LE CHANT DES VIVANTS - Cécile Allegra

A PROPOS

À Conques, village de carte postale doté d’une petite rivière et d’une grosse Abbaye, l’association Limbo, en collaboration avec des habitant(e)s accueille chaque année des migrants et migrantes, ou plutôt des survivants et survivantes. Survivants et survivantes de leur propre pays, forcés à l’exil par la guerre ou la persécution, survivants et survivantes de la route, des camps de tortures et de l’esclavagisme en Lybie, survivants et survivantes des bateaux, et de la traversée de la méditerranée. L’association met à leur disposition un lieu de repos pour les accompagner sur le chemin de la reconstruction. De cette situation est né le projet de Cécile Allegra : mettre des mots sur les traumatismes du passé, écouter et raconter ces histoires de vies uniques et les transformer en chansons.
Plusieurs temps reviennent ainsi ponctuer le documentaire : la vie dans le village, les entretiens conduits par la réalisatrice avec les différents participants et participantes ou encore les rendez-vous avec le compositeur Mathias Duplessy pour parler mélodie, placement de la voix et refrain. Autant de moments pour nous permettre d’en apprendre un peu plus sur ces personnes que l’on rassemble habituellement sous le nom impersonnel de « migrants », ce mot tellement entendu qu’il en a perdu tout sens et ne sert plus qu’à désigner une foule, anonyme. L’humanité préside donc dans ce documentaire aux images cinématographiques. Ici, il est question de parler non pas pour se libérer, mais pour tenter de continuer à vivre. Le contraste entre la paix du paysage et la violence des propos recueillis ne rend que plus puissantes les actions menées par l’association : s’exprimer, c’est dire qu’on existe encore.
Et c’est ça, "Le chant des vivants", la force des mots mêlée à des images célébrant la douceur de la vie, comme en témoignage cette scène puissante : c’est l’été, la douceur du sud embaume la nuit, un homme se tient debout dans l’obscurité. Une voix-off s’élève dans le petit village de Conques : « Je suis mort. Je suis vivant. Je sais que je suis vivant, mais je n’arrive pas à y croire. ». Une pleine lune éclatante apparaît derrière les collines qui enlacent le lieu. Tout en finesse, ce film célèbre également ce sentiment perdu par les survivants et survivantes, et qu’ils tentent à tout prix de retrouver : l’espoir.
Un documentaire important, entre l’intime et le politique, qui ouvre les yeux (quand les oreilles nous ont fait défaut) sur des faits vaguement et froidement entendus aux informations.
Amande Dionne (abusdecine)

Ciné doc
mardi 20 juin 2023 à 20h00

En présence de Rémi Jonquière, psychologue de l'AAVAS et Pascale Ferré, écoutante bénévole d'AAVAS (Association d'Aide Aux Victimes d'abus Sexuels)

Soirée animée par la coordination migrants, dans le cadre de la journée internationale des réfugiés en collaboration avec l'association Cinéma Parlant


LE CHANT DES VIVANTS

de Cécile Allegra

Documentaire
FRANCE - 2022 - 1h22

Survivants de la longue route de l'exil, de jeunes filles, de jeunes hommes, arrivent à Conques, au coeur de l'Aveyron. Là, une association, Limbo, entourée d'habitants accueillants, permet au groupe de se poser un temps. Ces jeunes sont issus d'Erythrée, du Soudan, de Somalie, de Guinée, de RDC. À Conques, ils marchent, discutent, respirent... Peu à peu, le souvenir de la route s'atténue, et la parole renaît. Alors un jour surgit une idée un peu folle, celle d'une expérience collective. L'histoire commence à l'automne, dans ce petit bout de France, et se termine en juillet, dans l'éclat d'un été. De toutes leurs épreuves, ils feront une chanson.
https://www.25eheure.com/lechantdesvivants

A PROPOS

À Conques, village de carte postale doté d’une petite rivière et d’une grosse Abbaye, l’association Limbo, en collaboration avec des habitant(e)s accueille chaque année des migrants et migrantes, ou plutôt des survivants et survivantes. Survivants et survivantes de leur propre pays, forcés à l’exil par la guerre ou la persécution, survivants et survivantes de la route, des camps de tortures et de l’esclavagisme en Lybie, survivants et survivantes des bateaux, et de la traversée de la méditerranée. L’association met à leur disposition un lieu de repos pour les accompagner sur le chemin de la reconstruction. De cette situation est né le projet de Cécile Allegra : mettre des mots sur les traumatismes du passé, écouter et raconter ces histoires de vies uniques et les transformer en chansons.
Plusieurs temps reviennent ainsi ponctuer le documentaire : la vie dans le village, les entretiens conduits par la réalisatrice avec les différents participants et participantes ou encore les rendez-vous avec le compositeur Mathias Duplessy pour parler mélodie, placement de la voix et refrain. Autant de moments pour nous permettre d’en apprendre un peu plus sur ces personnes que l’on rassemble habituellement sous le nom impersonnel de « migrants », ce mot tellement entendu qu’il en a perdu tout sens et ne sert plus qu’à désigner une foule, anonyme. L’humanité préside donc dans ce documentaire aux images cinématographiques. Ici, il est question de parler non pas pour se libérer, mais pour tenter de continuer à vivre. Le contraste entre la paix du paysage et la violence des propos recueillis ne rend que plus puissantes les actions menées par l’association : s’exprimer, c’est dire qu’on existe encore.
Et c’est ça, "Le chant des vivants", la force des mots mêlée à des images célébrant la douceur de la vie, comme en témoignage cette scène puissante : c’est l’été, la douceur du sud embaume la nuit, un homme se tient debout dans l’obscurité. Une voix-off s’élève dans le petit village de Conques : « Je suis mort. Je suis vivant. Je sais que je suis vivant, mais je n’arrive pas à y croire. ». Une pleine lune éclatante apparaît derrière les collines qui enlacent le lieu. Tout en finesse, ce film célèbre également ce sentiment perdu par les survivants et survivantes, et qu’ils tentent à tout prix de retrouver : l’espoir.
Un documentaire important, entre l’intime et le politique, qui ouvre les yeux (quand les oreilles nous ont fait défaut) sur des faits vaguement et froidement entendus aux informations.
Amande Dionne (abusdecine)