ÉVÉNEMENTS ET SÉANCES SPECIALES

PRIMITIFS (SASQUATCH SUNSET) - Séance spéciale / Austin Days - 2025-07-04

Séance spéciale / Austin Days - vendredi 04 juillet à 20h00

PRIMITIFS (SASQUATCH SUNSET) de David & Nathan Zellner

I LOVE PERU - Ciné Cosy - 2025-07-11

Ciné Cosy - vendredi 11 juillet à 13h15

I LOVE PERU de Hugo David & Raphaël Quenard

LES 3 JOURS DU CONDOR - Sydney Pollack

A PROPOS

En 1975, en pleine ère post-Watergate, il est de bon ton, dans les dîners mondains ou entre deux cocktails, de s’essayer à une critique de la CIA. Les Trois Jours du Condor pourrait tomber dans le panneau, mais le réalisateur s’est toujours défendu d’un tel agenda. Dans cette adaptation du roman Les Six Jours du Condor de James Grady, paru l’année précédente, Robert Redford incarne Turner, un idéaliste passionné. Ça tombe mal, Turner travaille pour la CIA. L’une des forces (même si on peut le lui reprocher) du scénario est de maintenir un voile obscur sur ce que fait précisément Turner. Tout au plus sait-on qu’il est expert en analyse de romans, qu’il a l’art de décoder. Turner sait lire entre les lignes. Un littéraire, un esprit pur, donc. Parti chercher des sandwichs pour ses collègues, il les retrouve tous décimés à son retour. Si le spectateur, lui, vient d’être témoin de la froide boucherie commanditée par un mystérieux tueur à gages, Turner est instantanément plongé dans une spirale d’incompréhension et d’effroi. Son âme de civil n’est a priori pas équipée pour gérer pareille situation. Il ne lui reste plus qu’à : 1) comprendre qu’il est le prochain sur la liste, 2) sauver sa peau et 3) trouver les coupables s’il veut réussir à 2). Paranoïa, complotisme, trahison, syndrome de Stockholm : tous les ingrédients du thriller sont là. Avec le téléphone (fixe !) comme seul mode de communication – si délicieusement rétro -, Turner met le doigt dans des rouages qui le dépassent, pour le meilleur et pour le pire.
Si le film a été gentiment reçu, mais sans plus, à sa sortie, force est de constater qu’il a très, très bien vieilli. Les placements de caméra sont brillants, les entrées et sorties de cadre offrent des points de tension remarquables. Robert Redford, Faye Dunaway, Max von Sidow nous offrent un triplé gagnant. Owen Roizman à la photo prend soin d’habiller New York de ses plus beaux atours automnaux. Au scénario, Lorenzo Semple Jr vient donner un coup de main à David Rayfiel, le collaborateur régulier de Sydney Pollack, en insufflant subtilement l’insolence et le décalage qu’il tire de son amour pour les comics et les super-héros (la série TV Batman, c’est lui). Et le compositeur Dave Grusin, autre collaborateur régulier du réalisateur, qu’il retrouvera sur Tootsie et The Firm, déploie ses talents de jazzman pour nourrir la dimension surréaliste et incertaine de la narration.
La reprise des Trois Jours du Condor est plus qu’un miroir de notre époque en proie à une actualité anxiogène. C’est un cadeau.
Mary Noelle Dana (Bande à part)

Ciné classique
lundi 12 septembre 2022 à 20h30

présenté par Claire Lambry, Association Cinéma Parlant


LES 3 JOURS DU CONDOR

de Sydney Pollack

avec Robert Redford, Faye Dunaway, Cliff Robertson, Max Von Sydow
USA - 1975 - 1h57 - VOST - Version restaurée 4K inédite

Romancier sans succès, Joseph Turner travaille pour la CIA et doit déceler dans les romans d'espionnage la trace de fuites, ou y puiser des idées nouvelles. Il croit avoir trouvé un réseau clandestin à l'intérieur de la CIA. Or, un matin, en son absence, deux hommes abattent méthodiquement les membres de son bureau. Turner s'enfuit et prend contact avec la section d'urgence. Identifié sous le nom de «Condor», il est invité à se tenir à l'écart de l'enquête.
https://www.acaciasfilms.com/film/les-trois-jours-du-condor/

A PROPOS

En 1975, en pleine ère post-Watergate, il est de bon ton, dans les dîners mondains ou entre deux cocktails, de s’essayer à une critique de la CIA. Les Trois Jours du Condor pourrait tomber dans le panneau, mais le réalisateur s’est toujours défendu d’un tel agenda. Dans cette adaptation du roman Les Six Jours du Condor de James Grady, paru l’année précédente, Robert Redford incarne Turner, un idéaliste passionné. Ça tombe mal, Turner travaille pour la CIA. L’une des forces (même si on peut le lui reprocher) du scénario est de maintenir un voile obscur sur ce que fait précisément Turner. Tout au plus sait-on qu’il est expert en analyse de romans, qu’il a l’art de décoder. Turner sait lire entre les lignes. Un littéraire, un esprit pur, donc. Parti chercher des sandwichs pour ses collègues, il les retrouve tous décimés à son retour. Si le spectateur, lui, vient d’être témoin de la froide boucherie commanditée par un mystérieux tueur à gages, Turner est instantanément plongé dans une spirale d’incompréhension et d’effroi. Son âme de civil n’est a priori pas équipée pour gérer pareille situation. Il ne lui reste plus qu’à : 1) comprendre qu’il est le prochain sur la liste, 2) sauver sa peau et 3) trouver les coupables s’il veut réussir à 2). Paranoïa, complotisme, trahison, syndrome de Stockholm : tous les ingrédients du thriller sont là. Avec le téléphone (fixe !) comme seul mode de communication – si délicieusement rétro -, Turner met le doigt dans des rouages qui le dépassent, pour le meilleur et pour le pire.
Si le film a été gentiment reçu, mais sans plus, à sa sortie, force est de constater qu’il a très, très bien vieilli. Les placements de caméra sont brillants, les entrées et sorties de cadre offrent des points de tension remarquables. Robert Redford, Faye Dunaway, Max von Sidow nous offrent un triplé gagnant. Owen Roizman à la photo prend soin d’habiller New York de ses plus beaux atours automnaux. Au scénario, Lorenzo Semple Jr vient donner un coup de main à David Rayfiel, le collaborateur régulier de Sydney Pollack, en insufflant subtilement l’insolence et le décalage qu’il tire de son amour pour les comics et les super-héros (la série TV Batman, c’est lui). Et le compositeur Dave Grusin, autre collaborateur régulier du réalisateur, qu’il retrouvera sur Tootsie et The Firm, déploie ses talents de jazzman pour nourrir la dimension surréaliste et incertaine de la narration.
La reprise des Trois Jours du Condor est plus qu’un miroir de notre époque en proie à une actualité anxiogène. C’est un cadeau.
Mary Noelle Dana (Bande à part)