ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

A PROPOS
"J'ai voulu rendre sa dignité à la culture hip hop", résume le réalisateur Pascal Tessaud à propos de "Brooklyn", son premier long-métrage. Tourné en "improvisation guidée", ce film raconte les tribulations à Saint-Denis, le fief de NTM, d'une jeune rappeuse, "Brooklyn", incarnée par une vraie fine lame du micro, KT Gorique. A voir en salles mercredi prochain.
Rap conscient contre rap commercial
"Brooklyn", c'est le surnom de Coralie, jeune fille originaire de Suisse et aspirante rappeuse en galère qui débarque en Seine-Saint-Denis. Hébergée chez une vieille dame, elle déniche un job de cuisinière pour une association musicale qui soutient les jeunes plumes de la ville. Elle a bientôt l'occasion de montrer son savoir-faire de rappeuse et peut elle aussi profiter du petit studio de l'association.
La jeune fille, incarnée par la rappeuse suisse KT Gorique, devient alors proche du jeune Issa, la star montante locale. Mais très vite, leur vision du rap les divisent : Brooklyn est attachée au sens et à la portée des textes, Issa rêve d'une carrière rapide avec un rap plus commercial.
"Ce film est un acte de résistance du rap 'conscient', peu valorisé par les médias qui lui préfèrent un rap plus commercial. J'ai voulu rendre sa dignité à la culture hip hop", explique Pascal Tessaud, qui signe son premier long-métrage après plusieurs documentaires, notamment sur le slam.
Porté par l'actrice principale, rappeuse dans la réalité
Simple "projet personnel" à l'origine, le film a connu un succès inattendu: sélectionné dans plusieurs festivals, il a notamment été repéré en 2014 dans la programmation de l'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion) à Cannes.
Ce film doit beaucoup à la performance de l'actrice principale, qui prouve que le hip hop est aussi une affaire de filles comme l'a déjà fait en début d'année une autre rappeuse, Camélia Pand'Or, dans "Max & Lenny" de Fred Nicolas.
"J'ai cherché mon actrice principale pendant six mois en France sans la trouver. C'est sur internet que je suis tombé sur des vidéos de KT Gorique", confie Pascal Tessaud.
Le réalisateur s'est appuyé sur le talent de la rappeuse suisse de 23 ans, première femme à avoir remporté la finale internationale du concours de freestyle "End of the Weak" à New York en 2012, pour tourner le film en "improvisation guidée".
"Je leur donnais des mots, des émotions et ils improvisaient les dialogues, un peu comme lorsqu'ils font du freestyle", détaille le réalisateur. Un tournage qui colle parfaitement à l'esprit hip hop du réalisateur et dont le résultat est étonnant de réalisme.
"Nous avons tourné sans autorisation, dans les transports parisiens notamment, il fallait faire vite et être discret", souligne-t-il. Avec 6.000 euros en poche lorsqu'il commence le tournage en 2014, Paul Tessaud, soutenu par une association locale "Les enfants de la Dalle" et plus tard par des donateurs trouvés sur internet, réussit à renouer avec le rap des années 90, dont celui "des rois, NTM , qui venaient de Saint-Denis".
"Ce film était une dette personnelle, une envie de rendre hommage aux volontaires de quartier qui construisent les choses de manière intelligente et positive. C'est une autre manière de voir cette ville de banlieue et le rap", conclut-il.
Soirée hip hop
lundi 26 octobre
2015 à 19h30
19h30 : BROOKLYN
21h30 : N.W.A - STRAIGHT OUTTA COMPTON
Tarif spécial soirée : 9,40€ les 2 films sinon tarifs habituels
BROOKLYN
de Pascal Tessaud
avec KT Gorique, Rafal Uchiwa, Jalil Naciri
FRANCE - 2015 - 1h23
Coralie, jeune rappeuse suisse de 22 ans se produisant sous le nom de Brooklyn, quitte son pays et un père qui ne la comprend plus, pour s'installer à Paris. Logée chez Odette, une retraitée, elle trouve un petit job dans une association musicale de Saint-Denis, en banlieue parisienne. Lors d'une soirée slam, elle est poussée sur scène par l'un des animateurs. D'abord hésitante, elle conquiert son public et tape dans l'oeil d'Issa, jeune rappeur, l'étoile montante de la ville…
https://www.facebook.com/Brooklyn-le-film-1418290815066498/timeline/
A PROPOS
"J'ai voulu rendre sa dignité à la culture hip hop", résume le réalisateur Pascal Tessaud à propos de "Brooklyn", son premier long-métrage. Tourné en "improvisation guidée", ce film raconte les tribulations à Saint-Denis, le fief de NTM, d'une jeune rappeuse, "Brooklyn", incarnée par une vraie fine lame du micro, KT Gorique. A voir en salles mercredi prochain.
Rap conscient contre rap commercial
"Brooklyn", c'est le surnom de Coralie, jeune fille originaire de Suisse et aspirante rappeuse en galère qui débarque en Seine-Saint-Denis. Hébergée chez une vieille dame, elle déniche un job de cuisinière pour une association musicale qui soutient les jeunes plumes de la ville. Elle a bientôt l'occasion de montrer son savoir-faire de rappeuse et peut elle aussi profiter du petit studio de l'association.
La jeune fille, incarnée par la rappeuse suisse KT Gorique, devient alors proche du jeune Issa, la star montante locale. Mais très vite, leur vision du rap les divisent : Brooklyn est attachée au sens et à la portée des textes, Issa rêve d'une carrière rapide avec un rap plus commercial.
"Ce film est un acte de résistance du rap 'conscient', peu valorisé par les médias qui lui préfèrent un rap plus commercial. J'ai voulu rendre sa dignité à la culture hip hop", explique Pascal Tessaud, qui signe son premier long-métrage après plusieurs documentaires, notamment sur le slam.
Porté par l'actrice principale, rappeuse dans la réalité
Simple "projet personnel" à l'origine, le film a connu un succès inattendu: sélectionné dans plusieurs festivals, il a notamment été repéré en 2014 dans la programmation de l'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion) à Cannes.
Ce film doit beaucoup à la performance de l'actrice principale, qui prouve que le hip hop est aussi une affaire de filles comme l'a déjà fait en début d'année une autre rappeuse, Camélia Pand'Or, dans "Max & Lenny" de Fred Nicolas.
"J'ai cherché mon actrice principale pendant six mois en France sans la trouver. C'est sur internet que je suis tombé sur des vidéos de KT Gorique", confie Pascal Tessaud.
Le réalisateur s'est appuyé sur le talent de la rappeuse suisse de 23 ans, première femme à avoir remporté la finale internationale du concours de freestyle "End of the Weak" à New York en 2012, pour tourner le film en "improvisation guidée".
"Je leur donnais des mots, des émotions et ils improvisaient les dialogues, un peu comme lorsqu'ils font du freestyle", détaille le réalisateur. Un tournage qui colle parfaitement à l'esprit hip hop du réalisateur et dont le résultat est étonnant de réalisme.
"Nous avons tourné sans autorisation, dans les transports parisiens notamment, il fallait faire vite et être discret", souligne-t-il. Avec 6.000 euros en poche lorsqu'il commence le tournage en 2014, Paul Tessaud, soutenu par une association locale "Les enfants de la Dalle" et plus tard par des donateurs trouvés sur internet, réussit à renouer avec le rap des années 90, dont celui "des rois, NTM , qui venaient de Saint-Denis".
"Ce film était une dette personnelle, une envie de rendre hommage aux volontaires de quartier qui construisent les choses de manière intelligente et positive. C'est une autre manière de voir cette ville de banlieue et le rap", conclut-il.

A PROPOS
Regarder N.W.A. – STRAIGHT OUTTA COMPTON, c’est être témoin d’un bout d’Histoire aux résonances parfaitement contemporaines. Le film nous propulse à la fin des années 80, quand les rappeurs armés de refrains incendiaires devenaient les porte-paroles de minorités ghettoïsées et allaient eux- mêmes chercher, à coup de revendications enflammées, le rêve américain que la société leur refusait. En ce sens, STRAIGHT OUTTA COMPTON est un film d’époque, revenant avec brio sur ce moment précis où naît le gangsta rap, ce hip-hop qui met en scène la violence urbaine pour mieux la dénoncer. La reconstitution de l’époque est brillante. L’atmosphère de tensions raciales est étouffante, la violence des gangs est prégnante. La société ne fait plus de quartier : être noir, c’est être coupable aux yeux de la police. De ce contexte – rappelant sans détour ce que vivent aujourd’hui les États-Unis avec leurs bavures policières quotidiennes –, émergent trois génies de la musique : Eazy- E, qui avait le talent de déceler et exploiter le potentiel commercial de tout, drogue et musique ; Dr Dre, DJ aux doigts d’or et mélodiste hors pair ; Ice Cube, observateur timide transformant toutes les injustices quotidiennes en rimes assassines. D’abord F. Gary Gray filme un groupe d’adolescents au talent brut, embryonnaire. Ils sont gauches, drôles et surdoués. Ce sont des têtes à claques qui vont changer l’Amérique en devenant le « premier supergroupe de L.A. » et en mettant les quartiers durs de Los Angeles au cœur de la scène artistique américaine. STRAIGHT OUTTA COMPTON est porté par la force de leur rap évidemment ; les scènes de concert sont anthologiques. Mais le film est aussi électrisé par les provocations : à un abus policier succède « Fuck Tha Police » ; à une mise en garde succède une « infraction »; à une insulte, un flot d’insanités ; à un passage à tabac, des violentes émeutes où les gangs s’unissent contre les autorités. F. Gary Gray fait de STRAIGHT OUTTA COMPTON un film en mouvement, puissant, exalté par l’énergie du désespoir. Mais il devient aussi particulièrement émouvant, lorsqu’il s’attarde sur les liens unissant Eazy-E, Dr Dre, Ice Cube et Jerry Heller, étrange patriarche. Dans un relent shakespearien, la tragédie guette le fils préféré. Certains ont pointé du doigt des approximations historiques : le scénario, en grande partie basé sur les souvenirs et les témoignages de Dr Dre et Ice Cube, referait l’histoire (sans les ignorer complètement, il botte un peu en touche sur la violence et la misogynie du groupe) et célèbrerait un peu trop les réussites professionnelles de ses deux producteurs stars (voir le générique de fin). En l’état, N.W.A. est juste un quintet de mauvais garçons qui chatouillent parfois la batte de baseball et au pire, un fusil à pompe pour rigoler. C’est tout le paradoxe de STRAIGHT OUTTA COMPTON : c’est un film hyper vindicatif contre les problèmes raciaux américains ; c’est aussi un biopic sur des rappeurs qui ont créé un exutoire salvateur pour toute une jeunesse ; mais il remet aussi le sentimentalisme au cœur du ghetto, comme un coup de chapeau tiré à BOYZ’N THE HOOD, cité à profusion, et à ce cinéma black des 90’s, rendu possible par l’avènement du rap, sur lequel l’industrie pariait gros, avant de s’en lasser. STRAIGHT OUTTA COMPTON est un vestige traversé de fantômes. Celui d’Eazy-E, mort du sida en 1995, celui de Tupac Shakur – trop réel sous les traits de Marcc Rose –, ceux d’autres personnalités du rap dont la pertinence s’est étiolée avec le temps, celui du hip-hop hyper engagé… L’idée est d’autant plus émouvante que le film est porté par trois acteurs au talent virginal, Corey Hawkins, Jason Mitchell et O’Shea Jackson Jr., dont la fraîcheur et l’inexpérience viennent agiter une nouvelle scène hollywoodienne qui ronronne méchamment.
N.W.A - STRAIGHT OUTTA COMPTON
de F. Gary Gray
avec O'Shea Jackson Jr., Corey Hawkins, Jason Mitchell
USA - 2015 - 2h27 - VOST
En 1987, cinq jeunes hommes exprimaient leur frustration et leur colère pour dénoncer les conditions de vie de l'endroit le plus dangereux de l’Amérique avec l'arme la plus puissante qu'ils possédaient : leur musique. Voici la véritable histoire de ces rebelles, armés uniquement de leur parole, de leur démarche assurée et de leur talent brut, qui ont résisté aux autorités qui les opprimaient. Ils ont ainsi formé le groupe de rappeur des N.W.A. en dénonçant la réalité de leur quartier. Leur voix a alors déclenché une révolution sociale qui résonne encore aujourd'hui.
https://www.facebook.com/StraightOuttaCompton.lefilm?fref=photo
A PROPOS
Regarder N.W.A. – STRAIGHT OUTTA COMPTON, c’est être témoin d’un bout d’Histoire aux résonances parfaitement contemporaines. Le film nous propulse à la fin des années 80, quand les rappeurs armés de refrains incendiaires devenaient les porte-paroles de minorités ghettoïsées et allaient eux- mêmes chercher, à coup de revendications enflammées, le rêve américain que la société leur refusait. En ce sens, STRAIGHT OUTTA COMPTON est un film d’époque, revenant avec brio sur ce moment précis où naît le gangsta rap, ce hip-hop qui met en scène la violence urbaine pour mieux la dénoncer. La reconstitution de l’époque est brillante. L’atmosphère de tensions raciales est étouffante, la violence des gangs est prégnante. La société ne fait plus de quartier : être noir, c’est être coupable aux yeux de la police. De ce contexte – rappelant sans détour ce que vivent aujourd’hui les États-Unis avec leurs bavures policières quotidiennes –, émergent trois génies de la musique : Eazy- E, qui avait le talent de déceler et exploiter le potentiel commercial de tout, drogue et musique ; Dr Dre, DJ aux doigts d’or et mélodiste hors pair ; Ice Cube, observateur timide transformant toutes les injustices quotidiennes en rimes assassines. D’abord F. Gary Gray filme un groupe d’adolescents au talent brut, embryonnaire. Ils sont gauches, drôles et surdoués. Ce sont des têtes à claques qui vont changer l’Amérique en devenant le « premier supergroupe de L.A. » et en mettant les quartiers durs de Los Angeles au cœur de la scène artistique américaine. STRAIGHT OUTTA COMPTON est porté par la force de leur rap évidemment ; les scènes de concert sont anthologiques. Mais le film est aussi électrisé par les provocations : à un abus policier succède « Fuck Tha Police » ; à une mise en garde succède une « infraction »; à une insulte, un flot d’insanités ; à un passage à tabac, des violentes émeutes où les gangs s’unissent contre les autorités. F. Gary Gray fait de STRAIGHT OUTTA COMPTON un film en mouvement, puissant, exalté par l’énergie du désespoir. Mais il devient aussi particulièrement émouvant, lorsqu’il s’attarde sur les liens unissant Eazy-E, Dr Dre, Ice Cube et Jerry Heller, étrange patriarche. Dans un relent shakespearien, la tragédie guette le fils préféré. Certains ont pointé du doigt des approximations historiques : le scénario, en grande partie basé sur les souvenirs et les témoignages de Dr Dre et Ice Cube, referait l’histoire (sans les ignorer complètement, il botte un peu en touche sur la violence et la misogynie du groupe) et célèbrerait un peu trop les réussites professionnelles de ses deux producteurs stars (voir le générique de fin). En l’état, N.W.A. est juste un quintet de mauvais garçons qui chatouillent parfois la batte de baseball et au pire, un fusil à pompe pour rigoler. C’est tout le paradoxe de STRAIGHT OUTTA COMPTON : c’est un film hyper vindicatif contre les problèmes raciaux américains ; c’est aussi un biopic sur des rappeurs qui ont créé un exutoire salvateur pour toute une jeunesse ; mais il remet aussi le sentimentalisme au cœur du ghetto, comme un coup de chapeau tiré à BOYZ’N THE HOOD, cité à profusion, et à ce cinéma black des 90’s, rendu possible par l’avènement du rap, sur lequel l’industrie pariait gros, avant de s’en lasser. STRAIGHT OUTTA COMPTON est un vestige traversé de fantômes. Celui d’Eazy-E, mort du sida en 1995, celui de Tupac Shakur – trop réel sous les traits de Marcc Rose –, ceux d’autres personnalités du rap dont la pertinence s’est étiolée avec le temps, celui du hip-hop hyper engagé… L’idée est d’autant plus émouvante que le film est porté par trois acteurs au talent virginal, Corey Hawkins, Jason Mitchell et O’Shea Jackson Jr., dont la fraîcheur et l’inexpérience viennent agiter une nouvelle scène hollywoodienne qui ronronne méchamment.