ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES
A PROPOS
Le premier long-métrage du réalisateur argentin Mariano Biasin nous immerge dans la confusion des sentiments qui troublent la période de l'adolescence, ici d'autant plus que le jeune héros découvre son attirance pour les garçons en tombant amoureux de son ami d'enfance.
Le film s'ouvre sur une scène tournée à la manière d'un film super-huit. Un petit garçon planté devant son gâteau d'anniversaire, les yeux tristes et inquiets malgré l'ambiance festive qui l'entoure. On comprend dans les minutes qui suivent : Manuel attendait l'arrivée de son copain Felipe pour laisser exploser sa joie.
On retrouve les deux garçons quelques années plus tard. Manuel et Felipe sont toujours copains. Ils ont grandi. Ils sont dans la même classe, font partie du même groupe de rock, Manuel à la basse, Felipe à la guitare. Ils se baladent à la plage, boivent un peu trop, échangent en rigolant ces éternelles blagues adolescentes en forme de devinettes absurdes : "Tu préfères qu'on t'arrache un ongle avec une pince ou qu'on te jette en parachute au milieu de l'océan ?"
C'est aussi l'heure des premiers flirts. Felipe a pris de l'avance avec une camarade de classe. Manuel est plus timide avec sa petite amie Azul, alors Felipe leur prépare un nid d'amour dans le vieux van de son père, en pleine forêt. Mais dans les rêves de Manuel, c'est Felipe qui occupe toute la place…
Ce premier film aborde avec sensualité et justesse le thème de l'adolescence, de l'amitié et de l'éveil des sens. Un duvet blond sur une nuque, la rougeur d'une joue, un filet de transpiration sur une tempe, l'intensité d'un regard, une voix qui déraille… La caméra très proche et une profondeur de champ quasi nulle mettent dans le flou le monde extérieur, captant avec intensité, comme dans une bulle, ces corps adolescents en mutation. Le jeune comédien Martin Miller, tout en intériorité, interprète avec justesse l'irruption des sentiments et des désirs en pleine éclosion de Manuel. "Ça me perturbe de ressentir ces conneries", lâche l'adolescent à son père, à l'écoute, qui lui ouvre une porte : "En quoi c'est mal d'éprouver des choses ? Tu en as parlé avec lui ?". Cette courte scène en dit long sur les combats gagnés.
Le film s'achève sur un autre anniversaire, celui de Felipe, et cette fois, c'est Manuel qui arrive en retard. Comment dire les choses sans briser l'amitié ? Manuel et Felipe pourront-ils "sublimer" cette expérience et garder intact le lien qui les attache depuis l'enfance ? C'est toute la question que ce film explore avec une grande justesse, dans un entrelacement habile des dialogues, des silences, des non-dits, et aussi de la musique, qui permet aux adolescents de laisser sortir le trop-plein d'émotions, et qui à travers les textes des chansons, leur permet de dire l'intensité des sentiments, parfois inavouables, qui les traversent.
Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Présentation de la semaine espagnole
mercredi 15 novembre
2023 à 18h00
Présentation de la semaine de cinéma de langue espagnole par Laurence Godichon et Pascal Lenoir, enseignants en espagnol
Séance organisée en collaboration avec Cinéma Parlant dans le cadre de la semaine de cinéma de langue espagnole
SUBLIME
de Mariano Biasin
avec Martin Miller, Teo Inama Chiabrando, Azul Mazzeo
ARGENTINE - 2021 - 1h40 - VOST
https://www.outplayfilms.com/video/sublime/
A PROPOS
Le premier long-métrage du réalisateur argentin Mariano Biasin nous immerge dans la confusion des sentiments qui troublent la période de l'adolescence, ici d'autant plus que le jeune héros découvre son attirance pour les garçons en tombant amoureux de son ami d'enfance.
Le film s'ouvre sur une scène tournée à la manière d'un film super-huit. Un petit garçon planté devant son gâteau d'anniversaire, les yeux tristes et inquiets malgré l'ambiance festive qui l'entoure. On comprend dans les minutes qui suivent : Manuel attendait l'arrivée de son copain Felipe pour laisser exploser sa joie.
On retrouve les deux garçons quelques années plus tard. Manuel et Felipe sont toujours copains. Ils ont grandi. Ils sont dans la même classe, font partie du même groupe de rock, Manuel à la basse, Felipe à la guitare. Ils se baladent à la plage, boivent un peu trop, échangent en rigolant ces éternelles blagues adolescentes en forme de devinettes absurdes : "Tu préfères qu'on t'arrache un ongle avec une pince ou qu'on te jette en parachute au milieu de l'océan ?"
C'est aussi l'heure des premiers flirts. Felipe a pris de l'avance avec une camarade de classe. Manuel est plus timide avec sa petite amie Azul, alors Felipe leur prépare un nid d'amour dans le vieux van de son père, en pleine forêt. Mais dans les rêves de Manuel, c'est Felipe qui occupe toute la place…
Ce premier film aborde avec sensualité et justesse le thème de l'adolescence, de l'amitié et de l'éveil des sens. Un duvet blond sur une nuque, la rougeur d'une joue, un filet de transpiration sur une tempe, l'intensité d'un regard, une voix qui déraille… La caméra très proche et une profondeur de champ quasi nulle mettent dans le flou le monde extérieur, captant avec intensité, comme dans une bulle, ces corps adolescents en mutation. Le jeune comédien Martin Miller, tout en intériorité, interprète avec justesse l'irruption des sentiments et des désirs en pleine éclosion de Manuel. "Ça me perturbe de ressentir ces conneries", lâche l'adolescent à son père, à l'écoute, qui lui ouvre une porte : "En quoi c'est mal d'éprouver des choses ? Tu en as parlé avec lui ?". Cette courte scène en dit long sur les combats gagnés.
Le film s'achève sur un autre anniversaire, celui de Felipe, et cette fois, c'est Manuel qui arrive en retard. Comment dire les choses sans briser l'amitié ? Manuel et Felipe pourront-ils "sublimer" cette expérience et garder intact le lien qui les attache depuis l'enfance ? C'est toute la question que ce film explore avec une grande justesse, dans un entrelacement habile des dialogues, des silences, des non-dits, et aussi de la musique, qui permet aux adolescents de laisser sortir le trop-plein d'émotions, et qui à travers les textes des chansons, leur permet de dire l'intensité des sentiments, parfois inavouables, qui les traversent.
Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture