu plus d’ampleur. Il se sent étranger chez lui. Soudainement, plusieurs vétérans sont brutalement assassinés. Touché de près par ces crimes, Peter Perg s’allie à Theresa Korner, médecin légiste, pour mener l’enquête. Au fur et à mesure de ses découvertes, Peter se retrouve malgré lui mêlé aux évènements et doit faire face à des choix cruciaux dans un chassé-croisé aux allures de thriller expressionniste.

A PROPOS

Mais que c’est beau ! Hinterland du cinéaste autrichien Stefan Ruzowitzky est plus qu’un excellent thriller dans lequel un vétéran de la Première Guerre mondiale mène l’enquête sur les assassinats brutaux de ses camarades de combat. C’est une œuvre visuellement somptueuse, hommage à l’Expressionnisme allemand, qui magnifie le Vienne des années 1920.
Le héros, joué par le charismatique Murathan Muslu, fait équipe avec une femme médecin légiste (Liv Lisa Fries) pour percer à jour les secrets d’un assassin aussi sadique qu’inventif. « Cette période était très rude pour ces soldats revenant d’un conflit brutal pour découvrir que, loin d’être accueillis en héros, ils étaient considérés comme des criminels dans un pays en crise », explique Stefan Ruzowitzky à 20 Minutes. L’ancien policier, provisoirement réintégré dans ses fonctions, fait les frais de ces comportements suspicieux au point qu’il craint de retourner vivre avec sa famille.
Le style pictural du film, volontairement artificiel, correspond à l’état d’esprit du héros qui évolue dans des décors à la fois familiers et fantastiques comme s’il n’avait plus sa place dans le monde où il lui faut survivre. « C’est pour cela que j’ai choisi de tout tourner sur fond bleu et de ne rajouter la ville qu’ensuite grâce à des effets spéciaux », précise le réalisateur. Pour le public aussi, le côté sordide des crimes est contrebalancé par la beauté des images apportant un décalage très réussi au récit. « Cette période charnière de l’histoire de l’Autriche a de nombreux points communs avec celle que nous vivons, insiste Stefan Ruzowitzky. Les gens sont perdus et en quête de certitudes qui vont les mener aux extrêmes et à la Seconde Guerre mondiale quelques années plus tard. »
Cette menace plane sur Hinterland comme sur son héros, homme droit auquel les horreurs vécues pendant la guerre ont apporté une gravité supplémentaire. Le réalisateur, oscarisé en 2008 pour Les Faussaires, livre un film si original qu’on se prend à rêver d’une suite autour du duo d’enquêteurs. « Ce n’est pas exclu, précise-t-il. Cela serait intéressant de les faire évoluer dans d’autres époques et d’autres formats visuels. » La réussite d’Hinterland donne envie que ce projet prenne vie au plus vite.
Caroline Vié (20minutes.fr)