ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

THE FIRST SLAM DUNK - Ciné Manga - 2023-09-25

Ciné Manga - lundi 25 septembre à 20h00

THE FIRST SLAM DUNK de Takehiko Inoue

LA PETITE - Cap ciné - 2023-09-29

Cap ciné - vendredi 29 septembre à 15h15

LA PETITE de Guillaume Nicloux

LA PETITE - Cap ciné - 2023-09-29

Cap ciné - vendredi 29 septembre à 19h15

LA PETITE de Guillaume Nicloux

THE PROGRAM - Cinélégende - 2023-10-02

Cinélégende - lundi 02 octobre à 20h00

THE PROGRAM de Stephen Frears

LES ALGUES VERTES - Soirée / rencontre - 2023-10-05

Soirée / rencontre - jeudi 05 octobre à 20h00

LES ALGUES VERTES de Pierre Jolivet

LE PROCÈS GOLDMAN - Cap ciné - 2023-10-06

Cap ciné - vendredi 06 octobre à 15h15

LE PROCÈS GOLDMAN de Cédric Kahn

LE PROCÈS GOLDMAN - Cap ciné - 2023-10-06

Cap ciné - vendredi 06 octobre à 19h15

LE PROCÈS GOLDMAN de Cédric Kahn

QUAND TU SERAS GRAND - Soirée rencontre - 2023-10-09

Soirée rencontre - lundi 09 octobre à 20h00

QUAND TU SERAS GRAND de Andréa Bescond & Eric Métayer

QUAND TU SERAS GRAND - Séance rencontre - 2023-10-09

Séance rencontre - lundi 09 octobre à 15h30

QUAND TU SERAS GRAND de Andréa Bescond & Eric Métayer

DÉLIVRANCE - Plans Cultes - 2023-10-10

Plans Cultes - mardi 10 octobre à 20h00

DÉLIVRANCE de John Boorman

SISTERS WITH TRANSISTORS - Elles Festival / Chabada - 2023-10-16

Elles Festival / Chabada - lundi 16 octobre à 19h45

SISTERS WITH TRANSISTORS de Lisa Rovner

AMY de Asif Kapadia

VIGNERONNES - Ciné doc - 2023-10-17

Ciné doc - mardi 17 octobre à 20h00

VIGNERONNES de Guillaume Bodin

AVEC LES MOTS DES AUTRES - Ciné Doc - 2023-10-19

Ciné Doc - jeudi 19 octobre à 20h00

AVEC LES MOTS DES AUTRES de Antoine Dubos

UNE ANNÉE DIFFICILE - Ciné cosy - 2023-10-20

Ciné cosy - vendredi 20 octobre à 13h15

UNE ANNÉE DIFFICILE de Eric Toledano & Olivier Nakache

UNE ANNÉE DIFFICILE - Cap ciné - 2023-10-27

Cap ciné - vendredi 27 octobre à 15h15

UNE ANNÉE DIFFICILE de Eric Toledano & Olivier Nakache

UNE ANNÉE DIFFICILE - Cap ciné - 2023-10-27

Cap ciné - vendredi 27 octobre à 19h15

UNE ANNÉE DIFFICILE de Eric Toledano & Olivier Nakache

LA PASSION DE DODIN BOUFFANT - Soirée rencontre - 2023-10-28

Soirée rencontre - samedi 28 octobre à 20h00

LA PASSION DE DODIN BOUFFANT de Tran Anh Hung

UNE NUIT EN ENFER - Plans Cultes - 2023-10-31

Plans Cultes - mardi 31 octobre à 20h00

UNE NUIT EN ENFER de Robert Rodriguez

VAMPIRES EN TOUTE INTIMITÉ de Taika Waititi

LE GARÇON ET LE HÉRON - Ciné Manga - 2023-11-01

Ciné Manga - mercredi 01 novembre à 20h00

LE GARÇON ET LE HÉRON de Hayao Miyazaki

LA TRILOGIE CORNETTO - Plans Cultes - 2023-11-14

Plans Cultes - mardi 14 novembre à 19h00

LA TRILOGIE CORNETTO de Edgar Wright

ALIEN LE HUITIÈME PASSAGER - Plans Cultes - 2023-12-12

Plans Cultes - mardi 12 décembre à 19h45

ALIEN LE HUITIÈME PASSAGER de Ridley Scott

ALIENS LE RETOUR de James Cameron

SHUTTER ISLAND - Cinélégende - 2024-02-19

Cinélégende - lundi 19 février à 20h00

SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese

GHOST IN THE SHELL - Plans Cultes - 2024-03-12

Plans Cultes - mardi 12 mars à 20h00

GHOST IN THE SHELL de Mamoru Oshii

PAPRIKA de Satoshi Kon

GHOST DOG : LA VOIE DU SAMOURAÏ - Plans Cultes - 2024-04-16

Plans Cultes - mardi 16 avril à 20h00

GHOST DOG : LA VOIE DU SAMOURAÏ de Jim Jarmusch

CASINO - Plans Cultes - 2024-05-14

Plans Cultes - mardi 14 mai à 20h00

CASINO de Martin Scorsese

SOIS BELLE ET TAIS-TOI ! - Delphine Seyrig

A PROPOS

Porté par les témoignages de vingt-quatre comédiennes filmées dans leur quotidien entre Paris et Hollywood, de 1975 à 1976, ce documentaire est l’unique long-métrage signé de l’actrice et cinéaste Delphine Seyrig. Ressorti dans une version restaurée, le film demeure encore aujourd’hui un miroir réflexif des réalités vécues et subies par les femmes au sein de la profession.

Lorsqu’elle réalise Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig est, depuis de très nombreuses années, engagée dans la lutte pour l’émancipation et l’égalité contre toutes les formes de discriminations et d’inégalités que subissent les femmes, parce que femmes.
Née en 1932 à Beyrouth (Syrie mandataire), passionnée dès son adolescence par le théâtre, elle sera refusée par le Théâtre National de Chaillot parce que sa voix était trop basse. Ce qui ne l’empêchera guère, durant des années, de jouer autant le répertoire que le boulevard, et ce jusqu’en 1987. Son expérience d’actrice de la scène aura très probablement contribué à affûter son point de vue acéré sur les réalités du travail d’actrice au cinéma. Repérée par Alain Resnais, qui l’avait vue sur scène à New York, elle tournera avec lui L’Année dernière à Marienbad en 1961 et Muriel ou le temps d’un retour en 1963 ; ses rôles au cinéma seront de plus en plus portés par une exigence politique de conscientisation du monde.
Lorsqu’elle se lance dans le projet de réaliser ce documentaire, entre la France et les États-Unis, la carrière de Delphine Seyrig est depuis plusieurs années étroitement nouée à son engagement féministe. Ainsi, en 1971, elle peut tout à la fois jouer dans Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel, tout en signant Le Manifeste des 343, ou s’engager pour le droit à l’avortement au Procès de Bobigny auprès de l’avocate Gisèle Halimi. En août 1972, avec ses camarades du Mouvement de Libération des Femmes, elle ouvre son appartement pour la première démonstration en France de l’avortement par aspiration, la fameuse méthode Karman.
Les années 1970 sont celles où de nombreuses femmes se lancent dans la réalisation grâce à la vidéo. Avec son amie de longue date Iona Wieder, Delphine Seyrig s’initie à ce nouveau format aux côtés de Carole Roussopoulos, cofondatrice du collectif militant Video Out. En 1974, toutes les trois créent une association Les Muses s’amusent qui devient Les Insoumuses. Le média va leur permettre de porter leur voix pour leurs activités de militantes féministes. Ce collectif va d’ailleurs créer en 1982 le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir afin d’archiver et produire des documents concernant l’histoire des femmes, leurs droits, leurs luttes et leurs créations.
En 1975, soit un an avant de réaliser Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig marquera le  festival de Cannes et le cinéma par sa présence dans trois films majeurs réalisés par des femmes : Aloïse de Liliane de Kermadec, India Song de Marguerite Duras, et Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman.
En 1976, elle réalise deux longs-métrages : un avec Carole Roussopoulos, SCUM Manifesto, une lecture du manifeste féministe radical de l’Américaine Valerie Solanas, et Sois belle et tais-toi , dont le titre est détourné de celui du film de Marc Allégret (1958).
Carole Roussopoulos est à la caméra vidéo (la Portapak, l’une des premières produites) tandis que Delphine Seyrig dialogue avec de nombreuses actrices. En noir et blanc, la caméra s’attache aux visages autant qu’aux gestes des femmes ; certaines sont filmées en extérieur comme Maria Schneider, mais aussi dans l’intimité d’une chambre ou d’un salon, telles Jane Fonda, Ellen Burstyn, Shirley MacLaine, Marie Dubois ou Juliet Berto. Ce qui démarre comme une discussion devient très vite le récit d’une grande douleur et d’une incompréhension pour chacune de ces femmes. La confiance comme l’amitié que leur exprime la cinéaste Delphine Seyrig leur permettent de s’exprimer librement, peut-être et sûrement pour la première fois devant une caméra. Comment et pourquoi, juste parce qu’on est une femme, supporter des conditions de travail inadmissibles ?
Tout l’enjeu de la démarche de la cinéaste et militante est clair : il s’agit d’incarner avec la plus grande rigueur ce que donnent à entendre et comprendre ces différentes actrices, dans une crudité qui parfois fait mal. Elles racontent bien plus que leurs expériences professionnelles, elles témoignent chacune de la violence systémique qu’elles subissent dans le monde du cinéma. Elles expliquent la permanence d’une domination impérieuse et persistante, avec les ravages que cela peut causer à moyen et long terme. La liste est longue des humiliations, contraintes, attaques et violences physiques et verbales, du racisme, du mépris et des discriminations. Personne n’est dupe, et toutes exposent leur ressenti, de l’anecdote la plus bête à la plus triste, avec une lucidité politique aiguë quant à la question du droit et du respect.
Ce que nous offre ce film est remarquable, car, outre une mesure de notre temps – où en sommes-nous avec l’égalité et le respect ? à quel degré de violence systémique les femmes sont-elles encore assujetties ? -, ce qui demeure et nous donne à penser, dans le sens de l’agir, c’est de réaffirmer combien le féminisme est la seule possibilité de renversement d’un monde régi par une verticalité criminelle. L’objectif reste à l’ordre du jour : déceler et abattre les clichés pour tenter de réduire toute domination. La parole de ces femmes est plus que lucide, elle est aussi prédictive et ce qu’elles appellent de leurs vœux peut aussi se dire tout simplement : l’égalité pour toutes.
Sorti une fois au cinéma en 1981, cinq années après sa réalisation et aujourd’hui, quarante-huit ans après, Sois belle et tais-toi retrouve à point nommé les écrans français. Le plus frappant est le caractère tristement paranoïaque dans lequel le film nous plonge. Entre sidération et émotion, mais aussi colère et conscience du chemin restant à accomplir, le film est un véritable boomerang percutant. Le combat pour l’égalité n’est pas fini.
Nadia Meflah (Bande à part)

Regards de femmes / Focus Delphine Seyrig
dimanche 18 juin 2023 à 17h45

présenté par Laurence Godichon, Cinéma Parlant

Séance organisée en collaboration avec l'association Cinéma Parlant


SOIS BELLE ET TAIS-TOI !

de Delphine Seyrig

Documentaire
FRANCE - 1977 - 1h52

En 1976, Delphine Seyrig s'entretient avec 23 actrices sur leurs conditions de femmes dans l'industrie cinématographique, leurs rapports avec les producteurs et réalisateurs, les rôles qu'on leur propose et les liens qu'elles entretiennent avec d'autres comédiennes. Un documentaire culte, qui permet de réaliser ce qui a changé (ou pas).

Actrices interviewées : Jane Fonda, Louise Fletcher, Barbara Steele, Juliet Berto, Anne Wiazemsky, Shirley MacLaine, Maria Schneider, Ellen Burstyn ...
https://www.splendor-films.com/item/742

A PROPOS

Porté par les témoignages de vingt-quatre comédiennes filmées dans leur quotidien entre Paris et Hollywood, de 1975 à 1976, ce documentaire est l’unique long-métrage signé de l’actrice et cinéaste Delphine Seyrig. Ressorti dans une version restaurée, le film demeure encore aujourd’hui un miroir réflexif des réalités vécues et subies par les femmes au sein de la profession.

Lorsqu’elle réalise Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig est, depuis de très nombreuses années, engagée dans la lutte pour l’émancipation et l’égalité contre toutes les formes de discriminations et d’inégalités que subissent les femmes, parce que femmes.
Née en 1932 à Beyrouth (Syrie mandataire), passionnée dès son adolescence par le théâtre, elle sera refusée par le Théâtre National de Chaillot parce que sa voix était trop basse. Ce qui ne l’empêchera guère, durant des années, de jouer autant le répertoire que le boulevard, et ce jusqu’en 1987. Son expérience d’actrice de la scène aura très probablement contribué à affûter son point de vue acéré sur les réalités du travail d’actrice au cinéma. Repérée par Alain Resnais, qui l’avait vue sur scène à New York, elle tournera avec lui L’Année dernière à Marienbad en 1961 et Muriel ou le temps d’un retour en 1963 ; ses rôles au cinéma seront de plus en plus portés par une exigence politique de conscientisation du monde.
Lorsqu’elle se lance dans le projet de réaliser ce documentaire, entre la France et les États-Unis, la carrière de Delphine Seyrig est depuis plusieurs années étroitement nouée à son engagement féministe. Ainsi, en 1971, elle peut tout à la fois jouer dans Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel, tout en signant Le Manifeste des 343, ou s’engager pour le droit à l’avortement au Procès de Bobigny auprès de l’avocate Gisèle Halimi. En août 1972, avec ses camarades du Mouvement de Libération des Femmes, elle ouvre son appartement pour la première démonstration en France de l’avortement par aspiration, la fameuse méthode Karman.
Les années 1970 sont celles où de nombreuses femmes se lancent dans la réalisation grâce à la vidéo. Avec son amie de longue date Iona Wieder, Delphine Seyrig s’initie à ce nouveau format aux côtés de Carole Roussopoulos, cofondatrice du collectif militant Video Out. En 1974, toutes les trois créent une association Les Muses s’amusent qui devient Les Insoumuses. Le média va leur permettre de porter leur voix pour leurs activités de militantes féministes. Ce collectif va d’ailleurs créer en 1982 le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir afin d’archiver et produire des documents concernant l’histoire des femmes, leurs droits, leurs luttes et leurs créations.
En 1975, soit un an avant de réaliser Sois belle et tais-toi, Delphine Seyrig marquera le  festival de Cannes et le cinéma par sa présence dans trois films majeurs réalisés par des femmes : Aloïse de Liliane de Kermadec, India Song de Marguerite Duras, et Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman.
En 1976, elle réalise deux longs-métrages : un avec Carole Roussopoulos, SCUM Manifesto, une lecture du manifeste féministe radical de l’Américaine Valerie Solanas, et Sois belle et tais-toi , dont le titre est détourné de celui du film de Marc Allégret (1958).
Carole Roussopoulos est à la caméra vidéo (la Portapak, l’une des premières produites) tandis que Delphine Seyrig dialogue avec de nombreuses actrices. En noir et blanc, la caméra s’attache aux visages autant qu’aux gestes des femmes ; certaines sont filmées en extérieur comme Maria Schneider, mais aussi dans l’intimité d’une chambre ou d’un salon, telles Jane Fonda, Ellen Burstyn, Shirley MacLaine, Marie Dubois ou Juliet Berto. Ce qui démarre comme une discussion devient très vite le récit d’une grande douleur et d’une incompréhension pour chacune de ces femmes. La confiance comme l’amitié que leur exprime la cinéaste Delphine Seyrig leur permettent de s’exprimer librement, peut-être et sûrement pour la première fois devant une caméra. Comment et pourquoi, juste parce qu’on est une femme, supporter des conditions de travail inadmissibles ?
Tout l’enjeu de la démarche de la cinéaste et militante est clair : il s’agit d’incarner avec la plus grande rigueur ce que donnent à entendre et comprendre ces différentes actrices, dans une crudité qui parfois fait mal. Elles racontent bien plus que leurs expériences professionnelles, elles témoignent chacune de la violence systémique qu’elles subissent dans le monde du cinéma. Elles expliquent la permanence d’une domination impérieuse et persistante, avec les ravages que cela peut causer à moyen et long terme. La liste est longue des humiliations, contraintes, attaques et violences physiques et verbales, du racisme, du mépris et des discriminations. Personne n’est dupe, et toutes exposent leur ressenti, de l’anecdote la plus bête à la plus triste, avec une lucidité politique aiguë quant à la question du droit et du respect.
Ce que nous offre ce film est remarquable, car, outre une mesure de notre temps – où en sommes-nous avec l’égalité et le respect ? à quel degré de violence systémique les femmes sont-elles encore assujetties ? -, ce qui demeure et nous donne à penser, dans le sens de l’agir, c’est de réaffirmer combien le féminisme est la seule possibilité de renversement d’un monde régi par une verticalité criminelle. L’objectif reste à l’ordre du jour : déceler et abattre les clichés pour tenter de réduire toute domination. La parole de ces femmes est plus que lucide, elle est aussi prédictive et ce qu’elles appellent de leurs vœux peut aussi se dire tout simplement : l’égalité pour toutes.
Sorti une fois au cinéma en 1981, cinq années après sa réalisation et aujourd’hui, quarante-huit ans après, Sois belle et tais-toi retrouve à point nommé les écrans français. Le plus frappant est le caractère tristement paranoïaque dans lequel le film nous plonge. Entre sidération et émotion, mais aussi colère et conscience du chemin restant à accomplir, le film est un véritable boomerang percutant. Le combat pour l’égalité n’est pas fini.
Nadia Meflah (Bande à part)