ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

RETOUR DE FLAMME - Juan Vera

A PROPOS

Voilà donc 25 ans que ces deux-là partagent leur vie. Une belle vie, disons-le, avec un fils très réussi qui vient de faire ses bagages pour entamer des études en Espagne. Mais le passage de trois à deux personnes au foyer va rapidement dérégler les horloges sentimentales.
Toutes ces questions qui remontent… jusqu’à la dernière, cruciale : l’amour est-il encore là ? La réponse est cruelle : il semble s’être éclipsé pour laisser la place à un mélange de respect et de profonde affection. Nous sommes entre gens bien élevés, cultivés, et la séparation se fera en douceur, sans éclats de voix et à l’amiable. Chacun pourra vivre sa crise de la cinquantaine à sa guise. Le temps de considérer que, finalement, c’était mieux avant… 
La densité des dialogues, l'équilibre délicat entre l'humour et le drame, le goût du débat pour les questions existentielles tout en ayant l’air de ne pas y toucher. Juan Vera est un fan du cinéma de Woody Allen et ça se voit.
On parle beaucoup, énormément même, dans ce joli premier film argentin, magnifiquement porté par deux acteurs subtils,  Mercedes Morán et la "star" Ricardo Darin, dont chaque apparition est guettée par un public local et international de plus en plus nombreux, convaincu par ses compositions dans des films aussi différents que "Les nouveaux sauvages". "Truman" ou "El Presidente".
L’amour, le temps qui passe, les enfants, les livres, la danse et la bouffe. "Retour de Flamme" est une sorte de pendant sud-américain à l’univers québécois de Denys Arcand ("Le déclin de l’Empire américain").
Guère de plan silencieux durant ces 2h15 de film. Ana et Marcos. Marcos et son meilleur ami. Ana et son nouvel amant. Jamais à court de sujet, jamais en panne d’une angoisse existentielle à partager. Ça pourrait être suffoquant mais c’est juste un régal. 
Pierre-Yves Grenu (Rédaction Culture France Télévisions)

Soirée Exitos
jeudi 12 mars 2020 à 19h30

19h30 RETOUR DE FLAMME de Juan Vera
22h15 NUESTRAS MADRES de Cesar Diaz

Tarif soirée 9€ les 2 films

Séance organisée en collaboration avec l'Université d'Angers et Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue espagnole


RETOUR DE FLAMME

de Juan Vera

avec Ricardo Darín, Mercedes Morán, Claudia Fontán
ARGENTINE - 2018 - 2h16 - VOST

Marcos et Ana, mariés depuis 25 ans, traversent une crise de la cinquantaine. Le départ de leur fils pour ses études à l’étranger remet en question leur quotidien de couple. Ils décident alors de se séparer d’un commun accord. De prime abord fascinant et intense, le célibat se révèle bientôt monotone pour elle et presque un cauchemar pour lui.

A PROPOS

Voilà donc 25 ans que ces deux-là partagent leur vie. Une belle vie, disons-le, avec un fils très réussi qui vient de faire ses bagages pour entamer des études en Espagne. Mais le passage de trois à deux personnes au foyer va rapidement dérégler les horloges sentimentales.
Toutes ces questions qui remontent… jusqu’à la dernière, cruciale : l’amour est-il encore là ? La réponse est cruelle : il semble s’être éclipsé pour laisser la place à un mélange de respect et de profonde affection. Nous sommes entre gens bien élevés, cultivés, et la séparation se fera en douceur, sans éclats de voix et à l’amiable. Chacun pourra vivre sa crise de la cinquantaine à sa guise. Le temps de considérer que, finalement, c’était mieux avant… 
La densité des dialogues, l'équilibre délicat entre l'humour et le drame, le goût du débat pour les questions existentielles tout en ayant l’air de ne pas y toucher. Juan Vera est un fan du cinéma de Woody Allen et ça se voit.
On parle beaucoup, énormément même, dans ce joli premier film argentin, magnifiquement porté par deux acteurs subtils,  Mercedes Morán et la "star" Ricardo Darin, dont chaque apparition est guettée par un public local et international de plus en plus nombreux, convaincu par ses compositions dans des films aussi différents que "Les nouveaux sauvages". "Truman" ou "El Presidente".
L’amour, le temps qui passe, les enfants, les livres, la danse et la bouffe. "Retour de Flamme" est une sorte de pendant sud-américain à l’univers québécois de Denys Arcand ("Le déclin de l’Empire américain").
Guère de plan silencieux durant ces 2h15 de film. Ana et Marcos. Marcos et son meilleur ami. Ana et son nouvel amant. Jamais à court de sujet, jamais en panne d’une angoisse existentielle à partager. Ça pourrait être suffoquant mais c’est juste un régal. 
Pierre-Yves Grenu (Rédaction Culture France Télévisions)

NUESTRAS MADRES - César Díaz

A PROPOS

Premier long-métrage de l’histoire à représenter le Guatemala sur la Croisette, Nuestras madres marque aussi les débuts du cinéaste belgo-guatémaltèque Cesar Diaz dans la cour des grands. Sa première œuvre a entamé un brillant parcours à Cannes, en décrochant la convoitée Caméra d’or, mais aussi le Prix SACD et le Grand Rail d’or à la 58e Semaine de la Critique. Pas gagné pour un récit qui fouille les ombres d’une nation meurtrie, et qui révèle avec délicatesse les restes des disparus d’un génocide inscrit dans l’ADN de son peuple, sans esbroufe ni coup de force stylistique.

L’émotion naît progressivement de l’enchaînement de scènes simples et pourtant denses. Il s’ouvre et se referme sur la reconstitution d’un corps, avec une précision scientifique saisie en plongée, dont la simplicité laisse surgir la vibration humaine. ??Entre les deux, le réalisateur bâtit le double mouvement d’un jeune anthropologue dédié à sa mission professionnelle, mais aussi poussé par sa détermination personnelle. Un travail d’identification des ossements des êtres balayés par la folie assassine. Une quête de la paternité et de la filiation aussi, qui devient le symbole puissant de tout un pays.

En manque de père, et en lien viscéral avec sa mère, le héros avance, défriche, exhume, écoute et accompagne les défunts comme les survivantes. Les femmes résilientes d’un territoire oublié du monde et des médias. Des anonymes, à qui l’honneur est rendu par des gros plans emplis d’un silence qui en dit long. En formant un duo bouleversant avec les acteurs mexicains Armando Espitia et Emma Dib, Diaz célèbre la terre d’où il vient, mais aussi le socle commun de l’humanité : la dignité, qui peut enfin s’épanouir, d’une confession dans un tribunal à des aveux souterrains sur le sable, face une autre immensité, celle de l’océan.

Olivier Pélisson (Bande à part)

NUESTRAS MADRES

de César Díaz

avec Armando Espitia, Emma Dib, Aurelia Caal
GUATEMALA - 2019 - 1h18 - VOST - Caméra d'Or Cannes 2019

Guatemala, 2018. Le pays vit au rythme du procès des militaires à l’origine de la guerre civile. Les témoignages des victimes s’enchaînent. Ernesto, jeune anthropologue à la Fondation médico-légale, travaille à l’identification des disparus. Un jour, à travers le récit d’une vieille femme, il croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero disparu pendant la guerre. Contre l’avis de sa mère, il plonge à corps perdu dans le dossier, à la recherche de la vérité et de la résilience.
http://distrib.pyramidefilms.com/pyramide-distribution-prochainement/nuestras-madres.html

A PROPOS

Premier long-métrage de l’histoire à représenter le Guatemala sur la Croisette, Nuestras madres marque aussi les débuts du cinéaste belgo-guatémaltèque Cesar Diaz dans la cour des grands. Sa première œuvre a entamé un brillant parcours à Cannes, en décrochant la convoitée Caméra d’or, mais aussi le Prix SACD et le Grand Rail d’or à la 58e Semaine de la Critique. Pas gagné pour un récit qui fouille les ombres d’une nation meurtrie, et qui révèle avec délicatesse les restes des disparus d’un génocide inscrit dans l’ADN de son peuple, sans esbroufe ni coup de force stylistique.

L’émotion naît progressivement de l’enchaînement de scènes simples et pourtant denses. Il s’ouvre et se referme sur la reconstitution d’un corps, avec une précision scientifique saisie en plongée, dont la simplicité laisse surgir la vibration humaine. ??Entre les deux, le réalisateur bâtit le double mouvement d’un jeune anthropologue dédié à sa mission professionnelle, mais aussi poussé par sa détermination personnelle. Un travail d’identification des ossements des êtres balayés par la folie assassine. Une quête de la paternité et de la filiation aussi, qui devient le symbole puissant de tout un pays.

En manque de père, et en lien viscéral avec sa mère, le héros avance, défriche, exhume, écoute et accompagne les défunts comme les survivantes. Les femmes résilientes d’un territoire oublié du monde et des médias. Des anonymes, à qui l’honneur est rendu par des gros plans emplis d’un silence qui en dit long. En formant un duo bouleversant avec les acteurs mexicains Armando Espitia et Emma Dib, Diaz célèbre la terre d’où il vient, mais aussi le socle commun de l’humanité : la dignité, qui peut enfin s’épanouir, d’une confession dans un tribunal à des aveux souterrains sur le sable, face une autre immensité, celle de l’océan.

Olivier Pélisson (Bande à part)