ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
"Alam" veut dire drapeau. Car derrière cette jolie romance entre lycéens, se noue le combat d’un groupe d’étudiants en vue de remplacer le drapeau israélien par le drapeau palestinien sur le fronton de leur école. La pression est permanente : celle de la peur d’être exclu, celle de cours d’histoire enseignés par des Palestiniens au bénéfice de la propagande juive, et celle d’un avenir qui s’écrit dans les choix idéologiques que ces jeunes gens vont affirmer. Car se positionner contre ce qu’ils nomment l’occupant est clairement un motif à voir son futur se ternir dans le chômage ou le rejet total de la communauté dominante. Firas Khoury raconte la mécanique cruelle d’un pouvoir qui assoit son autorité en contraignant le peuple à ne pas penser et à se conformer à l’idéologie officielle.
Nos pâles romances adolescentes occidentales semblent bien fades face à ce récit où être jeune, vivre ses sentiments, se heurte au poids de sa communauté, d’une histoire complexe racontée suivant le point de vue de celui qui veut se faire passer pour un héros. Les blessures sont permanentes chez ces jeunes qui traînent dans leurs identités les combats de leurs parents, ou au contraire, le renoncement et à l’assujettissement à la norme dominante. Alam est un film complexe qui refuse le simplisme d’une opposition Israël-Palestine. Chacune des deux nations a dû composer un récit qui fait sens à chacun des deux peuples et ne parvient pas à se raisonner sur une histoire commune. L’adolescence de ces lycéens se déroule dans la timidité d’un combat pour la liberté qui pourrait leur coûter la vie. Mais la jeunesse finit par gagner, les lâchetés s’expriment et la peur finit par crier victoire sur leurs velléités émancipatrices.
Filmé manifestement avec une économie de moyens, Alam n’en est pas moins inventif et courageux. La mise en scène ne s’encombre pas de fioritures inutiles. L’enjeu est de montrer les visages de la jeunesse palestinienne d’aujourd’hui, écartelée entre l’apprentissage de la loi, le désir de s’amuser, l’amour, et le passif légué par ses ancêtres. Firas Khoury opte pour un long-métrage dépouillé, sensible, où tout repose sur ses jeunes comédiens à la fois remplis de courage, de fraîcheur et de profondeur. Il ne faut pas avoir tout lu des obscurités de l’année 1948 pour comprendre la difficulté de ces gamins à se positionner et à aller au bout de leurs engagements. Le réalisateur offre une œuvre éminemment marquée politiquement, mais qui ne cède jamais à la facilité de la démonstration. La réussite se lit dans sa manière d’accompagner ses protagonistes attachants et maladroits, au tournant de leur vie d’adultes.
Laurent Cambon (avoiralire.com)
Soirée Rencontre
lundi 18 décembre
2023 à 20h00
Présentation et débat en présence de Jean-Yves Dubré, président de l'AFPS 49
ALAM
de Firas Khoury
avec Mahmood Bakri, Sereen Khass, Mohammad Karaki
PALESTINE - 2022 - 1h44 - VOST
https://drive.google.com/file/d/1HWEX9K9pa03v7oyxvsvgJ46AIbUXhntX/view
A PROPOS
"Alam" veut dire drapeau. Car derrière cette jolie romance entre lycéens, se noue le combat d’un groupe d’étudiants en vue de remplacer le drapeau israélien par le drapeau palestinien sur le fronton de leur école. La pression est permanente : celle de la peur d’être exclu, celle de cours d’histoire enseignés par des Palestiniens au bénéfice de la propagande juive, et celle d’un avenir qui s’écrit dans les choix idéologiques que ces jeunes gens vont affirmer. Car se positionner contre ce qu’ils nomment l’occupant est clairement un motif à voir son futur se ternir dans le chômage ou le rejet total de la communauté dominante. Firas Khoury raconte la mécanique cruelle d’un pouvoir qui assoit son autorité en contraignant le peuple à ne pas penser et à se conformer à l’idéologie officielle.
Nos pâles romances adolescentes occidentales semblent bien fades face à ce récit où être jeune, vivre ses sentiments, se heurte au poids de sa communauté, d’une histoire complexe racontée suivant le point de vue de celui qui veut se faire passer pour un héros. Les blessures sont permanentes chez ces jeunes qui traînent dans leurs identités les combats de leurs parents, ou au contraire, le renoncement et à l’assujettissement à la norme dominante. Alam est un film complexe qui refuse le simplisme d’une opposition Israël-Palestine. Chacune des deux nations a dû composer un récit qui fait sens à chacun des deux peuples et ne parvient pas à se raisonner sur une histoire commune. L’adolescence de ces lycéens se déroule dans la timidité d’un combat pour la liberté qui pourrait leur coûter la vie. Mais la jeunesse finit par gagner, les lâchetés s’expriment et la peur finit par crier victoire sur leurs velléités émancipatrices.
Filmé manifestement avec une économie de moyens, Alam n’en est pas moins inventif et courageux. La mise en scène ne s’encombre pas de fioritures inutiles. L’enjeu est de montrer les visages de la jeunesse palestinienne d’aujourd’hui, écartelée entre l’apprentissage de la loi, le désir de s’amuser, l’amour, et le passif légué par ses ancêtres. Firas Khoury opte pour un long-métrage dépouillé, sensible, où tout repose sur ses jeunes comédiens à la fois remplis de courage, de fraîcheur et de profondeur. Il ne faut pas avoir tout lu des obscurités de l’année 1948 pour comprendre la difficulté de ces gamins à se positionner et à aller au bout de leurs engagements. Le réalisateur offre une œuvre éminemment marquée politiquement, mais qui ne cède jamais à la facilité de la démonstration. La réussite se lit dans sa manière d’accompagner ses protagonistes attachants et maladroits, au tournant de leur vie d’adultes.
Laurent Cambon (avoiralire.com)