HAPPINESS THERAPY - David O. Russell

A PROPOS

David O.Russell ne cessera jamais de nous surprendre. Après une plongée au plus profond de l’Amérique white trash dans « Fighter », le réalisateur s’intéresse cette fois à l’histoire d’amour entre un trentenaire bipolaire et une jeune veuve dépressive dans « Happiness Therapy ». Un « feel good movie » porté par un casting cinq étoiles.
A la sortie de l’hôpital psychiatrique de Baltimore, Pat Solatano (Bradley Cooper) a tout perdu : sa femme Nikki, son travail, sa maison. Obligé de tout recommencer à zéro après huit mois d’internement pour cause de troubles bipolaires, le trentenaire s’installe chez ses parents, sa mère Dolorès (Jacki Weaver) et son père Patrizio Solatano Senior (Robert De Niro). Animé par une énergie à toute épreuve, il est bien décidé à tout mettre en œuvre pour reconquérir Nikki, l’amour de sa vie, bien qu’une ordonnance restrictive l’empêche de l’approcher. Un soir, il rencontre Tiffany (Jennifer Lawrence), une jolie brune nymphomane, borderline et dépressive. Celle-ci accepte de l’aider à recontacter sa femme s’il consent à être son partenaire pour un concours de danse.
En adaptant le roman éponyme de Matthew Quick, David O.Russell avançait en terrain miné. Comment aborder le thème de la maladie mentale avec justesse ? Éviter de transformer ses protagonistes en caricatures ? Le réalisateur a trouvé la réponse en puisant dans son histoire personnelle, dans l’expérience qu’il a vécue auprès de son fils bipolaire. Prudent, il prend tout de même une certaine distance avec le livre, rendant son personnage principal bien moins névrosé que dans l’œuvre originale. La nuance est de rigueur car, la force de « Happiness Therapy » repose sur un équilibre parfait entre la comédie et le drame.
A l’instar de son sujet, le film semble dans la première partie constamment flirter avec le chaos. Les crises et les conflits surviennent sans crier gare, soulignés par une réalisation nerveuse. Une grande partie de l’humour si particulier de cette romcom repose également sur cette réjouissante hystérie. La relation entre Tiffany et Pat est un délice de maladresse et de dialogues incisifs, de leur première discussion sur les vertus des antidépresseurs à la scène qui se déroule pendant Halloween. Dotés d’un franc-parler à toute épreuve, ils n’hésitent pas à confronter l’autre à ses peurs et ses contradictions. Les deux acteurs parviennent à apporter la bonne dose de folie et d’émotion à leurs performances, s’illustrant chacun dans des scènes qui démontrent l’étendue de leur registre. Malgré la différence d’âge, l’alchimie entre Bradley Cooper et Jennifer Lawrence est indéniable. Mention spéciale également à Robert De Niro qui retrouve enfin un rôle à sa mesure en la personne de ce chef de famille fan de football et bourré de tocs. L’énergie et le talent de l'ensemble du casting suffit à rendre cette comédie incontournable et à donner tout son sens au terme « film d’acteurs ».
Le cinéaste ose d’autant plus se moquer de ses personnages que leur situation n’apparaît pas comme une fatalité. A l’image de Pat et de son mantra « Excelsior » (‘toujours plus haut’ en latin), « Happiness Therapy » est d’un optimisme à toute épreuve. Il est sans cesse question du « silver lining » (le titre original est « The Silver linings playbook », ndlr), de l’éclaircie après l’orage et de la possibilité d’apprendre à vivre malgré ses différences. En rencontrant Tiffany, une femme qui assume sa part de folie, Pat fera un pas de plus vers l’acceptation de soi. Une thérapie à base d’amour, de danse et disons-le d’une dose d’antidépresseurs.
Norine Raja (Elle)

Cinélégende
lundi 6 février 2023 à 20h00

Le fil de la vie : Rebondir
Présentation et débat en présence de Louis Mathieu, président de Cinéma Parlant, et Bénédicte Gohier, chef du Service de Psychiatrie et d'Addictologie, CHU d’Angers

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinélégende


HAPPINESS THERAPY

de David O. Russell

Avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro
2012 - USA - 2h02 - Version originale sous-tiitrée

La vie réserve parfois quelques surprises…
Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents.
Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme.
Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

A PROPOS

David O.Russell ne cessera jamais de nous surprendre. Après une plongée au plus profond de l’Amérique white trash dans « Fighter », le réalisateur s’intéresse cette fois à l’histoire d’amour entre un trentenaire bipolaire et une jeune veuve dépressive dans « Happiness Therapy ». Un « feel good movie » porté par un casting cinq étoiles.
A la sortie de l’hôpital psychiatrique de Baltimore, Pat Solatano (Bradley Cooper) a tout perdu : sa femme Nikki, son travail, sa maison. Obligé de tout recommencer à zéro après huit mois d’internement pour cause de troubles bipolaires, le trentenaire s’installe chez ses parents, sa mère Dolorès (Jacki Weaver) et son père Patrizio Solatano Senior (Robert De Niro). Animé par une énergie à toute épreuve, il est bien décidé à tout mettre en œuvre pour reconquérir Nikki, l’amour de sa vie, bien qu’une ordonnance restrictive l’empêche de l’approcher. Un soir, il rencontre Tiffany (Jennifer Lawrence), une jolie brune nymphomane, borderline et dépressive. Celle-ci accepte de l’aider à recontacter sa femme s’il consent à être son partenaire pour un concours de danse.
En adaptant le roman éponyme de Matthew Quick, David O.Russell avançait en terrain miné. Comment aborder le thème de la maladie mentale avec justesse ? Éviter de transformer ses protagonistes en caricatures ? Le réalisateur a trouvé la réponse en puisant dans son histoire personnelle, dans l’expérience qu’il a vécue auprès de son fils bipolaire. Prudent, il prend tout de même une certaine distance avec le livre, rendant son personnage principal bien moins névrosé que dans l’œuvre originale. La nuance est de rigueur car, la force de « Happiness Therapy » repose sur un équilibre parfait entre la comédie et le drame.
A l’instar de son sujet, le film semble dans la première partie constamment flirter avec le chaos. Les crises et les conflits surviennent sans crier gare, soulignés par une réalisation nerveuse. Une grande partie de l’humour si particulier de cette romcom repose également sur cette réjouissante hystérie. La relation entre Tiffany et Pat est un délice de maladresse et de dialogues incisifs, de leur première discussion sur les vertus des antidépresseurs à la scène qui se déroule pendant Halloween. Dotés d’un franc-parler à toute épreuve, ils n’hésitent pas à confronter l’autre à ses peurs et ses contradictions. Les deux acteurs parviennent à apporter la bonne dose de folie et d’émotion à leurs performances, s’illustrant chacun dans des scènes qui démontrent l’étendue de leur registre. Malgré la différence d’âge, l’alchimie entre Bradley Cooper et Jennifer Lawrence est indéniable. Mention spéciale également à Robert De Niro qui retrouve enfin un rôle à sa mesure en la personne de ce chef de famille fan de football et bourré de tocs. L’énergie et le talent de l'ensemble du casting suffit à rendre cette comédie incontournable et à donner tout son sens au terme « film d’acteurs ».
Le cinéaste ose d’autant plus se moquer de ses personnages que leur situation n’apparaît pas comme une fatalité. A l’image de Pat et de son mantra « Excelsior » (‘toujours plus haut’ en latin), « Happiness Therapy » est d’un optimisme à toute épreuve. Il est sans cesse question du « silver lining » (le titre original est « The Silver linings playbook », ndlr), de l’éclaircie après l’orage et de la possibilité d’apprendre à vivre malgré ses différences. En rencontrant Tiffany, une femme qui assume sa part de folie, Pat fera un pas de plus vers l’acceptation de soi. Une thérapie à base d’amour, de danse et disons-le d’une dose d’antidépresseurs.
Norine Raja (Elle)



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