ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

LE VIVANT QUI SE DÉFEND - Ciné Doc - 2025-10-27

Ciné Doc - lundi 27 octobre à 20h00

LE VIVANT QUI SE DÉFEND de Vincent Verzat

PARANORMAL ACTIVITY - Plans Cultes - 2025-10-31

Plans Cultes - vendredi 31 octobre à 20h00

PARANORMAL ACTIVITY de Oren Peli

REC de Jaume Balaguero & Paco Plaza

LES ANTILLES EMPOISONNEES LA BANANE ET LE CHLORDECONE - Ciné Doc - 2025-11-03

Ciné Doc - lundi 03 novembre à 20h00

LES ANTILLES EMPOISONNEES LA BANANE ET LE CHLORDECONE de Nicolas Glimois

LAZARE SILBERMANN - Ciné Doc - 2025-11-06

Ciné Doc - jeudi 06 novembre à 14h00

LAZARE SILBERMANN de Benjamin Silvestre

LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE - Cap ciné - 2025-11-07

Cap ciné - vendredi 07 novembre à 20h15

LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE de Thierry Klifa

LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE - Cap ciné - 2025-11-07

Cap ciné - vendredi 07 novembre à 14h00

LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE de Thierry Klifa

RÉSERVE NATURELLE RÉGIONALE DES COTEAUX DU PONT BARRÉ - Ciné doc - 2025-11-08

Ciné doc - samedi 08 novembre à 10h00

RÉSERVE NATURELLE RÉGIONALE DES COTEAUX DU PONT BARRÉ de Jean-Paul Gislard

DISCO EUROP EXPRESS - Ciné doc - 2025-11-16

Ciné doc - dimanche 16 novembre à 16h00

DISCO EUROP EXPRESS de Olivier Monssens

DEMENTIA 13 - Séance unique - 2025-11-17

Séance unique - lundi 17 novembre à 21h00

DEMENTIA 13 de Francis Ford Coppola

SOUND OF METAL - Soirée Rencontre - 2025-11-17

Soirée Rencontre - lundi 17 novembre à 20h00

SOUND OF METAL de Darius Marder

RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE - Plans Cultes - 2025-11-18

Plans Cultes - mardi 18 novembre à 20h00

RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE de Steven Spielberg

ON VOUS CROIT - Soirée Rencontre - 2025-11-20

Soirée Rencontre - jeudi 20 novembre à 20h00

ON VOUS CROIT de Charlotte Devillers & Arnaud Dufeys

DES PREUVES D'AMOUR - Ciné Cosy - 2025-11-21

Ciné Cosy - vendredi 21 novembre à 14h00

DES PREUVES D'AMOUR de Alice Douard

UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE - Ciné Classique - 2025-11-23

Ciné Classique - dimanche 23 novembre à 18h00

UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE de Ettore Scola

SIDE TO SIDE - Ciné doc - 2025-11-26

Ciné doc - mercredi 26 novembre à 19h30

SIDE TO SIDE de François Pons & Marc Bouzik

LA VOIX DE HIND RAJAB - Soirée Rencontre - 2025-11-27

Soirée Rencontre - jeudi 27 novembre à 20h00

LA VOIX DE HIND RAJAB de Kaouther Ben Hania

STUPS - Ciné Doc - 2025-12-15

Ciné Doc - lundi 15 décembre à 20h00

STUPS de Alice Odiot & Jean-Robert Viallet

THE TRUMAN SHOW - Plans Cultes - 2025-12-16

Plans Cultes - mardi 16 décembre à 20h00

THE TRUMAN SHOW de Peter Weir

THE MASK de Chuck Russell

ORANGE MÉCANIQUE - Plans Cultes - 2026-01-13

Plans Cultes - mardi 13 janvier à 20h00

ORANGE MÉCANIQUE de Stanley Kubrick

LE MAGNIFIQUE - Plans Cultes - 2026-03-10

Plans Cultes - mardi 10 mars à 20h00

LE MAGNIFIQUE de Philippe de Broca

LE PROFESSIONNEL de Georges Lautner

L ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST - Plans Cultes - 2026-04-07

Plans Cultes - mardi 07 avril à 20h00

L ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST de Sergio Leone

IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION - Plans Cultes - 2026-04-14

Plans Cultes - mardi 14 avril à 20h00

IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION de Sergio Leone

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE - Plans Cultes - 2026-04-21

Plans Cultes - mardi 21 avril à 20h00

IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE de Sergio Leone

BOOGIE NIGHTS - Plans Cultes - 2026-05-05

Plans Cultes - mardi 05 mai à 20h00

BOOGIE NIGHTS de Paul Thomas Anderson

SOIS BELLE ET TAIS-TOI ! - Delphine Seyrig

A PROPOS

Porté par les témoignages de vingt-quatre comédiennes filmées dans leur quotidien entre Paris et Hollywood, de 1975 à 1976, ce documentaire est l’unique long-métrage signé de l’actrice et cinéaste Delphine Seyrig. Ressorti dans une version restaurée, le film demeure encore aujourd’hui un miroir réflexif des réalités vécues et subies par les femmes au sein de la profession.

Lorsqu’elle réalise Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig est, depuis de très nombreuses années, engagée dans la lutte pour l’émancipation et l’égalité contre toutes les formes de discriminations et d’inégalités que subissent les femmes, parce que femmes.
Née en 1932 à Beyrouth (Syrie mandataire), passionnée dès son adolescence par le théâtre, elle sera refusée par le Théâtre National de Chaillot parce que sa voix était trop basse. Ce qui ne l’empêchera guère, durant des années, de jouer autant le répertoire que le boulevard, et ce jusqu’en 1987. Son expérience d’actrice de la scène aura très probablement contribué à affûter son point de vue acéré sur les réalités du travail d’actrice au cinéma. Repérée par Alain Resnais, qui l’avait vue sur scène à New York, elle tournera avec lui L’Année dernière à Marienbad en 1961 et Muriel ou le temps d’un retour en 1963 ; ses rôles au cinéma seront de plus en plus portés par une exigence politique de conscientisation du monde.
Lorsqu’elle se lance dans le projet de réaliser ce documentaire, entre la France et les États-Unis, la carrière de Delphine Seyrig est depuis plusieurs années étroitement nouée à son engagement féministe. Ainsi, en 1971, elle peut tout à la fois jouer dans Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel, tout en signant Le Manifeste des 343, ou s’engager pour le droit à l’avortement au Procès de Bobigny auprès de l’avocate Gisèle Halimi. En août 1972, avec ses camarades du Mouvement de Libération des Femmes, elle ouvre son appartement pour la première démonstration en France de l’avortement par aspiration, la fameuse méthode Karman.
Les années 1970 sont celles où de nombreuses femmes se lancent dans la réalisation grâce à la vidéo. Avec son amie de longue date Iona Wieder, Delphine Seyrig s’initie à ce nouveau format aux côtés de Carole Roussopoulos, cofondatrice du collectif militant Video Out. En 1974, toutes les trois créent une association Les Muses s’amusent qui devient Les Insoumuses. Le média va leur permettre de porter leur voix pour leurs activités de militantes féministes. Ce collectif va d’ailleurs créer en 1982 le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir afin d’archiver et produire des documents concernant l’histoire des femmes, leurs droits, leurs luttes et leurs créations.
En 1975, soit un an avant de réaliser Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig marquera le  festival de Cannes et le cinéma par sa présence dans trois films majeurs réalisés par des femmes : Aloïse de Liliane de Kermadec, India Song de Marguerite Duras, et Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman.
En 1976, elle réalise deux longs-métrages : un avec Carole Roussopoulos, SCUM Manifesto, une lecture du manifeste féministe radical de l’Américaine Valerie Solanas, et Sois belle et tais-toi , dont le titre est détourné de celui du film de Marc Allégret (1958).
Carole Roussopoulos est à la caméra vidéo (la Portapak, l’une des premières produites) tandis que Delphine Seyrig dialogue avec de nombreuses actrices. En noir et blanc, la caméra s’attache aux visages autant qu’aux gestes des femmes ; certaines sont filmées en extérieur comme Maria Schneider, mais aussi dans l’intimité d’une chambre ou d’un salon, telles Jane Fonda, Ellen Burstyn, Shirley MacLaine, Marie Dubois ou Juliet Berto. Ce qui démarre comme une discussion devient très vite le récit d’une grande douleur et d’une incompréhension pour chacune de ces femmes. La confiance comme l’amitié que leur exprime la cinéaste Delphine Seyrig leur permettent de s’exprimer librement, peut-être et sûrement pour la première fois devant une caméra. Comment et pourquoi, juste parce qu’on est une femme, supporter des conditions de travail inadmissibles ?
Tout l’enjeu de la démarche de la cinéaste et militante est clair : il s’agit d’incarner avec la plus grande rigueur ce que donnent à entendre et comprendre ces différentes actrices, dans une crudité qui parfois fait mal. Elles racontent bien plus que leurs expériences professionnelles, elles témoignent chacune de la violence systémique qu’elles subissent dans le monde du cinéma. Elles expliquent la permanence d’une domination impérieuse et persistante, avec les ravages que cela peut causer à moyen et long terme. La liste est longue des humiliations, contraintes, attaques et violences physiques et verbales, du racisme, du mépris et des discriminations. Personne n’est dupe, et toutes exposent leur ressenti, de l’anecdote la plus bête à la plus triste, avec une lucidité politique aiguë quant à la question du droit et du respect.
Ce que nous offre ce film est remarquable, car, outre une mesure de notre temps – où en sommes-nous avec l’égalité et le respect ? à quel degré de violence systémique les femmes sont-elles encore assujetties ? -, ce qui demeure et nous donne à penser, dans le sens de l’agir, c’est de réaffirmer combien le féminisme est la seule possibilité de renversement d’un monde régi par une verticalité criminelle. L’objectif reste à l’ordre du jour : déceler et abattre les clichés pour tenter de réduire toute domination. La parole de ces femmes est plus que lucide, elle est aussi prédictive et ce qu’elles appellent de leurs vœux peut aussi se dire tout simplement : l’égalité pour toutes.
Sorti une fois au cinéma en 1981, cinq années après sa réalisation et aujourd’hui, quarante-huit ans après, Sois belle et tais-toi retrouve à point nommé les écrans français. Le plus frappant est le caractère tristement paranoïaque dans lequel le film nous plonge. Entre sidération et émotion, mais aussi colère et conscience du chemin restant à accomplir, le film est un véritable boomerang percutant. Le combat pour l’égalité n’est pas fini.
Nadia Meflah (Bande à part)

Regards de femmes / Focus Delphine Seyrig
dimanche 18 juin 2023 à 17h45

présenté par Laurence Godichon, Cinéma Parlant

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinéma Parlant


SOIS BELLE ET TAIS-TOI !

de Delphine Seyrig

Documentaire
FRANCE - 1977 - 1h52

En 1976, Delphine Seyrig s'entretient avec 23 actrices sur leurs conditions de femmes dans l'industrie cinématographique, leurs rapports avec les producteurs et réalisateurs, les rôles qu'on leur propose et les liens qu'elles entretiennent avec d'autres comédiennes. Un documentaire culte, qui permet de réaliser ce qui a changé (ou pas).

Actrices interviewées : Jane Fonda, Louise Fletcher, Barbara Steele, Juliet Berto, Anne Wiazemsky, Shirley MacLaine, Maria Schneider, Ellen Burstyn ...
https://www.splendor-films.com/item/742

A PROPOS

Porté par les témoignages de vingt-quatre comédiennes filmées dans leur quotidien entre Paris et Hollywood, de 1975 à 1976, ce documentaire est l’unique long-métrage signé de l’actrice et cinéaste Delphine Seyrig. Ressorti dans une version restaurée, le film demeure encore aujourd’hui un miroir réflexif des réalités vécues et subies par les femmes au sein de la profession.

Lorsqu’elle réalise Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig est, depuis de très nombreuses années, engagée dans la lutte pour l’émancipation et l’égalité contre toutes les formes de discriminations et d’inégalités que subissent les femmes, parce que femmes.
Née en 1932 à Beyrouth (Syrie mandataire), passionnée dès son adolescence par le théâtre, elle sera refusée par le Théâtre National de Chaillot parce que sa voix était trop basse. Ce qui ne l’empêchera guère, durant des années, de jouer autant le répertoire que le boulevard, et ce jusqu’en 1987. Son expérience d’actrice de la scène aura très probablement contribué à affûter son point de vue acéré sur les réalités du travail d’actrice au cinéma. Repérée par Alain Resnais, qui l’avait vue sur scène à New York, elle tournera avec lui L’Année dernière à Marienbad en 1961 et Muriel ou le temps d’un retour en 1963 ; ses rôles au cinéma seront de plus en plus portés par une exigence politique de conscientisation du monde.
Lorsqu’elle se lance dans le projet de réaliser ce documentaire, entre la France et les États-Unis, la carrière de Delphine Seyrig est depuis plusieurs années étroitement nouée à son engagement féministe. Ainsi, en 1971, elle peut tout à la fois jouer dans Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel, tout en signant Le Manifeste des 343, ou s’engager pour le droit à l’avortement au Procès de Bobigny auprès de l’avocate Gisèle Halimi. En août 1972, avec ses camarades du Mouvement de Libération des Femmes, elle ouvre son appartement pour la première démonstration en France de l’avortement par aspiration, la fameuse méthode Karman.
Les années 1970 sont celles où de nombreuses femmes se lancent dans la réalisation grâce à la vidéo. Avec son amie de longue date Iona Wieder, Delphine Seyrig s’initie à ce nouveau format aux côtés de Carole Roussopoulos, cofondatrice du collectif militant Video Out. En 1974, toutes les trois créent une association Les Muses s’amusent qui devient Les Insoumuses. Le média va leur permettre de porter leur voix pour leurs activités de militantes féministes. Ce collectif va d’ailleurs créer en 1982 le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir afin d’archiver et produire des documents concernant l’histoire des femmes, leurs droits, leurs luttes et leurs créations.
En 1975, soit un an avant de réaliser Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig marquera le  festival de Cannes et le cinéma par sa présence dans trois films majeurs réalisés par des femmes : Aloïse de Liliane de Kermadec, India Song de Marguerite Duras, et Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman.
En 1976, elle réalise deux longs-métrages : un avec Carole Roussopoulos, SCUM Manifesto, une lecture du manifeste féministe radical de l’Américaine Valerie Solanas, et Sois belle et tais-toi , dont le titre est détourné de celui du film de Marc Allégret (1958).
Carole Roussopoulos est à la caméra vidéo (la Portapak, l’une des premières produites) tandis que Delphine Seyrig dialogue avec de nombreuses actrices. En noir et blanc, la caméra s’attache aux visages autant qu’aux gestes des femmes ; certaines sont filmées en extérieur comme Maria Schneider, mais aussi dans l’intimité d’une chambre ou d’un salon, telles Jane Fonda, Ellen Burstyn, Shirley MacLaine, Marie Dubois ou Juliet Berto. Ce qui démarre comme une discussion devient très vite le récit d’une grande douleur et d’une incompréhension pour chacune de ces femmes. La confiance comme l’amitié que leur exprime la cinéaste Delphine Seyrig leur permettent de s’exprimer librement, peut-être et sûrement pour la première fois devant une caméra. Comment et pourquoi, juste parce qu’on est une femme, supporter des conditions de travail inadmissibles ?
Tout l’enjeu de la démarche de la cinéaste et militante est clair : il s’agit d’incarner avec la plus grande rigueur ce que donnent à entendre et comprendre ces différentes actrices, dans une crudité qui parfois fait mal. Elles racontent bien plus que leurs expériences professionnelles, elles témoignent chacune de la violence systémique qu’elles subissent dans le monde du cinéma. Elles expliquent la permanence d’une domination impérieuse et persistante, avec les ravages que cela peut causer à moyen et long terme. La liste est longue des humiliations, contraintes, attaques et violences physiques et verbales, du racisme, du mépris et des discriminations. Personne n’est dupe, et toutes exposent leur ressenti, de l’anecdote la plus bête à la plus triste, avec une lucidité politique aiguë quant à la question du droit et du respect.
Ce que nous offre ce film est remarquable, car, outre une mesure de notre temps – où en sommes-nous avec l’égalité et le respect ? à quel degré de violence systémique les femmes sont-elles encore assujetties ? -, ce qui demeure et nous donne à penser, dans le sens de l’agir, c’est de réaffirmer combien le féminisme est la seule possibilité de renversement d’un monde régi par une verticalité criminelle. L’objectif reste à l’ordre du jour : déceler et abattre les clichés pour tenter de réduire toute domination. La parole de ces femmes est plus que lucide, elle est aussi prédictive et ce qu’elles appellent de leurs vœux peut aussi se dire tout simplement : l’égalité pour toutes.
Sorti une fois au cinéma en 1981, cinq années après sa réalisation et aujourd’hui, quarante-huit ans après, Sois belle et tais-toi retrouve à point nommé les écrans français. Le plus frappant est le caractère tristement paranoïaque dans lequel le film nous plonge. Entre sidération et émotion, mais aussi colère et conscience du chemin restant à accomplir, le film est un véritable boomerang percutant. Le combat pour l’égalité n’est pas fini.
Nadia Meflah (Bande à part)