ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

GUERRE ET PAIX - GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - 2024-05-12

GUERRE ET PAIX - L' INTÉGRALE - dimanche 12 mai à 10h45

GUERRE ET PAIX de Sergueï Bondartchouk

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

LE DEUXIÈME ACTE - Avant-première - 2024-05-14

Avant-première - mardi 14 mai à 20h00

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LE DEUXIÈME ACTE - Ciné Cosy - 2024-05-17

Ciné Cosy - vendredi 17 mai à 13h15

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin Dupieux

LES CHOSES HUMAINES - Soirée Rencontre - 2024-05-21

Soirée Rencontre - mardi 21 mai à 20h00

LES CHOSES HUMAINES de Yvan Attal

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER - Festival Levitation - 2024-05-25

Festival Levitation - samedi 25 mai à 11h00

ANGERS, TEXAS : TEN YEARS AFTER de Antony Bou

200 MÈTRES - Ameen Nayfeh

A PROPOS

Le soir, ils se téléphonent et allument des lumières pour s’envoyer des baisers dans la nuit. Par-dessus le mur. Parfois, ils sont ensemble. Parce que Salwa, son épouse et leurs trois enfants le rejoignent dès que possible dans la maison de sa mère à lui, en Cisjordanie. Deux cents mètres, c’est la distance qui les sépare, à vol d’oiseau. Mustafa d’un côté, sa femme et ses trois enfants de l’autre, et ça fait des années que ça dure. Il travaille sur des chantiers, passe les checkpoints comme des milliers de Palestiniens, en troupeau derrière des grillages, se fait malmener, humilier, refouler, pour une carte périmée, un permis pas en règle. Mustafa est calme, presque résigné. Il suit les règles. Ce que montre d’abord ce premier long-métrage, sans pathos, mais avec densité et force, c’est la violence sourde de tous ces interdits au quotidien : dormir avec sa femme, border ses enfants, aller d’un endroit à un autre, travailler où l’on veut. Une vie empêchée, parmi d’autres vies empêchées entre Israël et la Palestine. Et puis, la fiction change de cap, imprime une urgence (un enfant blessé) et la nécessité de transgresser. Il devient road-movie, thriller : d’autres passagers s’invitent dans le voyage. Chacun a une bonne raison, certains ne disent pas toute la vérité. Et la peur monte à bord du minibus clandestin conduit par des passeurs peu scrupuleux. Même si le film est très ancré dans sa réalité particulière, il touche à l’universel par sa façon d’ouvrir le champ à toutes les absurdités. Qu’elles soient la conséquence d’un mur, de frontières, d’une guerre, toutes les impossibilités se ressemblent. Et donnent envie de hurler. Multiprimé dans les festivals, de Venise à Goa en passant par Thessalonique, ce premier long-métrage est un coup de maître. On pense aux fictions entravées de l’Iranien Asghar Farhadi, et aussi, dans l’obsession tranquille de Mustafa à continuer sa route malgré tout ce qui s’y oppose, à l’univers des frères belges, Jean-Pierre et Luc Dardenne. De même qu’il change de genre, le film mélange aussi les styles. Suivant pas à pas le personnage principal, incarné, habité devrait-on dire, par Ali Suliman, après une ouverture en plans larges, la caméra va et vient, suit des routes, semble se bloquer, ralentit, puis repart pour mieux se déployer à l’intérieur du véhicule, donner la parole aux uns et aux autres, embrasser le chaos. Et faire au bout du compte le portrait d’une humanité déchirée et déchirante. 

Isabelle Danel (Bande à part)

Soirée rencontre
jeudi 16 septembre 2021 à 20h00

en présence de Jean Yves Dubré et Jean-Paul Roche, Association France Palestine Solidarité


200 MÈTRES

de Ameen Nayfeh

avec Ali Suliman, Anna Unterberger, Lana Zreik
PALESTINE - 2020 - 1h37 - VOST

Mustafa d’un côté, Salwa et les enfants de l’autre, une famille vit séparée de chaque côté du Mur israélien à seulement 200 mètres de distance. Ils résistent au quotidien avec toute la ruse et la tendresse nécessaires pour « vivre » comme tout le monde, quand un incident grave vient bouleverser cet équilibre éphémère. Pour retrouver son fils blessé de l’autre côté, le père se lance dans une odyssée à travers les checkpoints, passager d’un minibus clandestin où les destins de chacun se heurtent aux entraves les plus absurdes.
https://shellacfilms.com/films/200-metres

A PROPOS

Le soir, ils se téléphonent et allument des lumières pour s’envoyer des baisers dans la nuit. Par-dessus le mur. Parfois, ils sont ensemble. Parce que Salwa, son épouse et leurs trois enfants le rejoignent dès que possible dans la maison de sa mère à lui, en Cisjordanie. Deux cents mètres, c’est la distance qui les sépare, à vol d’oiseau. Mustafa d’un côté, sa femme et ses trois enfants de l’autre, et ça fait des années que ça dure. Il travaille sur des chantiers, passe les checkpoints comme des milliers de Palestiniens, en troupeau derrière des grillages, se fait malmener, humilier, refouler, pour une carte périmée, un permis pas en règle. Mustafa est calme, presque résigné. Il suit les règles. Ce que montre d’abord ce premier long-métrage, sans pathos, mais avec densité et force, c’est la violence sourde de tous ces interdits au quotidien : dormir avec sa femme, border ses enfants, aller d’un endroit à un autre, travailler où l’on veut. Une vie empêchée, parmi d’autres vies empêchées entre Israël et la Palestine. Et puis, la fiction change de cap, imprime une urgence (un enfant blessé) et la nécessité de transgresser. Il devient road-movie, thriller : d’autres passagers s’invitent dans le voyage. Chacun a une bonne raison, certains ne disent pas toute la vérité. Et la peur monte à bord du minibus clandestin conduit par des passeurs peu scrupuleux. Même si le film est très ancré dans sa réalité particulière, il touche à l’universel par sa façon d’ouvrir le champ à toutes les absurdités. Qu’elles soient la conséquence d’un mur, de frontières, d’une guerre, toutes les impossibilités se ressemblent. Et donnent envie de hurler. Multiprimé dans les festivals, de Venise à Goa en passant par Thessalonique, ce premier long-métrage est un coup de maître. On pense aux fictions entravées de l’Iranien Asghar Farhadi, et aussi, dans l’obsession tranquille de Mustafa à continuer sa route malgré tout ce qui s’y oppose, à l’univers des frères belges, Jean-Pierre et Luc Dardenne. De même qu’il change de genre, le film mélange aussi les styles. Suivant pas à pas le personnage principal, incarné, habité devrait-on dire, par Ali Suliman, après une ouverture en plans larges, la caméra va et vient, suit des routes, semble se bloquer, ralentit, puis repart pour mieux se déployer à l’intérieur du véhicule, donner la parole aux uns et aux autres, embrasser le chaos. Et faire au bout du compte le portrait d’une humanité déchirée et déchirante. 

Isabelle Danel (Bande à part)