ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

EVERYBODY WANTS SOME !! - Un week-end avec Richard Linklater - 2024-04-28

Un week-end avec Richard Linklater - dimanche 28 avril à 20h00

EVERYBODY WANTS SOME !! de Richard Linklater

VOYAGE AU PÔLE SUD - Ciné Rencontre - 2024-04-29

Ciné Rencontre - lundi 29 avril à 20h00

VOYAGE AU PÔLE SUD de Luc Jacquet

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

LE DEUXIÈME ACTE - Avant-première - 2024-05-14

Avant-première - mardi 14 mai à 20h00

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

BIG EYES - Tim Burton

A PROPOS

Qu’est-ce-qu’une imposture artistique ? Burton détricote la question avec un mélange égal de malice et de tendresse.
Big Eyes raconte une histoire vraie, connue de tous les Américains. L’histoire de Walter Keane, un dessinateur qui connut une heure de gloire dans les années 50 et 60 avec ses posters hideux (sortes de poulbots ricains) représentant des enfants avec des yeux immenses (on en aperçoit parfois dans les films, par exemple dans la chambre d’un des enfants du héros de A Serious Man des frères Coen). Seulement, au début des années 80, son épouse Margaret lui intente un procès, qu’elle gagne, preuve à l’appui : elle est l’auteur des dessins, son mari a usurpé son identité artistique pendant trente ans. D’emblée, on se dit que c’est un sujet idéal pour Burton et on a raison.
Car tout en se plaçant du côté de la victime d’un mari abusif, l’épouse trahie (Amy Adams), on sent très rapidement que ce personnage de raté magnifique qu’est Walter Keane (Christoph Waltz, très surprenant) a les faveurs de Burton, qu’il refuse au fond de choisir entre la femme artiste sans talent et l’imposteur mythomane (qui rappelle évidemment le personnage du père de Big Fish, entre la dadame aux prétentions artistiques et le freak qui nous raconte des carabistouilles réjouissantes. Le film suggère même délicatement que, sans la personnalité vaguement charismatique de Keane, jamais les dessins de Margaret n’auraient remporté un tel succès… Au fond, qui est des deux le plus dans l’imposture ?
C’est bel et bien ce qui fait la réussite de Big Eyes : sa tendresse pour ses personnages, tous ses personnages. Son refus de juger leur comportement, sa générosité à la fois pour les spectateurs et pour les êtres humains. Tout comme dans Ed Wood, où le “plus mauvais cinéaste du monde” était mis sur un pied d’égalité avec Orson Welles (une icône du génie) parce que, bon ou mauvais cinéaste, ils font le même métier, avec la même passion, la même folie, le même enthousiasme, Burton le cinéaste refuse les échelles de valeurs bourgeoises. Tous les êtres humains n’ont pas le même talent, les mêmes aptitudes, la même intelligence, mais tous (acteurs ratés, vampires complètement déconnectés avec la réalité, superhéros mal aimé de la société, monstres et extraterrestres effrayants en tous genres) doivent avoir leur chance.
La morale burtonienne serait-elle naïve ? Non, car elle continue à aller contre l’idée de réussite sociale, contre les conventions des classes moyennes, et contre l’ennui. Burton s’est toujours placé du côté des marginaux, sans doute parce qu’il se sentait ainsi enfant et adolescent. Et il suffisait de regarder les files d’attente, mêlant toutes les générations, devant la Cinémathèque française, il y a deux ans, venus voir l’exposition Tim Burton, pour s’en faire une idée : le public lui est reconnaissant de ce qu’il lui apporte. Il a bien raison: le cinéma de Burton est un cinéma bon mais jamais niais, drôle, humaniste et courageux. Big Eyes le prouve une fois de plus.
Jean-Baptiste Morain (Les Inrocks)

Cinélégende
lundi 4 décembre 2023 à 20h00

Magouilles et débrouille - Art : le vrai du faux

Présentation et débat en présence de Louis Mathieu, Cinéma Parlant

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinélégende et l'association Cinéma Parlant


BIG EYES

de Tim Burton

Avec Amy Adams, Christoph Waltz, Krysten Ritter
USA - 2015 - 1h46 - Version originale sous-titrée

L'histoire du peintre Walter Keane et de sa femme Margaret, qui sont devenus célèbre dans les années 50 et 60, grâce à une série de portraits d'enfants affublés de gros yeux.

A PROPOS

Qu’est-ce-qu’une imposture artistique ? Burton détricote la question avec un mélange égal de malice et de tendresse.
Big Eyes raconte une histoire vraie, connue de tous les Américains. L’histoire de Walter Keane, un dessinateur qui connut une heure de gloire dans les années 50 et 60 avec ses posters hideux (sortes de poulbots ricains) représentant des enfants avec des yeux immenses (on en aperçoit parfois dans les films, par exemple dans la chambre d’un des enfants du héros de A Serious Man des frères Coen). Seulement, au début des années 80, son épouse Margaret lui intente un procès, qu’elle gagne, preuve à l’appui : elle est l’auteur des dessins, son mari a usurpé son identité artistique pendant trente ans. D’emblée, on se dit que c’est un sujet idéal pour Burton et on a raison.
Car tout en se plaçant du côté de la victime d’un mari abusif, l’épouse trahie (Amy Adams), on sent très rapidement que ce personnage de raté magnifique qu’est Walter Keane (Christoph Waltz, très surprenant) a les faveurs de Burton, qu’il refuse au fond de choisir entre la femme artiste sans talent et l’imposteur mythomane (qui rappelle évidemment le personnage du père de Big Fish, entre la dadame aux prétentions artistiques et le freak qui nous raconte des carabistouilles réjouissantes. Le film suggère même délicatement que, sans la personnalité vaguement charismatique de Keane, jamais les dessins de Margaret n’auraient remporté un tel succès… Au fond, qui est des deux le plus dans l’imposture ?
C’est bel et bien ce qui fait la réussite de Big Eyes : sa tendresse pour ses personnages, tous ses personnages. Son refus de juger leur comportement, sa générosité à la fois pour les spectateurs et pour les êtres humains. Tout comme dans Ed Wood, où le “plus mauvais cinéaste du monde” était mis sur un pied d’égalité avec Orson Welles (une icône du génie) parce que, bon ou mauvais cinéaste, ils font le même métier, avec la même passion, la même folie, le même enthousiasme, Burton le cinéaste refuse les échelles de valeurs bourgeoises. Tous les êtres humains n’ont pas le même talent, les mêmes aptitudes, la même intelligence, mais tous (acteurs ratés, vampires complètement déconnectés avec la réalité, superhéros mal aimé de la société, monstres et extraterrestres effrayants en tous genres) doivent avoir leur chance.
La morale burtonienne serait-elle naïve ? Non, car elle continue à aller contre l’idée de réussite sociale, contre les conventions des classes moyennes, et contre l’ennui. Burton s’est toujours placé du côté des marginaux, sans doute parce qu’il se sentait ainsi enfant et adolescent. Et il suffisait de regarder les files d’attente, mêlant toutes les générations, devant la Cinémathèque française, il y a deux ans, venus voir l’exposition Tim Burton, pour s’en faire une idée : le public lui est reconnaissant de ce qu’il lui apporte. Il a bien raison: le cinéma de Burton est un cinéma bon mais jamais niais, drôle, humaniste et courageux. Big Eyes le prouve une fois de plus.
Jean-Baptiste Morain (Les Inrocks)



Cinélégende - SAISON 2023-2024
lundi 2 octobre à 20h00
THE PROGRAM de Stephen Frears
lundi 4 décembre à 20h00
BIG EYES de Tim Burton
lundi 1 janvier à 20h00
GILDA de Charles Vidor
lundi 19 février à 20h00
SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese